
7*2 QUE
Mais il fe préfente une difficulté fort em-
bariaffante : c’eft que prefque tous ces tombeaux
paroiffent n’avoir jamais fervi 1 ,
I l eft donc naturel de croire que Quarré
etoit autrefois un magaftn , un entrepôt où l ’on
avoit conduit de la carrière de Champ Retard;
des cercueils tout faits , pour être de-là tranf-
poités dans des lieux où l’on en auroit befbin j
& de-la^ vient qu’ ils n’ont ni caraélere ni gravure
, ni aucune autre marque qui-prouve qu’ils"
ayent fervi. Ce qui confirme cette opinion,
c eft la ledure d’ un ancien manufcrit de la
bibliothèque de M. de Savigny , préfident à
mortier du parlement de Dijon , où M. de
Mautour a trouvé que dans le X I I I . fie c le ,
il y avoit dans Quarré 8c aux environs, une
multitude confidérable de tombeaux de pierre,
qui n’avoient jamais été employés , & qui
étoient devenus inutiles depuis que l’ufage
s’étoit rétabli d’ enterrer les fideles dans les
églifes. (R.)
QUEATUMO , cap & bourgade de la Grece ,
fitr la côté de l’Archipel, au midi de Démé-
triade, a l’extrémité méridionale de la côte
orientale de la prefqu’ ile qui forme le golfe de
Volo. Lé cap eft le même que le Sépias des
anciens. (R.)
QUEAUX , bourg de France, dans le Poitou,
éleélion de Poitiers. (R.)
QUEBEC, ville de l ’Amérique feptentrionale,
capitale du Canada, avec une rade, un port,
un château fortifié , 8c un évêché qui ne re-
leve que du pape.
C’ell: au fieur dé Champlain , gentilhomme 1
de Saintonge , que les François doivent le
premier établiffement de Quebec. Il le commença
en 1608, 8c'y mourut en 1635 , au
bout de xJ ans de travaux. Cette yille placée
a ^eues de la France, eft bâtie en am-
phitéâtre fur une peninfule , formée par le
fleuve faint Laufent , & la riviere de faint
Charles , fur la rive feptentrionale du premier.
Son enceinte eft de trois milles. Elle eft à
120 lieues de la mer , près d’ un cap appellé
le cap aux diamans , parce qu’on y trouve
quelquefois de faux diamans, femblables aux
pierres d’Alençon. Elle eft bien bâtie, & depuis
qu’elle eft fous le gouvernement Anglois , elle
compte au moins 12.000 habitans -, elle, eft
divifée en v ille haute , placée fur la montagne,
8c ville baffe, fituée fur le fleuve S. Laurent.
Les Anglois furent obligés de lever le fiege
de Quebec en 1696-, mais ils ont pris eettp ville
en 175.9.
Lès François s’y préfenterent en 1760 pour
la reprendre , mais ils furent obligés d;en abandonner
le fiege.
Ên 1744 M. Gautier eftima que (bn ther-
-mometreTéto'it defcendu au 33 degré de celui
fàf M- dç Réaumur ; nous difons ; eftima, car ,
Q U E
le'mercure étant rentré dans la boule après le
32e degré , il n’a pu avoir le dernier terme du
froid que par eftimaticn , & ce froid fe trou-
voit environ 17 degrés plus fort que celui de
1709 dans nos climats, ce qui eft le plus grand
froid artificiel que Fahrenheit ait pu faire. Le
fingulier eft que Quebec eft à-peu-près fous
le parallèle de 46 à 47 degrés qui répondent
au milieu de la France ; preuve bien évidente
ue le degré de froid ne dépend pas toujours
u climat, ou de la latitude du lieu où on
l’obferve. Long, félon Caffini, 2o7/.' 28''. 20".
lat. 46'. 5 j . (R.)
QUED A , petit royaume d’Afie , tributaire
de celui de S’iam , dans la prefqu’île au-delà
du Gange, près du détroit de Malaca.
Les habitans font Malais, ils fuivent la feéle
mahométane des Turcs & des Mogols. Leurs
maifons font bâties de bambous , 8c élevées fur
des piliers , à quatre ou cinq piés de terre ,
a caufe de l ’humidité. Le roi 8c quelques-uns
des plus riches ont des-maifons de planches.
Leurs vêtemens -font femblables à ceux des malais
de Malaca, de Jor & de Sumatra. Us ont
les cheveux longs , une piece de toile leur
entoure la tête fans la couvrir entièrement. Ils
portent fur eux un poignard tranchant, long
de 15 pouces , & large de 2. Us ont aufli des
Zagayes.. I l y a dans le pays plufieurs famille»
venues de la côte de Coromandel. On y trouve
quelques Chinois qui y viennent de Siarn par
terré! jaEfl ■ Wfy
Ce royaume n’a pas vingt mille'habitans^ il
éft rempli de grandes forêts, où l’on voit quantité
de bufles fauvages -, d’éléphans , de cerfs
8d de tigres ; on y prend les éléphans comme
dans le royaume de Siam *, & c’ elt un des principaux
revenus du roi. Outre les fruits ordi-
. naires qui viennent dans 'les Indes , la terre
y produit d'elle-même plufièurs fruits excellens
inconnus ailleurs, parmi lefquels le dangouftaiî
8c le durion font lés plus eftimés..
Le roi ne leve aucun tribut fur fes fujets ;
il a. des mines d’un étain qui eft aufli blanc
que célui d’Angleterre , mais qui n’en a pas
la- folidité., U en fait fabriquer des pièces de
monnoie qui pefent une livre , & qui ne valent
que fept fous. Les marchands de Surate viennent
y charger de l’étain qu’on appelle câlin aux
Indes. Ceux de la côte de Coromandél y portent
des toiles de coton , 8c ils en tirent de l’étain
8c des éléphans. -Queda , ville maritime , avec
un port , eft la capitale de ce petit royaume.
On y compte 8000 habitans. Sa longitude ejl
de 160 d. 50'. fa latit. 6. 25. (R.)
QUEDLINBOURG, petite.ville d’Allemagne,
au cercle de haute Saxe, entre Halberftad &
Anhalt, fur les confins du duché deBrunfwicfc,
avec une abbaye dont l’abbeffe eff princeflè de
l ’Empire, fous la prôteftion de Péleéteur de
jBrandpbourg,
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Q U E 7*3
Brandebourg. Cette petite v ille eft fur la riviere
de Bode, à quatre lieues fud d’Halber-
ftad , j[3 oueft de Bernbourg. Long. 29. 6.
lat. 51. 18.
L’abbaye impériale & féculiere dé Quedlin-
bourg fut fondée, à ce que l’on croit , par
Henri l’Oifeleur, en 93 2 , & ce prince y fut
inhumé en 936. Mathilde fa fille en fut la
première abbeffe.-Le territoire de cette abbaye ,
s’étend à deux lieues à la xonde. L’abbeffe
Anne de Stolberg en 15-3,9., y întroduifit la.
religion proteftante qu'on y profeffe toujours,
& l’abbeffe peut recevoir autant de dames conventuelles
qu’elle le jugé à propos. Elle envoie
fes députés aux diettes 8c elle y a voix dans lé
collège des princes, fur le banc des prélats du
Rhin , de même qu’aux affemblées circulaires
de la haute Saxe. Son contingent eft un cavalier
8c dix fantaffins'.
Cette abbaye eft compofée de nos jours,
de quatre dames de condition •, l’abbeffe, la
prévôté , la doyenne , 8c une chanoineffe. .
Quenftedt ( Jean-André ) naquit à Qued-
linbourg. On fait cas fur-tout-de fon ouvrage
intitulé Sepultura veterum , feu tracîatur de
antiquis ritibus fepulchralibus Groecorum, Ro-
manorum , Judoeoruni & Chrijlianorum, Wiite-
bergae 1648 & 1660 in 8G. Ce traité a été inféré
dans le tome 3CI, du tréfor des antiquités
grecques de Gronovius. Cette v ille eft aufli
la patrie de Jean Gérard.
Le lé&eur curieux des détails qui concernent
cette petite v ille , peut consulter, l’ouvrage de
Kettner ( Frédéric• Efnejl ) , intitulé les antiquités
de Qiicdlinbourg , Francofurt. ï 'Jix ,
w-4°* (R0 QUEEN’ S-BOROUG, petite v ille d’Angleterre
, dans la province de Kent. Elle envoie
deux députés au parlement., 8c eft à quarante-
cinq milles fud-eft de Londres. Long. 18. 22.
latit. 51. 14. (R,)
QUEEN’S-COUNTY , c’eft-à-«dire le comté
■ de ta Reine -, contrée d’ Irlande dans la province
de Leinfter , 8c l’ un dj=3 onze comtés
qui la compofent. Les Irlandois"l’appellent en
leur langue Leafe. Ce comté a 35 milles, de
long 8c 3>5 de large. C’eft un pays marécageux
& couvert de bois. Sa ville principale fe nomme
Mariborough, 8c plus- communément Qii.eeit’s-
town. (R.)
QUEEN’S-'-FERRY , petite v ille d’Ecoffe,
dans la province-de Lothian, fur le F or th , a
15 milles N. ^O. d’Edimbourg. Long. 13. 35.
lat. 5 6. 20. (R.)
QUEEN’S-TOWN , petite v ille d’Irlande ,
dans la province de Leinfter, capitale duQueen’s-
county , avec titre de baronnie.. Elle tient marché
public, & envoie deux députés au parlement
d’ Irlande. Long. 11 .18 , latit. 53. 36. (R.)
QUEICGEU , voye% Q uejtcheoü.
Géogr. Tom. II.
Q U E
QUÉ ICHEU, voyez Q u e i t c k e o u »
QUEILING, v ille de- la Chine, fur le T a ,
capitale de la province de Quang-ft ; on y
fait la plus belle encre de la Chine, c’eft la
réfidence du vice-roi. Long. 127. 16. lat. 25.
54. (R.) 1
QUEISS ( l a ) , petite riviere d’Allemagne ,
qui prend fa fource dans le duché de Jaüer en
Siléiie , & fe jette dans le Bober , à quelque
diftance de Sagan. Elle fépare la Siléfie de la
Luface, & elle eft fujette à des débordemens
ruineux. (R.)
QUEITCHEOU , province de la C h in e , la
quatorzième en rang •, elle eft bornée nord
par la province de Suchuen., 8c par la province
de Huquang -, fud-eft par la province de Quan-
gei •, fud-oueft par celle de Junnan : c’eft un
pays très-ingrat & hériffé de montagnes inac-
ceflibles-, il eft habité en partie par des barbares
indépendans des Chinois. Long, de Quei-
yang fa capitale, 122.. 57. lat. 2Ô; (R.)
QUE ITE , v ille de la Chine.,, fécondé métropole
de la pro /incê de Honan, dans un
pays fertile 8c agréable , près du Kiang. Long.-
133. lat. 35. 10, (R.)
Q U E IYA N G , ville de la C h in e , capitale
de la. province de Queitcheou. Elle eft fort
p e u p l é e 8c fituée dans un terrein uni , Long.
122. 57. lat. 26. (R.)
QUELAINES, bourg de France en A n jo u ,'
élection de châteàu-Gontier. (R.)
QUENTIN ( s a i n t ) , ancienne v ille de
France en Picardie, capitale du Vermandois
de l’ intendance d’Amiens, 8c du parlement de
Paris. Cette ville fut autrefois épifcopale -, mais
le fiege en fut. transféré à Noyon au commencement
du V I . fiecle. C’eft: une place forte ,
qui a environ huit mille habitans avec municipalité,
& qui eft le fiege d’un gouverneur
particulier 8c d’un lieutenant de roi. On y trouve
deux abbayes , l’ une de bénédiélins de la congrégation
de faint Maur, 8c deux collégiales ,
dont la principale, celle de faint-Quentin eft
une des plus belles églifes du royaume. Les
canonicats en font à la nomination du R o i, qui
en eft premier chanoine, ou qui en prend le
titre. Son commerce confifte en belles toile»
de batifte ou de faint Quentin , dont la fabrique
‘ eft très-cônfidérable. I l s’y fait aufli beaucoup
de linons. Cette v ille a une coutume particulière.
Elle eft fituée fur la Somme à o lieues
de Peronne , 9 de Cambray , 14 d’Amiens ,
13 ,d’Arras, & 30 de Paris, Long. 20. 57.
lat. 49, 50. 51.
Saint-Quentin, eft YAugiiJlaFeromanduorum,
8c ce n’eft point le village nommé Vermand
qui eft l’ancienne Augujla des Vermandois ,
comme le, penfent Çluvier & Sanlbn. Toute«
les anciennes chroniques dépofent contre leur
i opinion. On peut lire daps les mém. de Littér.
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