
3 66 M I R. 7 n. o. d’Efpinal, 72 f. e. de Paris. Long, 13 , 52 ;
lat. 48 , 15. (R.)
MIREMONT, petite ville ou bourg de France,
dans le Périgord , proche la Vézère , à 6 lieues de
Sarlat, 8 de Périgueux. On voit auprès une grande
caverne appelée Clufeau, fameufe dans, le pays»
Long, 18 , 26 ; lat. 45 , 12. (R.)
Miremont, petite ville de France, en Gaf-
cogne, dans les landes. (R.)
Miremont , petite ville de France, en Auvergne
, élection de Riom» (/?.)
M1REPEYSSET, très-petite ville de France ,
dans le Languedoc, au diocefe de Narbonne. (R.)
MIREPOIX, petite ville de France, dans le
haut Languedoc, avec un évêché fuffragant de
Touloufe, valant 24,000 livres de rente, & n ayant
que 154 paroiffes. Cette ville eft nommée dans la
baffe latinité Mirapicum , Mirapicium, Mîrapicis
caflrum. C ’étoit un lieu fort, & une place d’armes
des Albigeois, au commencement du treizième
fiècle. Les croifés la prirent, & la donnèrent à Gui
de Levis, un de leurs principaux chefs, donation
que confirmèrent les rois de France; de forte que
Mirepoix a relié depuis lors dans cette même mai-
fon. Elle eft fur le Gers, à 6 lieues n. e. de Foix ,
16 f. e. de Touloufe^ 172 f. o. de Paris. Long. 19,
3 2 ; h t . 4 3 , 7 . ~ ~ ~
Le pays voifin a des mines de fer & des eaux
minérales. (/O . . ... „
MIREVAUX, Mira valhs, petite ville de h rance,
dans le bas Languedoc, au diocèfe de Montpellier.
/D N
Mir e vauX, abbaye de France, en Champagne
& dans le Bafiîgni, au diocèfe de T o u i Elle eft
de l’ordre de Premontré, & vaut 7000 livres. On
l’appelle dans le pays Muraux. (.R.)
M IR OW , ville & baillage de la feigneurie de
Stargard, avec un château, dans le duché de
Mecklenbourg. C ’étoit autrefois une commanderie.
(R .) J v MISENE (promontoire d e ) , en Italie capo
di Mifeno ; promontoire d’Italie, fur la cote de
la terre de Labour. On le trouve à l’orient du
cap de Paufilipe, & à l’occident de 111e Ifchia. (R.)
MISER AI, abbaye de France, au diocèfe de
Bourges. Elle eft de l’ordre de S. Auguftin, &
vaut 3000 livres. (R.)
MISITRA, ville de la Morée , dans les terres,
auprès d’une petite montagne, branche du Tay-
gète des anciens, & d’une petite rivière de même
nom, qui fe décharge dans'le Vafilipotamo ou Bafi-
lipotamo , anciennement l’Eurotas. ■
Mifitra, ou du moins fon fàuxbourg, eft 1 ancienne
Sparte ou Lacédémone, cette ville fi célèbre
dans le monde. Le nom de Mifitra lui a ete
donné fous les derniers empereurs de Conftanti-
nople, à caufe des fromages de fes environs, qu on
appelle vulgairement mifitra.
Cette ville n’a-plus, à beaucoup près,'les^ 48
ftades que Polybe donnoic à l’ancienne Lacédé-
M 1 S
moue. Mifitra eft divifée en quatre parties détachées !
le château, la ville & deux fauxbourgs. L’un de
ces fauxbourgs fe nomme Mefokorion, bourgade
du milieu ; & l’autre Enokorion, bourgade du
dehors.
La rivière de Vafilipotamo paffe encore aujourd’hui
à l’orient de la v ille , comme autrefois. Elle ne
fait en été qu’un ruiffeau ; mais en hiver elle eft:
confidérable.
Le château, qui eft très-fort, n’eft pas celui de
l’ancienne Lacédémone, dont on voit encore
quelques mafures fur une colline oppofée; ç’eft
l’ouvrage des defpotes, fous le déclin de l’empire. 11 y a une molquée dans le Mefokorion , d'eux
bazars, & une fontaine qui jète de l’eau par des
tuyaux de bronze. C ’eft la fontaine Dorcea| aufîi
fameufe à Sparte que l’Ennacrunos l’étoit à Athènes*
En abordant à Mififra, on n’oublie point de
prendre fon Paufanias à \a main, pour l’examiner.
Cet auteur ayant paffé le pont qui eft fur l’Euro-»
tas, entre dans le Platanifte, qui eft à la rive droite
de ce fleuve, & que l’on voit encore. Il monte
enfuite dans la ville, où il trouve le temple de
Lycurgue. Il fuit, il décrit tous les autres temples
qui font fur fa route: il voit & décrit le palais
des anciens rois, leurs tombeaux, & le théâtre
dont la beauté le furprend. Toutes ces chofes font
i abattues, &. les princes Paléologues n’ont laifïe
de tous ces édifices que quelques fondemens.
De tant de temples autrefois confacrés à Diane
dans Sparte, à peine en trouve-t-on l’emplacement,
Pallas en avoit fept ou huit pour fa part, entre '
lefquels celui qu’on furnommoit Chalciæcos étoit
le plus célèbre de toute la Grèce. Il n’en refte pas
le moindre veftige.
Les ruines du temple de Vénus armée font à l’orient de Mifitra. On voyoit autrefois aux envi-,
rons de ce temple le coenotaphe de Brafidas, &
près de ce coenotaphe les tombeaux de Paufanias
& de Léonidas. Près de ces tombeaux étoit le
théâtre de Lacédémone , dont il refte à peine quelques
fragmens de colonnes. On y chercheroit en
vain le temple de Cérès qui n’étoit pas loin de là.
Autrefois toute l’enceinte de l’Agora étoit em-,
bellie de ftatues fuperbes , de tombeaux célèbres,
ou de tribunaux majeftueux. On y voyoit un temple
dédié à Jules-Céfar, & un autre à Augufte. Il y
en avoit de confacrés à Apollon, à la Terre, à
Jupiter, aux Parques, à'Neptune, à Minerve, à
Junon : il ne refte plus de traces d’aucun de tous
ces édifices,
Il n’y en a pas davantage du Gérofia, c’eft-à-
dire du tribunal des 28 gérontesg ni du tribunal
des éphores , ni de celui des bidiaques, qui avoient
l’oeil fur la difcipline des erifans, ni finalement des
nomophylaces ou interprètes des loix de Lycurgue^
Tout ce qu’on peut eonjeéhirer, c’eft que le ter-
rein en eft occupé par le ferrai! de Mula, par la
prifon publique & par des jardins.
La rue du grand Baza eft la fameufe rue quon
M I S
hppeîoit Aphètari. Ulyffe contribua à la rendre
célèbre, quand elle lui fervit de carrière pour
difputer à la courfe la poffefiion de Pénélope contre
fes rivaux.
En fortant de Mifitra, pour aller du côté du
pont de pierre qu’on nommoit autrefois le Babica ,
on trouve une grande plaine bornée à l’orient par
la rivière , & à l’occicent par le Mézokorion. C ’eft-
là que font le Platanifte & le Dromos, Il ne refte
de ce dernier que des amas de pierres boule-
verfées. A l’égard du Platanifte , la nature y produit
encore des platanes à la place de ceux de
^’antiquité. La rivière s’y partage en plufieurs bras ;
mais on n’y fauroit plus difeerner celui qui fe
nommoit YEuripe , c’eft-à-dire ce canal qui formoit
l ’île fameufe où fe donnoit tous les ans le combat
des Ephèbes.
A une portée de moufquet de l’Enokorion, on
découvre au nord Une colline où font des vignobles
qui produifent le meilleur vin de la Morée.
Mahomet II a établi à Mifitra un bey, un aga ,
un vaivode & quatre gérontes. Le bey eft gouverneur
de la Zaconie ou Saccanie, 8c indépendant
du bacha de la Morée ; l’aga commande la milice
du pays ; le vaivode eft comme un prévôt de ma-
réchauffée. Ces trois charges font exercées par des
Turcs : celles des gérontes font poffédées par des
Chrétiens d’entre les meilleures familles grecques
de Mifitra. Ils font l’afiiette & la levée du tribut
pour les mâles, qu’on paye au fultan : les femmes,
les caloyers & les papas ne payent rien. Ce tribut eft
de quatre piaftres & demie par tête dès le moment
de fa naiffance, oppreftion particulière à la Zaconie,
& mauvaife en bonne politique ; aufîi l’argent eft
fi rare dans le pays, que le peuple n’y vit que
par échange de fes denrées. Le refte du trafic fe
fait par les mains des Juifs ^ qui compofent la plus
grande partie des habitans. Us ont à Mifitra trois
fynagogues. Les caloyères ou les filles confacrées
à la Panagia y poffèdent un monaftère bien bâti.
L ’églife, qu’on nomme Perifepte, pafîe pour être
des plus belles, ainfi que la mofquée qu’y ont les
Turcs. Au refte, Mifitra n’eft plus guères recommandable
que par fes fillês grecques qui font jolies,
& par fes chiens qui font exeellens : c’eft tout ce
q u ’elle a confervé de l’ancienne Sparte. Mais il ne
faudroit pas faire aux Grecs de cette ville la même
queftion qu’on fit autrefois à leur compatriote Léo-
tichidas, ni attendre d’eux une aufîi fage réponfe
que celle qu’il fit quand on lui demanda pourquoi
les Lacédémoniens étoient les feuls d’entre les
Grecs qui aimoient fi peu à boire: afin, dit-il,
que nous difpofions toujours de nous comme nous
voudrons, & que les autres n’en difpofent jamais
comme il leur plaira.
M. Fourmont, dans fon Voyage de Grèce en
z729, dit avoir ramaffé à Mifitra des inferiptions
de conféquence ; mais il n’en a publié aucune.
Cette ville, qui eft épifcopale, a un très-bel
hôpital, où font reçus indiftinélemenr les malades
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de tonte religion. Les Vénitiens la prirent en 1687;
mais les Turcs la reprirent. Elle eft à 40 lieues
f. o. d’Athènes, 37 f. e. de Lépante, J 54 f. o.
de Conftantinople. Long. 40, 20; lat. 37 , 10.
MISL1N IT Z , petite ville de Pologne, dans le
palatinat de Cracovie, fituée entre deux montagnes
^ à 4 lieues de Cracovie. Long. 38, 2 ; lat. <0,
W Ê m v : ; m
MISNIE, ou Meissen , Mifnia province d’A llemagne,
au cercle "de haute-Saxe, avec titre de
margraviat. Ses limites ont beaucoup varié.
Elle eft bornée au nord par le duché ou éleélorat
de Saxe & par la principauté d’Anhalt, à l’orient
parlaLuface, au midi par la Bohême & laFran-
conie, à l’occident par la Thuringe.
Anciennement elle fut habitée par les Hermun-
dures, & enfuite par les Mifniens. Ces derniers
étant opprimés par des Sorabes, eurent recours aux
Francs, qui les aidèrent à recouvrer leur liberté :
mais pour la conferver plus facilement, ils s’unirent
avec les faxons , & donnèrent le nom de Mifnie
au pays qu’ils occupoient. Ce pays fut érigé en
margraviat en faveur de la maifon d eS ax e, qui,
après en avoir été dépouillée plus d’une fois,eft
enfin rentrée dans l’ancienne poffefiion de ce patrimoine.
La Mifnie, telle qu’elle eft.aéîuellement, a 18
lieùes de long fur 17 de large. Elle eft fertile en
tout ce qui eft néceffaire à la vie ; mais fes principales
richeffes viennent de fes mines, de fes
bleds , de fes vins & de fes fabriques.
On la divife en 8 territoires ou cercles, favoir
le cercle de Mifnie, le cercle de Léipfick, le cercle
des Montagnes d’airain, le territoire de Weiffen-
fels, le territoire de Merfebourg, le territoire de
Zeitz, de Voigtland, & l’Ofterland, qui fait partie
de laThuringe. L’éleâeur de Saxe en poffède la plus
grande partie , & les autres princes de Saxe poffèdent
le refte. Meifièn en eft la capitale, Sl Drefde
la principale ville.
Le cerclé de Mifnie comprend quatre bailjages.
Il s’étend le long de l’Elbe : Drefde, Meîffen,
Groffen-Hayn , Pirna , Koenigftein , Lohmen ,
Gottleube, Stolped, Neuftoedel, Rabefg, Rade-
bourg ; Finfterwalde & Torgaw en font les principaux
lieux.
• Parmi les gens de lettres nés en Mifnie, il n’en
eft point qui lui faffe plus d’honneur que Samuel
Puffendorf, l’un des favans hommes du x v n efiècle,
dans le genre hiftorique & politique. On connoîc
fon hiftoire des états de l’Europe, celle de Suède
depuis Guftave-Adolphe jùfqu’â l’abdication de la
reine Chriftine, & celle de Charles Guftavé écrite
en latin : mais c’eft fur-tout fon Droit de la nature
& des gens qui fait fa gloire. Il établit dans cet
ouvrage , & développe beaucoup mieux que Grotius
les principes fondamentaux du droit naturel,
& il en déduit par une fuite affez exaéle de confé-
quences, les principaux devoirs de l’homme & du