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tout l’Orléanois au fujet du Loiret, convient qui
cette petite rivière eft digne des regards des amateurs
de l’hiftoire naturelle.
Premièrement* l'abondance des deux -fources
dont le Loiret tire fon origine, eft curieufë. O
voit for-tir du fein de la terre, par ees deux fources
, feize à dix-huit pieds cubiques d’eau. L
grandefour.ee du Loiret prend de fi loin fon effo'r
de deffous la terre, que l’antre d’o.u elle s’.élèvi
fin abîme dont il n’a pas été poflihle, jufqu’à pré-
fent, de trouver le fond, en en faifant fonder 1:
profondeur avec trois cents brades de cordes attachées
à un boulet de canon.
Cette expérience a été faite en 1583 , par M
■ d’Entragues, gouverneur d’Orléans, au rapport de
François le Maire 3 & milord Bollingbrocke répéta
la même tentative, je crois , en 1732 , avec aufîî
peu de fuccès. Toutefois cette manière de fonder
ne prouve pas abfolument .ici une profondeur
isuffi ,£onfidérable qu’on l'imagine 9 parce que le
boulet de canon peut être entraîné obliquement
par l’extrême rapidité de quelque torrent qui fe
précipite au loin par des pentes louterraines.
Non-feulement la petite fource du Loiret ne fe
peut pas mieux fonder, mais elle a cette fingula-
xité , que dans les grands débordemeas de la Loire*
fon eau s’élance avec un bourdonnement qu’on
•entend de deux ou trois cents pas; la caufe vient
-^apparemment de ce que fe 'trouvant alors trop
renerrée entre les rochers à travers defquels elle
a fon cours fous terre, elle fait de grands .efforts
pour s’y ouvrir un paflage.
Ces deux fources du Loiret annoncent dans le
pays, par leurs crues inopinées, le débordement de
la Loire vingt ou vingt-quatre heures avant qu’on
n’apperçoive à Orléans aucune augmentation de
-cette rivière.-Ces crues inopinées prouvent que les
Sources du Loiret tirent de fort loin leur origine
de la Loire, & qu’elles ne font qu’un dégorgement
des eaux d,e cette rivière , qui s’étant creufé
un -canal très-profond , viennent .en droiture fe
faire jour dans les jardins du château de ;la-Source.
Ç e s crues arrivent ici beaucoup plutôt que la crue
(de la Loire devant Orléans, parce, qu’elles viennent
plus ,en droiture que les eau;x qui coulent
dans le lit de la Loire. .
On vante beaucoup dans le pays les pâturages
des prairies du Loiret, les laitages , .& les vins de
•fies „cô-te.aux. L’eau d e ,cette rivière ,eft légère ; elle
ne gèle, dit-on , jamais, du moins c.e doit être
très r.are;nent, parce que ç’eft une eau foiit.er-
iraine..
Les vapeurs épaiffes qui s’élèvent du Loiret ver
nant à fe répandre fur les terres voifines , les préfervent
.auffi de la gelée, leur fervent d’engrais, &
^confervent Ja verdure des prairies d’alentour.
Enfin les eaux du Loiret font d’un ,verd foncé à ,
|a vue., & celles de la Loire blanchâtres. La raifion j
de ce phénomène procède de la différence du
{&!$> dpn; l’pn.a beaucoup ff.h,e.rb£s, ji’wjtrp ;
L O M
que du fable qu’elle charrie fans ceffe dans fo*
cours, (/c.)
s I P 1/ 2 , très'»nôenne ville-de -la Poméranie
buedmfe , au comte de Gutzko, dans le cercle de
bafle-Saxe en Allemagne. Déjà dans le x m ' fiècle
elle forme« une fe.gneurie poffédée parla maifoa
j V v s ’ “ lonS tems auparavant elle étoitune
de habitations principales des Leuticiens : aujour-
d hui c eft le chef-lieu d’un bailliage. (R.\
LO JOW O G O R O D , Loiovogrodum, petite ville
de Pologne , dans la baffe Volhinie, fameufe par
la bataille de 1649. EUe eft fur la rive occidentale
du JNieper , a environ a o l i .n .a d e Kiovie, Lone. 49 , aa ; Ut. j o , 48. (R.) S
LOKET. V Elnbogen..
LOMAGNE ( l a ) , ou La u m a g n ï , en latin
moderne Lcomarua ; petit pays de France , en Gaf-
cogne, qui fait partie du bas Armagnac : c’étoit
autrefois une vicomté, c’eû aujourd’hui une pau-
VJT le commerC€ eft miférable. (R.)
LOMBARDIE , en latin moderne Longobardia;
contrée .d Italie, .qui répond, dans fa plus grande
parue a Ja Gaule Cj&lpine des Romains ; elle a
pris fon nom des-Lombards ,.qui y fondèrent un
royaume, apres le milieu du v i e nècle#
Comme la Gaule Cifalpine des Romains com-
prenoit la Gaule Tranfpadane & la Gaule Cifpa-
dane , il y avait, pareillement dans le royaume
de Lombardie, la Lombardie Tranfpadane & la
Lombardie Cifpadane, qui toutes deux font re-
(ardees comme deux des plus beaux quartiers de
1 Italie. Les collines y font couvertes de vignes ,
de figuiers, d’oliviers, &c. Les eampagnes%ou-
pees de rtvteres poifl’onneufes portant bateau ,
produuent .en .abondance .de toutes fortes de
;rains.
A la faveur des guerres d’Italie , & des révolutions
qui furyinrent , tant en Allemagne qu’eii
France, il le forma dans la Lombardie diverfes
fiouverainetés, -Voici les contrées que l’on comprend
aujourd’hui fous la dénomination de Lonv»
bardie :
Le Padouan, le Véron.ois , le Vi.certîln , le
Rreffa-n, le Cremafque & le Bergatnafqùe, qui font
.fournis à la république de Venife.
20. Le duché jde Milan & le duché de Mantoue,'
poffédés par la maifon d’Autriche. "
30. Le Piémont , le -comté de Nice , & le duché
de IVfomferrat, qui reconnpiffent pour fiouverain
roi de Sardaigne.
4 Le -duché d.e M od èn e le .duché de Reggio
celui de la Mirandole , la principauté'-de Carpi,
Erignane & la Carfagnane, qui appartiennent à
maifbn de Modène.
Ç . L,fi d-uché de Pa.rnje a le duché de Plaifance
celui de Guaftalle, qui font dévolus à la maifon
; Parme. ,(/£.)
Lombardie Autrichienne ; on appelle ainfi
colle&ivement les duchés de Milan & de Mantoue*
poffédés par la maifon d’Autriche^ (-£.)
• L O I
LOMBARDS (les ).., furent originairement despeuples.
de la Germanie , qui habitoient entre.
ÎElbe & 1 Oder..
Le royaume des Ofirogoths ayant été détruit
vers l’an 560 , Alboin invité par Narfés , conduifit
fes Lombards en Italie., & y fonda un royaume
puiffant, fous: le nom -de royaume de Lombardie.
Bientôt-les vainqueurs adoptèrent les.moeurs, la
politeffe, la langue, & la religion des vaincus r
c’eft ce qui n’étoit pas arrivé aux premiers Francs
ni aux Bourguignons , qui portèrent dans les Gaules
leur kngage.groflier & leurs moeurs encore plus
agreftes. La nation lombarde étoit compofée de
païens &.. d’ariens, qui d’ailleurs s’accordoient fort
bien enfemble , ainfi qu’avec les peuples qu’ils
avoient fubj.ugués.-Rôtharis , leur roi , publia vers
l ’an 640, un édit qui donnoit la liberté de profef-
fer toute religion ; deforte qu’il y avoit dans pref-
que toutes les villes d Italie , un évêque catholique
6c un évêque arien , qui laiffoient vivre paifible-
ment les idolâtres répandus encore dans les bourgs
& les villages*..
Enfin, le royaume des Eomhards qui avoit commencé
par Alboin en 568 de lere vulgaire, dura
tranquillement fous vingt-trois rois jufqu’à : l’an
^74, tems auquel Pépin défit Aftolphe , roi de ce
peuple, & l’obligea de. remetre au pape Etienne
l ’exarchat de Ravenne..Cependant Didier , duc de
Tofcane, s’empara du royaume, & fut le .vingt--
troifième & dernier roi des Lombards. Le pape mécontent
de ce prince , appela Charlemagne en-Italie,.
Ce- guerrier mit le,.fiège devant.Pavie., & fit
Didier prifonnier.
Pour lors tout cédant à la force de fes armes, il
nomma .des gouverneurs dans les principales villes
de fes nouvelles conquêtes , & joignit à fes atitrês
titres celui de roi des Lombards. On peut dire.néanmoins
que le royaume ne.fi.nit pas pour cela ; parce
que les principaux:de cette, nation voyant que leur
roi étoit; pris , & conduit en France dans un mo-
naftère-, fans efpérance d’obtenir jamais fa délivrance,
ils reconnurent Charlemagne à fa place ,,
à condition qu’il maintiendroit leur liberté,. leurs1
privilèges & leurs Ipix. En effet, nous'avons encore
le code de ces loix-particulières, félon lefquelles'
Charlemagne & fes fuccefleurs s’engagèrent de les
gouverner: & l’on voit.phifieurs des capitulaires
de ce prince inférés en divers endroits de ce code...
m m m
LOMBEZ, en latin Lumbaria ,. petite ville - dè
France, en Gafcogne, dan s. le Cominge, avecun
é.vêché fuffragant de Touloufe. Elle eft fur la Sève,
à.i 1 li. f. .0. de Touloufe, 10 f. e. d’Auch, 8 n. o. de
Ritux, 166 f. jq. de Paris. Long. 18, 33 i-Jat» 43, 33.
LOMMATSCH , ancienne petite, v ille . d’Allemagne
en Mifnie, près le cercle .de.Leipfick, fon-:
dée par les Vandales. (i?i)
LOMMERSUM. Voye^ Lummersum:
LQMNIT-Z (a it , & n e u ) , garoifies. du comté’
L O N 231-
de Glati en Bohème. On y trouve dé bonnes meules
de, moulins. (/?.).
LOMOND-LOGH, ou le lac Lomond ; grand
lac d’Ecoffe-, dans la proyince de Lenox. Il abonde
en poiffon fa longueur du- nord au fud eft de, 2.4
milles-, & fa plus grande largeur de 8 milles. Il y a-
dans- ce lac une trentaine d'îles, dont la plupart
font habitées , & dont quelques-unes ont des égli-'
fes.* (72
LON. Voye^ IsERNLÔHN.
LON ATO , petite ville d’Italie, dans l’état de--
Venife, au Breffan, entre Brefce. 8c Pefchiera.
M i
LONDONDERRI (le comté d e ) , contrée ma--
ritinie d’Irlande , dans la province d'Ulfter. Elle a-
56 milles de. long.., fur 30 de large, & eft très-fertile
; on la divife en cinq baronies. Londonderri
en eft la. capitale. On le nomme aufiî le comté de
Coleraine 011 deKrine. (/?.)
. Londonderri-, v ille forte d’Irlande , capitale
de la province d’Ulfter, & du comté de London-?
derri , avec un évêché fuffragant d’Armagh, & un
• port très-eomniode elle eft célèbre par les fiêges-
quelle a foutenus fur-tout-par celui de 1689..
Elle eft fituée à peu de ,diftanc:e du golfe de Lough--
«Foyle, fur la- rivière de Colmore ,.,à w8 milles-
n..-o. de Dublin, 45;n.- e. d’Armagli. Son véritable
& ancien nom , eft Derry ; il s’augmenta des. deux,
premières fyllabes', à l’occafion d’une colonie an-
; gloife , qui vint s’y établir de Londres en 1612. Elle-
• envoie deux députés au parlement.. Long. 10-, 1.0'
Ut. 54, 58. (R.)
LONDRES,-grande, belle,& fameufeville d’Europe,
capitale de l’empire Britannique , dans l’An--
gleterre proprement-dite*. C ’eft la plus riche, la-
plus fioriffante , & la plus puiffante ville dè l’univers.
Elle eft fituée fur la Tamife , dans le comté-
; de Middlefex, à l’exception de la partie qui eft à-
■ :1a dfoite du fleuve, laquelle eft dans le comté d e :
Surr^y. La marée y remonte &. parvient même
jufqu’à Kiugftbn,.-,
Cette-villé a d’ix milles oii plus de trois lieues-
‘.de long, fur une.lieue au moins de large. Elle a-
moins d’édifices publics &. particuliers dignes de
remarque que Paris & les-villes de l’Italie , mais
elle en plus généralement belle les rues en font
longues-, larges,- droites,. & accompagnées de :
droite. & .dè gauche; de trotoirs deftinés aux gens
de pied. La nuit elle eft très-bien éclairée par des -
-lanternes pofées fur des' poteaux placés de cliaque
côté dés rues; Elle eft conftruire en briques, avec
affez,d’uniformité ,-à la réferve des édifices publics •
qui font en pierre,.& ordinairement .de belle ar-*
chiteâure. En 1764011 y a rétabli le pavé qui, pref-
que. entièrement „détruit^ rendoit cette ville extrê- -
ment boueufe , & très -incoipmode pour les v o i tures.
Les placés publiques y font fpacieufes, régu-,
lières , & en allez grand nombre. Les plus remar- -
qunbles font celles de Grofvenor, de Lincoln , & :
,cle Leicefter. La première, eft décorée de-la ftatue^