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P A Ç A M O R E S , Gualsongo, Ou las Salinàs,
gouvernement de l’Amérique méridionale , au Pérou
, dans l’audience de Quito. L’air y eft tempéré
, le terrein couvert de bétail, & abondant en
grains, & en mines d’or. (/?.)
PA C EM , bourgade de l'île Sumatra, au royaume
d’Achem. Elle étoit autrefois capitale d’un royaume
dont s’eft emparé le roi d’Achem. Long. 115 ; lat.
5 > a. (R.)
PACHACAMA (vallée de ) , vallée de l’Amérique
méridionale, au Pérou, fituée environ à 4
lieues au fud de Lima. Cette vallée admirable par
fa fertilité, étoit fameufe avant la conquête du
Pérou, par le riche temple de fon idole, qui lui
avoit donné fon nom. Les hiftoriens jlifent que
Ferdinand Pizaro tira de ce temple plus €e 900
mille ducats en or, fans compter lè pillage de fes1
foldats. Cette vallée eft arrofée par une rivière de
fon nom, qui a fon embouchure dans I3 pier du
Sud, & les rochers de la côté qui foot tout blarics,.
portent auffi le nom de Pachacama.\\R.')
PACHACAMALI , ou Pa ch âCàm aC. Ÿoye\
P a ch a c am a .
PACIFIQUE ( mer ) : les géographes appellfent
la mer du Sud mer Pacifique, mare' Pacificüm,
parce qu’elle eft, dit-on, beaucoup moins fujette
aux tempêtes que l’Océan atlantique ou mer du
Nord, Cependant quelques navigateurs aflprent
quelle ne mérite pas ce nom , & qu’ils y ont
eflùyé des tempêtes auffi violentes que dans aucune
autre mer. Mais Magellan ayant, vogué fur
cette vafte mer avec un vent favorabfé, & y ayant
fait un voyage fort tranquille lorfqu’il la traVerfa
pour la première fois en 1520, lui donna le nom
de Pacifique, qu’elle a toujoursconfervé depuis.
Les vents y font ordinairement fi réglés, que les
vaitfeaux peuvent aller de l’Amérique aux îles Philippines
en dix femaines de tems ou environ. Voye1
A lisé & V ent.
L’Océan pacifique , ou grande mer du Sud , eft
fitué entre la côte orientale d’Afie & la côte occidentale
d’Amérique. Voye£ Mer du Sud. (R.)
PACTOLE , Paüolus, fleuve d’A fie , dans la
Lydie. C ’eft le Ludon , Lydou fiumen de V arron ,
& le Lydius amnis de Tibiflle. Il prenoit fa fource
dans le mont Timolus, mouilloit la ville de Sardes,
& fe jetoit dans l ’Hermus , qui va fe perdre dans
le golfe de Smyrne félon Ptolémée, livf V, c. ij ;
$c Strabon, liv. X I , p..^3.6, •'
Son lit eft étroit &; fans profondeur, fon cours
très-borné ; mais le canton qu’il traverfe eft un des
plus beaux de la province. Il pafle aujourd’hui près
des ruines de Sardes ; mais autrefois il couloit au
milieu de cette ville , l’une des plus anciennes &
(Içs plus riçhçs de l’Afie Mineure,
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Le Paôole, à peine remarqué de nos jours dans
tes lieux qu’il arrofe , étoit jadis fameux par plu-
fieurs chofes , dont la plus confidérable eft un mélange
de parcelles d’or avec le fable qu’il rouloit
dans fon lit. Les auteurs anciens parlent de cette
fingularitéjles poètes fur-tout l’ont célébrée comme
à l’envi, & lès continuelles allufion^ que les modernes
font au Paélole, lui confervent encore une
réputation qu’il ne mérite plus depuis long-tems.
Héfiode ne fait aucune mention du Pa&ole,
quoiqu’il ait donné dans fa théogonie une lifte de
la plupart des rivières de l’Afie Mimeure, dont
quelques-unes n’ont qu’un cours très-peu étendu,
Homère n’en parle jamais ; ce poète étoit géographe
: auroit-il ignoré que dans le voifinage des
lieux ou il place l ’Iliade, & de ceux mêmes, o ù ,
feloh quelques écrivains., il avoit pris naiflance ,
couloit un fleuve q u i, pour nous fervir de l’ex-
preffion de Virgile, arrofoit de fon or les campagnes
de la Lyidie ? Et s’il ne l’ignorbit pas, au-
roit-il pu négligeivçette Angularité, fi fulceptible
des orneiUens'cte la ppéfie ? Ce fut donc long-
terttè apres que les eaux du Paélole commencèrent
à rouler de l’o r , & nous favons feulement
que Xerxès I en tiroit de cette rivière ; elle en
fourniffoit encore du tems d’Hérodote ; mais enfin
la fource s’en tarit infenfiblement, & long - tems
avant Strabon, qui vivoit fous Tibère, le Paélole
avoit perdu cette propriété.
Si l’on demande de quelle nature étoit cet o r ,
nous répondrons, avec l’auteur du traité fur les
fleuves , & le fcholiafte de Licophron , que c’étoît
des paillettes mêlées le plus'fouvent avec un fable
brillant, & quelquefois attachées.à des pierres que
les courans d’eau enlevoient de la mine. Au rapport
de quelques anciens, de Varron entr’autres ,
& de Dion Chryfoftôme, la quantité de ces paillettes
étoit comparable à celui qu’on retire des
mines les plus abondantes. Le Paâole, à les entendre
, fut la principale fource des richefles de
Créfus ; il en tira la matière de ces briques d’or
d’un- fi grand prix , dont il enrichit le temple d’A pollon
; mais gardons-nous de prendre au pied de
la lettre ces témoignages de deux écrivains, qui
n’ont confulté qu’une tradition vague des plus exagérée
par les Grecs.
Ils apprirent avec admiration qu’un métal que la
nature leur avoit Yefufé , couloit ailleurs dans les
fables d’une rivière : fingularité frappante , fur-tout
pour des hommes épris du merveilleux. De?là vint
la gloire du Paéfole. Long-tems après la découverte
des mines de la Thrace, le pillage du temple;
de Delphes’, & fpr-tout les conquêtes d’Alexandre,
rendirent l’or plus commun dans la Grèce;
mais la réputafion du Parole étoit faite ; elle fub-*
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fifta fans s’affoiblir, & dure encore, du moins
parmi nos poètes, dont le langage eft l’afyle de
bien des faits profcrits ailleurs. -
Rabattons donc infiniment du récit des anciens ,
pour avoir une jufte idée de* richefles du P a ro le ,
qui toutefois étoientconfidérables. Si cette riviere
n’avoit que détaché par hafard quelques parcelles
d’or des mines qu’elle trayerfoit, elle n’auroit pas
mérité l’attention de Créfus & de fes aïeux, moins
encore celle des rois de Perfe fuccefleurs deCre-
fus. Les fouverains s’attachent rarement à des en-
treprifes dont la dépenfe excède le profit. Le foin
avec lequel les rois de Lydie ramafloient i or du
Paêlole, fuffit pour montrer que la quantité en
valoit la peine.
Le peu de profondeur du Pactole, & la tranquillité
de fon cours , facilitoient le travail nécef-
faire pour en retirer les parcelles de ce métal précieux
; ce que les ouvriers laifloient échapper alloit
fe perdre dans l’Hermus, que les anciens mirent
par cette raifon au nombre des fleuves qui roulent
l’o r , comme on y met parmi nous la Garonne
, quoiqu’elle ne doive ce foible avantage
qu’à l’Ariège, Aurigera, qui lui porte de tems en
tems quelques paillettes d’or avec fes eaux.^
Au refte, celui du Paâole étoit au meilleur titre ;
car l’auteur du traité des fleuves lui donne le nom
d’or darique , monnoie des Perfes, qui étoit à 23
karats ; d’où il réfulteroit que l’or du Parole, ayant
que d’être mis en‘oeuvre, n’avoit qu’une vingt-
quatrième partie de matière hétérogène.
Ajoutons à la gloire du Paâole, que l’on trou-
voit dans fes eaux argentines une efpèce de cryf-
ral; que les cygnes s’y plaifoient autant que dans
celles du Cayftre & du Méandre, & que fes bords
étoient émaillés des plus belles fleurs. Si l’on étoit
afluré que la pourpre, fi connue dans l’antiquité
fous le nom de pourpre fardique, fe teignit a Sardes,
& non pas en Sardaigne, on pourroit dire encore
à la louange des eaux du Paétole, qu’elles contri-
^buoient à la pérfeâion de ces fameufes teintures.
Enfin, l’on fait que les habitans de^Sardes avoient
fous Septime-Sévère établi des jeux publics, dont
le prix paroît tout enfemble faire allufion aux
fleuves qui embellifloient les rives du Paâote , &
à l’or qn’il avoit autrefois roulé dans fon lit : ce
prix étoit une couronne de fleurs d’or,
1 \ Tout a changé de face ; à peine le Paélole eft-il
connu de nos jours. Smith, Spon , Wheeler , &
d’autres voyageurs modernes, n’en parlent que
comme d’une petite rivière, qui n’offre rien aujourd’hui
de particulier, & peut-être nous ferions-
nous bornés à le dire féchement, fans les recherches
de M. l’abbé Barthelemi, dont nous avons
eu le plaifir de profiter. (R.)
- PACY i ancienne petite vilj^e de France, en
Normandie, fur l’Eure , à 3 K. de Vernon. Il s’y
fait quelque commerce. Long, 19 , 3 ; lat, 49, 1.
(R . )
PADAN G , ville des Indes , dans l’île de Suma-
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ttâ , fur la côte occidentale , au midi de Priaman.
Long. 1 13 ,40 ; lut. 5 ; 10. (R.)
PADBERG, feigneurie du cercle de Veftpha-
l i e , dans le Savérland. (Æ.)
PADERBORN, ancienne ville d’Allemagne ;
en Weftphalie, capitale d’un petit état fouverain
poffédé par fon évêque fuffragant de Mayence ,
prince de l’empire, qui réfide ordinairement àNeu-
haufs. Aux diètes de l’empire, il fiège entre les
évêques de Hildesheim & de Freyfmgue. Pader-
born eft fur la rivière de Pader, qui a fa fource
dans la ville même, fituee a 16 li. n. 0. de Caffel,
17 e. de Munfter, 15 f. o. de Minden, 154 n. o.
de Vienne. Long. " 6 , 28' ; lut. 51 * 4^’ .
Charlemagne, & après lui plufieurs autres empereurs,
y ont fait leur rélidence. La cathédrale
eft un très-bel édifice. Cette ville a une univerfité
fondée en 1615 , mais où l’on ne trouve que les
facultés de philofophie & de théologie. Paderborn
I jôuiffoit autrefois des mêmes privilèges que les
villes impériales, & elle étoit entrée dans la hanfe
teutonique. Elle faifoit alors un commerce confidérable,
qui eft aujourd’hui abfolument tombé.
L’évêché- de Paderborn confine vers le levant
à la Hefle & à l’abbaye de Corwey : il eft auffi
féparé par le ^iVefer de la principauté de Calen-
berg. Vers le couchant, il touche aux comtés de
Rietberg & de Lippe, & au duché de W eftplia-
lie ; vers le fud, au même duché & au comté de
Waldeck ; & vers le nord, au comté de Lippe.
Sa plus grande étendue du levant au couchant,
eft d’environ onze milles ; & du feptentrion au
nidi, à-peu-près de neuf.
Cet évêché a été fonde par Charlemagne , oc
’empereur Henri II en a augmenté le temporel.
:i eft affez fertile quoique ce foit un pays de mon-
agnes. On y trouve des mines de fer , & des
lourceS d’eau falée. On y compte 23 v ille s , ao
ihateaux , 16 couvens & 54 églifes.
Ferdinand de Furftemberg , eveque de Munfter
& de Paderborn, a donné les antiquités de cette
ville en 16 72 , fous le titre de Monumenta Pader-
borntnfia. Les Allemands curieux peuvent conful-
ter cet ouvrage, qui intérefte peu les étrangers.
Thierri de Niem , natif de Paderborn , dans le
X IV e Cède, devint fous-fecrétaire du pape Urbain
V I , & mourut vers l ’an 1417- On 3 de lui, t^ u n e
hiftoiredu fchifme, qui eft affez médiocre ; 2 . un
journal du concile de Confiance, qui eft affez partial
; 3”. un traité des droits des empereurs aux
inveftitures des évêques. Le llyle de cet auteur
eft dur & défagréable ; mais on trouve' plus de
^ P AD O U C A S (les), peuples de l’Amérique fep-
tentrionale , dans la Louifiane. ^
P A D O U E , ancienne & célèbre ville d’Italie,
capitale du Padouan , contrée de l’état de Venife ,
Y y y