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MAIGRIN (Saint) , bourg de France en Sain*
tonge, éleélion de Saintes. (R.)
MAILLÉ. Voyei LUYNES.
MAILLEZÀÏS, Mdlliacum PiEtonum , ville de
France en Poitou ; fon évêché fut transféré à la
Rochelle en 1648. Elle eft dans une île formée
par la Seure & l’Aütife, entre des marais à 8 li.
n. e. de la Rochelle , 20 f. o. de Poitiers , 91 f.
o. de Paris. Long. 16' dèg. 55* 22 fée. lat, 46 deg.
22' 16 fec. (/L)
M A IL L Y , boürg dé Picardie, à 2 lieues d’A lbert,
& 6 d’Amiens ; il a donné le nom à une
des plus anciennes & des plus illuftres maifons
de France.
Elle remonte à Ânfeîme de Mailly., qui vivoit
l ’-an 1050, & coftimandoit les armées du comte de
Flandre. Il partagea depuis avec Dreux, lire de
C ouc i, la régence de çètte province, étant patent
au comte , fils de Richilde. Anfelme s’établit
en Picardie, & devint père d’une nombreufe pof-
térité. Guillaume de Mailly mourut grand-prieur
de France en 1360. Colard de Mailly, le deuxième
des grands chargés des affaires pendant la
maladie de Charles V I , fut tué comme fon fils,
à la bataille d’Azincourt, en 1414. La màd'fon de
Mailly a produit treize branches , quatre fubfiftent
encore : la première porte le nom de Mailly : la
fécondé eft connue par-Les noms de Nejle & de
Rubempré t la troifième & la quatrième font délignées
par les furnoms de Mareuil & de Hau-
court,
François cfe Mailly , feigneur d’Hauconrt, loin
d’entrer dans cette déteftable confédération qu’on
appelloit la Sainte-Ligue, & qui fut formée en
Picardie, fit les derniers efforts pour ramener les
rebelles à leur fouverain. Son zèle & fa Valeur
furent récompenfés par le collier de l’ordre : il
mourut en 1631.
Dans le dernier fiècle, un chevalier de cétte famille
donna au public Une kijloire de Gènes affez.
eftimée, imprimée à Paris , en trois volumes in-12.
Elle commence à la fofldation de cette républiq
ue, & finit en 1693. (J?.)
MAIN A , (B r a c c io , ou Br a zZO di) , contrée
de Grèce, dans la Morée, où elle occupe la partie
méridionale du fameux pays de Lacédémone,
& un diftriét de l’Arcadie.-
Le Brazzo di Main a- eft renfermé entre- deux
chaînes de montagnes qui s’avancent dans la mer ,
pour former le cap de Matapan, nommé par les
anciens le promontoire de Tènare. Ce cap fait à
Toueft le golfe de Coron, autrefois golfe de Mef-
fene, & à l’eft le golfe Laconique.
Les habitans du Brazzo di Maina font nommés
Mainotes ou Magnotes 9 & font au nombre de»
40,000 au moins. Ils ont un port .& un bourg
appellés auffi Maina,
On parle bien diversement de ce peuple : quelques
uns les regardent comme des perfides & des
brigands ; d’autres au contraire trouvent encore
dans les Magnotes, des traces de ces Grecs magna«*
nimes, qui préféroient leur liberté à leur propre-
v ie , & qui par mille aftions héroïques, ont donné
de la terreur & du refpeft aux autres nations. En
effet, ils forment encore une république indépendante,
& fort ennemie des Turcs, qui n’ont ja- '
mais pu les foumettre, protégés par leur valeur
& leurs montagnes. Et il ne s eft trouvé que les-
Epirotes, aujourd’hui les Albanois Scies Magnotes,
déplorables reftes des Lacédémoniens, qui aient
fçu chicaner le terrein aux Mufulmans. Les Albanois
fuccombèrent en 1469, que. mourut Scan-
derberg leur général ; & depuis la prife de Candie
en 1669, la plupart des Magnotes ont cherche
d autres habitations. Ils parlent un grec corrompu.
Ceux qui font demeurés dans le pays, vivent de*
brigandage autant qu’ils peuvent, ôc ont pour di-v'
reéteurs des caloyers , elpêces de moines de l’ordre*
de Saint-Bafile, qui leur montrent l’exemple. Ils;
font des captifs par-tout, enlèvent des Chrétiens
qu ils vendent aux Turcs , & prennent des Turcs
qu’ils vendent aux Chrétiens.
Auffi les Turcs ont fortifié pîufieurs poftes dans
le Braccio, pour tenir les Magnotes en refpeéi, &
chaque pqfte eft gardé par un aga , qui commande:'
quelques janifîaires. {R.)
MAINE ( le ) , province de France , qui, réu-*
nie à celle du Perche, forme un des gouverne-*
mens généraux de la France , qui prend le nom*
de gouvernement du Maine, lequel eft borné aiï
levant par la Beauce , au nord par la Norman-*
die, au couchant par la Bretagne, au midi par 1 Anjou & un angle de la Touraine. Sa longueur'
du levant au couchant eft de 35 lieues ; fa largeur
du midi au nord de 20 ou environ, 8c fon*
circuit de 90. Le Penche occupe la partie orientale
de ce gouvernement. Il y a pour le militaire un
gouverneur-général, un lieutenant-général pour'
le roi , 8c deux lieutenans du- roi*; Fun pour la-
province de Maine , l’autre pour celle de Perche.-
La province de Maine en particulier a 28 grandes
lieues de long fur 16 de large^
Le nom du Maine, aufii-bien que celui du Mans
fa capitale , vient des peuples celtiques, Cenomani#
nommés aufli Aulerci, nom qui leur étoir commua-
avec quelques autres peuples d’entre les Celtes.
Les Francs fe rendirent maîtres de ce pays , peiï
après leur arrivée dans l'es Gaules : il fut fouvent
défoîé fous la fécondé race par les Normands ; &
dans le Xe fiècle, fous le règne de Louis d’Outre-
mer, il vint au pouvoir du comre Hugues, qui
laifta ce comté héréditaire à fa poftérité.
Philippe-Augnfte conquit le Maine fur Jea'n-ians--
Terre; S. Louis le donna en partage .avec l’Anjou ,,
à fon frère Charles, qui fût depuis ro# de Sicile &
eomte de Provence ; il échut par fucceffion à Louis
*XI, en 1481. Henri II le donna à fon 3e fils, qui
régna fous le nom de Henri I I I , lequel Je céda à
François-fon frère, mort fans poftérité en 1384.
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Il fut alors réuni à la Couronne, & n’en a plus
été fé paré.
C ’eft une bonne province, où l’on trouve des
terres labourables , des coteaux ornés de quelques
vignobles , de jolies collines, des prairies , des
’forêts & des étangs. Le pays n’eft cependant point
exempt de landes. On y recueille du bled , du
feigle, de l’orge , de l’avoine», du bled farrazin,
du bled de turquie, du chanvre, du lin, & des
fruits. Sa volaille a beaucoup de réputation , & il
.s’en fait des envois confidérables. Les toiles, les
étamines , les ferges qui fortent de fes fabriques,
font line des plus fortes branches de fon commerce.
La bougie qu’on en tire eft auffi très-renommée.
Ses principales rivières font la Mayenne, l’Huif-
n e , la Sarte & le Loir.
Il y a dans le Maine des mines de fer , des car-
-rières de marbre, des ardoifières, des eaux minérales,
& pîufieurs verreries. Laval a une ancienne
mànufaélure de toiles fines 8c blanches.
Cette province fe divife en haut & bas Maine ;
le premier à l’orient, l’autre à l’occident ; elle a fa
.coutume particulière , & elle eft fous lç reffort du
parlement de Paris.
Entre les gens de lettres qu’elle 3 produits , c’eft
.aftez de nommer ici Belon, de la Chambre, la
Croix du Maine, Lami, Merfenne & Poupart.
Belon ( Pi.erre ) , a publié les obfervârions qu’il
avoit faites dans fes eourfes en Grèce , en Egypte,
en arable , &ç. & d’autres écrits fur l’hiftoire naturelle,
qui font rares aujourd’hui. Il fut tué près de
Paris par un de fes ennemis, à l’âgp d’enyiron 4.6
^ans.M
. de la Chambre , ( Martin Cureau ) , l’un des
premiers des 40 de l’académie Françoife, 8c enfuite
‘de l’académie des Sciences, fe fit beaucoup de
.réputation par des ouvrages qu’on ne lit plus. Il
.décéda en 16.69 » à 25 ans.
La Croix du Maine, (François Gradé de) eft
uniquement connu par fa bibliothèque françoife ,
.qu’il mit au jour en 1584, Il fut aftaftiné à Tours
çn 15,9.2 , à la fleur de fon âge,.
Lami ( Bernard ) de l’Qratoire , favant en plus
d ’un genre, compofa fes élemens de mathématiques
, dans un voyage qu’il fit à pied de Grenoble
.à Paris. IJ eft mort en 17x5 , à 70 ans,
M.erfenne, ( Marie ) minime, ami de Defçartes ,
philofophe doux & tranquille, fut un des favans
hommes en plus d’un genre du XVIIe fiècle ; il
préféra l’étudé & les connoiftances à toute autre
.chofe : fes queRions fur la Genèfe, & fes traités
de l’harmonie 8c des fons , font de beaux ouvrages.
Il mourut fexagénairé en 1748. Le P, Hila-
rion de Cofte a donné fa vie.
Poupart ( François ) , de l’académie des Siences,
OÙ il a donrié quelques mémoires, cultiya beaucoup
J’hiftoire naturelle. Il vécut pauvre & mourut tel,'
ayant toujours mieux aimé étudier, que de chercher
à fe procurer les commodités de la yie. (R.)
. MAININÇEN, Voyei Mainunçen.
MAINLAND , c’eft le nom de deux îles dépendantes
de la Grande-Bretagne, 8c fituèes au nord
de FE cofte. L une eft dans les îles Orcades , l’autre
dans les îles de ,Selietland : l’une & 1 autre eft la
plus grande du groupe d’îles auquel elle appartient.
L’ile de Mainland comprife dans les Orcades, eft.
nommée auffi Pomona. Elle eft fertile, peuplée,
& il s’y trouve des mines de plomb. Le bourg
de Kirkwal en eft le lieu principal. L ’île de Main-
land, comprife dans les îles de Sçhetland, a environ
29 lieues de long fur cinq de large ; elle eft
fertile, & bien peuplée fur les côtes. Ses lieux
les plus confidérables font Lerwich & Scallowai.
Cette île fe nomme auffi Sçhetland, Sethland,
Jealtuland & Yetland. (Æ.)
MAINOTES. Voyeç Magnotes.
MAINTENON, gros bourg ou petite ville de
France, dans la Beauce, fur la rivière d’E ure, à
4 lieues de Chartres. Il y a une collégiale & un
château : ce fut près de Maintenon, que Louis
XIV entreprit en 1684 le magnifique aqueduc de
ce nom, pour conduire une partie’ des eaux de
la rivière d’Eure à Verfailles. Les travaux furent
abandonnés en 1688, & font reftés inutiles. En
1679 , même prince érigea la terre de Maintenon
en Marquifat, & en fit préfent à Françoife
d’Aubigné , qui prit le titre de marquife de Maintenon
, fous lequel elle devint fi célèbre par fa
faveur auprès du monarque, dont elle conferva
la confiance tant qu’il v écut, quoiqu’elle fût plus
âgée que lui. Long, de ce bourg, 19 , 15 ; lat. 48 ,
33- (Æ.)
MÀINUNGEN, Meinungen, ouMeiningen,
ville & petit état fouverain d’Allemagne en Fran-'
conie, dans le comté de Henneberg, aux ducs
deSaxe-Meinungen. La ville de Meinungen , chef-
lieu de la fouveraineté, eft fituée fur la Werra,
Elle eft à 3 lieues n, e. du village de Henneberg.
Long. 28 , 10 ; lat. 50 , 36. (R )
MAIORQUE ( le royaume de ) , petit royaume
qui comprenoit les îles de Maïorque , de Minor*-'
que » d’Iviça & quelques annexes, Les Maures
s’étant établis en Efpagne , affujettirent ces îles &
fondèrent le royaume de Majorque ; mais Jacques,
le premier des rois d’A ragon, leur enleva ce
royaume en 1229 & 1230; enfin 150 ans après,
il fut réuni par dom Pedre, à l’Aragon , à Ja
Çaftille, & aux autres parties qui compofent la
monarchie d’Efpagne. Quant à lu e de Majorque.
Voye£ l’article fuivant. (/?.)
Ma ïo r q u e , Majorque & Maillorque ,'
( île d e ) , Baleads m a jo r île confidérable de la
Méditerranée, & l’une de celles que les anciens
ont connues fous le nom de Baléares. Elle eft
entre File d’Iviça au couchant, & celle de Minor-
que.au levant. On lui donne environ 35 lieues de
circuit, 5 xnilles d’Efpagne de long, fur 12 de
large.
Il femble que la nature fe.foit jouée agréablement
dans la charmante perlpeélive qu’elle offre .à
'M m ij