
37+ M O G de l’Allemagne. Le payfan , dans toute l’Afie,".
peut fortir de Ton pays quand il lui plaît, & en
aller chercher un meilleur , s’il en trouve.
On divife l’empire du Mogol en 23 provinces,
qui font D é li, Agra , Lalior, Guzurate, Mallua,
Patana, Barar, Brampour , Bâglana, Ragemal,
Multan , Cabul, Tata , Afmir, Bacar , Ugen ,
Urécha, Cachemire, Décan, Nandé, Bengale,
Vifapour , & Golconde.
Ces 23 provinces font gouvernées par 23 tyrans
qui reconnoiffent un empereur amolli, comme"
eux, dans les délices, & qui dévorent la fubftance
du peuple. Il n’y a point là de ces grands tribunaux
permanens, dépofitaires des lo ix , deftinés à
protéger le foible contre le fort.
L’etmadoulet, premier miniftre de l’empereur,
n’a fouvent_ qu’une dignité fans fondions. Tout
le poids du gouvernement retombe fur deux fe-
crétaires d’état, dont l’un raffemble les tréfors de
l’empire , q u i, à ce qu’on dit, montent par an à
900 millions, & l’autre eft chargé de la dépenfe
de l’empereur.
C ’eft un problème qui paroît d’abord difficile à
réfoudre, que l’or & l’argent venu de l’Amérique
en Europe , aille s’engÜbutir continuellement dans
le Mogol, pour n’en plus fortir , & que cependant
le peuple foit fi pauvre, qu’il y travaille prefque
pour rien : mais la raifon en e f t , que cet argent
ne va pas au peuple : il va aux traficans qui paient
des droits immenfes aux gouverneurs ; ces gouverneurs
en rendent beaucoup au grand-Mogol,
& enfouiffent le refte.
La peine des hommes eft moins payée que partout
ailleurs dans cette contrée', la plus riche de
la terre, parce que dans tout pays, le prix des journaliers
ne paffe guère leur fubfiftance & leur v êtement.
L’extrême fertilité de l’Indouftan , & la
chaleur du climat, font que cette fubfiftance & ce
vêtement ne coûtent prefque rien. L’ouvrier qui
cherche des diamans dans les mines , gagne de
quoi acheter un peu de riz & une chemife de coton
; par-tout la pauvreté fert à peu de frais la
richene.
L’empire du Mogol eft en partie mahométan , en
partie idolâtre, plongé dans les mêmes fuperfti^
tions, & pires encore que du tems d’Alexandre.
Les femmes fe jètent, en quelques endroits, dans
des bûchers allumés , fur le corps de leurs maris.
Une chofe digne d’obfervation, c’eft que dans
ce pays-là les arts fortent rarement des familles où
ils font cultivés. Les filles des artifans ne prennent
des maris que du métier de leurs pères. C ’eft une
coutume très-ancienne en Afie, & qui avoit pafte
autrefois en loi dans l’Egypte.
Il eft difficile de peindre un peuple nombreux ,
mélangé , & qui habite 500 lieues de terrein. Ta-
vernier remarque en général que les hommes & les
femmes y font olivâtres. Il ajoute, que lorfqu’o n i
a paffé Lahor, & le royaume de Cachemire, les
femmes du Mogol n’ont point {le poil naturelle- I
ment en aucune partie du corps , & que les hommes,
ont très-peu de barbe. Thevenot dit qu’au
royaume de Décan on marie les enfans extrêmement
jeunes : dès que le mari a dix ou douze ans,
& la femme huit à d ix , les parens les laiffent
coucher enfemble. Parmi ces femmes, il y en a
qui fe font découper la chair en fleurs, comme
quand on applique des ventoufes. Elles peignent
ces fleurs de différentes couleurs avec du jus de
racines, de manière que leur peau paroît comme
une étoffe fleurdelifée.
Quatre nations principales compofent l’empire
du Mogol ; les mahométans Arabes, nommés P a-
tartes ; les defeendans des Guèbres, qui s’y réfugièrent
du tems d’Omar ; les Tartares deôengis-
Kan & de Tamerlan ; enfin les vrais Indiens en
plufieurs tribus Ou caftes.
Nous n’avons pas autant de connoiffances de
cet empire que de celui de la Chine ; les fréquentes
révolutions qui y font arrivées depuis Tamerlan,
en font en partie la caufe. Trois hommes , à
la vérité, ont pris plaifir à nous inftrnire de ce
pays-là, le P. Catrou , Tavernier, & Bernier.
Le P.Catrou ne nous apprend rien d’original, &
n a fait que mettre en ordre divers mémoires. Ta-
verhier ne parle qu’aux marchands, & ne donne
guère d’inftruélions que pour connpître les grandes
routes, faire un commerce lucratif, & acheter
des diamans, Bernier fçul fe montre un philofo-
phe ; mais il n’a pas été en état de s’inftruire à
fond du gouvernement, dçs moeurs , des ufages ,
oc de la religion, ou plutôt des fuperftitions de
tant de peuples répandus dans ce vafte empire, mM O GUER A , petite ville d’Efpagne, dans l’An-
daloufie , fur la rive orientale du Tinto, à un»
lieue de fon embouchure. (R.)
MOHATZ , Anantarcia, Amautia , bourgade
de la baffe-Hongrie, dans le comté de Baraniwar,
Elle eft fameufe par les deux grandes batailles de
1526 & de 1687; la première gagnée par Soliman
II contre Louis » dernier roi de Hongrie,
qui y perdit la vie ; & la fécondé gagnée par les
Chrétiens, contre les Turcs. Mohatz eft au confluent
de la Coraffe & du Danube, Long. 36, 8 $
lut. 45, 50. (R.)
MOHILOWA ou Mohilof, grande & forte
ville de Pologne, dans la Lithuanie, au palatinat
de Mfciflaw. Ç ’eft le fiège d’un archevêque catho-t
lique depuis 1782. Cette v ille , qui eft commerçante
, eft fjtuée dans la partie de la Pologne que
la Ruflie s’eft attribuée dans le fameux démembrement
concerté entre les trois cours de Peters-
bourg, de Vienne, &. de Berlin. Les Suédois y
remportèrent une grande viâoire fur les Mofco-
vites en 1707. Elle eft fur le Nieper, à 14 li. f.
d’Orfa , 20 f. o. de Mfciflgw. Lopgr 49 , 20 ; lat.
5 3 ,5 8 .^ , )
MOHKUNGEN , ville & bai liage du royaume
de Prude, dans l’Oj)erland. Le baillage çoipprend
MO I ^ pafotfles luthériennes & une réformée» La Ville
eft traficante, & tire avantage du voifinage de
deux lacs. (Æ.)
MOINGONA ( la ) j grande rivière de l’Amérique
feptentrionale , dans la Louifiane. Elle prend
fa fource au midi du pays des Tintos ; & après
un cours de près de 100 lieues, elle fe décharge
dans le Miflîmpi., vers les 40,35 de latitude nord,
à 40 lieues au-deffous de l’embouchure du Mif-
fouri. {JR.')
MOIREMONT, abbaye de France, en Champagne
, au diocèfe de Châlon-fur-Marne. Elle eft
de l’ordre de Saint Benoît, & vaut 6000 liv. {R.)
MOISEVAUX , ou Ma s - Munster , petite
ville de France, dans l’Alface, au baillage deBe-
fort, avec une abbaye de Bénédiélins. (R.)
MOISSAC, Mulfiacum , ancienne petite ville
de France, dans le Quercy, Elle eft abondante en
toutes fortes de denrées, & eft agréablement fi-
tuée fur le Tarn, un peu au-deffus de l’endroit où,
il s’embouche dans la Garonne. Cette ville , qui
eft le fiège d’un gouvernement particulier, fait un
commerce affez confidérable en bleds, en vins ,&
en farines. Elle doit ion origine à une abbaye qui
y fut fondée dans le XIe fiècle , & qui eft aujourd’hui
fécularifée. Elle a été cent fois affligée par
les guerres. Long. 1 9 ,2 ; lat. 44, 8. (R.)
MOKA , ou Mo ch a . V o y e i Mo ch a .
M O L A , ou Mola-di-Gaëta , bourgade du
royaume de Naples, dans la Terre de Labour,
fur le golfe de Gaëte, à l’embouchure d’une petite
rivière. Ce bourg eft fitué fur la voie Appienne ,
& eft défendu par une tour contre les defeentes des
corfaires. On trouve plufieurs inferiptions dans ce
bourg & aux environs ; ce qui perfijade qu’il tient
la place de l ’ancienne Formie, ou du moins qu’il
eft fitué près de fon emplacement. On y voit dans
pn jardin un tombeau que quelques favans prennent
pour celui de Cicéron. On dit, pour appuyer
cette foible conjeélure, que ce grand homme avoit
une maifon de plaifance à Formie, & qu’il y alloit
en litière , quand il fut aflafliné. Mais le tombeau
dont on parle, n’à point d’inferiptions, & cela-
feul fuffiroit pour faire penfer que ce ne doit pas
être j,e, tombeau de Cicéron. {R.)
t MOL AISE, abbaye royale de Bernardines, au
diocèfe de Châlon-fur-Saône , fondée par Eudes I ,
duc de Bourgogne , fur les bords de la Saône. La
première abbeffe en fut Beatrix de V e rg y , en
J170.
Cette maifon a été gouvernée par des abbeffes
de la première noblefle de Bourgogne ; on voit
une Anne de Rulli en 1234 ; Béatrix de Charny,
morte en 1278, dont on voit la tombe en l’églife
de Molaife ; une Marguerite de Champlitte en
1279 ; Alix de Châteauneuf, en 1286 ; trois dames
de la maifon de Bouton , une Catherine de
Saulx, deux dames Brulah , une Marie de Thiard
de Bragni, en 1652. (R.)
MOL ALI A ? ou Mv la ly , île d’Afrique , dans
le canal de Mofambique, l’une ■ des îles de Comore.
Elle abondé'en vaches , en moutons à grande
& large queue , en volailles , en oranges , en citrons
, bananes , gingembre , & riz. Long. 6 2 ,3 0 ;
lat* 111 , 12. (R.)
M O LD AU , Muldau , Multaw , ou W ul-
TAVA ( la ) , rivière confidérable de Bohême , qui
coule du fud au nord , traverfe la ville de Prague.
& fe jète dans l’Elbe. (R.)
Moldau ( le cercle d e ) , contrée de Bohême,
d’environ 12 lieues d’étendue le long de la Muldau.
La ville de Prague en tire une grande partie
de fa confommation. Sedbezan, ou Seltfchan ,
Tlofcaut, & Webennitz, en font les trois princi-,
paux endroits. (R.)
MOLDAVIE , Moldavia, contrée d’Europe,’
autrefois dépendante du royaume de Hongrie,
aujourd’hui principauté tributaire du Turc. C ’eft
proprement la Valaquie fupérieure, qui a pris du
fleuve Moldaw, le nom qu’elle porte aujourd’hui.
Elle eft bornée au nord par la Pologne,'au couchant
par la Tranfylvanie , au midi par la Valaquie
, & à l’orient par l’Ukraine & la Beftarabie.
Elle eft arrofée par le Pruth , par le Moldau , &
par le Bardalach. Jafîy en eft la capitale. Son étendue
, d’orient en occident, eft de 30 ou 40 milles,
& de 70 milles du nord au fud. Les montagnes &
les déferts en couvrent une partie , & on y trouve
très-peu de culture. On conçoit dès-lors que le
pays eft fort peu peuplé ; mais fes chevaux font
très-eft imés.
La Moldavie a eu autrefois feS ducs particuliers
, dépendans ou tributaires des rois de Hongrie.
On les appeloit alors communément myrt^as
on waivodes ; myriZa fignifie fils du prince, &
waivode , homme du roi, gouverneur. Les chefs de
Valaquie & de Moldavie s’étant fouftraits à l’o-
béiflance des rois de Hongrie, prirent des Grecs
le nom de defpotes, qui étoit la première dignité
après celle de l’empereur. On leur donna dans la
fuite le nom de hojpodars , ou de palatins•
En 1574 , Sélim II fournit la Moldavie; & fous
Mahomet I I I , ce pays, de même que la Valaquie,
devint tributaire des rois de Hongrie. Mais depuis
1622 , les waivodes de Moldavie font devenus dépendans
des Turcs, à qui 'ils paient tribut. Long;
de ce pays, 43 , 10—-48 ; lat. 4 5 ,3 0— 49.
Les habitans-, qui font de différentes nations^1
fuirent la plupart le rit grec. Un gouvernement
arbitraire & oppreflif, en détermine de fréquentes
émigrations. {JR.)
M OLDAW , ou Moldaw A ( le ) , rivière de
la Turquie européenne, dans la Moldavie. Elle a
fa fource à l’occident de Kotinara & vient fe
perdre dans le Danube , à Brahilow. Elle fe nomme
aufli le Seret. (/?•)
M O LD AW A , rivière de Turquie. P’oyer Moldau.
MOLE-DE-GAIETTE. i § g | J Mo l a .
MOLESMË , petite ville de Fiance, en Chain