
vingt-quatre mille livres du nôtre. Ï1 dut principalement
fa réputation aux vers qu’il compofa pour
les ballets du Roi-, & fut reçu de l’académie fran-
çoife en 1674 ; -mais fes métamorphofes d’Ovide
en rondeaux furent l’écueil de fa gloire. Comme
on lui do'nnoit beaucoup d’efprit, on a beaucoup
vanté fes bons mots; cependant fi nous en jugeons
par quelques-uns de ceux qu’on nous a confervés,
nous avons lieu de penfer que Benferade n’étoit
pas meilleur plaifant que bon poète. Il mourut
prefque oâogénaire en 1690. (/?.)
Lions , bourg de France en Picardie, au dio-
cèfe de No yon, & dans le Santerre, dont il prend
le furnom de Lions en Santerre, à 7 lieues d’A miens.
L ions en Beauceray , bourg de France dans
l ’Orléanois, à 5 li. d’Orléans.
Lions-sur-Loire , bourg de France dans l’Or-
léanois, à une lieues d’Orléans. Il eft fur le bord
méridional de la Loire.
L IPAR I, in fui & Æolice, Vulcania , îles de la
mer Méditerranée , vers le nord de la Sicile, dont
elles ont toujours fuivi la deftinée. Les principales
font Lipari, la plus grande de toutes & la feule
habitée ; Volcano, autrefois Therafea , qui brûle
continuellement ; Stromboli, avec un volcan redoutable.
L’île de Lipari eut aufîà des volcans , qui
aujourd’hui font éteints,: fon circuit peut être d’environ
dix-huit milles ; l’air y eft fain & tempéré.
Elle abonde on grains, en figues, en raifins, &
en poiffon. Elle fournit auffi du bitume, du foufre,
de l’alun, & a plufieurs fources d'eaux chaudes.
Sa capitale eft Lipari, avec un évêché fuffragant
de Mefline. Elle eft bien ancienne, s’il eft vrai
qu’elle fut bâtie avant le liège de Troie, & qu’U-
lylTe y vint voir Eole , fucceffeur de Liparus,
r ndateur de cette ville.
,°Les Lipariens, au rapport de Diodore de Sicile ,
etoient une colonie des Cnidiens; nation grecque,
originaire de la Carie ; ils fondèrent d’abord en
Sicile une ville, qu’ils nommèrentMotya , & puis
s’établirent à Lipara. Dans la fuite des tems les
Carthaginois s’emparèrent de Lipara, fous la conduite
de Himilcon, & lui impoferent un tribut ,de
cent talens. Lorfque les Romains furent vainqueurs
des Carthaginois, ils leur firent perdre la fbuverai-
netè de Lipara , qui félon les apparences, devint
colonie romaine , car Pline , liv. I I I , chap. ix , en
parle en ces termes : Lipara cum civium Romanorum
cppido.
En 1544 Barberouffe ruina de fond en comble
l ’ancienne ville de Lipara , fituée fur un rocher ef-
carpé, & que la mer baignoit en partie. Il emmena
captifs en Turquie, plufieurs milliers d’habitans du'
pays ; mais Charles-Quint répara cette ville de fon
mieux, & en fit une place'forte. Elle eft fituée à
environ quarante milles de la.côte feptentrionale de
la Sicile. Long, 33; lau 28, 35.
LIPES, lieux & mines d’argent de l’Amérique
méridionale, au Pérou, à 70 li* de Potofi.
LIPING , ville de la Chine, feptième métropole
d e là province de Queichu. Long. 136, 10 ; lat,
> 2.6, 42.
LIPOW IC E , pefite ville de la haute Pologne y
dans le ^alatinat de Cracovie , fur la Viftule. Elle
neft remarquable que par fon château, fitué fur
lln. roc » & affeâé à l’incarcération des gens d’églife
qui ont encouru quelque peine grave.
! LIPPA, Lippa, ville de Hongrie, prife & re-
; prife plufieurs fois, par les Turcs furie s Impé-
riaux ; mais enfin les Turcs s’en étant rendus maîtres
en 1691 , l’abandonnèrent en 1695 , après en
avoir démoli les fortifications. Elle eft au bord de
la rivière fur une monragnev, à 4 lieues n. o. de
Témefwar ; 30 n. e. de Belgrade. Long. 40 , 35 3
lat. 45 , 50.
LIPPE , comté & petit état d’Allemagne fur la
rivière de meme nom en Weftphalie, entre les
évêchés de Paderborn & de Munfter, le duché de
Weftphalie, les comtés de Ravenfperg & de Pirr
mont. Lippftadt. en eft la capitale.
Le fol de ce, comté eft en général très-montueux ÿ
parféme de champs labourables & de bruyères. A
Salz-Ufeln, on trouve une faline , ' & à Meinberg v
près de Horn, une fontaine minérale dont les
eaux font chargées de foufre volatil & d’un acide
piquant au goût. On les prend en boifton & en ■
bains. Les principales rivières qui arroferit le pays
font l’Emmar, la Werre, la Humme, & le B eVer,
qui y prennent leur fource, & entrent dans le Ca-
ienberg.
Ce comté renferme cinq villes, quatre bourgs,
& cent cinguante-deux communautés rurales, tant
métairies ifolées que villages. Il a fes états particuliers,
çompofés de deux claffes feulement, de la
nobleffe & des villes. Un petit nombre des Kabi-
tans profeffe la religion luthérienne ; les autres
font réformés, & leur gouvernement eccléfiaftique
eft confié à trois furintendans.
La famille des comtes de la Lippe eft très-ancienne.
Les tribunaux de ce comté font une régence
ou chancellerie, une juftice aulique ordinaire
, une juftice aulique générale, &c. Outre
cela, il y a encore un confiftoire ordinaire , & un
confiftoire général, pour ce qui concerne les affaires
eccléfiaftiques.
Ce comté fe divife en quatre parties : i°. les
villes & baiilages que la maifon régnante de Det-
mold poflede exclufivement, qui font lés villes
de Detmold , de Lemgow , de Horn, de Blom-
berg , avec les baiilages de Detmold , d’Oerling-
haulen, de Schoetmar, de Horn , de Varenholz,
de Brake, de Barntrup , de Lipperode : 20. la ville
&v les baiilages que la maifon régnante de la Lippe
poffède en commun , partie avec le roi de Prufte -,
partie avec l’évêché de Paderborn ; favoir, avec le
roi de PrufTe comme comte de la Mark, la ville
de Lippe ; & avec l’évêché de Paderborn , les bailliages
de Schwalenberg, d’Oldenbourg, de Sta-
pelberg : 30. les poffeffions de la ligne deSchauen-
\
bourg-Lippe, & de celle d’Alverdiften. Le premier
poflede les baiilages de Blomberg de Schier
ou Schieder ; & la fécondé , Alverdilfen, bourg
& château, avec la maifon nommée DorotheenthaL :
4°. enfin le comté de Sternberg, comprenant le
vieux château de Sternberg, la prévôté d.’Hum-
feld , la prévôté d’Exter , & la prévôté de Bcefing-
felde.
Ludolphe^Kufter, un des premiers grammairiens
de ce fiècle, étoit du vcomté de Lippe. 11 fit fes
feules délices de l’étude des ■ 'mots grecs & latins,
& n’eut jamais d’autre goût. On prétend qu’aÿant
un jour ouvert les penlèes de Bayle fur les comètes
: u Ce n’eft-là, dit-il en le jetant fur la table,
v qu’un livre de raifonriement, non fie itur ad
v> allra n. Aufli ne courut-il la carrière de la célébrité
que par des travaux pénibles des répertoires
de la langue grecque & latine.
Nous lui devons la meilleure & la plus belle
édition de Suidas, qui parut à Cambridge en 1705
en trois volumes in-fol. On fait que Suidas vivoit
il y a cinq ou fix cents ans ; fon livre eft une
cfpèce de diétionnaire unïverfel , hiftorique &
grammatical, dont les articles font, pour la plupart
, des extraits ou des fragmens d’auteurs anciens
qui ne fe trouvent quelquefois que là ; mais Suidas
ne cite pas toujours les auteurs qu’il copie,
plus fouvent il les copie mal : quelquefois il confond
les perfonnes & les événemens ; quelquefois
il conte différemment le meme fait, ou attribue à
différentes perfonnes les aâions d une feule. Avant
Kufter, ce lexique dè Suidas étoit donc très-défectueux.
Il y a peut-être laiffé encore bien des erreurs;
mais enfinV il l a mis au jour fur la collection
des plus anciens manuferits. Il a réformé
la tradu&iori de Portus ; il a corrigé ou rétabli
huit à dix mille mots dans le texte ; il a rapporté
à leurs fourees'quantité de paffages , dont les auteurs
originaux n’étoient pas indiqués. Il s’occupa
jour & nuit de cette befogne pendant quatre ans,
avec tant d’attache, que s étant une fois réveillé
au bruit du tonnerre , il ne fongea dans fa frayeur
qu’à fauver fon cher Suidas . avec tout l’empref-
fement que peut avoir un père pour fauver fon
fils unique.
M. Kufter donna l’Ariftophane en 17 10, en
trois volumes in-folio , & fon édition fupêrieure à
toutes, n’entre en comparaifoû avec aucune des
précédentes. Sophocle , le plus ancien & le plus-
élevé des tragiques grecs qyi nous reftent, etoit
avant l’édition de Kufter, l’un des plus défigurés,
& qui demandoit le plus les foins d’un habile
critique.
En 17 12 , il mit au jour une nouvelle édition
du teftament grec de M ill, ce célèbre profeffeur
d’Oxford qui avoit employé plus de trente ans à
cet ouvrage, que tant de gens attaquèrent de
toutes parts.
M. Kufter mourut à Paris en 1 7 1 7 , âgé de qua-
rante-fix ans, étant alors occupé à préparer une
nouvelle édition d’H éfychius, lexicographe plus
difficile en un fens, & beaucoup plus utile à certains
égards que Suidas , parce qu’Hélychius eft
plein de mots finguliers, qui ne fe trouvent point
ailleurs, & dont la fignfication n’eft fouvent expliquée
que par un certain nombre de fynony-
mes de la même langue j qui en fuppofent une
connoiffance parfaite. Le travail de Kufter fur Hé-
fychius, ne s’eft trouvé 'pouffé au moins à demeure
, que jufqu’à la lettre HT«. Je fupprime les
autres ouvrages de cet habile humanifte , fans
croire néanmoins m’être trop étendu fur ceux qu’il
a mis au jour ; car tous nos leéleurs ne connoifr
fent pas affez Suidas, Héfychius, M ill, Arifto-
phane & Sophocle ; mais voyc^ l’éloge de Kufter
par M. de Boze. V o y e^ Lippstadt. (M a s s o n d e
M o r v i l l i e r s .)
Lippe , rivière d’Allemagne, dans la Weftphalie
; Tacite la nomme Luvpia, Pomponius Mêla
Lupia, Dion & Strabon Aet/ar/*?; & dans les annales
de France , on l’appelle Lippa & Lippia. Elle
a fa’ fource au pied du château & bourg de Lipp- '
fprins., nom même qui l’indique, & à un mille
de Paderborn, dans 1 évêché de ce nom. Strabon
a cru qu’elle fe perdoit dans la mer avec PEms
& le Wé fe r, ce qui eft une grande erreur ; elle
fe perd dans le Rhin , à Wéfel.
C ’eft aux bords de la Lippe que mourut D rufus,
frère cadet de Tib ere, après avoir reçu le con-,
fulat à la tête de fés troupes en 734', à l’âge de
trente ans, dans fon camp appelé depuis , par la
raifon de fa perte , le camp déteftable, cajlra fee-
Lerata.
On eut tort toutefois de s’en prendre au camp,
puifque la mort du fils de Livie fut caufée par
une chûte de cheval qui s’abattit fous lu i, & lui
rompit une jambe. Il avoit fournis les Sicambres ,
les Ufipètes, les Frifiens, les Chérufques & les
Cattes , & s’étoit avancé jufqu’à l’Elbe. Il joignit
le Rhin & l’Yffel par un canal qui fubfifte encore
aujourd’hui. Enfin , fes expéditions germaniques
lui méritèrent le furnom de Germanicus 9 qui devint
héréditaire à fa poftérité. Ses belles qualités le
firent extrêmement chérir d’Augufte, q u i, dans
fon teftament, l’appelloit avec Caïus & Lucius
pour lui fuccéder. Rome lui dreffa des ftatues,
6 on éleva en fon honneur des arcs de triomphe
& des maufolées jufques fur les bords du
Rhin. •" " "
LIPPEHNE, très-petite ville de la Nouvelle
Marche de Brandebourg, fur le lac de Mandel, à
7 li. n. o. de Landfperg.
LIPPERODE , petite v ille , ou plutôt bourg de
Weftphalie , dans le comté de la Lippe, cédée par
la branche de Schauenbourg-Lippe , à la maifon
régnante de Lippe-Detmold, en vertu de la convention
de 1748. C ’eft le chef-lieu d’un baillage
de même nom, fitué fur la rivière de Lippe. Je
me crois obligé d’avertir ic i, que le petit di&ion-
1 naire de M. v ofgien eft rempli d’erreurs, touchant