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nommée Noviomagurn dans la table de Peutînger.
Après la décadence de l’empire romain , le pays
ayant été fournis à la putffahce de plufieurs comtes !
<le 1 empire, la ville de Nimègue appartint au roi
«l’Auftrafie,& enfuite aux empereurs dont elle obtint
divers privilèges, & entr’autres la dignité de ville
impériale. Elle fut d ailleurs au nombre des villes
anféatiques. Enfin, Philippe II ayant violé, par des
emprifonnemens & des perfécutions pour caufe de
r e l ig io n le s libertés deshabitans en 1579; ils &
virent obligés d’entrer dans l’alliance d’Utrecht, qui
prépara la liberté des Provinçes'Unies des Pays*
Bas. Quelques-uns de fes citoyens fe font acquis
d e là réputation dans le parti des armes, & d’autres
dans la républiqne des lettres. Je n’en citerai
tjue trois : Geldenhaut ( Gérard ). Il étoit plus
connu fous le nom de fa patrie, que fous celui
de là famille ; car Erafme & la plupart de fes contemporains
, l’appellent toujours Gtraldus Novïo-
nagus. Il fe diftingua dans la poéfie & l’art oratoire
, ce qui lui gagna les bonnes grâces de Maxi-
anilien de Bourgogne, qui l’envoya à Vittemberg
pour examiner l’état de Péglife. Il revint de ce
voyage fi fort enchanté de la doélrine des pro-
teftans, qu’il changea de religion , & quitta fotf
pays. Il mourut en 1542 , à l’âge de foixante a ris.
I l a écrit en latin une hifloria Batavica, une hiforia
Germannz inférions, 8c une vie de Philippe dé
Bourgogne. Les réticences 8c les palliatifs qu’on remarque
dans ce dernier ouvrage, doivent nous apprendre
à nous défier des hiftoires compofées par
des domeftiques comblés des bienfaits de leurs
maîtres»
Canif us ( Henri) s’eft acquis une gloire durable
entre les favans hommes de fon fiècle. On loue
beaucoup fon traité du droit canon , fumma juris
canonici ; mais fes antiquæ leiliones, imprimées en
'4 vol. in-fol. forment un recueil de littérature bien
autrement recherché, & véritablement inftruâif.
Henri Canifius étoit neveu du jéfuite de ce nom il
mourut en 1609.
Noodt (Gérard) , célèbre profefleur en Droit à
Nimègue, lieu de ùl naiflance, enfuite à Franeker ,
& enfin à Leyde, a publié d’excellens ouvrages de
jurifprudence, recueillis 8c imprimés en 1724, en
a vol. in- folio.
Nimègue ( le quartier d e ) , contrée de la Guel-
d re , bornée au n. par le quartier de Velwen, à
l ’orient par le comté de Bergue & le duché de
Glèves ; au midi, par le Brabant, 8c à l’occident,
par la Hollande. Cette contrée eft partagée en fix
préfectures ; elle contient cinq forterefles où on
tient garnifon, plufieurs terres feigneuriales, &
deux v illes, qui font Tiel 8c Bommèle.
NIMES. Voyeç Nismes.
NIMETSCH, monaflère de filles, dans la Mif-
n ie , au cercle de Leipfick. C ’eft de ce couvent que
fortit la fàmeufe Catherine de Boze , qui époufa
Luther en 1523. (R.)
NIMIROUF, vidle de Pologne, au palatinat de
N I O Rume, fur un étang au milieu duquel il y a un château.
{R.) ^ *
NIMPTSCH , ou Nimpsch , petite ville d’A llemagne
, au duché de Siléfie , dans la principauté
de B rieg, entre Franckeinfiein 8c Brefiau.
C eft la capitale du cercle de même nom ; elle eft
fur la Lobe, 8c a fur fon flanc un château bâti fur
une colline. Les catholiques 8c les luthériens y
ont chacuns une églife. Elle fe défendit bien vaillamment
en 1431 8c 1434, contre les troupes de
Sigifmond. En 1500 8c 1633, elle fut incendiée,
ainfi qu’en 1728. Certe ville a d’aflez grands faux-
bourgs. Long. 34,38 y Ut. 51, 10.
Loheinftein ( Daniel Gafpard dè ) , naquit dans
cette ville en 163 5 , 8t mourut en 1683 ; c’eft le
Corneille des Allemands, 8c le premier qui ait
elevé la tragédie allemande au point où elle eft aujourd’hui.
NINGOUTA , ville de la Tartarie Chinoife,
dans la province deKirin , fur la rivière de Hour-
ka-Pira. Les Chinois y commercent beaucoup.
NINGTE, grande cité de la Chine, dans la
province de Fokien, au département de Foning.
NINGYANG , ville de la Chine, 3e métropole
de la province de Fokien , au département de
Changcheu.
NINGYUEN, ville de la Chine, métropole de
la province de Leaotung.
NINIVE, ou Nin o v e , petite ville des Pays-
Bas , dans la Flandre Autrichienne , fur la Den-
der. Elle fut ceinte d’un rempart en 1194 , & obtint
des privilèges municipaux en 1339. Autrefois
elle étoit féparée, & indépendante du comté de
Flandres ; elle eut enfuite des protecteurs. L’empereur
Charles V fe l’appropria en 1.515 , mais ce
fut Albert d’Autriche , comte de Flandre , qui l’a
réunit po&ir toujours à la Flandre. Il y a une églife
paroiftiale & un couvent de Prémontrés , fondés en
1237. La ville a eflùyé plufieurs ravages ou parle
feu, ou par la guerre. Elle a titre de feigneurie, 8c
appartient aux princes de Vaudémont. Long. 2 1 ,
46 ; lat. 50, 50.
Ninive. Ce fut une des plus grandes villes du
monde, & la capitale de l’empire d’Aflyrie. Relè-*
vée en partie de fes ruines, ce fut le fiège d’un
évêché pendant plufieurs fiècles. On en voit les
veftiges fur la rive orientale du Tigre , à 2 li. f. é.
de Moful. (Æ.)
N IO , ou I o s , île de l’Archipel, entre celle de
Naxie au nord , celle d’Amorgo à l’orient, celle de
Santorin au midi, & celle de Sikino à l’occident.
Cette île a été connue des anciens fous le nom
de Ios, & nommée ainfi par les Ioniens qui l’habitèrent
les premiers : elle a quarante milles de tour ;
mais elle n’a jamais été guère célèbre que par le
tombeau d’Homère. Ce fameux poète, paflant de
Samos à Athènes, vint abordera Ios; il y mourut
fur le port, 8c on lui dreflâ un tombeau, où l’on
grava long-tems après l’épitaphe rapportée par Hérodote,
à qui on attribue la vie d’Homère.
N I <K Üftrabon, Plîne & Paufanias parlent de ce tombeau
; ce dernier ajoute, qu’on y montroït aufli
celui de Climène, mère de* cet excellent homme.
Ariftote a écrit qu’Homère avoit pris naiflance
dans l’île dont nous parlons. Quoi qu’il en foit, on
cherche inutilement les reftes de ce tombeau à Nio
autour du port : on n'y voit qu’une excellente
fource d’eau douce qui bouillonne au travers d’une
auge de marbre, à un pas feulement de l’eau falee.
Ses ports font les-plus furs & les meilleurs de
l ’Archipel. Les pilotes de cette île patfent pour les
plus habiles du Levant. 1 ,
La Porte tient ordinairement un cadi à Nio. Cette
île eft afîez bien cultivée ; on eftime beaucoup le
froment qu’elle produit, mais elle manque d’huile
(k de bois : on n’y voit plus de palmiers , quoique
félon les apparences , ces fortes d’arbres lui aieht
anciennement attiré le nom de Phénicie qu’elle a
porté, fuivant la remarque de Pline 8c d’Etienne le
géographe.
Il y a dans le cabinet du roi de France, une médaille
à la légende de laquelle ( IHTON ) : d’un côté,
c ’eft la tête de Jupiter, de l’autre, c’eft une Pallas
S l un palmier. Le P. Hardouin fait mention d’une
autre médaille de cette île ; la tête de Lucilla y eft
cepréfentée avec cette légende, nurrt. popul. & urb.
Il ne refte pourtant aucune marque d’antiquité dans
Nio ; fes habitans ne font curieux que de piaftres,
tous voleurs de profeflion : aufli les Turcs appellent
Nio , la petite Malte, c’eft-à-dire, la retraite
de la plupart des corfaires de la Méditerranée.
Les latins n’y ont qu’une églife , deflervie par un
vicaire de l’évêque de Santorin : les autres églifes
font Grecques, & dépendent de l’évéque de Si-
phanto. Long. 43 ,28 ; lat. 36, 3 5.
NICEUIL, abbaye de France, diocèfe de la Rochelle
, à 3 li. e. de Fontenay-le-Comte, ordre de
Saint Auguftin. Elle a été fondée dans le XIe fiècle.
Elle eft du revenu de 4500 liv. (R.)
NIOLO ( le ) , diftriél ou piève de l’île de Corfe,
entourée de montagnes de diflïcile accès, 8c couvertes
de neiges une partie de l’année: les habitans
en font prefque tous pafteurs, & accoutumés à la
vie la plus dure. Cette piève eft fituée dans le pays
«n-deçà des monts, dans la province de Corte. (/?.)
NIONS, petite ville de France, en Dauphiné,
élans la baronie de Montauban ; elle eft fituée
dans un vallon, fur le bord de la rivière d’Aygues.
Jacques Bernard a fait honneur à cette ville par
fa naiflance ; il s’eft acquis de la réputation par plufieurs
ouvrages, 8c en particulier par la continuation
de la république des lettres; c’eft un des favans
que la France perdit par la révocation de l’édit de
Nantes. Il fut accueilli en Hollande, 8c nommé
profefleur de Philofophie à Leyde, où il finit fes
jours en 1718, âgé de foixante-un ans.
N IO R T , ville aflez confidérable de France, dans
le Poitou , vers les confins de la Saintonge. Elle eft
fur la Sëvre (on écrivoit autrefois Savre, en latin
favara ) , à 14 lieues de Poitiers &. de la Rochelle,
N I S 47<
89 de Paris. Long. 1 7 , io ', 33^; lat. 46, 20% 8^.
Cette ville eft bien peuplée, 8c la plus commerçante
du pays, avec un château , un gouverneur
particulier, une èleélion de la généralité de Poitiers,
un baillage, une fénéchauflee , une juftice
royale, une maîtrife particulière des eaux 8c forêts#
8cc. 8cc. Elle eft fermée d’aflez bonnes murailles ;
on y compte 2 églifes paroifliales, 9 couvens de l’iiti
8c de l’autre fexe, un collège , un hôpital général %
8c plufieurs manufa&ures d’étoffes de laine, 8cde
chamois , dont la confommàtion eft prodigieufe.
Le collège eft dirigé par les pères de l’Oratoire.
Ce fut à Niort en Poitou , dans la prifon de
cette v ille, que naquit en 163 5 mademoifelle d’Au-
bigné, deftinée à éprouver toutes les rigueurs 8c
toutes les faveurs de la fortune. Louis XIV , en
l’époufant, fe donna une compagne agréable, fpi»
rituelle 8c foumife. Elle mourut à S. C y ren 1719.
De Beaufobre ( Ifaac ) , né à Niort en 1659, eft
un de ceux <pi ont fait honneur à leur patrie, qu’ils
ont été forcés d’abandonner. Sa traduélion du nouveau
Teftament qu’il a mife au jour avec M. Len-
fan t, 8c qu’ils ont accompagnée de vraiment bonnes
notes, eft un ouvrage fort eftimé. Son hiftoire
du Manichéifte eft un livre bien écrit, très-curieux,
8c très-profond dans la connoilfance de l’antiquité.
Il y développe-cette religion philofophique de
Manès, qui étoit la fuite des dogmes de l’ancien
Zoroaftre, 8c qui féduifit fi long-tems Saint Auguftin.
M. de Beaufobre eft mort à Berlin en 1738.
| M. D. M. )
NIPCHU, Nipcheu , Nipchou , ou Nerezin,
8c par les Mofcovites Negovicin, ville de l’empire
R.uflien dans la Tartarie Mofcovite, au pays des.
Daouri, fur la rivière d’Ingueda, félon M. Delifle,
mais que les Lettres édifiantes nomment Hèlonhian.
Ce fut à Nipchu que la paix fut fignée en 1689
entre le czar 8c l’empereur de la Chine. Long, de
Nipchu, félon les PP. Pereira 8c Gerbillon , 13^,
2 1 , 30; lat. 3 1 ,4 5 .
NIPHON, grande île de l’Océan oriental, 8c la
! plus confidérable partie de l’empire du Japon. Les
Chinois difent Zipon, mot qui fignifie le commencement
du. foleil. Il doit fon origine à l’idée qu’a-
voient les Japonois 8c les Chinois, que les îles
du Japon étoient les premières éclairées du foleil.
Quoique proprement Niphon ne foit que la plus
grande de ces îles, cependant fon nom s’étendit
dans l’ufage à tout le vafte empire que nous appelons
Japon. Voye^ JAPON. (R.)
N1PISSIGNIT, ou Nepegiguit , rivière de
l’Amérique feptentrionale , en Gafpéfie ; elle fe
jette dans le golfe de Saint-Laurent, à l’extrémité
de la baie des Chaleurs.
NIRTÈNGEN, ville d’Allemagne , dans le duché
de Wirtemberg, fur le Necker, à 7 li. n. e. de
Tubinge.
NISA , ville de l’Afie, dans le Koraflan, aujç
confins du défert. Elle eft fituée au 39 d. de Uùt,