3 4 * M E R
Lifle & le P. K in o , Jéfuite, qui a fait le tour de
cette mer , en ont donné la carte. (Æ.)
Mer V e r t e ; les géographes orientaux appellent
ainfi la mer qui baigne les côtes de Perfe &
celles d'Arabie, (Æ.)
Mer de Z abache. Voyfy Mer d’A zoph.
MÉRAGUE, ou Mér ag a , ville de Perfe ,
dans l’Azerbïane , renommée par l’excellence des
fruits de fon terroir. Long. 7 9 ,5 ; Ut. 3 7 , 49. (R'-')
MÉRAN , ancienne ville d’Allemagne , affez
marchande , dans le Tiro l, capitale de i’Echland,
fur le bord de l’Adige , à 5 li. n. o, de Bolzano,
Long, q.% , 28 ; lat. 4 6 ,3 5.
Il y a une autre petite ville de ce nom dans la
Mifnie, dans le cercle d’Ertzeburge. La première
étoit capitale du duché de Meranie, La lignée des
ducs de ce nom s’étant éteinte en 1366, leur fou-
veraineté paffa à la maifon d’Autriche. (/?.)
MERÇADAL, bourg de File de Minorque, au
pied du mont Toro. (R?)
MERCEZ, rivière des Pays-Bas, dans le Brabant.
Elle prend fa fource dans lejcomté de Hockf-
tratten , & fe perd dans la mer vis-à-vis l’île d’O-
yerlakfe. (/?.)
MERCHINGEN, petite ville 8ç château d’A llemagne
, dans le palatinat du Rhin. (/?.)
MERCI-DIEU ( l a ) , abbaye de France, au
diocèfe de Poitiers. Elle eft de l’ordre de Çîteaux,
& vaut 2800 liv. (1?,)
MERCIE, grande contrée d’Angleterre, qui
eut anciennement le titre de royaume, Il porta
d’abord le nom de Mlddel.- Angles , c’eft-àrdire ,
Angloïs mitoyens. Crida , le premier de fes rois ,
fut couronné en 5 84.
Le royaume de Mercie étoit borné au nord par
l’Humber, qui le féparoit du Northumberland. Il
s’étendoit du côté du couchant jufqu’à la Sayerne,
au-delà de laquelle étoient les Bretons , ou Gallois.
Du côté du midijlaTamife le féparoit des trois
royaumes faxons , de Kent, de Suffex & de Wef-
fex ; ainfi la Mercie étoit gardée de trois côtés par
trois grandes rivières qui lé jetoient dans la mer,
& elle fervoit comme de bornes à tous les autres
royaumes par quelqu’un de fes côtés ; c’eft ce qui
lui fit donner le nom de Mercie, du mot faxon
merck, qui lignifie borne.
On comptoit entre les principales villes de la
Mercie , Lincoln, Nottinghan , Warwick, Leicef-
te r , C oventry, Lichfield , Northampton, Wor-
çefter, Glocefter, D a rb y , Chefter , Shrewsbury,
Stafford, Oxford &Briftol.
Ce royaume , le plus beau & le plus cpnfidéra-
ble de l ’heptarchie, fubfifta fous dix-fept rois ,
jufqu’en 827, qu’Ecbert en fit la eonquête. (/?.)
MERCfEUR , en latin moderne Mercorium,
petite ville de France, en Auvergne, avec titre
de duché érigé en 1569 par Charles IX , en faveur
de Nicolas de Lorraine. M. le prince de Conti en
eft aujourd’hui feigneur. Mercqeur eft fitué au
M E R pied des montagnes près d’Ardes, à 8 li. de Çler-;
mont. Long. 20,45 ; lat. 4$ , 46. (Æ.)
MERCUREY, village de France, en Bourgogne
, où il croît de très-bon vin. Il eft entre Couches
& Givri, (R .)
MERDIN ; les voyageurs écrivent aufli M a r -
d i n , M é r é d i n , M i r i d e n , ville d’A fie , dans le
Diarbeck, fur le mont de Tour, avec un château
qui paffe pour imprenable , de beaux hôtels, avec
un archevêché fuffragant d’Antioche. Le terroir
produit du coton en abondance. Elle appartient
aux Turcs qui y ont un pacha, avec une bonne
garnifon. Tamerian fut obligé d’en lever le fiège,
Merdin eft fituée à 6 lieues du T ig re , entre Mo-
foui & Bagdat, près d’Amed , à 18 lieues f. e. de
Diarbekir, Long, félon M, Petit de la Croix, 62 ,
50.; to . 3 5 , 1 5 . ( s .) /
MEREND, ville de Perfe, dans l’Aderbijan *
dont M. Petit de la Croix met la long, à 8p , 50 5
& la lat. à 3 7 ,3 5 . (R.)
MERETZ , ville du grand duché de Lithuanie,
dans une fituation très-agréable , au confluent de
la Méretz & du Méniçn , à 12 li. n. e. de Grodno ,
19 f, e, de Vilna, Long. 4 3 ,2 ; lat. 33 , 55. (J2.)
MERGENTHEIM, Voye^ M a r i e n t h a l .
MÉRIDA , Emerita Augufla, ancienne, petite
& forte ville d’Efpagne, dans la Nouvelle - Caf-
tille, & en particulier dans l’Eftremadure, Auguflç
la bâtit, & y établit une colonie romaine , l’an de
Rome 726, Il orna fa nouvelle ville d’un pont de
pierre fur la Guadiana , qui fut emporté en i6 ip ,
de deux aqueducs , & il acheva un chemin qu’on
avoit commencé de cette place à Cadix. On a des
médailles qui prouvent tous ces faits. Vefpafien y
fit aufli de belles réparations. Mais cette ville n’eft
plus -aufli grande qu’elle le fut autrefois, Il s’y
tint un concile au XIIe fiècle.
*Sous les Goths, Mérida tenoit le premier rang
dans l’état & dans l’églife ; car elle étoit la capitale
de la Lufitanie, & la métropole des évêchés
d’alentour. Les Maures en ont été les maîtres pendant
5 20 ans ; elle leur fut enlevée en 123 6. Elle
eft fituée dans une vafte campagne, fertile en
vins , en pâturages, en fruits admirables, & fur-
tout en grains , à 14 lieues efpagnoles e. d’Elvas,
10 f, e. d’Alcantara, 40 f. o, de Madrid. Lpngf 12 ,
M ; i* ‘ - 38,45. (R.)
M é r i d a , petite yille de l’Amérique méridio-r
nale, au Mexique, dans un terroir abondant en
fruits, à 40 li, n. e. de Pampelune. Long. 309 ,
17 ; lat. 8 ,30.
M é r i d a , petite ville de l’Amérique feptem-
trionale, dans le Mexiquee 9 capitale dé la pros-
vince d’Yucatan, la réfiderice de l’évêque & du
gouverneur de cette province. Elle eft habitée par
des Efpagnols & par des Indiens , & eft à 12 lieues
de la mer. Long. 289,50 ; lat. 20, 10.,(/?.)
MÉRIDIEN : c’eft un grand cercle qui paffe par
les pôles de la terre, & par un lieu quelconque
donné Z ; de façon que le plan de tous les me*
M E R
rïdiens terrèftres eft toujours dans le plan du méridien
célefte ; d’où il fuit i° . que comme tous
les méridiens entourent , pour ainfi dire, la terre,
en fe coupant aux pôles , il y a plufieurs lieux
fitués fous le même méridien. 20. Comme il en
ou midi, ou minuit toutes les fois que le centre
du foleil eft dans le méridien des cieux , & comme
le méridien terreftre eft dans le plan ducelcfte,
il s’enfuît qu'il eft au même inftant ou midi^ ou
minuit dans tous les lieux fitués fous le meme
méridien. 30. On peut concevoir autant de méridiens
fur la terre , que de points fur 1 equateur ;
deforte que les méridiens changent à mefure que
l ’on change de longitude.
Premier méridien, eft celui . duquel on compte
tous les autres en allant d’occident en orient. Le,
premier méridien eft donc le commencement de
la longitude. Voye^ L o n g i t u d e .
C ’eft une chofe purement arbitraire de prendre
tel ou tel méridien pour premier méridien ; aufli
le premier méridien a-t-il été fixé différemment
par différens auteurs chez différentes nations, &
en différens tems, ce qui a été une fource de con-
fufion dans la géographie. La règle que les anciens
obfervoient la-deffus , étoit de faire paffer le
premier méridien par l’endroit le plus occidental
qu’ils eonnuffent : mais les modernes s’étant convaincus
qu’il n’y avoit point d’endroit fur la terre
qp’on pût regarder comme le plus occidental, on
a ceffé depuis ce tems de compter les longitudes
des lieux, à commencer d’un point fixe.
Ptolomée prenoit pour premier méridien , celui
qui paffe par la plus éloignée des îles Fortunées,
parce que c’étoit l’endroit le plus occidental qu’on
connût alors. Depuis on recula le premier méridien
de plus en plus, à mefure qu’on découvrit
des pays nouveaux. Quelques-uns prirent pour
premier méridien, celui qui paffe par l’ile Saint-
Nicolas, près du Cap-Verd; Hondius , celui de
l’ile de Saint Jacques ; d’autres , celui de l’ile du
Corbeau, l ’une des Açores. Les derniers géographes
, & fur-tout les Hollandois, l’ont placé ail
pic de Ténériffe; d’autres, à Fîle de Palme, qui
eft encore une des Canaries ; & enfin j les François
l’ont placé , par ordre de Louis X I I I , à l’île de
F e r , qui eft aufli une des Canaries.
On compte de cette île la longitude vers l’orient,
en achevant le cercle, c’eft à-dire jnfqu’au 360e
degré qui vient joindre cette île à fon occident. Il
y a même à cette occafion une ordonnance de
Louis XIII, du premier juillet 1634, qui défend à
tous pilotes, hydrographes , compofiteurs & graveurs
de cartes ou globes géographiques , «d in-
» nover ni changer l’ancien établiffement des mé-
r> ridiens, ou de conftituer le premier d’ieeux aii-
» leurs qu’à la partie occidentale des îles Canaries,
y> conformément à ce que les plus anciens & fa-
j» meux géographes ont déterminé, & c ». M. de
Lifle-l’a voit d’abord conclu à 20 degrés 5' de lon~
gitu.de occidentale par rapport à Paris, d après les
M E R 3 43
obfervarions de MM. Varin & Deshayes, faites
en 1682 à Gorée, petite île d’Afrique, qui eft à 2
lieue€ du Cap-Verd ; mais il s’étoit arrêté enfuite
au nombre rond de 20 degrés.
Il feroit fans doute plus fûr & plus commode
de prendre pour point fixe un lieu plus connu, &
dont la pofition fût mieux conftatée; tel, par exemple
, que l’ôbfervatoire de Paris , & de compter
enfuite la longitude orientale ou occidentale, en
partant du méridien de ce lieu jufquau 180e degré
de part & d’autre ; c’eft ainfi que plufieurs af-
tronomes & géographes le pratiquent aujourd’hui.
Il feroit toujours important de connoître la véritable
pofition de l’ile de Fer par rapport à Paris ,
pour profiter d’une infinité d’obfervations & de
déterminations géographiques, qui ont été fait.s
relativement à cette île.
C ’eft la plus occidentale des Canaries. M. le
Monnier , dans les Mémoires de Vacad. de 1742 ,
place Fîle de Fer à 20 degrés 2f 3d ' , à l’occident
de Paris. Injlit. aflron. Les tables du P. Pingré la
fixent à 20 degrés y>’ à l’occident de la même ville.
Sans faire attention à toutes ces règles purement
arbitraires fur la pofition du premier méridien ,
les géographes & conftru&eurs de cartes prennent
affezfouvent pour premier méridien , celui de leur
propre v ille , ou de la capitale de l’état où ils vivent;
& c’eft de là qu’ils comptent les- degrés de
longitude des lieux.
Les aftronomes choififfent dans leur calcul pour
premier méridien , celui du lieu où ils font leurs
obfervations. Ptolomée avoit pris celui d’Alexandrie
; Tycho-Brahé, celui d'Uranibourg ; Riccioli,
celui de Bologne ; Flamfteed prend Fobfervatoire
royal de Greenwich , & Les aftronomes françois
Fobfervatoire royal de Paris. Foye% O b s e r v a t
o i r e .
On trouve dans les tranfailions philofophiques
des obfervations qui porteroient à foupçonner que
les méridiens varieroient à la longue. Cette opinion
fe prouve par l’ancienne méridienne de
Sainte - Pétrone de Bologne, qui maintenant ne
décline pas moins, dit-on; que de 8 degrés du vrai
méridien de la v ille , & par celle de Tycho à
Uranibourg, q ui, félon M. Picart, s’éloigne de
16' du méridien moderne. S’il y a en cela quelque
chofe de vrai, dit M. Vallis , ce doit être une fuite
des changemens des pôles terreftres , changement
qu'il faut vraifemblablement attribuer à quelque altération
dans: le mouvement diurne, & non à un
mouvement des points du ciel ou des étoiles fixes
auxquelles répondent les pôles de la terre.
En effet, fi les pôles du mouvement diurne ref-
toient fixes au même point de la terre, les méridiens,
dont l’effence pour ainfi dire eft de paffer
par les pôles , refteroient toujours les mêmes.
Mais cette idée que les méridiens puiflènt changer
de pofition , femble fe détruire par les obfervations
de M. de Chazellesde l’académie des Sciences
, qui, étant en Egypte , a. trouvé que les quatre