
»7» M A G infula Magalo. On a fans dqute dit dans la fuit®
Ma galon a , d’où l’on a fait le nom vulgaire Maguelone.
Il n’ eft point parlé de Maguelone dans les anciens
géographes , ni dans aucun écrit antérieur à
la domination des Wifigoths ; 'c’eft pourquoi nous
pouvons leur attribuer l'origine de cette ville 8ç
de fon évêché.
Maguelone, qui tomba fous le pouvoir des
Snrrafins après la ruine de la monarchie des Wifi-
goths , fut prife 8c détruite par Charles Martel l’an
737 ; alors l’évêque, fon clergé , & la plupart des
habitans , fe retirèrent en terre ferme , à Suftân-
tion, bourgade ou petite ville marquée dans la
çarte de Peutinger, laquelle avoir fes comtes particuliers
, 8t qui a été entièrement détruite,
La ville de Maguelone au contraire fut rebâtie
vers l’an 1060, au lieu où elle avoit été précédemment
dans f i le , & les évêques y eurent leur
fiège, ainfi que la cathédrale, jufquà l’an 1536 ,
que le pape Paul XII transféra ce liège dans la ville
de Montpellier, La raifon de cette tranflation eft
qu’on ne poiivoit plus être en fureté à Maguelone
, à caufe des incurfions des pirates Maures &
Sarrafins, qui y faifoient fouvent des defcentes.
Si vous êtes curieux de plus grands détails , vçyt
C a te l, mém. de Languedoc , 8c Longuerue , defçript.
de la France, ,
J’ajoute feulement que cette ville a été la patrie
de Bernard de Tréviez, chanoine de fon églife
cathédrale, 8c qui vivoit en 1178. Il eft l’auteur
du roman intitulé, Fi foire des deux vrais &
parfaits amans , Pierre de Provence 8c la belle Ma—
guelone, fille du roi de Naples. Ce roman fut
imprimé, pour la première fols', à Avignon en
352.4 , ih-8 , (R?)
Maguelone ( étang d e ) , étang de France,
dans le bas-Languedoç, ainfi nommé de la ville
de Maguelone , fituée fur fa rive méridionale. (R.')
MAGUIL , petite ville d’Afrique en Barbarie ,
au royaume de Fezi Les Romains Font fondée. Elle
eft bâtie fur la pointe de la montagne de Zarbon -,
& jouit au bas d’une belle plaine qui rapporte
beaucoup de bled, de chanvre , de carvi, dé moutarde
, &c. mais les murailles de la ville font tombées
en ruine. (R.)
M A GW IB A , ou R io -N o v o , grande riyière
d’Afrique en Guinée, au royaume de Quoja. L’eau
qui y remonte eft falée jufquà 2. lieues au-defîùs
de la côte, (/?.)
MAHÀ , peuple errant de l’Amérique fepten-
trionale , dans Louifiane , au nord du Miftouri &
des habitations les plus feptentrionales des Padou-
cas , par le 45e de Lat. feptentqonale , 3ç à 200
lieues de l’embouchure du Miftouri dans le Mifli-
flipi. (R.) ‘ • ............... ....
MAHÂGEN, ville de FArabie heureufe, où
elle fépare les deux provinces nommées Jé'mdmah
8c Thémamah. Elle eft fituée dans uhe plaine fertile
, à deux journées de Zébid. (RI)
M A H ■ MAHALEU, confidérable ville d’Egypte, capi-*
taie de la Garbie, l’une des deux provinces du
Delta, Il s'y fait un grand commerce de toiles de
lin , de toiles de coton , 8ç de fel ammoniac. Il y
a des fouis à faire çclorre des poulets par la cha^
leur, à la façon des anciens Egyptiens, Elle 1 eft
près de la mer. Long. 49 , 56 ; lat. 3 1 ,4 . (R.')
MAHAN ATAM, ou M àhnantam , île de
l’Amérique feptentrionale, fur la côte de la nouvelle
Yorck , à l’embouchure de la rivière de Hud-•
fon, ainfi nommée par ce fameux navigateur an-
glois, qui la découvrit en 1600. C ’eft dans cette île
qu’eft fituée la ville de New-Yofck. (RI)
" MAHÉ j forterefte des Indes, dans la prefqu’îîe
en-deçà du Gange, fur la côte de Malabar, près 8c’
au nord de Calicut. Elle appartient aux François,
qui y tiennent un comptoir. Les Anglois la leur
avoient enlevée dans la dernière guerre , mais elle
leur a été rendue par les préléminaires de paix,
fignés en 1783. Le commerce du poivre y a beaucoup
d’a&ivité. (f?;)
MAHLBERG , château 8c feigneurie libre d’A llemagne
, au cercle de Suabe. Ils font aux Marg-
graves de Bade, qui en ont hérité des comtes de
Geroldfeck, dont la maifon s’éteignit en 1634.
(* •) ..
MAHLSTROM, Moskoe strom , ou Maels-
trom : c’eft ainfi qu’on nomme un goufre fameux,
placé près des côtes de Norwège, à environ 4a
milles au nord de la ville de Drontheim. En cet
endroit de la mer on rencontre une fuite de cinq
îles , que l’on nomme le diftriâ de Lofoden , quoi-
"que chacune de ces îles ait un nom particulier.
Entre chacune de ces îles le paflage n?a jamais
plus d’un quart de mille de largeur ; mais ail fnd-;
-oueft du diftriél de Lofoden, il fé trouve encore
deux îles habitées, que l’on nomme fFoeron 8c
Roejlon, qui font féparées de Lofoden , 8c les unes
des autres par des partages ou détroits aflez larges.
Entre cette rangée d’îles 8c le Helgeland, qui eft
une portion du . continent de la Norwege , Ja mer
forme un golfe. C ’eft entre le promontoire de
Lofoden 8c File de Wceron , que pafle le courant
qu’on nomme Malhjlrom. Sa largeur du nord au
fuel eft d’environ 2 milles ; fa longueur de l’eft à
l’oueft eft d’environ 5 milles. Il y a aufli un cour
rant entre l’fle de Wceron 8c celle de Roèfton*,
mais il eft moins fort que le Mahlftrom. Au milieu
du détroit qui fépare Lofoden 8c. Wceron , mais
un peu plus du coté du fud, fe trouve le rocher
appellé Moskoe , qui forme une île qui peut avoir
un tierç de mille de longueur, 8c quelque çhofe
de moins en largeur ; cette île n’eft point habitée,
mais comme elle a de bons pâturages, les
habitans des fies voifmes y biffent paître des bre-<
bis l’hiver 8c l’été.. C ’eft entre cette île de Mof-
kbe 8c la pointe de Lofoden, que le. courant eft
le plus violent ; il devient moins fenfible à me-
fure qu’il approche de^ îles de Voçroji, 8f dq
* Roefton. /
M A H On trouve dans pîufieurs relations des descriptions
étonnantes de ce-goufre 8c de ce courant,
mais dans la plupart des circonftances, elles ne
font fondées que fur des bruits populaires ; on
dit que ce goufre fait Un bruit horrible, 8c quil
attire d’une très-grande diftance les baleines, les
arbres, les barques oc les vaifleaux qui ont le
malheur de s’en approcher y qu’après les avoir attirés
, il les réduit en pièces contre les rochers pointus
qui font au fond du goufre. C eft. de cette prétendue
propriété qu’eft venu le nom de Mahlftrom,
qui lignifie courant qui moud, L’on ajoute qu au
bout de quelques heures ,< il rejette les débris de
çe qu’il avoit englouti. Cela dément^ le fentiment
du père Kircher, qui a' prétendu qu il y avoit en
cet endroit un trou ou un abîme qui alloit au
centre de la terre, 8c qui communiquoit avec le.
golfe de Bothnie. Quelques auteurs ont affure que
çe courant, ainfi que le tournoiement qui 1 accompagne
, n’étoit jamais tranquille ; mais^ 011 a
publié en 1750, dans le tome X I I des Mém. de
l'académie royale des Sciences de Suède, une def-
cription du Mahlftrom , qui ne Iaift~e plus rien a
defirer aux phyficiens , 8c qui en faifant difparoitre
tout le merveilleux, réduit tous ces phénomènes
à la iimple vérité. Voici comme on nous les
décrit.
Le courant a fa direâion pendant fix heures du.
nord au fud, 8c pendant fix autres heures du fud
au nord; il fuit cdnftamment cette marche. Ce courant
ne fuit point le mouvement de la marée, mais
il en a un tout contraire; en effet dans le tems
que 1a marée monte 8c va du fijd au nord, le
Mahlftrom va du nord au fud , 8tc. Lorfque ce
courant eft le plus violent, il forme de grands
tourbillons ou tournoiemens qui ont b forme d un
cône creux renverfé, qui peut avoir environ deux
famnars , c’eft-à-dirê 12 pieds de profondeur ; mais
loin d’engloutir 8c de brifer tout ce qui s’y trouv
e , c’eft dans le tems qye le courant eft le plus
fo r t, que l’on y pêche avec le plus de fuccès ;
& même en y jetant une pièce de bois , il
diminue 1a violence du tournoiement. C ’çft dans
Je tems que la marée eft la plus haute 8c qu’elle
eft la plus baffe, que le goufre eft le plus tranquille
; mais' il eft très-dangereux dans le tems des
tempêtes 8c des vents orageux, qui font très-communs
dans ces mers ; àlo^s les navires s’en éloignent
avec foin, 8c le Mahlftrom fait un bruit
terrible. Il n’y a point de trous ni d’abîme en ce
lieu , 8c les pêcheurs ont trouvé avec b fonde ,
que le fond du goufre étoit çompofé de rochers
8c d’un fable blanc, qui fe trouve à vingt brades
dans b plus grande profondeur. M. Schelderup,
confeiller d’état en Norwège , à qui cette deferip-
tion eft due , dit que tous ces phénomènes viennent
delà difpofition dans laquelle fe trouve cette
rangée d’îles , entre lefquelles il n’y a que des
partages étroits qui font que les eaux de b pleine
iper ne peuvent y paffer librement, 8c par^jà sa-
Géogr. Totnç !ƒ.
M A I 2 7 3
maffent 8c demeurent en quelque façon fufpeudues
lorfque b marée hauffe ; d’un autre côté lorfque
la marée fe retire , les eaux qui fe trouvent dans
le golfe qui fépare ces îles du 'continent, ne peuvent
point s’écouler promptement au-travers de
ces mêmes paffages étroits. Voyelles Mém. de l'académie
royale de Suède , année 1750 , tome XII.
Les marins . donnent en général le nom de
Mahlftrom' à tous les tournans d’eau qui fe trouvent
dans 1a mer. Les voyageurs rapportent qu’il
y en a un très-confidérabie dans l’Océan, entre
l’Afrique 8c l ’Amérique; lés navigateurs l’évitent
avec grand foin. Les goufres de Scylla 8c de Cba-
rybde font aufli des efpèces de Mahlftroms. (iü.)
MAHOMETTE. Voye^ Hamamet.
MAHON , ville 8c port de File de Minorque ,\
dans b Méditerranée..La ville de Mahon eft aujourd'hui
capitale de l’île. Elle fut fondée par les:
Carthaginois , 8c elle doit fon nom àMagon , frère
d’Annibal. Les maifons en font alignées , mais fes
rues font étroites, 8c ne font point pavées. Il y
a à Mahon des Cordeliers, des Auguftins 8c des
religieufes de Sainte-Claire. Cette ville eft le fiège
du gouvernement 8c celui des tribunaux. Elle eft
fituée vers le fond de la Baie longue 8c étroite,
qui forme fon port. Le port Mahon eft un des
meilleurs 8c des plus furs de b Méditerranée. Sa
-longueur eft de plus d’une lieue. Il eft défendu à
fon entrée par le fort Saint - Philippe , qui étoit
l’une des plus fortes citadelles de l’Europe , 8c qui
a été démoli en 1782. La ville 8c le port de Mahon
appartiennent aujourd’hui aux, Efpagnols.
V o y e{ Minorque. (Æ.)
MAHOUZA, ville d’Afie dans l’Irak Arabi, fituée
près de Bagdad. Cofroës, fils de Noufchirvan , y
établit une colonie des habitans d’Antioche qu’il
avoit conquife. (i?.)
MAHRBOURG , ville du cercle d’Autriche,
dans b baffe-Sirie , furie Drave , avec deux châteaux.
Il y a de bons vignobles dans fes environs.
(RI)
MAHURAH, ou Mah o u r a t , Mass (durât ?
ou Sourat. Voye{ Surate. (R.)
M A ID A , petite ville d’Italie, au royaume de
Naples, dans la Calabre ultérieure, au pied du
mont Appennin, 8c à 8 milles de Nicaftro ; c’eft
peut-être le Manalius d’Etienne le géographe. (RI)
MAIDSTONE , en latin Madus & Vagniacum ,
ville à marché d’Angleterre, au pays de Kent,
fur le Medway. Elle eft aftez confidérable, 8c bien
peuplée ; elle envoie deux députés au parlement,
8c eft à 9 lieues f. ç. de Londres. Long. 1 8 ,2 0 ,
lat. 51 21. (RI)
MAIED , île d’A fie, dans l’Océan oriental, fur
b côte de 1a Chine , à trois journées de navigation
de file Dhalah. Les Chinois y font un grand trafic.
(RI) ' ,
MAIENNE ( 1a ) , rivière de France. Voye^
Mayenne.
Maienne , ville de France. Vovei Mayennç.
Mm