
Dijon , qui portent le même nom, Claude &
Jean-Baptifte le Meneflrier, & qui ont publié tous
les deux des ouvrages qurieux fur les médailles
d'antiquité romaine,.
, Je pourrois louer le poëte Gacon (François), né 1
3 ^ 0n en s s'd n'avoit mis au jour que la traduction
des odes d’Anacréon & de Sapho, celle de
la comedie des oifeaux d’Ariftophane, & celle du
poëme latin de du Frefnoy fur la Peinture. 11 mourut
.en 17x5,
Vergier (Jacques), poëte lyonnois, eft à l’égard
de la Fontaine , dit M. de Voltaire, ce que Cam-
piftron eft à Racine, imitateur foible, mais natu- \
fel. Ses chanfons de table font charmantes, pleines
d’élégance & de naïveté. Il termina fa carrière
à Paris en 1720, à 63 ans.
Pouteau (Claude ) , correfpondant de la fociété
royale de Chirurgie de Paris, naquit à Lyon en
1724 , & fe fit un nom dans la chirurgie. Ses
talens éminens s’annoncèrent de bonnb heure ; fon
père lui procura les moyens de les cultiver, en
l ’envoyant à Paris fuivre les études de médecine.
Son goût particulier & l’inftinél du génie lui firent
embrafler la chirurgie. Ses fuccès furent tels, qu’ils
lui méritèrent, avant l’âge de 23 ans , la place de
chirugien en chef du grand hôpital de Lyon. Il en
remplit les fonélipns d une manière fi diftinguée ,
qu après fon fervice fini, le bureau d’adminiftra-
tion defira qu’il en confervât le titre & les fonctions
principales pendant phtfieurs années. Les opérations
, la vigilance fur les malades, ne l ’occu-
poient pas tout entier ; dans la journée il fe livroit
avec activité à la pratique de fon art ; une partie
de la nuit étoit confacrée à l’étude des maîtres &
à la rédaâion de les propres obfervations. En 1748
il remporta un prix au jugèment de l’académie de
Rouen, qui l'année fuivante, à la demande du célèbre
le C a t, lui décerna l’aflociation.
Bientôt la ville de Lyon eut à fe féliciter de
pofféder en lui un chirurgien du premier ordre
& l’académie de cette ville , en 1755 , s’empreffa
de l’admettre au nombre de fes membres. Il porta
le génie de l’obfervation fur les objets les plus im-
portans de fon art ; après s’être occupé tres-long-
tems du vice cancéreux, il voulut s’éclairer encore
des lumières acquifes par les favans fur cette matière
; il engagea l’académie à recevoir en dépôt,
une femme confidérable d’argent pour propofer un
prix fur ce iujet.
M. Pouteau propofâ pour le nouveau fujet d’un
prix, dont- il ht également les fonds , la phitifie
pulmonaire, maladie qui paroiffoit l’intéreffer per-
fonnellement, mais il n’eut pas la fatisfaèion de
connoître les mémoires qu’il fit éclorre : le prix
ne fut drftribué qu après fa mort arrivée le 11 Février
1775 , & occafionnée par un accident imprévu,
dans un âge où l’expérience, fervant de
bouftole au génie , commençoit à rendre fes talens
encore plus utiles à l'humanité.
11. étoit né aveç un. efprit afiflf, pénétrant, fécond
en reflources , & doué de tous les dons phyfi-
ques, qui condiment le grand chirurgien. Il en
mérita la réputation dès fa jeunette , par des opérations
hardtes, par des cures inefpérées , par fon
habileté fur-tout dans l’opération de la taille. Sang
cette occupe a reculer les limites de fon art, tam-
tot 0 inventent de nouveaux inftrumens, tantôt
il seftorcoit a renouveler des remèdes anciens,
tombes en defuetude malgré leur utilité: tel fut
le cautere aéhiel qu’il éprouva fur lui - même , les
douches^ de fable chaud, les bains de terre &c.
Il fit imprimer dans le .cours de fa vie, quelques
ouvrages très-eftimés, mais la mort le fur-
Prit nans le tems qu’il mettoit la dernière main au
recueil précieux que M. du Colombier, de la fo-
dete royale de Médecine, vient de publier.
Enfin Lyon a donné de fa'nieux artiftes ; tels
iont les deux Couftou , ( Nicolas & Guillaume ) ,
& Antoine Coyfevox, trois fculpteurs du premier
ordre ; Jacques Stella, qui devint le premier peintre
du R oi, & qui a fi bien réuifi dans les pafto-
rales; Joîeph Vivien, excellent dans le paftel,
avant le célébré artifte de notre fiècle, qui a porté
ce genre de peinture au dernier point de perfec-
tion. r
C*tGy efls ^ yon formèrent dans cette
v ille , des 1 année 1700 , une fociété littéraire , fous
le titre d'Académie des Sciences & Belles-Lettrès^ qui
rut autorifée en 1724, par des lettres-patentes du
ro i, & confirmée par de nouvelles lettres-patentes!
du mois de novembre 17 52, enregiftrées au parlement
de Paris , le 19 mars 1753.
Le goût des beaux-arts inlpira à d'autres per-
fonnes le deffein de les cultiver, fous l’autorité-
des mêmes lettres de 1724, avec la dénomination
d Académie des $ eaux-Art s._ Cet établiffeme nt fut
enfuite confirmé fous le titre de Société royale des
Beaux-Arts, par d’autres lettres-patentes du premier
novembre 1750, enregiftrées au parlement JJ
2 feptembre 175.6.
Ces deux compagnies ont été réunies, pour ne-
faire qu’un feul & même corps, fous le. nom A'Académie
des Sciences , Belles-Lettres b Arts, en vertu
de nouvelles lettres - patentes de fa majefté, du:
mois de juin 175^ , enrégiftrèes avec fes ftatûts &
& réglemens, au parlement de Paris, le 23 août
fuivant.
La compagnie efteompofée de 40 académiciens:
ordinaires , établis à Lyon., & d’un nombre illimité
d’aflociés, réfidans en d’autres li.eux.
Les exercices font divifés en deux claffes, qui;
ont pour objet les fciences., lies belles-lettres &
. les arts. Vingt académiciens font cl&fles pour traiter
des mathématiques., de la. phyfique & des arts ,,
qui ont plus de rapport avec cès fciences : favoir,
deux académiciens pour la géométrie, deux pour,
l’aftronomie, deux pour l;es mécaniques ,ï deuxpour
les autres parties des mathématiques,. deux pour
l’anatomie, deux pour la botanique , deux pour la;
c.himie, deux pour les autres parties de. la phyfi--
l Y o
que, & quatre pour les arts, tels que l'agriculture,
la navigation, l’architeâure , les manufactures,
&c.S
eize autres académiciens font claffés pour la
métaphyfique, la morale, la jurifprudence, la
politique , l’hiftoire, les antiquités, les langues, la
poéfie , l’éloquence, la critique, 8tles autres parties
de la littérature. Les quatre autres académiciens
traitent des arts qui ont plus d’affinité avec les
belles-lettres ; tels que la peinture , la fculpture,
la mufique, le commerce, &c.
Le fceau de l’académie reprêfente l’ancien temple
dédié à Rome & à Augufte, appelé autrement
Y Autel de Lyon ; avec ces mots : Atfunoeum Lugdu-
nenfe reflitutum ; & dans l’Exergue : Acad, Sc. Litt.
& Art. 1700.
L’académie poffède divers cabinets , & une bibliothèque
confidérable , qui efl ouverte au public
Elle difiribue dans fon affemblée publique,
qui fuit la fête de Saint-Louis, une médaille d’or,
de la valeur de 300 livres, à l’auteur qui a le
mieux traité le fujet qu’elle propofe alternati-
-veraent, fur lès mathématiques, la phyfique &
les arts.
Elle fait aiifîi, tous les deux ans , la diftribution
•d’une médaille d’or de 300 livres, & d’une médaille
d’argent de 25 livres, pour les prix-d’hif-
toire naturelle & d’agriculture.
Terminons l’article de L y on , en obfervant combien
il eft préjudiciable aux intérêts & à la tranquillité
des habitans, de courir à cent lieues de
leurs murs, & d’abandonner leurs foyers * leur
commerce , leurs affaires publiques ou privées ,
pour aller , à frais immenfes , fe procurer la juftice
due aux fujets de l’état. De cet ordre de chofes »
il arrive fréquemment que le citoyen plus jufte ,
mais moins fortuné, forcé de renoncer à la pour-
fuite de fes droits, devient la viéfime de l’audace.
Il eft d’autant plus facile d’apporter à cet abus le
remède qu’il exige, que le Lyonnois hors de la
portée du parlement de Paris par trop furchargé ,
fe trouve à la proximité de celui de Dijon, qui
s’eft toujours rendu recommandable par fes lumières
& fon intégrité. (Æ.)
LYONNOIS ( l e ) , grande province de France,
& l’un de fes gouvernemens. Elle eft bornée au
nord par le Mâconnois & par la Bourgogne , au
nord-oueft parle Bourbonnois, à l ’orient parle
Dauphiné; au fud par leViVarais & le Velay ; &
du côté du couchant, les montagnes la féparent
de l’Auvergne. Cette province comprend le Lyonnois
proprement dit , le Beaujolois & le Forez.
Son étendue eft de*24 lieues en longueur, fur 16
de largeur. Lyon qui eft la capitale du Lyonnois
proprement dit, l’eft aufîi de tout le gouverne-
L Y X 1 5 9
ment. Elle produit du vin , du b led, des fruits *
de bons marrons, des légumes, du chanvre 6c
des pâturages. Ses rivières principales font, le
Rhône, la Saône 6c la Loire.
Les peuples de cette province s’appeloient anciennement
Sczufianï, & furent fous la dépendance
des Ædui, c’eft-à-dire de ceux d’Autun (in clientela
Æduorum, dit Céfar ) , jufqu’à l’empife d’Augufte
qui les affranchit ; c’eft pourquoi Pline les nomme
Segujiani liberi. Dans les annales du règne de Philippe
& ailleurs., lé Lyonnois eft appelé Pagus
Lugdunenfis, in regno Burgund'wt. (/?.)
LYRE j ou Lire , bourg de Normandie, au
diocèfe d’Evreux, éleélion de ConcheS , intendance
d’Alençon , avec une abbaye , fondée en 1060 ,
par Guillaume de Normandie : Alix fa femme, &
Guillaume fon fils y font inhumés. Saint Thomas
de Cantorberi, réfugié en France, demeura quelque
tems en ce monaftère. L’abbaye de L y r e , ordre
de Saint-Benoit, eft du revenu de 18000 livres*
C ’eft la patrie de Nicolas de L y ra, qui de juif fé
fit cordelier , 6c mourut en 1340, au couvent de
Parens, où l ’on voit fon épitaphe. (/L)
LYS ( le ), Lilium, abbaye de Bernardines, dans
le Gâtinois , diocèfe de Sens, élection de Melun ,
près de cette v ille , aux bords de la Seine : elle
doit fa fondation à la reine Blanche & à Saint-
Louis , fon fils, qui, par l’aâe , donnèrent à cô
monaftère, le pain . le fel & le chauffage i l’enclos
de 120 arpens fournit le vin. L’églife , le choeur
& les dortoirs fe reffentent de la munificence
royale des fondateurs. On y conferve le coeur de
la reine Blanche. L’oftenfoir eft des plus magnifiques
; c’eft un don de la reine, mère de Louis XIV.
La réforme y fut introduite parM. de laTrimouille,
fous la minorité de Ce prince. Quand la foeuf
du miniftre Colbert én fut bénie abbeffe en 16 7 7 ,
toute la cour aflifta à cette cérémonie. Chriftins »
reine de Suède, vifita cette abbaye il y a plus d’un
fiècle, & demanda aux dames : «Avec des voeux,
» pourquoi des grilles ? & avec des grilles, pour-
» quoi des voeux » ?
Alix de Bourgogne, dernière comteffe de Mâcon
, après avoir vendu fon comté à Saint-Louis',
en 1248, & après avoir perdu Ion mari, Jean de
Dreux , mort en la Terre-Sainte , en 1149 , fe fit
religieufe à Maubuiffon , & fut abbeffe du Lys , où
elle fut inhumée en 123^. (/?.)
LYSER ( le ) , petire rivière d’Allemagne; elle
a fa fource dans l’évêché de Saltzbourg , & fe jète
dans la Drave à Oftenbourg. (/?.)
L YX IM , ou Lixheim, petite ville de France
en Lorraine , dans les Vofges, avec titre de principauté.
Elle eft à 4 lieues de Saverne. Long. 26 »
2 ; la t . 4 8 ,4 6 . (R - )
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