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liqu e, une luthérienne , & appartient au monaf-
tère du Paradis, fitué en Pologne, fur la lifière
de ce cercle.
Liebenau , petite ville 8c baillage d'Allemagne,
au cercle de Weftphalie, dans le comté
d’Hoya. Il s’y fabrique beaucoup de faiilx , 8c des
dentelles aufli fines que celles du Brabant.
LIEBENTHAL, abbaye de religieuses dans la
Siléfie , au duché & à 10 li. de Javer. Il s’y fait un
grand commerce de fil.
LIE B ENW ALD, petite ville d’Allemagne, dans
la moyenne Marche de Brandebourg, au cercle
du bas Barnim , fur la Havel, à 10 lieues n. de
Berlin. (R.)
LIEBÈNWERDA, petite ville de l’éleâorat de
- Saxe , avec un château , à 6 lieues n. e. de
Meifien. (R.)
LIEBENZELX*, en.Suabe , dans le duché de
Wirtemberg, à io lieues e. de Statgard, en un
endroit près duquel eft lé fameux Zeller Bade, ou
Bain de Z e ll, qu’on recommande fur- tout aux
femmes Rériles*
LIEBEROSE, petite ville & baronie-franche de
la baffe-Luface., avec un château, entre Guben 8c
Lubben._
LIEBMUHL , petite ville de Prufle, au-département
Allemand , avec un château , dâns lequel
les évêques de Poméranie faifoient leur réfidence,
vers la fin du 16? f iè c le jl y. a un baillage royal.
(* •) ' ,
LIEBRE , ou Lievre , ou Leb ereau, (vallée
de) , petit pays entre la Lorraine & la haute-Alface,,
qui s’étend depuis les Vofges jufqu’à Scheleftadt,
le long dé la rivière de Leber. Elle eft. connue par
fes mines d’argent, & a.pour lieu principal Sainte-
Marie aux- Mines* -
L IE B STADT, petite ville de Prufle, au département
Allemand, avec un château. Il y..a un collège
de juftice, dont dépendent, les baillages de
Liebftadt, Mohrungen , Ofterode , 8c Hohenflein.
Elle a beaucoup fouflert des guerres 8c des incendies.
y È G E , en. allemand.Luttich , en hollandois
Luyck, ville d’Allemagne , dans le cercle de Weft-
phalie, capitale de l’évêché de même nom , dont
l ’évêque eft fouverain. Elle eft grande, commerçante
& très peuplée. ' .
On nomme aujourd’hui cette ville en latin Léo-
dium, Leodicum Sc Leodica', félon Boxhornius on
la nommoit anciennement, Legia, à caufe.. d’une
légion romaine que les habitans . du pays défirent,
de même que cinq cohortes. commandées
par Cotta 8c par. Sabinus , comme le remarque
Géfar, liv. V.
La plupart des meilleurs écrivains prétendent que
Saint-Hubert, originaire d’Aquitaine , qui floriftoit
en 700 , fut le premier évêque de cette ville, qu’il
la fonda, lui donna le nom de Legia, & qu’avant
fon tems ce n’étoit qu’un village.
Quoique cette. v ille. foit, foumife|à fon éyêque
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pour le temporel & le fpirituel, elle jouit de fi
grands privilèges qu’on peut la regarder comme une
république libre, gouvernée par fes bourgmeftres,
par fes fénateurs 8c par fes autres magiftrats municipaux
; car elle a trente-deux collèges d’artifans
qui partagent fautorité dans le gouvernement, mais
le nombre de fes églifes, de fe3 abbayes & de,fes
nionaftères, lui font un tort confidérable. Pétrarque
, en fortant de cette ville , écrivit à fon amante :
Vidi Leodium Lifignem clero hcurn ; il diroit encore
la même chofe aujourd hui.
Son évêché renfermoit autrefois fout le comté de
de Namur, une grande partie.du duché de Gueldres.
& de celui de Brabant. Il n’a plus cette étendue;,
cependant, il. comprend encore fous fépt.archidia-
conés vingt & un doyennés ruraux , 8c en tout
environ mille cinq cens paroifles.
Le pays de Liège eft divifé en dix droflarderies ou.
grands baillages , qui font à la collation du prince ;
quelques v illes, Liège, Tongres , Huy , Mafeick,
Dinant, Haflel, 8cc. plufieurs gros bourgs, baronnes
8c feigneuries^'fur lefquelles l’évêque, a la.ju-
rifdiélion de prince ou d’évêque. Le terroir y eft
fertile en grains, fruits.& yenaifon. il fe trouve
dans le-pays des mines de fer 8c quelques-unes de
plomb , avec des carrières d’une efpèee de charbon
de terre, qu’on appelle de la houille.
L.a ville de Liège efi fituée dans une. vallée agréai
ble .abondante ^environnée de montagnes que des
vallons féparent, avec des prairies bien arrofées.
Elle eft. fur la Meufe, à 5 li. n. e.,de Huy,, 5 f. de-
Maftricht, 12 n. e, de. Namur, 2,5. fi. o. de Co,lo-‘
gne, 26, n. de Luxembourg, .30 n. e. de Mons,
77 n. e. de Paris. Lotis. félon Caflini , 26 des. 6'
30"n ; l1a t. 5 0 ,4o> b 9 0
« C ’eft ici qu’eft décédé à l’âge de 55 ans,.le y
» août n 06, Henri I V , empereur d’Allemagne , .
» pauvre., errant, & fans fecours, plus miférable-
v ment encore que Grégoire VU , & plus ohfcuré-
» ment, après avoir fi long-tems tenu les yeux de
» l ’Europe ouverts fur fes viâoires-, fur les gran-
• » deurs, fur fes infortunes, fur fes vices 8c fur fes -,
|| vertus. Il s’écrioit en mourant, au fujet de fon fils
» Henri V : Dieu des vengeances, vous vengerez
» ce parricide ! De tous tems les hommes ont ima~
» giné, que Dieu exauçoit les malédiélions des
» mourans ,8c fur-tout des pères erreur utile &
» refpeftabie , fi elle arrêtoit le crime ». Voltaire ,
Hifloire univerfelle , tom. I. pag. 1S0.
Liège eft ordinairement divifée en yillè vieille ou -
haute , & ville neuve ou baffe. Cette dernière com-.
prend deux parties ; favoir file , 8c le quartier de
la Meufe. La ville haute eft bâtie fur la pente de la ?
montagne & s’étend vers le-midi jufqu’au bras
de la Meufe qui îafépare de> la ville bafle-, appelée
VJfle; 8c vers le levant elle touche à la. grande
Meufe , qui la fépare du quartier de delà la Meufe.
Le quartier appelé YlJle, eft formé par deux bras,
delà Meufe qui fe rejoignent au bas de ce même,
quartier. Le quartier de.delà la. Meufe, qui eft
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«ne pçefqu’ije , eft fitué, ainfi que. le . fauxbourg
d'Àmercoe.ur, entre la Meufe & le ptont Cornillofl.
Les différentes parties de la ville, commqniquent
entr’elies par des ponts. La ville eft bien fortifiée,
mais la -citadelle , qui étoit fur la montagne Saint-
‘Walbourg, a été ral'ée. Au pied de cette. mpnta-
gne efi le palais épifeopal. Il eft d une architecture
lourde ; mais-if eft fort vafte. Lès états du pays
s’y aflemblent, & les collèges fupérieurs y tiennent
leurs 'féanccs*. La cour, du palais eft. environnée
d’un périftile formé par des /colonies demi:gOthi-
ques. L’hptel-de-ville , qui a fon afpeét fur la place
principale, efi grand ; mais il n eli pas,. a beaucoup
près, un modèle de goût : il contient une
bibliothèque publique.. En général la ville eft mal
bâtie , remplie d’une multitude de petites rups
de ruellés.,; & dune mal-propreté d’autant plus
frappante ,, qu’elle .contrarie, avec la finguliere
propreté des autres Villes des Pays-Bas, Louvain
excepté.. On ÿ eft d .ailleurs obfede de
mendians.
Outre l’églife métropolitaine de Saint-Lambert,
elle a fept églifes collégiales, trente-deux églifes.
paroifliales, cinq abbayes d’hommes , cinq de
femmes , trente-deux couvens des deux fexes, un
collège un féminaire , plufieurs hôpitaux line
chartreufe au voifinage de la v ille , & un begniJ
nage. ' • ' . '
Les habitans font un grand commerce., fur-
tout avec les Pays-Bas., La fabrique de.s armes à
feu y eft fur le pied le plus floriffant. Les ouvrages,
en fonte, les fers , la clouterie-,y font une bran-
che- confidérable de commerce. Les François la
bombardèrent en 1,691., & les Alliés s’en rendirent
maîtres en 1701, l’évêque ayant embrafle le
parti de la France. Il s’y braflè beauccoup de.
bierre. L’imprimerie y.'a . fait de grands progrès, &
fes tanneries font.réputées les meilleures de 1 Europe.
La douceur du gouvernement, les prérogatives
des citoyens, la modicité, des impofitions,
toujours réglées par les états même du pays, y
entretiennent l'abondance, y attirent & y^ fixent
des étrangers de. toutes nations. On y vit-très:bien
& à fort bon compte.
L ’églife cathédrale de Saint-Lambert' eft un
édifice fort vafte , mais un aflez mauvais gothique.
Cette, églife. fut fondée en 712. par Saint
Hubert., fur le lieu même où Saint Lambert,
évêque, de Maeftricht, avoit fouflert le martyre
& le corps de, Saint Lambert y fut tranfporté. L’il-'
lùftre chapitre de Liège eft compofé de foixante
chanoines , dont le revenu eft confidérable,
qui doivent être nobles ou do&eurs licentiés au ,
moins en théologie oti en droit. On les nomme
communément tréfonciers. Le tréfdr de l’églife de
Liège eft un dés plus riches &.d es plus curieux
qui exifient. L’évêque, de Liège, prince de l’empire
, eft fuftragant de Cologne. Il eft élu. par fon
chapitre. Environ à un demi-mille: de la ville , , au
b:o£d..& au-delà de.la Meufe,,eft une maifon-de-
L I E »97 plailà.nce trisragréabie, nommée S e r a i t appar-:
tenante aux éÿêques , qui y paflent une bonne
partie dé' l’été;' ’
Au nord-oueft 5c a environ une demi-lieue de
b ville , èft le village de Raucoux , près duquel
les François battirent,, en 1746 , l’armée combinée.
L’état de Liège eft fitué dans le cercle de
Weftphalie, aux confins des duchés de, Brabant,
çle Gueldres, de Limbouj;g, de Luxembourg &
de Juliers , de' la p rov ince,Champ agne , 8c des
comtés çle N a m y r ,d e Hainaut. Ses dimenfions
en largeur, fqnf .d^fhcifçs^prendre avec cxadlitude ;
niais en longuéiir , on lui donne avec aflez de-
pr.écifipn vingt milles d’Allemagne.
L ’on y compte vingt-:-,fix-- v ille s , mille quatre
cents villages, 8c une multitude d’abbayes, de
fe gneuries 8c de châteaux. Il efi arfofé de plufieurs
rivières , dont la MeufeISc 1a Sanibre font les principales.
Il produit des grains 8c des fourrages ,«des
bois 8c de la houille , des-métaux- de bon ufage ,
tels que le fer, le plomb 8c le cuivré, des marbres
très-eftimés , 8c des, eaux minérales de la plus
grande réputation : Chaufontâine 8c Spa fe trouvant
dans fon enceinte..Il y croît même du vin»
mais de .qualité-médiocre, &. ce n’eft pas un objet
d exportation comparable à tout ce que la contrée
envoie d’ailleurs.chez l’étranger ; fon vin ne vaut
pas fa bierre , 8c elle ne le vend pas comme elle -
fait fes cuirs , fes.ferges , fes armes à feu -, fes ai-"
guilles 8c.fon charbon..
Le premier fiège de cet évêché étoit dans,
la ville de Tongres, où Saint Servati le fonda
l'an 3 1 p. Mais cette ville . ayant été dé truire-
par les' Huns l’an 450 , ce fiège fut alors transféré
à Maeftricht , d’où Saint Hubert, protégé
par Charles Martel, alla le fixer à Liège l’an 700.-
Dans ces trânflations diverfes , lé titre de Tongres
furyècut à fa ruine : ce ne fut qu’en "961 , fous
l’évêque Eberhard ou Héraclius, qu’on lui fubfiitua-
celui de Liège.
Cet évêché eft un pays d’états , dont les dépu--
tés s’aflemblent annuellement dans la capitale 8c
dans le palais épifcüpal, 8c dont les délibérations
ne roulent que fur les matières de finande. Quatre
de ces députés font-là pour le haut clergé ou le
chapitre, quatre pour la noblefle, 8c fix bourgue-
meftres pour les villes.-
A la tête du chapitre de Liège efi l’évêque, titré
de , par la grâce-de Dieu , évêque & prince de Liège,
duc de Bouillon ; marquis de Franchimont, comte de
Loos , de Hàorn ; &c. Sa place ,. dans les diètes de
l’empire , eft fur le banc eccléfiaftique du fécond
collège, alternant avec Munfter , mais de façon
qu’Ofnabruck eft toujours entre deux. - Dans les
aflemblées du cercle de 'Weftphalie , il fuit Pader-
born , 8c précède OÉnabruck:. Ses contingens, pour
lés mois romains,-font de cinquante cavaliers 8c
de cent foixante-dix fantaflins , ou de 1280 florins ,
réduits depuis, fur les repyéfentations de l’êyê