
un ruiffeau ni une rivière ; mais tantôt il devient
rivière, & tantôt il devient ruiffeau, félon qüe les
ïieiges des montagnes voifines font diffoutes , en
plus ou moins grande quantité par les chaleurs.
Pour s’y baigner en é té , il faut y creufer une foffe.
C ’eft cependant fur cette efpèce de rivière, que
Philippe II fit bâtir un pont, peu inférieur à celui
du pont-neuf fur la Seine à Paris ; on l’appelle
puente de Segovia , pont de Ségovie. Apparemment
que Philippe ne le fit pas feulement bâtir pour
fervir à traverfer le ruifleau du Mançanarès , mais
fur-tout afin qu’on put paffer plus commodément
le fond de la vallée, & pour les tems de débor-
demens du Mançanarès, qui au refle n’entre point
dans Madrid , mais pafle à côté, vis-à-vis du palais
royal, (i?.) • -
"■ Mançanarès , petite ville d’Efpagne, dans la
nouvelle Caflille, au pied des montagnes de Ga-
darama, qui féparent les deux Caflilles. C ’efl le
chef-lieu dTun petit pays de fon nom , à la.fource
du ruifleau de Mançanarès, & à 8 lieues de Madrid.
(/?.)
MANCHE ( l a ) , contrée d’Efpagne, dans la
nouvelle Caflille, dont elle eft la partie méridionale
, le long de la Guadiana qui la traverfe. Elle
eft bornée au couchant par l’Eflramadure, au midi
par le royaume de Grenade & par l’Andaloufte ;
au levant par la Sierra, 8c par les royaumes de
Valence & de Murcie. La Gnadarmçna qui fie perd
dans le Guadalquivir, & la.Ségura qui arroiè le
royaume de Murcie, ont leurs fources dans la
Manche. Ciudad-Réal, Orgaz & Calatrava-., font
les principaux lieux, de cette contrée mais elle
jt eft vraiment fameufe, que depuis qu’il a plu
à Miguel Cervantes d’y foire naître Dom Qui-
cfeote, & d’y placer la fcéne de fon ingénienx roman.
Le village du Tobofo y eft immortalifé par
f imagination de cet aimable auteur, qui l’a choifi
pour y loger la dulcinée de fon chevalier errant.
(* • ) .
Manche ( la ) : nom que l’on donne à cette
partie de la mer qui fe trouve refferrée entre
l’Angleterre au nord , & la France à l’orient, &
au midi 3 ce qui eft au nord-eft eft le détroit, &
s’appelle le pas de Calais, Horace voulant foire fa
cour à Augufte, lui dit dans une de fes odes r
Te belluofus qui remotis
OBJlreph Oceanus Bntannvs
Audit.
«Vous voyez couler fous vos Ioix FOcéan, qui
» nourrit dans fon fein une infinité de mo offres ,
» & bit de fes flots bruyans les côtes britanni- *
» ques ». Obftrepit eft un terme propre à cette I
mer, dont les flots font d’ordinaire dans une
grande agitation , à caufe des terres qui les reffer-
rent, & du refoulement continuel qui s’y fait par
l’Océan , & par la mer du Nord. Mais on nomme
aujourd’hui la 'Manche , Oceanus britajinicus, &
l’on peut avancer qu’elle coule fous les Ioix de /a
Grande-Bretagne, tant en vertu de fes forces ma*
mimes, que parce quelle poflëde les îles de Jerfey
“ ?„e Guernefey du côté de la' France. (R.)
i>r i j CHr Dï Bristol ( b ) , bras de la mer'
U Irlande, for la côte occidentale de l’Angleterre»
entre la cote méridionale du pays de Galles-, &
es provinces de 1 ouefl, à l’embouchure de la.
naverne r auprès de Briftol. (R.)
^ M anche de D anemarck ( la ) , partie de 1 Océan , entre le Danemarck, la Suède & la Nor-
■ we«. Ceux du pays l’appellent le Schagtr-Rach ;
les Flamands & les Hollandois la nomment Cat-
tegal. (Æ.)
Manche de Saint-Georges- (-la')r q’ell la:
partie méridionale de la mer d’Irlande ; elle comprend
la Manche de.la Savante ou de Briftoh (R.)
MANCHESTER ; c’eft ,- félon M. Gale , le
Mancunium des anciens : ville à marché & à polîe
d Angleterre, en Lancashire, avec titre de duché i
elle eft belle, riche,, bien peuplée, & t-rès-florif-
fante par fes manufaétares de laine & de coton p
elle eft à 46 lieues n. ©. de Londres, fur lTrnvel-.
Elle a une églife collégiale , un collège, un hôpita
l, & une t^rr belle place. Long, 15 , ta - latr 5 3 > ^9- Long, félon Streél. 15- d. 1 1 ' 1 3" 5 3 »
M A N D A L , rivière de la- Norwègé - méridionale,
dans la préfeéhtredé Chriftianfaité.- elle eft
remarquable par la quantité de faumons & par 1£
beauté des perles que l’on y pêche ; & elle donne:
fon nom à un fief ou jurifdiâion, Mandals-Lehn
qui comprend entfautres la ville de ChriftianfanÆ
6 Filé de Fleckeroe, avec diverfes petites- places-
. de commerce, dont Fune porte atifli le nom de
MandÀ. (R.)-
M A N D AR , province de l’tle de Célèbes dans
la mer des Indes , au royaume de Macaffar, donc
elle occupe la partie feptentrionalei. La capitale
porte le même nom que la province, & eft à fept
journées de chemin de la ville de Macalîàr.. Sa
long, eft à 137 ; lat.. mérid. 7 d. 3 \ mÙjN
M AN D EA , rivière d’Efpagne , en Galice. (R.)
MANDELE , Mandela, hameau , ou village-’
d’Italie , dans la Sabine , arrofé par la Diligence^
Horace y avoit fa maifon de campagne \_èpit.
X V I I I , L I , verf civ. ) On croit que ce village'
eft préfentement Poggio Mirteto. (ƒ?.)
MANDEMENT en latin, mandamentum. Ce-
mot, dans les cartulaires & dans les aéïes du
moyen âge , qui regardent le Dauphiné , la Provence
, la Breffe, le Lyohnois, 8c autres cantons *
fignifie la même ehofe que dijlritf, territoire, ju-
rifdiâlion. C ’eft ce qu’on nommeroit ailleurs bail-
Ange. (R.)
MÀNDERSÇHEID , comté libre & immédiat
d’Allemagne , dans le cercle de Weftphalie , au
pays d’Eiffel, avec un château fort de même nom*
C ’eft le patrimoine des comtes de Manderfcheid y
qui poflèdent Blancker.heim fur l’AHr, Gerolf-
tein, K e i l , & Dollendorf -dans le pays d’Eiffel j
MA N la feigneurie de Reipoltskirch dans le bas Palati*
nat, & les feigneurs de Neverbourg & de Peltin-
gen , dans le duché de Luxembourg. (■ &•).
M AN DEURE , Mandubia , Manduria } Epaman-
iuodiirum . gros village de la principauté de Mont-
belliard, remarquable par des reftes d’antiquité. Ce
fut autrefois une grande ville , habitée par des
Mandubiens dont Jules Céfar fait fi fouvent mention
dans les commentaires. On y remarque des
veftiges de palais , de temples, de bains, d’un
pont fur le Doubs. On croit qu’elle fut ruinée par
Attila. Ce village eft à 2. lieues de Montbelliard :
il appartient en partie à la France, en partie aux
djflcs de Wirtemberg. Il jouit de beaux privilèges.
M AND IN GOS , peuple indépendant de brigands
qui habitent le royaume des Faillis en Afrique.
Ils ne vivent que de pillage, ne font point
fournis au firatick, & fe difpepfent de payer aucune
impofition: oji de -contribuer aux charges de 1 état. On dit que ce peuple reflemble beaucoup
aux Arabes vagabonds qui infeftent f A fie : ils ont
un langage particulier. (R.)
MANDINGUES ( l e s ) , ou S o u s o s , peuple
«FAfrique , dans la Nigritie, à 180 milles de la
cote occidentale, fur la rivière de Gambie j au
fud du royaume de Bambouc. Leur contrée eft
appelée par les Efpagnols , Mandinen^a. Leur principale
habitation eft Sango. Les Nègres de cette
contrée font mieux faits que ceux de la Guinée ;
ils paflent pour être doux, amateurs de l’hofpi-
talité, laborieux , fins , 8c zélés mahométans ; mais
• ils admettent les femmes dans le paradis ; 8c pour
leur en donner des aflurances , ils les font circoncire
, ainfi que les hommes. Voyez ce qu’en dit
Labat. (Æ.)
S MANDOA , ville de l’Indouftan , dans la province
de Malva, au midi de Ratipor. Lat. 12. ( R.\
MANDRIA, petite île de l’Archipel, près de
la cote de la Natolie. Elle eft déferte 8c toute entourée
de rochers, entre l’île deSamos au fepten-
trion &. celle de Calamo au midi, à j 5 milles de
celle dePalmofo , anciennement Pathmos. (R.)
MANDURIA , ville ruinée de la grande Grece,
au pays des Salentins. Pline dit qu’il y avoit près
de cette ville un lac qui ne décroifloit ni n’aug-
mentoit par les eaux qui y tomboient, ou qui
en- fbrtoient. Ce lac eft encore reconnoiflable à
fon ancien nom ; on l’appelle Andoria: le nom
moderne de Manduria, eft Cafal - Nuovo, félon
Leandre. (A?.)
MANFALU : les « voyageurs écrivent ce mot
diverfement, les uns Monfalu, d’aütres Maufelou,
d autres Monfelout, d’autres Momfallot, &c. Le
fieur Lucas dit que c’eft une ville de conféquence
de,la haute Egypte , fituée prés du Nil à l’oueft ;
ou elle eft fermée de murs ; que tous les bafars
font couverts , c’eft-à-dire tous les marchés, & que
la plupart des habitans y travaillent en toiles. On
la donne pour être la capitale d’un des vingt*
quatre gouvernemens de l’E gypte, & la réfidence
d'un bey. Le grand-feigneur y tient des janiflaî*
res & des faphis en garnifon , pour empêcher les
incurfions des Arabes. Elle eft à 5 lieues air-deflous
de Siouth. Long. 4 9 ,2 7 ; îat. 26 , 50. (Æ.)
MANFREDONIA , ville d!Italie, au royaume
de Naples, dans la Capftanate , au pied du mont
Saint-Ange, avec un archevêché, un château , un
p o r t, & 8 maifons religipufes. Elle a été bâtie en
12^6 par Mainfroi, bâtard de l’empereur Frédéric
I I , 8f s’eft accrue des ruines de l’ancienne Si-
ponte, qui en etoit a un mille. Les Turcs la prirent
en 1620, & l’abandonnèrent après y avoir mis le
feu. Elle eft fur le golfe de même nom , connu des
Latins fous le nom de Sipontinus finus , à 1 5 li. n.
de Cirenza , 20 n. o. de Bari , 40 n. e. de Naples*
Long. 33 , 35 ; lat. 4 1 , 3 ©.(Æ.)
M AN G A LO R , ou Manguelor , ville de 1 Inde, fur la cote de Malabar 3 appartenante au
roi de Bifnagar. Long. 9 2 ,4 5 ; lat. 1 3 , 6 , félon
les PP. Thomas 8c Clava , Jéfuites. (R .)
MANGASEJA : le Brun éêrit Mu ng a se ja ;
ville de l ’empire ruflîen , dans la partie fepten-
trionale de la Sibérie, & dans la province de Jenif-
cea, fur la droite de la rivière de Jenifcéâ, vers le
cercle polaire, au 105e deg. de longit. On l’appelle
aufli Turugansko. Un petit bras du Jenifcéa la cir-
cdnfcrit en forme d’île. (Æ.)
MANGERA, petite île de la mer du Sud, entre
les terres baffes du golfe d’Anapalla 8c la pointe
de Calwina; on lui donne environ deux lieues de
circuit j elle n’a qu’un bourg habité par des Indiens.
(Æ.)
M A N G I , contrée d’Afie , à l’extrémité orientale
du continent. Marco Paolo, vénitien , nous
donne une idée charmante de fes habitans. Le
Mangi eft la partie méridionale de la Chine,
comme le Cathai eft la partie feptentrionale. (R.)
MANGLIEU, bourg de France , en Auvergne,
généralité de Riom , éle&ion d’Iffoire. Voyez
Manlieu. (Æ.)
MANGRESIA, ville de Turquie en Natolie,
dans l’Aidia-ili, fur le Madré, au pied des montagnes
, à 70 milles de Smyrne. C ’efl la Magriéfie du
Méandre des anciens. (R .)
MANHARTZBERG : c’efl le nom de deux
contrées d’Allemagne, dans la baffe-Autriche ; l’un
eft le quartier du bas-Manhartzberg , fitué entre le
Danube & la Moravie .' l’autre fe nomme le quartier
du haut-Manhartzberg , entre le Danube & la
Bohême. Voyeç Haut-ManHa r tz . (/J.)
MANH A T AM ; les François difent Manhate ,
île de l’Amérique feptentrionale , fur la côte de la
nouvelle Yorck, entre l’île Longue 8c le continent,
à l’embouchure de la rivière d’Hudfon,
qui a pris fon nom de Hudfon, navigateur an-
glois , qui la découvrit en 1609. (Æ). .
MÀNHEIM , en latin moderne Manhemium,
ville d’Allemagne dans le bas-Palatinat, avec une
çitadelle & un palais où l’éleéleur Palatin faifoit fa