de marbre , de jafpe ou autres pierres, dont les
hommes ont tiré de l’agrément ou de l’utilité. Elles
font en général le réfer voir des fleuves qui fertili-
fent la terre.
Il.y a des montagnes qui jètent de la fumée, des
cendres ou des flammes, comme l’E tna, le Vé-
fu v e , l’Hécla & plufieurs autres: on les nomme
volcans» Voye^ fart. VOLCAN.
Quelques montagnes ont le fommet couvert de
neiges qui ne fondent jamais ; d’autres n’ont point
de neiges, & d’autres n’en ont que pendant une
partie de l’année plus ou moins longue : cela dépend
de leur hauteur, de leur expofition, du climat
& de la rigueur ou de la douceur dés faifons.
Les navigateurs font mention de montagnes de
glaces, qu’on rencontre dans lès mers du Nord , de
Groënland , de Spitzbergen , dans la baie de Baf-
fln, le détroit de Hudfon & autres mers feptentrio-
xiales;
Ces glaces entaflëes font fl monflmeufes qu’il y
en a de quatre ou cinq cents verges , c’efLà-dire ,.
de douze ou quinze cents pieds d’épaifleur ; c’eft
fur quoi je pourrois citer les relations de plufieurs
voyageurs : mais ces citations ne nous explique-
roient point comment ce s montagnes prodteieufes
fe forment.
Plufieurs auteurs onr effayé de réfoudre cette
quefiion , entre autres le capitaine Middleton , ang
la is q u i a donné à ce fujet le? conjectures que
voici.
Le pays, dit-il f efl fort élevér tout le long de
la côte de la baie de Baffin:, du détroit de Hudfon
, &c. & il l’eft dè cent braffes ou davantage,
tout près de la côte ; ces côtes ont quantité de
golfes, dont les cavités font remplies de neiges
Sc de glaces gelées jufqu’au fond , à caufe de l’hiver
prefque continuel qui règne dans ces endroits.
Ces glaces fe détachent & font entraînées dans les
endroits , où elles augmentent en maffe plutôt
qu elles ne diminuent, par l’eau de k mer qui
les arrofe à chaque inftant, & par les brouillards
humides & très-frequens dans ces endroits, qui
tombent en forme de petite pluie , & fe congèlent
en tombant fur là ghce. Ces montagnes ayant
beaucoup plus 4 e profondeur au-deffoùs de la fur-
face de la mer qu’elles ne s’élèvent au - deffus, 1a
force des vents ne peut pas faire un grand effet fur
elles pour les mouvoir : car quoique le vent foirf-
fle du côté de nord-ouefl pendant neuf mois de
l’année , & que par-là ces îles foient pouffées vers
un climgt plus chaud , leur mouvement efl néanmoins
fi lent , qu’il leur faudrait Un fièclë pour
avancer cinq ou fix cents lieues vers le fud.-
Les amas de glaçons qu’on voit près du Groenland
, ont été d’abord charriés par les grandes rivières
de Mofcovie ; en flottant dans la mer 3 ils fe
font accrus par la chute de la neige fondue & coagulée.
De plus , l’eau des vagues de la mer qui fe
brifent fans ceffe contre les maffes de glace ,■ doivent
ajouter à leur volume. Celle qui rejaillit ne
m o n
manque pas de fe geler à fon four, & forme iiî-
fenfiblement dans ces contrées froides des mafles
énormes & anguleufes de glace , comme le remarquent
ceux qui navigent en Groënland. Voilà
pourquoi les navigateurs rencontrent dans les mers
du Nord des montagnes de glace qui ont quelques
milles de tour , & qui flottent fur mer comme dè
grandes îles. On en peut lire les détails dans la pèche
de Groënland , par Zordrager.
Au refle il y auroit beaucoup à retrancher fur
ces prétendues montagnes de glace. La glace ayant
une pefanteur fpécifique à-peu-près égale à celle de
1 eau , quelque volume, quelque mafle que puif-
fent acquérir les glaçons flottans , ils ne peuvent
pas furnager de beaucoup , d’après les notions démontrées
& reçues de î’hydrôflatique. (R.)
Montagne, (le baillage dé la ) petit pays de
France, dans le gouvernement de Bourgogne , att
nord de cette province, le long de la rivière de'
Seine. Il efl enclavé en partie dans la Champagne';
fes deux feules villes font Châtillon & Bar-fur-Sei-
ne. Il a pris fou nom des montagnes dont il efl:
rempli. (Æ.)
Montagne des béatitudes , montagne de
la Judée aux environs de la tribu de Nepthali ; elle
efl feparée des antres , & s’élève comme au milieu
d une plaine.. La tradition veut que ce foit fur
cette montagne que Jefus-CFirift fit ce beau fer--
mon, qui contient toute la perfcâion du chriftianif-
me, (R.)
Montagne-Blanche-, on Weissenberg ,
montagne de Bohême , près de Prague. Frédéric V r
comte palatin , y perdit une fameufe bataille en
r6ao. (R.'J
Montagne - inaccessible, (la ) Voye^ Aiguille
& Mont-Aiguille.
Montagne de l’Oiseau , ou Mont-Saint-
Bernardin , par les Italiens Monte di Uccello ,
& par les Allemands Vogelsberg 9 montagne du pays
dès Grifons, dans le Rhiirwaki. Voye% VOGELS-
BERG. (R.)
Montagne de Saint-André , on Saint-An"--
dreas-BerG , ville de Montagne, dans la principauté
de Calenberg , dans le quartier de Gru-
benhagen. Il y a beaucoup de mines aux environs»
Q t .jM
ontagne de la T able, montagne d’Afrique
, dans fa partie méridionale, au Cap de Bon-
ne-Efpérance. On lui a donné ce nom, parce que
fon fommet éfl fort plat. Quoique la Montagne de
k Table foit à une lieue du cap, fa hauteur k it
qu’elle femble être au pied ; fon 'fommet efl une
efplanade d’environ une lieue de tour, prefque
toute de roc , & unie , excepté qu’elle fe creufe.ua
peiî dans le milieu ; les vues ’ en font très - belles.
D ’un côté, on découvre la baie du cap & toute
là rade ; d’un autre côté s’offrent aux yeux les mers
du Sud; du trdiiiènïe-côté fé voit le faux cap , avec
une grande île qui efl au milieu ; & du quatrième
côté, c’efl le continent de l’Afrique, où les Holkndois.
ont plufieurs habitations admirablement
bien cultivées. Au-deffous de la montagne efl bâti
le fort des Hollandois pour leur sûreté. (Æ.)
MONTAGNES-DES-GÉANTS , Montes CercànoJJii,
ou Gigantei, en Bohémien, Riefen-gèburge , grande
chaîne de Montagnes qui féparent la Siléfie de
la Bohême. Elle efl fituée entre le cercle de Bun-
tzlau en Bohême & la principauté de Jauer en Si-
lé fie, de telle forte que la moitié dépend de la
Siléfie, & l’autre de la Bohêm’e. On y trouve des
plantes rares, des mines & des pierresprécieufes.
Sur cette montagne efl une fontaine dite de Saint-
Jean , très-fréquentée pour la falubrité de fes eaux.
La montagne des Géants éfl la pointe la plus
élevée de cette grande chaîne des monts Bohémiens
, qui font partie des monts Sudetes, & elle
appartient à la Siléfie. (R.)
Montagnes-de-la -Lu n e , ( le s ) montagnes
d’Afrique, dans l’Abiflinie , aux fources du N i l,.
parle 12e degré de latitude feptentrionale. On les
dit couvertes de neiges perpétuelles en quelques
endroits. (R.)
MO N TAG N IA C , ville confidérable d’Afie , en
Natolie , dans la province de Bec - Sangil, fur la
mer de Marmara. M. Vaillant prétend, fur des
inscriptions authentiques , trouvées fur les lieux ,
que Montagniac efl l’ancienne Apamée. Pour fe re-
fufer à cette conje&ure, il faut dire que les iriferip-
tions qui l’autorifent ont été tranfportées à Montagniac
de quelque endroit voifin. Quoi qu’il en
foit, le golfe , fur les bords duquel efl bâtie Montagniac,
s’appeloit autrefois Cianus Jînus, de l’ân-^
tienne ville de Cium, dont on voit encore quelques
ruines. Par le moyen de~ce golfe , qui porte
aujourd’hui fon nom , cette ville a commerce avec
Conftantinople , dont elle efl à 24 lieues, & avec
Burfa, dont elle efl à 5 lieues. Elle y envoie beaucoup
de fruits. Long. 4 6 ,3 0 ; lat. 40, 10. (Æ.)
M O N TAG U T , Mons acutus , petite ville de
France, dans le haut-Languedoc, au diocèfe de
.Touloufe. {R.)
MONT AIGU-LES-COMBRAILLES , ville &
baronnie de France, en baffe-Auvergne , avec un
baillage royal & une maîtrife particulière des eaux
& forêts. (R.)
■ Montaigu , bourg de France, en Poitou, aux
confins de la Bretagne. (Æ.)
MONTALTO , petite ville d’Italie, dans la
Marche d’Ancône, avec un évêché fuffragant de
Fermo. Elle efl fur le Monocio , à 4 lieues n. e.
d’A fcoli, 5 f. o. de Fermo , 17 f. d’Ancône.
Long, 3 1 , 18 J lat. 4 2 ,5 5 .
C ’eft Sixte V qui fonda l’èvêché de Môntalto
en 1586 ; il étoitné dans un village voifin de cette
ville ; fa vie efl connue de tout le monde. Il s’ac*
quit un nom par les obélifques qu’il releva, &
par les monumens dont il embellit Rome. Mais
on fait qu’il n’obtint la chaire de S. Pierre que par
quinze années d artifices, £k qu’il fe conduifit dans
fon pontificat avec un manège odieüx, & une fé-
vérité barbare, lllaifla dans le Château-Saint-Ange
des fommes confidérables (cinq millions d’écus
romains ) qu’il avoit amaffées , en appauvriffant
fon pays, en le chargeant de tributs , & en augmentant
k vénalité de tousses emplois. Enfin l’apologie
qu’il f it , en préfence des cardinaux, du parricide
du moine Jacques Clément, a découvert à
la poftérité fes principes & fon génie. (Æ.)
MONTARCHER, très-petite ville de France,
dans le Forez, élection de Montbrifon. (/?.)
MONTARGIS, ville de France, dans le Gâ*
tinois Orléanois , dont elle efl capitale. Son nefm
latin-du moyen âge efl Mons Argifus pour Mons
Argi. Louis XIV donna Montargis en appanage à
fon frère Philippe ; & c’eft à ce .titre que M. le
duc d’Orléans en èft aujourd’hui pofleffeur.
Montargis a un baillage , un préfidial, une élection
, un gouverneur particulier, une maîtrife des
eaux & forêts , un collège , un hôpital, une coutume
particulière réformée*en 1531 , & une belle
forêt cempofée de 8300 arpens.
M. de Valois penfoit que le Vellaunodunum de
Céfar étoit Montargis ; mais il n’y a rien qui
puifle appuyer ce fentiment que la feule autorité
de ce favant homme. Montargis efl une cité nouvelle
du moyen âge , dans laquelle on ne trouve --
aucune trace d’antiquité, & dont la pofition ne
quadre point avec le paffage entier de Céfar.
Cette ville du diocèfe de Sens , efl fur le Loing ,
à 6 lieues de Nemours, 17 d’Orléans, 20 de Ne-
vers , & 24 de Paris. Long.,, félon Caflini, 20 de g,
14 min. 30 fec. ; lat. 47 deg. 59 min. 55 fec.
Les eaux du Lôing entretiennent le canal de
Montargis, qui fait depuis cette ville la continuation
de celui de Briare, joignant la Loire à
la Seine. Ce fameux ouvrage , commencé en 1604
par les foins du duc de S ully , interrompu & continué
fous les règnes fuivans , a été enfin achevé en
1720.
Montargis fit partie du domaine de la maifori de
Courtenay. Pierre de Courtenay , qui bâtit le
château aujourd’hui demi-ruiné, donna des privilèges
à cette ville en 1 170 ; il céda cette terre
en 1188 au roi Philippe-Augufte , & fut couronné
empereur de Conftantinople à Rome , par Honoré
III , en 1217. Le roi S. Louis donna Montargis
& tout le pays voifin à fon fils Philippe. Charles V
augmenta le château de Montargis , & y fit fondre
en 1380, le timbre de l’horloge, femé de fleurs
de l y s , & gravé de fon nom.
Charles VI érigea la juftice royale en baillage
en 1391. Les Anglois ayant afliégé cette ville en
1427, furent battus & obligés d’en lever le fiège ,
après une réfiftance opiniâtre de trois mois de la
part des généreux habitans. L’étendard du comte
deWarwick pris en cette occafion , efl encore
gardé dans le tréfor de la v ille , & tous les ans
il fe célèbre une fête en l’honneur de cette victoire
, le 5 feptçmbre,.