
des gros vàiffeaux , quoique les met1» pour le s quelles
ils ecoient deftinés n’y fuiTent pas propres
-, il vouloir avoir ces vaiffeaux près de la
capitale qu’ il élevoit. On pouvoit appliquer à
fa flotte & à fa v i l l e , ce qui a été dit de Verfail-
les : votre flotte & votre v ille ne feront jamais
que des favoris fans mérite.
Le bois de conftru&ion qu’on employé pour
les vaiffeaux de Peterjbourg , vient du royaume
de Cafan par les rivières , les lacs & les canaux,
qui forment la communication de la Baltique
*vec la mer Cafpiénne : ce bois demeure deux
étés en chemin, & ne fe bonifie pas dans le trajet.
Tout mal fitué qu’eft Péterjbourg, ii a bien
fallu que cette v ille devînt le fiege du commerce
de la Ruflie , dès qu’une fois le fouve-
rain en a fait la capitale de fon empire ; les
marchandifes de cet empire confiftent en pelleteries
, chanvres, cendres , poix, lin , bois,
la von , fer & rhubarbe. On y voit arriver annuellement
80 à 90 vaiffeaux anglois, & la balance
du commerce des nations eft en faveur de
la Rulîie, d’environ cinquante mille livres fter-
ling. Les vaiffeaux hollandois ne paffent pas pour
l ’ordinaire par les ports de Narva ou de Riga.
La balance eft à-peu-près égale entse les deux
peuples. Le commerce avec la Suède eft pref-
que entièrement à l’avantage desRuffes , aufli-
bien que celui qu’ ils font avec les Polonois.
Mais P étersbourg fait des emplettes très-con-
fidérables des marchandifes françoifes , qui fervent
à nourrir le luxe de cour , & l ’on peut
compter que les Ruffes, pauvres en argent, y dé-
penfent plus que le profit qn ils font fur l’Angleterre.
I l faudroit en Ruflie des loix fomp-
tuaires bien obfervées , qui miffent des bornes.
a ce genre de frénéfie , d’autant plus ridicule ,
que dans un pays fi froid, il n’y a que le luxe
en pelletteries de l’empire qui y convienne.
Pour comprendre l’âpreté des hivers qui régnent
dans cette v ille , il fuflrc de dire que le
froid du 27 Janvier 1735 , obfervé par M. de
Lifle à Pétersbourg, fit defeendre le mercure
de fon thermomètre, au degré qui répond au
3.7 j au-deffous de la congélation dans celui de
M. de Réaumur. En 1748 , le froid fut encore
plus grand, le mercure defeendit au degré qui
répond au 30 de celui de M. de Réaumur. Si
l ’on confidere que le froid de 1709 n’a fait def-
cendre le thermomètre de M. de Réaumur qu’à
15 degrés & demi, on jugera fans peine de la
rigueur des froids de Péterjbourg.
Cette ville a deux autres grands inconvéniens,
les inondations qtri y caufent de tems-en-tems
de grands ravages, & les incendies fréquens,
qui ne font pas moins redoutables, parce que
la plus grande partie des maifons font bâties
en bois. L’ incendie de 1737 confuma un tiers
de Péterjbourg.
ÿetcrjbçurg eft à environ 225 lieues nord-ouèft
de Mofcovf, 310 nord-eft de Viennd, tidnorfljî
eft de Copenhague, 130 nord-eft de Stockolm,
500 nord-eft de Paris. Longlt. fuivant Caflini,
47* 51- 3°* ^ac‘ 6°* loiigit. fuivant de L ifle , 48.
1. lat., 50. 57.
Le czar Pierre I. y eft mort en 1725 , âgé. de 53 ans. Quelques écrivains célébrés ont fait à
1 envi fon éloge, en nous le peignant comme un
des plus grands princes qui ait paru dans le monde.
Je me contenterai d’obferver que s’il avoit
de grandes qualités du côté de l ’efprit, il avoit
auljî de grands défauts du côté du coeur. Quoi-
tju il ait fait des chofes furprenantes dans les
états, & qu’ il ait parcouru le monde pour apprendre
mieux à rggner , il n’a jamais pu dépouiller
une certaine férocité qui conftituoit
fon caraâere, reprimer à-propos les emporte-
mens de fa colere, adoucir fa féyérité, ni modérer
fon çielpotifme.
I l obligea lés feigneilrs de s’abfènter de
leurs terres, ce qui contribua à leur ruine, & à
l’augmentation des taxes. Il dégrada le fénat
pour fe rendre plus abfolu, & éloigna de fa con-
fianceles personnes de diftinélion, pour l’accotder
toute entiers à un prince MenzikofF, qui n4étoit
d’ailleurs qu’un petit génie. I l corrompit les
moeurs de fes fujets , en encourageant la célébration
burlefque de ce qu’ ils appelloient la
Jlawlenie. En reculant fes frontières , il détourna
les yeux de l ’intérieur de l’empire ,. fans
cônfidérer qu’il ne faifoit que le ruiner davantage.
Il força les enfans des meilleures familles ,
de faire , fans qu’ils y fuffent propres, le fervicq*
de foldats & de matelots, tandis qu’ il intro.-
duifoit à fa cour tous les excès du luxe étran—
g ey, qui n'ont fait qu’appauvrir fon pays. I i
tranfporta le commerce de l’empire d’Archan-
gel à Petersbourg, & la réfidence de la couf
du centre de fes états à une des extrémités. Sa
maniéré irrégulière de v iv r e , & les débauches
auxquelles il étoit accoutumé dès fa jeuneffe,
abrégèrent fes jours.
C’eft en vain qu’il a taché de faire l’univers
juge de üa conduite y en publiant la malheu-
reufe hiftoire du prince Alexis , fon fils , il n’a
perfiiadé perfonne qu’ il n’avoit rien à fe reprocher
a cet égard. I l ne parloit jamais à ce fils avec
amitié * & comme il avoit entièrement négligé
fon éducation, on doit lui attribuer en partie
les écarts de ce malheureux prince. ( Majjort
de Morvilliers. )
’P etersbourg , petite v ille de Bohême avec
un beau chateau, dans le cercle de Raconitz. (R)
P etersbourg , près des murs d’Ofnabrucîc
étoit autrefois un château où les évêques avoient
coutume de paffer la nuit, dans le tems qu’il ne
leur étoit pas permis de coucher à Ofhabruck.
Les bourgeois raferent le chateau en 1648.
Dans la fuite il a été changé en jardins qui appartiennent
à l ’éyêque. (R j
P E T
P etersbourg , ou L auterberc , dans le
ffadié de Magdebourg , au cercle de Saal, étoit
autrefois un monaftere où plufieurs Margrayes
de Mifnie ont eü leur fépulture. Depuis i l a été
fecularifé & changé en baillage en 1540 par
jfean Frédéric Eleéleur dè Saxe , puis acheté
par la maifon de Brandebourg en 1097. (R)
PETÉRSFIELD, bourg d’Angleterre en Hant-
hire, à 7 lieues E de Winchefter, enyoye 2.
députés au parlement. (R)
. PETERSHAGEN, petite v ille d’Allemagne
dans la province de Minden en Weftphalie , à
une lieue de cette ville fur le Wefer. Long. 20.
36. la t. 52. 20
PETERSHAUSEN, voye^ P eterlincen,
PÉTER-V A R A D IN , ou Petit-Varadin , ou
f 3eter-Wadin ; v ille forte de la baffe Hongrie ,
à. 16 lieues N. O. de Belgrade, 6. E. d’ illok.
Elle appartient à la maifon d’Autriche C’eft
près de Peter-Vstrad-in que le prince Eugene en
1716 livra bataille au grand vifir A l i , favori du
fultan Achmet III. 8c remporta la viétoire la
plus fignalée, Long. y]. 44. lat 45. 17*
' PETER-VARDEIN-SCHANTZ, Pétri Va-
radinifbjfatum, ville de la baffe-Hongrie, dans
Le comté de Bodrog , fur le Danube ,_ vis-a-vis
de Peter-Waradin en Efclavonie : elle eft
grande & fermée de murailles -, un évêque du
jyt grec y tient fon fiège, & c’ eft une des plaças
aflignées pour demeurer à la nation des Rait-
res.P
E TER V IT Z , ( gros) feigneurie de Siléfie ,
%ns le Duché d’Oels. I l y a une fource minérale.
PÉTIGLIANO , op PITIGLIANO -, petite
v ille d’ Italie dans le Siennois, aux confins du
duché de Caftro. Elle avoit autrefois fes comtes
particuliers *, elle eft près de la riviere de Lente
, à quatre lieues S. E. de Soana, 18 S. E.
de Sienne , 3 N . O. de Caftro. Long. 29. 20.
la t42. 33.
^ P E T IN G , ville d elà Tartarie dans le pays
d’Igout, au nord. Elle avoit fous fon diftriél
les trois villes de Kin-muon, de Pouloui, 8c de
Luntal.
PETIT-MORIN, riviere de France , dans
la Brie. Elle paffe à Montmirail.
PETIT-PERIGNI, bourg de France, dans
la Touraine , éleétioi\ de Loches. I l y a un
chateau avec titre de châtellenie.
P E T iyA R E S , fauvages de l’Amérique méridionale
dans la partie feptentrionale du Bre-
f i l , où ils poffedent une vafte contrée. C’eft 1
unis nation guerriere, & qui mange fes prifon-
niers. Leurs villages font fort peuplés.
PETOUNE , ville de la Tartarie chinoife ,
dans la province de Kirin ■ , fur la riviere de
Songari.
PETRA , ancienne v ille d’Afie , autrefois
c a p i t a l e d e l ’ A r a b i e p é t r é e , o l l n ’ e n v o l t p lu »
que les ruines.
Petra , v ille de l’ile de Mételin, qui n’étoi«
plus qu’ un méchant village avec un port, du
tems de Tournefort-, le capitaine Hugues Cre-
velers avoit pillé cette v ille en 1676 en avoit
emporté de grandes richeffes.
PETRAS, nom moderne du Pélion, montagne
de Theffalie. F'oye^ Pélion.
PE TR ICAU, voye% Pietrikow.
PË TR IN IA , petite v ille de Croatie , fur là
riviere de Pétrinia, qui fe jette dans le Kulpe t
elle' appartient à l a maifon d’Autriche , a été bâtie
en 1592, & eft à fept lieues E. de Carlftadt.
Long. 34-15* lat. 45. 46. ■
PETRI-V ARADÏN, voye\ Peter-v arad in .
P E TROW IT Z , (gros) feigneurie de Morar
vie, cédée en 1742 au roi de Pruffe, qui l’a joint©
à la haute Silefie.
PETROWITZ, feigneurie fituée dans la Siléfie,
au duché de Te fche c , fur la riviere d’Ol-
fa. (R)
PÉTRONELL , îfle de la baffe Autriche ,
avec un château & un bois appartenant aux
maifons de Braun & d’Abenlberg.
PE T S , Funfkirchen, Cinq églifes, v ille épiscopale
de la baffe-Hongrie, dans le comté dat
Barany, & au milieu de coteaux de vigne*
très-riches. C’éroit autrefois une des meilleure*
villes du royaume : elle avoit cinq églifes, dont:
l’apparence étoit fi frappante, que les Allemand*
lui en donnent le nom -, elle, étoit grande , peuplée
& commerçante : fon univerfué jouiffoit de
beaucoup de réputation dans la contrée , 8c
comme elle n’étoit munie d’aucune fortification
, l’on n’y redoutoit pas les horreurs des fie-
g e s , fi fréquentes dans le refte du pays. Cependant
, par l’effet de quelques autres malheurs 9
elle eft tombée en décadence •, fa grandeur, fa
population & fon commerce ont difparu : fon
univerfité n’éft plus fréquentée, & l’ on néglige
la fertilité de fes environs. Elle reclame enfin
en tout fens les fecours paternels de fes fouve-
rains, aujourd’hui fi yigilans, fi fages & fi puif-
fans. ( R. )
PETSCHERSKOI, fameux monaftere de la
Ruflie Européenne, dans le gouvernement de
Nowogorod, & dan'sla province de Pleskow : il
eft fur-tout connu par les fieges qu’en ont fait:
en vain les chevaliers porte-épée, conquérant
de la Livonie, & par les cavernes fouterraines 9
au moyen defquelles un préjugé vulgaire portoic
que fes moines entreténoient communication
avec lés catacombes de Kioyie.
P E T T A V , ou Pettau, petite v ille d’A lle magne
au cercle d’Autriche, dans le duché de
Stirie. Cette v ille eft ancienne , & fubfiftoit du
tems des Romains , qui l’ont connue fous le
nom de Petovio , diverfement ortographiée. On
en peut voir les antiquités dans l ’ouvrage latin
de Lazius, d e là république romaine* Pettayg