
s’eft diftingué par Ton érudition théologique. Il a
publié plufieurs opufcules des pères grecs, des
additions à la bibliothèque des pères, en 3 vol.
ïn-fol. une bibliothèque des prédicateurs, en 8
vol. in-fol., & d’autres ouvrages. 11 eft mort à Paris
en 1679 > à 74 ans. (/?.)
MARMARA , ou Marmora , nom de quatre
îles d’A f ie , dans la mer de Marmora, à laquelle
elles donnent le nom. La plus grande, appelée
Marmara , a environ 1 2 lieues de circuit, 6c une
ville de fon nom. La fécondé s’appelle A v e^ ia ,
la troifième Contalli, & la quatrième Gadaro. Ces
quatre îles abondent en bled, en vin , en fruits ,
en coton, en pâturages, & en belliaux. Elles font
limées au 38e degré de long. , & au 35e de latit.
feptent. à l’orient d’été d’Héraclée. Il s’y trouve
beaucoup de moines grecs.
La mer de Marmora que les anciens nommoient
Propontide, eft une petite mer fituée entre l’Europe
& l’A fie, & qui communique vers le nord à la
mer Noire par le détroit de Conftantinople ; vers
le fud à l’Archipel, par le détroit des Dardanelles
ou l’Hellefpont. (/J.)
M ARMOUTIER, ou M aur-Munstier , Mauri
Monajlerium , petite ville de France, dans la
haflè - A lface , à une lieue de Saverne, avec
une abbaye de Bénédiâins. Elle fut fondée par
Saint Firmin, vers l’an 725. Cette abbaye occupe
le tiers de la ville , & par conlequent
cette ville eft miférable. Long. 25 , 2 ; lat. 48,
•»4-0«.) . B
Marmoutier, Mauri Monajlerium, ancienne,
riche, & célèbre abbaye de France, dans la Touraine
, près de la Loire, à une demi-lieue de Tours.
C e fut Saint Martin qui établit ce monaftère en
371. On le fait paflèr pour le premier & le plus
ancien de ceux qui font en occident. Aufli l’a-t-on
nommé par excellence Mauri Monajlerium t d’où 1 on a fait Maur - Munjlier , Maurmunjlier, Mar-
mouflier, & finalement Marmoutier. Les bâtimens
ont été fuperbement rétablis dans ces derniers
tems ; enfin en 1737 cette abbaye a en partie été
réunie à l’archevêché de T ours. (R.*)
MARNE, rivière confidérable de France , qui
prend fa fource dans le Bafligni, au pied d’une
montagne , au voifinage de Langres. Elle ar-
rofe les villes de Chaumont , Joinville, Saint-
Dizier, V itri-le -François, Châlon en Champagne
, Epernai, Dormans , Château - Thierri, la
Ferté-fous-Juare , Meaux, Lagni & Cbarenton ,
au-deffous de laquelle elle mêle fes eaux à celles
de la Seine, aux portes de Paris. Elle eft navigable
, & elle porte bateaux depuis Saint - Dizier.
m .
MAROC (empire d e ) , grand empire d’Afrique
, dans la partie occidentale de la Barbarie,
formé des royaumes de Maroc, de F e z , de Ta-
filet, de Sus, de Sugulmeflê, & de la province
de Dara.
C e t e m p i r e o u r o y a u m e a 2 5 9 l ie u e s d u n o r d
au fud. On n’eft point d’accord fur fon étendue
d orient en occident ; égale, fuivant quelques-uns,
à celle du nord au fud , & que d’autres n’eftiment
que de 140 lieues, & même moins. Il eft borné
du coté du nord par la Méditerranée, à l’orient
par le royaume d’A lger , au fud par le défert de
Barbarie ou Zara, & à l’occident par la mer Atlantique.
Les Efpagnols y tiennent fur les côtes ,
Ceuta & Melille, & les Portugais Mazagan.
L ’empiré de Maroc fe forma dans le dernier
hecle. Le fameux Mouley-Archi, roi de Tafilet,
oc Moula-Ifmaël fon frère, réunirent les royaumes
de Maroc , de F e z , de Tafilet & de Sus,
la vafte province de Da ra, fous une même puif-
fance.
Ce* emP*re> ÆPÛ comprend une partie de
la Mauritanie, fut mis autrefois par Augufte fous
le feul pouvoir de Juba. Il eft peuplé des anciens
Maures, des Arabes Bédouins qui fuivirent les
califes dans leurs conquêtes, & qui vivent fous
des tentes comme leurs aïeux, des Juifs chafles par
Ferdinand &Ifabelle, & des noirs qui habitent
par-delà le mont Atlas.
On voit dans les campagnes, dans les mai-
fons, dans les troupes, un mélange de noirs &
de métis.
Ces peuples, dit M. de Voltaire , trafiquèrent de
tout tems en Guinée; ils alloientpar les déferts,
aux côtes où les Portugais vinrent par l’Océan.
Jamais ils ne connurent la mer que comme l’élé*
ment des pirates. Enfin toute cette vafte côte de
l’Afritjue, depuis Damiète le long du mont Atlas,
étoit devenue barbare , dans le tems que
nos peuples feptentrionaux autrefois plus barbares
encore, fortoient de ce trifte état pour tâcher
d’atteindre un jour à la politefle des Grecs & des
Romains.
Le royaume de Maroc proprement dit , eft
borné au nord par le fleuve Ommirabi, à l’o rient
par le mont Atlas , au midi par la rivière de
Sus, & au couchant par l’Océan occidental. Ce
royaume s’étend le long de la côte, depuis l’embouchure
de la rivière de Sus, que les anciens ap-
peloient Suriga , jufqu’à la ville d’Azamor.
Les forces de ce royaume font peu redoutables
par mer , parce que le nombre des bâtimens qu’il
équippe en mauvais ordre, n’ont ordinairement
que douze ou quinze pièces de canon mal fervies r
i l eft rare qu’ils en portent le nombre jûfqu’à
vingt. S’ils font des prifes , le roi en a fa moitié,
mais il prend tous les efclaves, en payant 50 écus
pour chacun de ceux qui ne font pas compris dans
la moitié.
Les forces de terre ne valent pas mieux que
celles de mer, parce qu’elles n’ont ni armes ni
difcipline.
Quoique le royaume de Maroc foit divifé en
fix provinces allez grandes , il eft cependant très-
peu peuplé, à caufe de fon terrein fabloneux &
ingrat, qui ne permet pas l’abondance des grains
Sc des beftiaux ; il produit une grande quantité de
cire & d’amandes qui fe débitent en Europe ; &
fur les côtes, on recueille du froment, du millet,
de l’o rge, des légumes, des dattes , & autres
fruits, en même tems qu’on s’y adonne à un trafic
lucratif, & plus volontiers encore à la piraterie.
On compte dans tout cé. royaume 25 à 30
mille cabanes d’adouards , qui font 80 à 100 mille
hommes, payant annuellement au roi la dîme de
leurs biens depuis l’âge de 15 ans. Un adouard eft
une elpèce, de village ambulant de quelques familles
arabes qui campent fous des tentes, tantôt
dans un lieu, tantôt dans un autre ; chaque adouard
a fon marabou & fon chef,, qui eft éleâif. Rien
n’eft comparable à la mifère & à la mal-propreté
de ces Arabes. Outre ceux-ci, il y a d’autres ha-
bitans moins greffiers, mais plus vicieux. Il y a
des Juifs , des Chrétiens , des Renégats.
Le roi de Maroc prend le titre de grand chérif9.
c’eft-à-dire, de premier fuccefleur de Mahomet,
dont il prétend defeendre par  ly & p.ar Fatime,
gendre & fille de ce faux prophète. Il eft ab-
folu. Sa religion eft une branche de la religion
Mahométane. Elle eft pleine de fuperftitions,
fondée fur l’alcoran, que les Maures & les Arabes
.expliquent à leur manière , félon l’interprétation
de Melich.
Quoique les efclaves chrétiens appartiennent
au roi, ils n’en font pas moins malheureux par la
rudeftë de leurs travaux, leur mauyaife nourriture,
les lieux fouterreins où on les fait coucher.
Les Juifs , quoiqu’utiles & en grand nombre
dans cet état, y font rançonnés comme autrefois
parmi les Chrétiens.
Les alcaïdes gouvernent le royaume fous l’autorité
du defpote , qui n’a ni cour de juftice, ni
confeil particulier, ni miniftre ; il eft l’auteur ,
l’interprète & le juge de fes loix. Dans fon royaume
, comme à la Chine, il donne le droit à l’empire
, par fon teftament, à celui de fes enfans
qu’il lui plaît de nommer, ou même il défigne un
de fes fimples fujets, pour fon fuccefleur. Ainfi
les partis peuvent fe former pendant la vie du
monarque ; & s’il ne fait point de teftament, ou
s’il ne laifle point de nomination par fon teftament
, tout fe trouve préparé à la divifion & aux
guerres civiles.
J ajoute que le roi de Maroc, malgré fon def-
potifme, reconnoît, en matière de religion , l’autorité
fuperieure du moufti & de fes prêtres ; il
na.pas le pouvoir de les dépofer, quoiqu’il ait
celui de les «établir : cependant s’ils mettoient obf-
tacle à fes deflins,fa vengeance feroit fûre & leur
perte^ inévitable , a moins qu’ils ne le détrônaflent
au meme moment. (72.)
Maroc , capitale du royaume de même nom ,
eft une grande ville , la mieux fituée de toute 1 Afrique, dans une belle plaine, à 5 ou 6 lieues
du mont Atlas, environnée des meilleures provin-
M A R 3 0 3
ces de la Mauritanie Tangitane. On croit que c’eft
1 ancienne £ o carmin Hcmerum, où il y a voit un
évêché avant la domination des Maures. Elle a
été bâtie par Abu Téchifien, premier roi des Al-
moravides , environ l’an 1052 , & 454 de l’hégire.
Elle eft fermée de bonnes murailles faites à chaux
& à fable, avec une fortereffe du côté du midi ;
mais cette ville eft bien déchue| depuis que les rois
ont établi leur réfidence à Mequinez : elle contient
à peine aujourd'hui 25000 habitans. On y voit
une grande & belle fortereffe qu’habitoient les rois
de Maroc. On vante la mofquée d'Abdulmumen
qui s’y trouve. Maroc eft à environ 100 li. f. o.
de Fez, 50 n. e. de Sus. Long. 10 ,5 0 ; Ut. 20, 22.
Voyc^ M. de Saint-Olon. (/?.)
I MÂROGNA : c’eft l’ancienne Maronca ; petite
yille de Turquie, dans la Romanie : l’archevêque
de Trajanopoli y fait fa réfidence. Elle eft
fituée proche la mer, à 28. lieues f, o. d ’Andrino-
ple, 60 ft o. de Conftantinople. Long. 4 3 , 16 Ut
40 , 56. (R.)
MARONI, rivière de l’Amérique méridionale,’
dans la Guyane françoife qu’elle borne à l’occi—
dent. C eft la. rivière la plus confidérable du pays 1
elle a un cours de 60 à 80 lieues, & fe décharge
dans la mer a. environ 45 lieues de l’embouchure
de la Cayenne. (/C)
Al AROSTICA , petite v ille , ou même bourg
d Italie, dans le patrimoine du Saint-Siège ; fon
air eft pur , le pays admirable , fertile en toutes
fortes de fruits , & particuliérement en cerifes, qui
font les plus belles d’Italie. On n’y voit que four-
ces & fontaines ; le BofTa paffe au milieu, & le
Silano à un mille pins loin. C ’eft la patrie de Prof-
per Alpin , qui s eft fait une haute réputation par
fes ouvrages de médecine & de botanique. Il
mourut à.Padoue en 16 16 , âgé de 63 ans. (R.)
MARPACH , petite ville d’Allemagne , en
Suabe, au duché de Wirtemberg, fur leNecker
entre Hailbron & SchorndorfF. Long. 1 6 , 5 7 ; la ’.
49 > 9'•(*•)
MÂRPOURG , Mar pu r g , ou Ma r b o u r g ,’
ville d’Allemagne, au landgraviat de Heffe-Caffel,
capitale de la .haute-Hede.
Cette ville n’étoit anciennement qu’une forte-
reffe des Maniaques , que Ptolomée, liv. / / , chap.
x j , appelle Mattiacum. Elle a été autrefois libre
& impériale , mais les landgraves de HefTe la fournirent
à leur obéiflànce.
Elle eft dans un pays agréable, fur la Læhn , an
pied d’une montagne , fur laquelle eft un château
fort, ancienne réfidence des landgraves de HefTe.
Cette ville a une univerfité fondée en 1527, une
commanderie de l’ordre Teutonique, trois églifes
réformées, & une églife luthérienne. En 17 5 9 ,
le château fut emporté par les troupes de Brunf-
wick , fur les François qui le défendoient, & qui
le reprirent l’année fuivante. Marpourg offre aux
étrangers le riche tombeau de Sainte Elizabeth,
morte en 1231. Elle a une belle place, un bel