
le Qnerci , éleéiion de Montauban. (/?.)
MONS , Mons Hannonia , ancienne , grande &
belle ville des Pays-Bas, capitale du Hainault Autrichien.
Alberoïi , fils de Clodion , commença à
bâtir dans cet endroit, en 446 , une fortereffe
qu’on nomma Mons CaflriLicius; voilà l’origine de
cette ville. Elle eft en partie fur une montagne , &
en partie dans la plaine , dans un terroir marécageux
, fur la Trouille, à 2 lieues de Saint-Guilhàin ,
dont les éclufes la défendent, à 7 lieues de Valenciennes
& de Tournay , 4 de Maubeuge , 12 n. e. |
de Cambray , 1 5 0 . deNamur, 50 n. e. de Paris, i
Long, 21 , 34 ; lat. 5O, 25.
Cette ville fut furprife, en 1572 , par Louis de
Naffau , mais le duc d’Albe la reprit la même année
; le maréchal d’Humières la bloqu'a en 1677 ?
Louis XIV la prit en 1691 ; les Alliés la reprirent
en 1705. Par la paix cfUtrecht elle refia à la mai-
-fon d’Autriche j qui en eft encore aujourd’hui en j
pofleffion, quoiquelle ait été prife depuis par les
François en 1746. En 1782, l’empereur en a fait ,,
démolir les fortifications, qui étoient régulières.
Cette.ville efi le fiége d’un confeil fouverain. Les
églifes de Mons font très-belles; on y diftingue la :
collégiale de Sainte Waudru, ou Waltrude, an- j
cienne abbaye de chanoineffes nobles , dont le
comte deHainaut efi abbé né. Les places au chapitre
font à la nomination du fouverain. Les cha*
noineffes jouiffent quelquefois de leurs prébendes
dès l’âge de fepr ans. Hors le tems de Poffiee, elles
■ "font habillées comme les féculiéres ; on rie les dif-
tingne que par un petit ruban noir attaché à la poi-"
trine. Leur habillement de choeur efi trés-èlégant ;
elles peuvent quitter leur canonicat pour fe marier,
& il efi rare qu’elles faffent des voeux avant un
âge mûr. Mons efi Ornée d’une fort belle place ,
fur un des cotés longs de laquelle efi l ’hôtel-de-
v ille , qui , quoiqu’antiqUe , a fon genre de beauté.
Il efi accompagné.d’un befrôi très-élevé & de fort
belle apparence, qui renferme un carillon des plus
harmonieux. Cette ville efi riche; le commerce y
efi affez animé : celui d’orfèvrerie fur-tout y a beaucoup
d’aâivité. Les procédons s’y font avec une
pompe & un appareil extraordinaires. La prévôté de
Mons portoit autrefois le nom de comté, qui lui
fut donné par Charlemagne, lorfqu’il la démembra
du royaume d’Aulirafîe. Cette prévôté comprend
fept villes , favoir Mons , Sôigmes, Lefîine ,
Chièvres , Saint-Guilhaifi, Hall, & Roetix. On y
compte auffi 91 bourgs ou villages, & quelques
abbayes. (;/?.)
MONSAuNIS ( le s ) , peuples fauvages de l’A mérique
feptentrionale , aux environs du fortNel-
fon. Ils tuent beaucoup de éaflors, & quelques-uns
de très-noirs , couleur rare dans cet animal. Ils vendent
toutes leurs pelleteries aux Etats-Unis. {R.)
MONSÉE , ou Mansée , Lunx. lacus , lac d’Al- j
lemagne, dans l’Autriche fupérieure , au quartier
de H .ul’ruck ; il communique , par l’A g , avec l’At- J
tcrfée ; & il a fur fes bords une ancienne & riche j
MO N
abbaye de BénétliéUns ,a v e c un gros bourg , à fuit
& à 1 autre dèfqiiels *il donne fon nom. (/£.) -
MONSEGUR., petite ville de France , dans le
Bazadois, éle&ion de Condom. (R .)
M O NSOL, ville d’Afrique, au royaume de
Macoco , ou jTAnajco, dont elle eft la capitale.
De là tous les peuples qui habitent oe royaume
fe nomment Manfoles. (/?.) ' *
MONSONI , ou Mo n s ip i , grand fletive de
l’Amérique feptentrionale, dans le Canada. Il a fon
embouchure au fond de la baie d’Hudfon , par les
51 d. 20# de lat. n. (/?.)
MONSTERBERG, ou M u n s t e r b e e g , Ville
de la baffe - Siléfîe, dans la province de même
; nom , fur une éminence -, avec un château. Elle a
: été fondée par l’empereur Henri III, qui; fit, bâtir
S e n ce lieu un monaftère , d’où elle fut-appelée
, Monjltrberg. Elle eft à 5 milles n. e. de Glatz, 8-£.
■ de Breflau. Long, 3 4 ,5 6 ; lat, 30, 38. (i?.)
MONSTIER-EN-ARGONE , abbaye de Fran*
ce , en Argone , au diocèfe de Ghâlon-fur-Marne.
: Elle eft de l’ordre de Citeaux, & vaut 10000 liv.
(/?.>
M o n s t î e r - e n - D e r , abbaye de France, erf
Champagne, au diocèfe de Châlon.-- Elle eft de
l’ordre de Saint Benoît , & vaut 3000 liv. (R.)
M o Ns t i e r -N e u f , abbaye de France, au dio-
ï cèle de Poitiers , ordre de Saint Benoît. Elle vaut
5000 liv. (R .)
M o n s t î e r - R a m e y , abbaye de France -art
diocèfe de Troy es, ordre de Saint Benoît. Elle
vaut 8000 liv. (7?.)
M o n s t îe r -e n - T a r e n t a i s é . Voÿe^ M o ü t i e r .
MONT (S a in t) , petiteTville de France, au
gouvernement de Guiënne*, dans- le bas-Armagnac.
{R.) ' ' * -
M o n t - A ig u i l l e , & par le peuple, M o n t
a g n e in a c c e s s i b l e , montagne qui 4 paffé
long-tems pour une merveille du Dauphiné ,
phantôme que la crédulité de nos pères a voit
produit. Cette mervèille fe réduit à un rocher
Vif & efcarpé , détaché de tous côtés, & planté
fur une montagne ordinaire dans le petit pays de
Trê v e s , à deux lieues de D ie , & à huit &
demie de Grenoble.
On l’a donné jufqu’au commencement de ce
fiècle, pour une pyramide ou cône renverfés *
& l’on affuroit très-férieufement qu’il étoit beaucoup
plus large, par le haut que par le bas ; cette
opinion meme fut prefque autorifée par l’Hif-
toire de l ’académie royale des fciences , an, 1700,
pag.iv ; car on y lit que la pyramide n’a parle
bas que-mille pas de circuit, & qu’elle en a deux
mille par le haut. Il eft vrai que l’hiftorien ajoute
que cette pyramide fe feroit peut-être redreffée.,
fi elle avoit été examinée par M. Dieulamant.
On fur bientôt après, en 1703 , que rien n’é-
toit plus faux que certe prétendue figure extraordinaire
d’un cône renverfé qu’on donnoit à ce rocher.
Sa bafe eft comme elle doit naturellement être, plus
MO N JUl'ge quelehaût. Comme .cê rocher c&à la Vérité ,
fort efcarpé, & qu’il ne préfente*de tous côtés
que le roc nud, dégarni de terré. & d’arbres , il
éft affez difficile & fort inutile d’y grimper ; mais
il s’en faut beaucoup qu’il foit inaceeffible ; les
payfaris y montent tous les jours , & il y a plus
dé deux cents ans qu’ils le pratiquent ; Aimard de
R iv ail, confeiller aù parlement de Grenoblç,
auteur d’une hiftoire manufcrite du pays des A llobroges,
qui écrivoit en 1^30, le dit formellement.
Hodie frequens efl in eum montent afcenfus, ce
font les termes lus & rapportés parM. Lancelot,
de l’académie des infcriptions : que devient donc
l’hiftoire de dom Julien , gouverneur de Monte-
„ limar, qui y monta le premier , par ordre de
Charles V I I I , le 26 juin 1492 , avec dix autres
perfonnes , qui fit dire la meffe deffus , qui manda
àu premier -préfident de Grenoble, que c’étoit le
plus, horrible 8c le plus épouvantable paffage qu’on
j)ût fe figurer ( R. )
MoNt-Alban , ville forte d’Efpagne, au royaume
d’Aragon , avec une bonne citadelle fur le Rio-
Martiuo, à. 14 li. f. o. de Saragoffe , 26 n. o. de
Valence. Long. 16, 55 ; lat. 40 ,52 . {Ri)
M o n t - A l b a n , fort d’Italie, en Piémont,
dans le comté de Nice. Il eft fitué fur une montagne
entre Nice & Villefranche. {R ; )
§ Mont^- A lcino , petite ville d’Italie , dans
la Tofcane , au territoire de Sienne , avec un
évêché qui ne relève que du pape. Elle eft fituée
fur une montagne, à 7 lieues f. e. de Sienne, &
I9^f. e. de Florence. Long. 29 , 1 2 ; lat. 4 3 ,7 .
’• M o n t - B e n o i t , abbaye de France dans la
Franche-Comté, au diocèfe de Befançon. Elle eft
de l’ordre de Saint Augiifiin. &vaut 12,000 1. {R.)
M o n t - B i j o u , dans la moyenne Marche de
Brandebourg au cercle du bas-Barnim, près de
Berlin , eft remarquable par de très-beaux jardins.
{R )
M o n t B l a n c . Voye\[ M o n t -Ma u d i t .
M o n t - B r o n , petite ville de France, dans
l’Angoumois , . éleâion d’Angoulême , avec titre
de comté. ( R. )
g M o n t - C a s s in , anciènne & célèbre abbaye
d’Italie, au royaume de Naples , dans la Terre de
Labour , fitijée fur une montagne de même nom ,
& où S. Benoît fonda fon ordre. Long. 3 1 ,2 5 ;
l**-. 4 i? » 35; L’abbaye du Mont-Caffin, fi célèbre
dans l’hiftoire eçcléfiaftiqué , commença en 5 28
à 1 arrivée de S. Benoît. Il y acquit en peu de
tems une fi grande réputation , que Totila, roi
des Goths, alla le vifiter l’an 543 , dans le tems
qu’il entrolt dans le royaume de Naples.
Ce couvent fut pillé & brûlé par les Lombards
en 589 : les Sarrafins le ravagèrent encore en
884. Un tremblement de terre le renverfa en
1349. Mais les donations des ducs de Bénevent
& de plufieurs autres princes réparèrent abondamment
toutes fes-pertes : cette abbaye fut cornblée
des plus grands & des plus beaux privilèges
elle fut fouvent un féminaire des papes , & une
retraite des rois : enfin elle devint un des endroits
les plus fameux d’Italie.
L’abbaye du Mont-Caflin , qui relève immédiatement
du faint-fiège , s’eft diftinguée non-feu.
lement dans la religion , mais encore dans les lettres
: ce fut à elle que l ’on dut la conferyation
des études dans le royaume de Naples & le
goût même de la phyfique : ces pères furent les
premiers auteurs de l’école de Salerne , vers 1060.
Dans le cloître fupérieur qui conduit à l’églife ,
appelé paradifo, l’on voit 16 llarues de marbre ,
dont une repréfentant le pape S. Grégoire , eft de
notre fameux le Gros.
La première vue de cette églife eft frappante,
pour la richeffe, la dorure , les peintures & la multitude
des ornemens. M. Groftey a raifon de dire
que ce brillant édifice a moins l’air d’un temple,
que d’une décoration théâtrale. Les archivoltes
des arcs doubleaux font foutenues par de belles
colonnes doriques de granit oriental, de 11 pieds
de hauteur : l’abbé Didier les avoit fait venir du
Levant, & elles furent retrouvées fous les ruines
après le tremblement de terre de 1349. Cet abbé
Didier fut élu pape , malgré fes réfiftances, fous le
nom de Vitloi I I I , en 1086.
Sous le grand autel eft le tombeau de S. Benoît
& fainte Scholaftique, autour duquel brûlent fans
ceffe 13 lampes. Ces corps faims furent déterrés &
reconnus en 1066, en i486, en 1545, & enfin en
1659.
La Congrégation du Mont-Calîïn comprend 72
maifons» (i?.)
M o n t - C en Is , Cinejîus Mons , haute &
fameufe montagne des Alpes , aux confins de
la Savoie & du Piémont ; c’eft le paffage le plus
fréquenté de France en Italie. Elle- fait partie des
Alpes que les anciens nommoient Cotiennes, &
fépare le marquifat de Suze , de la Maurienne.
Son nom moderne lui vient de la petite rivière
Cenis, qui en defeend ; le bourg de la Novalèfe
eft au pied du Mont-Cenis , du côté du Piémont.
On y prend des mulets. pour monter au plus haut
endroit du paffage où fe trouve une plaine , au
milieu de laquelle eft un petit lac très-profond ,
où on pêche d’excellentes truites. Le côté qui regarde
la Savoie eft plus roide que l’autre, quoique les
chevaux y paffent continuellement; mais ce font
des hommes pour l’ordinaire qui portent les Voyageurs
de ce coté là.
Les voitures fe démontent & fe tranfporteut à
dos de mulets. Le plateau du Mont-Cenis eft élevé
de près de ioûo toiles perpendiculaires au-deffus
du niveau de la mer , & il eft dominé latéralement
par deux fommets qui s’élèvent encore de 500
toifes. Annibal y fit camper fes "troupes un jour
& une nuit. M. Heerkens , favant Hollandois ,
dans fou l-oyage imprimé en i-ÿ o , prouve,
par les autorités de Polybe & de Tire - L iv e ,