
4i x MOU Il y a tout près une fource d’eaux minérales. Moulins
eft à 12. lieues de Nevers, 20 n. e. de Clermont
, 64 f. e. de Paris. Long, 2 0 ,3 9 , 58 ; lat.
4 6 , 3 4 » 4-
Moulins a produit Jean de Lingendes, proche
parent du P. Claude de Lingendes jéfuite , & de
Jean de Lingendes, évêque de Mâcon, l’un Sc
l’autre célèbres prédicateursqui naquirent auflî à
Moulins. Il le fit un nom par les poéfies y dont
le mérite confifte principalement dans la douceur
& la facilité. Le plus eftimé de fes ouvrages, efl
fon élégie fur l’exil d’Ovide , imprimée à la tète
de la tradu&ion de ce poète latin, par Renouard.
Cette pièce efl une imitation de l’élégie latine
d’Ange Polirien fur le même fujet. Les poéfies de
Lingendes n’ont jamais été raflèmblées ; elles fe
trouvent drfperfées dans les .recueils de fon teins,
C ’eft néanmoins le premier de nos poètes à qui
le véritable tour-du fenriment-,' 8c l’expreflion de
la tendrelfe aient été connus. Il mourut fort jeune
en 16 16 , & fon génie n’avoit encore fait que
s’effayer.
Gilbert Gaulmin, fon compatriote & fon contemporain
, publia le premier, en 1618, les amours
d'Ifmène 6» d'ifmênias en grec, avec une traduction
latine de fa main. Il mourut octogénaire en
1661.
Nicolas de Lorme , né à Moulins, n’a rien écrit,
mais il eft fort connu par les lettres de Guy-Patin',
& pour avoir été premier médecin de la reine
Marie de Médicis,qui l’aimoit beaucoup. { M a s s
o n D E M q R V I L L I E R S . )
Moulins , bourg de France , en Normandie ,
à 3 li. n. de Mortagne.
Moulins-Engilbert , petite ville de France ,
en Nivernois, au pied des montagnes du Mor-
vant, à 2 li. de Château - Chinon. On y trouve
une châtellenie, un grenier-à-fel, une églife collégiale
, deux couvens , un hôtel - de - ville , un
hôpital, &c. Long. 21 ,23 ; lut. 47, 2. (M. D M.)
MOULTAN. P o y c^ Multan.
MOÜNSTER, quelques - uns écrivent Munst
e r , en latin Momonia, province d’Irlande, ap-
pellée parles Irlandüis originaires Mcwn, & vulgairement
Wown,
Sa longueur eft d’environ 135 milles , fa largeur
de 68 . depuis Baltimore jufqu’aux paVties
feptentrionales du Kerfy ; & fon circuit eft d’environ
600 milles, à caufe de fes grands tours &
détours.
Ses principales rivières font la Stwre, l’Awt-
dufle, la L é e , la Léance , & le Cashoii. Il y a
dans cette province plufieurs bons ports & baies.
L ’air y eft doux 8c tempéré, 6c les y allées' abon-
dantes en bled. Ses principales denrées font le
gros & le menu bétail, du bois , du poiflon, 8c
fur-tout du hareng.
Elle contient un archevêché, qui eft celui de I
Cashel, 5 évêchés, 7 villes à marchés publiés \
25 bourgs qui ont droit d’envoyer leurs députés |
M O U
au parlement d’Irlande, 8c 740 paroiffes. Quoique
Waterford pafte pour la principale de fes villes,
Limerick l’emporte aujourd’hui.
Aujourd’hui cette province eft divifée en fix
comtés qui fe fubdivifent en deux baronies. (Æ.)
MOURA, ville de Portugal, dans la province
d’Alentéjo, au confluent de l’Ardila & de la Gua-
diana, au nord de Serpa. C ’eft une ville ancienne,
connue autrefois fous le nom d’Arucci nova, ou
Nova civitas aruccitana, comme le prouvent des
; infcriptions qu'on y a découvertes. Elle eft fortifiée
, avec un vieux château pour fa défenfe. Sa
pofition eft à 33 lieues f. e. de Lisbonne. Il s’y
trouve 2 églifes paroifliales, une maifon de charité,
un hôpital oc 3 couvens. C ’eft le fiège d'un
juge forain. Long. 10-, 36 ; lat. 38. (M. D. M.)
MOURJAN, ville de Perfe , que Tavernier
place à 84 d. 13 .de long, èc à 37 d. 13 de lat.
MOURNAND, gros bourg de France, dans le
| Forez, élection, 6c à 6 li. n. o. de Saint-Etienne,
3 f. o. de Lyon.
MOUSTIER, ou Monstier , en latin du moyen
âge Monajlerïum, petite ville de France, dans la
Provence, à l’orient de la viguerie d’A ix , 6c du
baiilage de Brignoles. Elle a droit de députer aux
états ou aftemblées de la province. On y voit un
couvent de Servites, qui eft le feul qu’il y ait
de cet ordre en France.
MOUSTIERS, en latin Monajlerïum, c’eft le nom
moderne de la ville de Tarentaife , en Savoie,
capitale du pays de Tarentaife, fiège d’un archevêché,
avec un beau palais où demeure l’archevêque.
Cette capitale n’eft guères qu’une grande
bourgade aflez peuplée, toute ouverte, & fans défenfe
, coupée par l’Ifère , à 6 li n. e. de Saint-
Jean de Morienne, 8 f. e. de Montmellian , 23
n, e. de Turin, 10 f. e. de Chamberi. On trouve
de très bon fel fofîile dans les environs. Les rues
de Mouftiers font très-étroites. L’églife métropolitaine
eft devant une place de médiocre grandeur,
& les avenues de la ville font extrêmement difficiles.
On n’y arrive que par des défilés bordés
de torrens & de précipices. Long. 24, 6 ; lat. 43,
30. (M. D. M.)
MOUTIER-GRAND-VAL, en allemand Monf-
terthal, village confidérabîe 8c vallée de Suiffe, dans
les terres de l’évéché de Bâle. Les habitans de
cette vallée, qui comprend plufieurs villages, font
alliés avec le canton de Berne, qui les protège
de fa puiffance & de fes regards, dans leurs libertés
fpïrituelles 8c temporelles. (J?.)
Moutier-en Puisaye , village de France „.au
diocèfe d’Auxerre-, à 7 li. o. d’Auxerre. Je parle
de ce village, parce qu’il y a- beaucoup d’apparence,
qu’étant à-peu-près au centre de la Gaule ,
c’eft dans ces; quartiers-là, fitués à l’extrémité du
pays des Carutres , à quelques lieues de la Loire,
que les Druides faifoient les aftemblées annuelles ,
dont parle Céfar. Les forêts couvroien alors ce
M O U
pays ; les étangs y étoient fort communs J ce qui
fit donner à ce territoire le nom celtique de Me-
lered, par lequel on le défignoit dans le huitième
fiëcle. Un évêque d’Auxerre y fonda un monaf-
tère, qui depuis ayant été ruiné, fut uni à celui
de Saint-Germain d’Auxerre.
Moutier-Saint Jean, bourg 8c riche abbaye
de Bénédictins, à une lieue . nord de Semur en
Auxois. Elle eft unie à l’évêche de Langres.
M O UY , petite ville de France, dans le Beau-
Voifis, avec titre de comte, fur le Terain, a 4
lï. f. e. de Beauvais. Le marquifat de ce nom eft
dans l’éleétion de Laon.
MOUZON, en latin Moçomium ou Mofonum,
petite 8c ancienne ville de France, en Champa-
n e, généralité de Metz, avec une riche abbaye
e Bénédiétins. Elle ctoit très - forte, avant que
Louis XIV en tut fait démolir les ouvrages en
1671... Foyci ïkifloire de cette ville dans l'abbé de
Longuerue, 8c da'ns les Mémoires de la Champagne,
par Baugier. Il fuffit de dire ici que la Meufe pafte
au pied de fes murailles, 8c qu’elle en a tiré fon
nom. Elle eft fituée fur le penchant d’une colline
étroite, mais fertile en grains 8c en vins, à 3 li.
de Sedan , 13 f. o. de Luxembourg, 3 f. de Bouillon
, '30 n. e. de Paris. Il s’y eft tenu deux conciles
; l’un en 343 , 8c l’autre en 848. Long. 22 ,
43;; ^f. 49 , 32.
On peut regarder Mouzon comme la patrie de
dom .Mabillon , puifqu’il naquit dans fon voifi-
fiage en 1632. Ce célébré BénédiCtin étoit un des
plus favans hommes du XVIIe fiècle. C ’eft lui qui,
après avoir fait fa profeflion monaftique , fe trouvant
chargé par fes fupérieurs de monrrer au public
le tréfor de Saint-Denis, demanda bientôt
la permiftion de quitter cet emploi, parce qu’il
n’ai m oit point, difoit-il, à mêler la fable avec la
■ vérité. On ne comprend pas comment dans la fuite
il prit le parti de juftifier la fainte larme de Vendôme.
M. de Colbert inftruit de fes talens , les employa
plus utilement. Il le chargea de rechercher
avec foin les anciens titres. Il le fit voyager , dans
ce deffein , en Allemagne 8c en Italie. Dom Manillon
au retour de ce dernier voyage, remit
dans la bibliothèque du roi environ 3000 volumes
de livres rares ou de manuferits.
Les Bénédiélins lui doivent quatre volumes des
annales de leur ordre , 8c fix volumes d’aéles
de leurs faints ; mais la Diplomatique de dom
Mabillon eft un ouvrage vraiment néceftaire.
Dom Mabillon mit au jour, avec une diligence
incroyable, la vie de Saint Bernard, en 2 vol,
in-fol. Il auroit dû fe moins hâter, 8c la donner
en deux pages. Il eft mort à Paris en 170 7, à
75 ans. (R.)
MOXES. Sons le nom de Moxes, on comprend
un aflemblagc de différentes nattons idolâtres
de l’Amérique méridionale. Ces peuples habitent
un pays immenfe, qui fe découvre à me fut e qu’en
M O X 4 1 3
quittant Sainte-Croix de la Siéra, on cotoie une
longue chaîne de montagnes efearpées qui vont
du fud au nord. Il eft fitué dans la zone torride, 8c
s’étend depuis le 10e jufqu’au 13e degré de latitudè
méridionale. On en ignore entièrement les limites.
Cette vafte étendue de terres paroît une plaine
affez unie, mais elle eft prefque toujours inondée
faute diffue pour faire écouler les eaux. Outre cette
incommodité, elle a encore celle du climat dont
la chaleur eft exceflive.
Les ardeurs d’un foleil brûlant jointes à l’humidité
prefque continuelle de la terre, produifent
une grande quantité de ferpens , de vipères, de
fourmis, de mofquites, de punaifes volantes, Si
d’antres infeéles, qui défolent les habitans. Cette
meme humidité rend le terroir fi ftérile, qu'il ne
porte ni bled , ni vignes , ni aucun des arbres
fruitiers qiron cultive en Europe : c’eft ce qui
fait auflî que les bêtes à laine ne peuvent y fub-
fifler, mais les taureaux 8c les vaches y multiplient
comme dans le Pérou.
Il n’y a parmi les Moxes aucune efpèce de
gouvernement j on n’y . voit perfonne qui commande
ou qui obéiffe. S’il furvient quelque querelle,
chaque particulier fe fait juftice par fes mains.
Quoiqu’ils foient flujets à des infirmités prefque
continuelles , ils n’y lavent d’autres remèdes que
d’appelier certains enchanteurs, qu’ils s’imaginent
avoir reçu un pouvoir particulier de les guérir.
L’unique occupation des Moxes eft d’aller à la
chaffe 8c à la pèche ; celle des femmes eft de préparer
la nourriture , 8c de prendre foin des enfans.
S’il arrive qu’elles mettent au monde deux jumeaux
, on enterre l’un d’eux , par la raifon que
deux enfans ne peuvent pas bien fe nourrir à la
fois.
Toutes ces différentes nations font fouvent en
guerre les unes contre les autres. Leur manière
de combattre eft toute tumultuaire. Ils n’ont point
de chef, 8c ne gardent aucune difeipline. Ils font
efclaves ceux qu’ils prennent dans le combat,
8c ils les vendent pour peu de chofe aux peuples
voifins.
Les enterremens fe pratiquent fans aucune cérémonie.
Les parens du défunt creufent une foffe ,
accompagnent le corps en filence, le mettent en
terre, 8c partagent fa dépouille.
Les Moxes n’apportent pas plus de façons à leurs
mariages ; tout confifte dans le confentement mutuel
des parens de ceux qui s’époufent, 8c dans
quelques préfens que fait le mari au père ou au
plus proche parent de celle qu’il veut époufer. Mais
c’eft une coutume établie chez eux , que le mari
fuit fa femme par-tout où elle veut aller.
Ces nations font diftinguées les unes des autres
par les diVerfes langues qu’elles parlent, 8c qui
femblent n’avoir point de rapport entr’elles. (A )
MOXUDABAT, grande ville de Rlndouftan,
près du Gange , à 2 lieues de Caffembafar. La
compagnie françoife des Indes y a un comptoir