
jo J U D La Judée , avant Jofué, fut gouvernée par des
rois chananéens; après Jofué, les Ifraëlites furent
tantôt dans la fervitude, & tantôt eurent pour
chefs des maeiftrats qu’ils nommèrent juges, auxquels
fuccéderent des rois de leur nation ; mais
depuis le retour de la captivité, la Judée demeura
foumife aux rois de Perfe , aux fucceffeurs d’A lexandre
- le - G rand, enfuite aux rois de Syrie, &
aux rois d’Egypte. Après cela des Afmonéens gouvernèrent
la Judée en qualité de princes & de
grands - prêtres, jufqu’à ce qu’elle fut réduite en
province par les Romains, fous le département de
lâ Syrie.
Depuis la chûte de l’empire romain, les Arabes,
les Mahométans, les princes chrétiens, les Chora-
zans, fe font rendu maîtres de la Judée ; enfin ce
pays eft tombé fous la domination de la Porte-Ottomane.
La Judée comprend aujourd’hui le pays de Gaze,
d’Elkahil ou d’H ébron, d’Elkods ou de Jérufalem,
de Naploufe, de Harté, de Nazareth ou Jouret-Caf-
fre-Kanna, de Sapheth, & enfin le pays au-deflus
du Jourdain, où il eft dangereux de voyager, à
caufe des Arabes qui l’occupent, & qui font les
plus redoutables voleurs du monde. Jérufalem eft
la capitale de la Judée. Voye£ Palestine. ( M a s s
o n D E M O R V I L L I E R S . ' )
JUDENBOURG , Judenburgum, ville d’A llemagne
, dans le cercle d’Autriche , capitale de la
haute Stirie. Une fingularité du gouvernement de
cette v ille , eft que le magiftrat n’y juge point à
mort, & que toutes les caufes criminelles fe portent
à Gratz; voye^ Zeyler S tiriez typograph, Juden-
bourg eft dans un canton agréable, à 14 milles
n. o. de Gratz , 25 f. 0. deViennc. Long, 32 , 5 5 ;
lat, 4 7 , 20.
Cette v ille , fur la rive de la Muer, eft dans
une plaine entourée de hautes montagnes, toujours
couvertes de neiges. Il y a un vieux château
fortifié, une églife paroiffiale, un couvent de Fran-
eifeains, un collège, & un couvent de filles hors
de la ville. La place & les édifices publics y font
dignes de remarque. (R.)
JUDICELLO ( le ) , petite rivière de Sicile,
dans le val de Noto, félon M. de Lifte. Elle a
fa fource auprès de la Motta di fanta Anaftafia,
coupe en deux la ville de Catane, & fe perd, dans
la mer. C e ft Y Amenanus des anciens, du moins de
Strabon, liv. v , pag. 240, qui remarque, qu’après
avoir été à fec pendant quelques années, il avoit
commencé à couler.
JUDOIGNE, Judonia, en flamand Geldenaken,
petite ville des Pays-Bas dans le Brabant, au quartier
de Louvain, fur la Gete, à 2 lieues de Tille- j
mont, 4 de Gemblours, 5 de Louvain. Long, 22 ,
33 ; fof. 50 , 40.
JUEN , ville de la Chine, douzième métropole
de la province de Hu-Quang, au département de
Xincheu.
JUENCHEU, ville de la Chine, onzième mé-
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tropole de la province de Kiang- Si ; elle eft dans
un terroir fertile & agréable.
JUENUU. ville de la Chine , première métropole
de la province de Ho • Nang, au département
de Cai-Fung.
JUG N A C , bourg de France dans l’Angoumois,
élection & à 6 li. f. d Angoulême.
JUGON, /«go, petite ville de France en Bretagne
, dans l’évêché & à 6 lieues e. de Saint-
Brieux, fur la petite rivière d’Arquenon à 5 lieues
de la mer.
j JU G O R A , ou Jugorie , province affez con-
fiderable de la Mofcovie , dépendante du gouvernement
d’Archangel. Elle eft partagée en deux
parties inégales par le cercle polaire. Les Tartares
qui l’habitent font extrêmement fauvages. Apparemment
que le nom de cette province eft altéré ,
car M. Büching n’en parle point fous le titre de
Jugora. (M .D .M .)
JUGORIE. Voye^ Jugora.
JUGURUK-BASCH, petite province du pays
des Kalmouks , fitué vers le quarante-troifième degré
de latitude nord, fur les confins du pays de
Charafin, & de la grande Bucharie. Cette province
eft une efpèce de barrière entre les Kal-
moucks, fujets du Contaifch, & les Tartares du
pays de Charafin.
JUHAN, ville de la Chine, première métropole
de laprovince de Chekiang , au département
de Hang-Cheu.
JUISCHIN, ville de la Chine, fécondé métropole
de la province de Chann-Si, au département
de Pingy-Ang.
JUIGNÉ , bourg de France dans le Maine, à
une lieue n. e. de Sablé, avec titre de marquifat.
JUILLAC - LE - C O Q , bourg de France dans
l’Angoumois, éle&ion & à 2 li. f. de Cognac.
Juillac, gros bourg du Limoufin, élection &
à 6 li. o. de Brives.
JUILLI, ou Jully , bourg de l’Ile-de-France,
dans le canton de Goëlle, diocèfe de Meaux, à
3 lieues de cette v ille , 7 de Paris. Un feigneur
nommé Foucaud , de Saint-Denis, y fonda une
abbaye au XIIe fiècle. On y devoit fuivre les ufa-
ges de Saint -Viâor de Paris. Le coeur de Henri
d’A lb re t, roi de Navarre , y futdépofé en 1555-
Cette abbaye, déchue de fon premier état, fut incorporée
à la congrégation de l’oratoire en 16351.
Elle y entretient un collège très - floriffant j érigé
en académie royale, où l’on voit des profefieurs
du premier ordre. Ce collège donne tous les ans
à l’état uney foule de jeunes fujets aufti diftingués
par leurs connoiftances dans les langues anciennes
& modernes, les fciences & les beaux'arts, que
par la pureté -de leur doârine, & l’honnêteté dé
leurs moeurs. Il y règne d’ailleurs un ordre,une
difeipline, & une émulation qu’on chercheroit en
vain dans les univerfités. (Ma s s on d e Mor-
VULIERsi)
JUINE, petite rivière de France en Gâtinois ,
J U K die vient de la Ferté-AIais, & eft la même que
celle qu’on appèle la rivière dEffone, qui fe jete
dans la Seine à Corbeil : on la nomme auffi la rivière
dEtampes, car on s’accorde à dire qu Etam-
pes eft fur la Juine: donc la rivière d Etampes &
la rivière de Juine font la même rivière, ^
JUIST, île de la principauté d Ooftfrife, a l op-,
pofite & dans le baillage de Norden. Ses habitans
fon proteftans. (E,) . .
JUKAGIRS ( l e s ) , peuples qui habitent les
bords de la mer Glaciale, entre 1 embouchure u
fleuve Lena & le cap Swetoi-nofs; on prétend
que leur façon de parler reffemble au glapiflement
des oies. Chez eux on n’eft pas dans l’ufage d’enterrer
les morts ; on fe contente de les fufpendre
à des arbres, & lorfqu’on va à la chaffe , on porte
fur fon dos les os de fes parens : on croit que cela
porte bonheur. Us compofent environ cinq cents
familles , & ont tous reçu le baptême.
JUK AN G, ville de la Chine, fécondé métropole
de la province de Kian-Si, au département de
Jaocheu.
JU L FA , eft comme un fauxbourg cl’Ifpahan,
vers le fuel. Il eft habité par les Arméniens que
Schah-Abas, roi de Perfe , y attira, à caufe de
leur habileté pour le commerce. Us y ont un Juge
de leur nation & vingt paroiffes.
JULIEN (Saint) , abbaye de Bénédiéfins au
Mans. Il y en a une autre à Tours fort riche.
Julien (Saint), abbaye de Bénédi&ines à Dijon.
Il y en a une autre à Auxerre.
Julien-de-Copel ( Saint ) , bourg de France
en Auvergne, éleéliôn de Clermont.
Julien- de-Jarets (Saint) , bourg de France,
dans le Forez, éleftion 8ç à 3 lieuçs e. de Saint-
Etienne.
Julien-DU-Sault (Saint ) , San&us Julianus de
Saltu, ville de France eu Gâtinois , au diocèfe de
Sens, près de l’Yonne, à 24 lieues n. o. de Joigny.
Il y a beaucoup de vignobles.
JULIERS ; en allemand Julich, vi]le d’Allemagne
, capitale du duché de même nom, avec une
bonne citadelle, dont les murs épais font bâtis fur
pilotis; Juliers eft ancienne , car l’itinéraire d’An-
tonin en parle fous le nom de Juliacum ; elle étoit
au pays des Ripuaires. Ammien Marcellin, lib.
X V I I y cap. ij , la défigne entre Cologne &
Rheims, elle eft fur la Roer, à 6 de nos lieues n. e.
d’Aix-la-Chapelle, 7 o. de Cologne, 11 n, e* de
Maftricht. Long. 24 , 10 ; lat, 50, 55.
Juliers ( le duché d e ) , petit pays d’Allemagne
, dans la Weftphalie avec titre de duché,
borné n .pa r la Gueldre, e. par l’archevêché de
Cologne, f. par le pays d’Eiffel & de Luxembourg
, o. par le pays d’Outre-Meufe. C e pays eft
à l’éleâeur palatin du Rhin.
Sa plus grande longueur eft de vingt milles, fa
largeur eft dans quelques endroits de neuf milles ,
mais elle eft de beaucoup moindre dans d’autres. Le
fol çft fertile, & produit toutes fortes de grains, en
j u M j i
abondance. On y trouve aufti d’excellens pâturages
& des forêts. L’entretien du bétail eft un objet
confidérable ; on y éleve fur-tout de bons chevaux
, que l’on envoie en partie dans les provinces
limitrophes & en partie en France ; on y fait
aufti beaucoup de toiles fines : il y a des mines
de charbon de terre près d’Efchweiller. Ses rivières
font la Roer ou Ruhr, la Dende , la Worn , la
Schwalm, l’Erfft, la Niers & l’Ahr.
Une partie des habitans fuivent la religion catholique
, & l’autre la proteftante. C e duché renferme
vingt - deux villes & un grand nombre de
bourgs & villages. Juliers & Duren font les villes
principales du duché.
JULIN, ville autrefois très riche, très-floriflante
& très-confidérable de la Wândalie, dans lîle de
Vollin en Poméranie ; ce n’eft plus guère aujourd’hui
qu’un bourg.
JULINSBOURG, château & baillage de Silé-
fie , dans le duché d’Oels. (R.)
JUMIEGE, bourg de Normandie, fur la Seine ;
au pays de Caux, à trois lieues e. de Caudebec
& de Saint-Vandrille, à cinq f. b. de Rouen, &
trente n. o. de Paris, remarquable par une célèbre
& riche abbaye de Bénédiflins, fondée en 660 ,
parfaint Philibert, fon premier abbé, des bienfaits
de Clovis I I , & de fainte Batijde, fa femme.
Sous faint Aicadre , deuxième abbé, il y eut neuf
centsmoines: l’abbé embarraffé de leur fubfiftance,
eut révélation , dit la chronique, que la moitié
iroit dans trois jours au c iel, ce qui fut vérifié par
l’événement. Deux frères de Clovis II s’y firent
religieux & y font inhumés, aufti bien que Tafiîl-
lo n , duc de Bavière & fon fils.
Au IX' fiècle, les Normands , fous la conduite
de Hafting, faccagèrent Jumiege : Guillaume Lon-
gue-épée, duc de Normandie , la rétablit en 904.'
C ’eft la'quatrième maifon unie à la congrégation
de faint Maur, en 1616. Elle a produit plùfieurs
hommes illuftres, entre lefquels on compte faint
Hugues , abbé & archevêque de Rouen, qui y eft
inhumé; faint Eucher, évêque d’Orléans ; Robert,
évêque de Londres ; Freculfe1, évêque de Lifieux;
Jacques d’Amboife, évêque de Clermont ; Héli-
facar, abbé & chancelier de Louis-le-Débonnaire ;
Guillaume de Jumiege, hiftorien fort crédule du
X i'fiè c le , mort en 1088; don Thomas Dufour,
favant bénédictin de Jumiege.
Ce fu t , dans le ix ' & le x ' fiècle, un féminaire
d’évêques , dont il eft fouvent parlé dans l ’hiftoire
de l’églife gallicane,
Ôn voit encore la falle des gardes de Charles
V I I , longue de cent deux pieds, unique refte des
appartemens que ce prince avoit choifis pour fon
féjour, entre le dortoir & l’infirmerie ; pendant
que la belle Agnès Sofel faifoit le fien au Menil
à un quart de ueue de Jumiege , où elle mourut
âgée de quarante ans, pleuree du roi & de fes fujets,
en 1449 > e^e I® appelée 1“ belle des belles ;
& plus attachée à la gloire du roi qu’à fa perfonne ,