
Marfeilîe a des écoles d’hydrographie 8c d’archi-
teélnre navale. Elle a z collèges, 5 paroiffes, y
compris Notre-Dame la Major, ,êc les collégiales
dë Saint-Martin , & de Notre-Dame des Accoules ;
«ne abbaye fous le titre de Saint-Vrôor, 3 abbayes
de filles, 33 autres couvens de l’un &
l ’autre fexe , huit hôpitaux., une maifon d’orphelines
, un établiffement pour les pauvres honteux ,
un autre pour les filles repenties, une maifon dè
refuge pour les femmes déréglées, & un njont-
de-piété. La ville vieille efi conftrùîte fur le penchant
très-rapide de la montagne, Scelle efi coupée
de rues étroites , formées de chétives maifons.
La ville neuve offre les agrémens réunis, dé l’égalité
du fol, de la régularité des rues, 8c de la
beauté des édifices : elle efi féparée de la vieille
ville par une longue 8c magnifique rue , dont le
cours forme une partie , 8c qui s’étend de la porte
d’Aix à la porte de Rome. On y travaille très-bien
le corail, 8c on y trouve les meilleures drogues
des différentes contrées de la terre.
Ces dernières années ont vu élever près du port
un très - bel obélifque lunule, de marbre blanc
veiné de gris, de 30 pieds de haut, y compris
l’aigle aux ailes éployées qui furmonte le tout.
•Quatre figures de dauphin verfent l’eau des quatre
angles du piédeflal ; & ce monument defiiné à la
décoration de la ville , pourvoit encore à l’utilité
des citoyens. (/?.) Marseille , bourg de France, dans le Beau-
voifis , à 5 li. de Beauvais. (/J.)
MARSICO-NUOVO , Marficum, petite ville
d’Italie , au royaume de Naples , dans la principauté
citérieure, avec un évêché - fviffragant de
Salerne. Elle efi au pied de l’Apennin, proche
l’A g r i, à % lieues de Marfico-Vetere , bourg de la
Bafilicate , 11 f. o. de Cirenza, 20 f. e. de Salerne.
Long. 3 3 ,2 4 ; lat. 4 0 ,2 z. (/?.)
MARSILLAC, abbaye'-de France, au diocèfe
de Cahors. Elle efi de l’ordre de Saint Benoît, 8c
vaut 12000 liv. (/?.)
M A R STR AN D , petite, mais ancienne ville
d’étape du royaume de Suède , dans la Gothie
occidentale, au fief de Bahus, fur la mer du Nord.
Elle efi pourvue d’un excellent port, où l’on en--
tre par le feptentrion & par le midi, & où l’on efi
protégé par T'importante fortereffe de Karlftein.
Cette ville efi dans les diètes la 21e de fon ordre.
m
M A R TA V A N , ou Martaban , royaume d’À-
fie , dans la prefqifîlè au-delà du Gange, fur le
golfe de Bengale. L’air y efi fain , & le terroir fertile
en riz & en toutes fortes de fruits. On dit qu’il
y a des mines de fe r , de plomb, d’acier & de cuivre.
On y fait ces vafes de terre nommés marta-
vanes , dont quelques-uns contiennent jufqu’à deux
pipes. On en ufe beaucoup dans l’Inde, parce que
le v in , l’eau 8c l’huile s’y confervent parfaitement
bien. Ils font fort recherchés des Portugais, qui
s’en fervent dans leurs navires pour les In dès.. Ce
royaume appartient préfemement au roi de Siam,
qui s en eft emparé, & l’a réduit en province. Sa
capitale fe nomme Ma,tav.,n. Elle.eft peuplée,
riche , & la bouté de bon port la rend très-commerçante.
L o n g . 115., 25 ; rat. 15 , 35. (.fi.)
MARTEL, petite ville de France, dans le Quer-
cy j eleâion de Cahors, fur la Dordosne. Lontt.
18, 18 ; lat. 4 5 ,4 , (Æ.)
MARTHE ( Sainte ) : g’eft une des ile sS o r -
lingues , à l ’otteft du comté de Cornouailles.
(R -)M
arthe (Sainte ) , province de l’Amérique méridionale
, fur la cote de Terre-ferme , vers le levant.
Elle a 70 lieues de long ; fur prefque autant
de large : il y fait extrêmement chaud du côté de
la mer du Nord , mais le dedans du pays eft plus
tempéré, à caufe des hautes montagnes qui l’environnent.
O11 y trouve des falines, quelques mines
d’or , & des pierres précienfes. Elle a des oranges
, des grenades , des limons , & d’autres fruits.
Les Efpagnols poffedent feulement une partie de
cette province, (lotit Sainte-Marthe, là capitale,
étoitaffez confrdérable du tems que les flottes d’Ef-
pagne y abordoient ; mais ce n’eft plus à préfent
, qu’un village de 30 maifons. Hong, de ce village ,
303 d. 45’ 30" ; lat. 11 d. aé'40< Mim. de Vacad.
des Sciêri.Tinn. 1729. (&.)
Marthe (Sainte) , ou Sierra Névàda , montagne
de la NouvellerEfpagne, dans la zone torride
, à 60 lieues de la mer. Cette montagne pafle
pour une'des plus hautes du monde : on lui donne
une lieue d’élévation , & 30 à 40 de circuit. Son
fommet efi couvert de neige : on Tapperçoit, dit-
on , quand le tems eft ferein , <ju cap de Tibérin,
finie dans file de Saint-Domingue, qui en eft à
150 lieues ; mais on ne Tapperçoit fans doute
qu’en imagination. Le pied de cette montagne efi
habité, à ce que l’on rapporte, par des peuples
de fi petite taille, qu’ils peuvent pafler pour des
pigmées. L o n g . 323 ; la t . 8. (R.)
MART1G N É , bouTg de France , dans l’Anjou
, élection de Sauuiur, avec un chapitre & uii
château. (R.)
Martigné , bourg de France, dans le Maine,
élection de Mayenne. (/L)
M AR TIG N Y , Màrtiniacum, 8c en allemand
Martinach , bourg du bas Vallais, fur la rivière de
Dranfe , qui fe jète dans le Rhône à quelques centaines
de pas de ce lieu. Il eft fitué dans une plaine
au pied du grand Sïùïït-Bernardprès des ruines
d’ Qflodurus, qui étoit la principale place des Vè*
ragres, & une des anciennes cités dés Gaule?,
Quelques auteurs prétendent que Martigny foit
Otfodu.rus même; on y a du moins trouvé des inf-
criptions romaines. Les évêques du Vallais y ré-
fidoient avant que les guérres Tendent ruiné. Martigny
efi à 50 lieues de L y o n , & à 3 clé Saint-
Maurice, Long. 2 5 ,1 4 ; lat. 46, 12. (/?.)
MARTIGUES , petite ville de France, en Provence
; e’eft une place maritime, à l’occident de
Marfeilîe | fituée entre la mer 8c l’étang, dit de
Serre ou de Martigues, à l’endroit même ou cet
’étang communiqué â làfnér. ,
- Cette ville,,jufqu’à l ’an 1266 , s’efi. appelée
'Saini-Genès, en latin Cajttu'rn Sanffv-Gefifp; 'elle
dépend., avec fon territoire polir Te ^ fp’ïfituèl, de
l’archevêché d’Arles ,8 c le s .archevêques d Arles
en ont eu long-tems le haut dofriaine.
Elle fut réunie au comté de Provence par Lotus
d’Anjou l’an 1382. Le foi Rene lérïgea en v icomté
, 8c le donna à fon neveu Charles du Maine.
Henri IV en fit une principauté en faveur de Ma*
rie de Luxembourg., dùehéffe de Mercoeur. La fille
unique de cette princeffe époufa le duc de Vendôme
, dont le petit-fils eft mort en Efpagne fans
enfans en 1712. Le maréchal de Villàrs a' acheté
cette principauté en 1714* Long, de Martigues, 1
2 3 ,3 ; lat. 43 , 18.
Toits les chevaliers de Mâlthé fa vent qtie le premier
infiitueiif 8c grand-maître de leur ordre,
Gérard Thom ou plutôt Gérard Tenque, étoit ne
à Martigues. Il adimriiftïOit Th'ôpital de Jerufarem
en 109.9 ., lorfque Godefroi de Bouillon prit cette
Ville; 8c Tannée fuivàntê Tênqué fonda fon ordre
, qu’il gouverna dignement jüfqu’à fa mort
arrivée en 1121. Il eut Raimond Dupuy pour fuc-
ceifeur. (/?.) • # ,
Martigues (étang d e ) , cet étang efi fur la
côte de Provence,, entre Marfeilîe 8c le Rhône;
on le nommeaulfi Y étang de Bérte, & le Vulgaire
l’appelle indifféremment Yétang > là rtier, Ou le golfe
de Martigues. Il a quatre ou cinq lieues de long
depuis la tour de Boiic , autrefois d Embouc, c eft-
à-dirè de Tembôuchuré qui efi tournée vers le levant
| jufqu’à Berre ; & deux lieues de large. Il
eft navigable par-tout, 8c a depuis quatre jufq'u’à
quatorze brafies de prôforidëur. Le fel qui fe fait
fur le bord de cet étang éfi très-b“ôn, 8c en telle
quantité, qu’on en fournit la Provence , 8c quelques
parties des provinces' voifinès. {R^j
MARTIN {:Saint } , île de l’Amérique feptiên-
trionaie., Tune des Antilles , au n. ô. de l’îlë de
Sàint-Barthélèrâi, 8c au f. o. dé TAngiiillé. Ôh lui
donné 18 lieues de touj^Elle à' dès falines, mais
, êllè'n’â ni port , ni rivTèjres. Lés François Sc ies
Hollandois en joui fieu W f commtifi. Long. 215;
fat. 18 , 10. (R ')
' Martin (S aint), petite ville forte , dans î’îlè
de Ré» fur les cotes de France, avec une bonne
difadëllé 8c un port. Il y a. en France plùfieürs
boufgs 8c lieux du nom de Saint Martin, (i?.)
Martin (S a in t) , Tune des îles Sorlingiies , à
Touefi. du comté de Cornouailles. (R.)
MARTINIERE ( la ) , hameau de Iaparôiffé de
Saint-Ârnoul fur Caudébec , en haute-Normandie ,
du ba'illage de Caux 8c vicomté de Caudebec, érigé
eti fief relevant du roî : la Roquette, fur la même
paroifiè, fut érigée en huitième de fief de Haubeff,
relevant du comté de Maulévrier ; l’un & l’autre
par lëtlres-patentés dé février 1623 eh faveur dé
Louis dé là Martinièfë , maîtrè des comptes a
Rouen , un des. ancêtres du géographe de ce-nom,
né à Dièpe j mort à la'Haÿë en 1746 , âgé de 83-
ahs. Gn 'a publié à Paris, èn 1768 , la quatrième
édition de féh Di fl. gÿgr.en'G vâli ïn-fol. Ouvrage
confidérable qui prouve en mèmè tems combien
il étoit laborieux, 8c combien il a été mal férVi
dans les mémoires qui lui ont été fournis. Les dé-
fechiofités accumulées de cet ouvrage , Sc qui s’y
reproduifèxït à chaque page , à chaque article^
invitent 8c détermineront fans doute un petit nombre
d’hommes verfés dans eëtté partie, à eh entreprendre
un jour la refonte. C ’ëft fahs doute uh
fort grand fer vice à rendre, tant auit lettrés qüfù
la fociété. (R.)
MARTINIQUE ( î l e de l a ) ; c’efi une dë's
îles principales dés pëtifes Antilles, fituée par les
14 d. 43’ 8c ÿ" dé latitude au nord de l’équateur •;
8c fa longit. diffère Occidentalé’mént de 63 d. 18'
4{d du méridien de Tobfervatoîre de Paris, ce qtii
fait 4 h. 13 ; 8c i'5v/ de différence.
Cette île peut avoir 60 lieues dé circuit ; fa longueur
eft d’environ 18 , fur une largeur inégale,
étant découpée par de grandes baies, au fond dëf-
quelles font de belles anfes de fable, 8c de très-
bons ports couverts par de longue's pointes qui
avancent beaucoup eii mer ; les riVagës de filé
font défehdus par des rochers 8c des falâifes qui
en rendent Tafpeél formidable : quant à l'intérieur
du pays , il eft 'occupé par des monticules dont
les intervalles fbrriieiit dé grands vallons remplis
d’épaiffes forêts , 8c arrofés d'un grand nombre de
rivières 8c de torrens. Trois montagnes dominent
fur ces petits fommets: la plus élevée pette Te'm-
preinte indubitable d’uh ancien voPcan. Les eaux
dont Tîle éfi arrofée, excellentes en quelques endroits
, font tfès-rtiauVaifës ëh d’autres.
Quoique le climat, par1 fon eXéëfiiVé chaleur ,
foit fouvënt funefte aüx étrangers intempérans},
ceux qui y font accoutumés y jouifiënt d’une auffi
parfaite famé qu’en aucun Iiëu du monde. La terre
y produit ‘ abondamment des cannes à fucre, du
café, du coton , dé îa caffe , du manioc , des fruits
délicieux, 8c une prodigieufe quantité de plantes
8c de béaùx; arbres , dont le bois , les réfines 8c
lés gommés, ont des propriétés qui peuvent êtrë
utilement employées, tant en médecine que dans
les arts méchaniques. La culture du fucre 8c du
eafe à fait négliger celle de l’indigo , du rocou &
du tabac; on commence, depuis quelques années,
à reprendre avec fuccës celle du cacao , dont les
\ arbres , par une efpéce d’épidémie, etoient prefque
tous morts eh 1718.
La colonie françoife que M. Denambuc, gouverneur
de Tîle de Saint-Chrifiophe, fit paffer à
la Martinique en 163.5 , s’efi confidérâblemènt augmentée
malgré les guerres qu’elle fut obligée de
foutenir contre les fauvages, 8c les difficultés de
défricher un pays rempli de fetpens venimeux &
d’infeéles fort incommodés. Les naturels du pays