
3«» MON qu’il a paffé par les Alpes Pennines qp’dn nomme
maintenant le Mont-Saint-Bernard. Les offemeriS
{le l’éléphant entier qu’on a trouvés dans cette partie
des Alpes , le confirment dans ce fermaient.
On fait qu’Annibal a voit conduit trentç-»fepç élé-
phans jufqu’au Rhône. Il ne lui en reftoit plus qu’un,
loriqu il entra dans la Toiçane. Au refie , cet auteur
croit qu’Annibal aura diyifé fon armée, & en
aura fait paffer une partie par lesÀlpes Çottiennes
& par le Mont-Çenis , & une partie par les Alpes
Grecques ou le.grand Saint-Bernard. Mais il combat
avec avantage l ’opinion du chevalier Folard &
du marquis de Saint-Simon, qui ont »prétendu
qu’Annibal avoir pafîé par le mont Genèvrç , au-
deffous des Alpes Çottiennes.
MONT C'EN'IS , en latin Mons-Cinefus , ou Çenu-
Jzrus, Monticinium in Æduis , petite ville du duché
de Bourgogne, dans 1 Autunois, fur une éminence
entre trois montagnes , avec un baillage
royal très-ancien.
On trouve près de Mont-Çenis d’excellent ç-har-
bon de terre, en quantité.
Près d Uchon , dans le baillage de Mont-Cenis ,
eft un rqcher mouvait, placé dans la partie la plus
rapide de la montagne, Quoiqu’il ait 28 pieds de '
tour 8ç 7 de hauteur, la moindre impulfion fuffit
pour le mettre en mouvement.
Ce roçher fert de bornes à trois juftices différentes
, & il eft cité dans les plus anciens titres. (Aï.)
M o n t - C é s a r , Mons Ctefàris, m o n t a g n e du
Ç e a u v Q i f i s , près de laquelle dans les pleines » marais
& bois d'entre Froidmont, Brefle & le pont
de Hermes, Loyfel place le . théâtre du combat
entre Céfar & les Belges , où ceux-ci, commandés
parle brave Çorrée de Beauvais, furent défaits,
l’an de Rome 703. (À.)
M o n t - C y l l Èn e , en latin Cyllene> ÇylUna >
Cy lie n ids , nous difons aufii en François Monts
Cyllénjçns , célèbre montagne du Péloponnèse en
Arcadie. C’eft la plus haute montagne de ce pays ,
au jugemçnt de Strabon.
L e S montsCylléniens commencent a Syçionq,
vont de l’oriept à l’occident jufqu’à Patras , d’où
s’étendant au midi vers Chiarenza , l’ancienne Cyl-
îène dont ils ont emprunté le nom , ils forment
lès bornes nouvelles de l’Achaïe dans toute fon
étendue, & de l’Arcadie au feptentrion & au
.couchant.
Non-feulement il fort des monts - Cylléniens
plufieurs rivières qui arrofent ces provinces, mai§
divers fommets de ces montagnes laiflent entre
eux des vallons, ou plutôt <|es plaines enfermées
de tous côtés par des collines.
Ces plaines font fertiles & arrofées par les ruif-
feaux qui defcendent de ces montagnes ; mais
comme ces plain s n’ont point d’iffues. elles fe-
roient inondées, files ruiffcaux qui en découlent,
ne -trouvoient des gouffres dans lefqufels ils fe pré?
cipitent, pour aller en fortîr dans d’autres plah
lies femblables qui font au-clefïpiis des premières ; I
MON ce jeu de la nature fe répète cinq à ûx fois , au rap-?
port de M, Fourmont, C ’eft ainfi que fe forment le
Pfophis, l’Erymanthe & l’Alphée. (/J).
Mont * Dauphin , petite place de France
dans le Dauphiné » à 3 lieues d Embrun fur une
montagne efcarpée & prefque environnée de la
Durançe. Louis XIV la fit fortifier en 1693'. Long*
24, 20; lat. 44, 4c. (R )
Mont - Didier , en latin moderne Mons De-
fiderii, ancienne petite ville de France en Picardie,
Quelques-uns de nos rois de la troisième race
y ont eu leur palais, & y ont tenu leur cour.
Elle eft fur une montagne à 7 lieues d’Amiens
$ç deCqmpiègne, 23 n. e- de Paris, long, félon
Çafiini, 3,0 d. 13 ' 51 ' ' Int. 49 d. 32 * 5 7 ".
Çette ville eft le fiège d un gouverneur parrtcu-.
lie r , d’un baillage , d’une élection, d’une prévôté,
C*efl la patrie de IV1M. Capperonniér qui fe font,
fait remarquer par leur érudition.
M. Galland, ( Antoine ) un des favans antiquai«
tes du X V I I e fiècle , naquit dç parens fort pauvres
R 2 lieues de Mont-Didier. îï fit trois voyages au
leyaqt, s’attacha particuliérement à l’étude des
médaillés, Sc apprit à fond pendant fon long fé-
jour dans cç pays-là le turc, l'arabe , le per fan,
& le greç vulgaire. Il-mourut eu 1715 , âgé de,
69 ans. Son Dictionnaire numifmatique a été remis
après fa mort à l’académie des infcript ons , dont
il était membre. C ’efl un livre qui manque aux *
fciences. Les manufcrits orientaux qu’il avoit re-,
cueillis , ont paffé à la bibliothèque du roi. Il a eu
la plus grande part à la bibliothèque orientale
de d’Herhelot. On lui doit les Mille 6* une nuits,
contes arabes, en iq volumes in-12. Il a publié
une hiftoire de la trompette chez les anciens , &
l’explication de quantité de médailles en plufieurs,
brochures, qui mériterojent d’être raffemblées en
un corps. (R.)
M o n t - F a u c o n . Voye^ M o n t f a u c o n .
MÔNt -FÉrrat , province d Italie, 'avec titre-,
de duché , dont Çafal eft ,1a capitale. Elle eft bornée
à l ’orient parle duché de Milan &. une partie
de l'état de Gènes; au nord par le Verceil-
lois .& le Canavez ; à l’occident par, le Piémont
•proprement djt ; & au midi par l’Apennin.
Cette province qui appartient au roi de Sar-j,
daigné, eft très-fertile & bien cultivée : elle eft
entrecoupée de plufieurs collines qui produifent du.
bled & du vin en abondance.
Les Paléologues régnèrent dans le Mont-Ferrat
jufqu’en 1 532 , que mourut Jean-George , dernier
prince de ce|tç maifon. A cette époque,, le. mar-
quifat de Mont-Ferrat paffa au duc de Mantouç 9}
à caufe de fa femme qui étoit de la maifon des,
Paléologues Cette fouveraineté fut érigée en duché
en 1573. La lignée mâle du duc Frédéric d%.
Gonzague, duc de Mantoue, s’étant éteinte en*
1627, Charles I , duc de Ne vers & de Rhétel, obtint
le. Mont-Ferrat avec le duché de Mantoue*.,
En 1631 & en 1703 , la maifon de Savoie qfci
MON avoit des droits fur le Mont-Ferrat ; eft fut
mife en poffeffion, & elle fe relâcha du paiement
de 15000 écus qui lui étoient dus par le duc de
Mantoue (J?-)
Mont-Flanquin. Voyei Monflanquin.
Mont Gaillard. Voye^ Mon g a illard .
Mont-Giscar , petite ville de. France, dans le
haut-Languedoc , au diocèfe de Touloufe. (Æ.)
Mont-l’Heri , ou Mont - le - Heri , petite
ville de l ’Ile de France , à 6 lieues de Paris , & à
3 de Corbeil. Son ancien nom latin eft Mons-
Letherici , corrompu dès le XIIe fiècle, en Mons
Leherici ou Leheri. Elle prit ce nom de fon fondateur.
11 fe donna à Mont-l’Heri une fanglante
bataille en 1465 , entre Louis XI & Charles de
France , duc de Berri, fon frère. Long-tems au- ,
paravant Louis-lé-Gros avoit ruiné le château de
Mont-l’Heri, excepté la tour qui fubfifte encore
en partie aujourd’hui. Long, félon Cafïini, 19 deg. 47 mïn* 37 fec. ; lat. 48 deg. 38 min. 5 fec.
C’eft de Mont-l’Heri à 1 obfervatoire de Paris
que fe font faites les. expériences fur la propagation
du fon & de la lumière. (R-)
Mont-Ju l e , ou A lpes Juliennes, en latin
-Alpes Julien. , en allemand Juiurs-bergs ; on donne
ce nom à toute cette étendue de montagnes qui
eft au pays des Grifons , dans la baffe-Engadine,
aux environs de la fource de l’Inn. On appela ces
montagnes Juliennes , Juliee-, parce que Jules-Cé-
far y ht commencer un chemin qui fut achevé
par Augufle , du tems des guerres d’Illine , félon
P-ufus Feftus. Ammien Marcellin , liv. X X X I ,
dit qu’on les nommoit anciennement Alpes Venetce.
j Tacite ( üijl. liv. I l , ) les appelle pannonïcot.
Mont-Kr a pa c k , Carpathus , chaîne de montagnes
qui bornoit chez les anciens la Sarmatie
européenne du côté du midi. Elle fépare aujour-
d?hui la Pologne-- d’avec la Hongrie , la Tranfyl-
vahfë & la Moldavie. Elle touche même encore
d’une part à la Siléfie & à la Moravie , de l’autre
à l’empire de Rufîie. La plus grande hauteur de ces
montagnes eft au comté de Zips. Elles font char-,
■ gé.es d’immenfes forêts, & leurs cimes font couvertes
, par intervalles , de neiges qui y fubfiftent
pendant prefque toute l’année.
Le Carpathus , dit David’ Frælichius , eft la
principale montagne de Hongrie ; ce nom lui eft
commun avec toute la fuite des montagnes de
Sarmatie, qui féparent celles de Hongrie de celles
de Ruftie, de Pologne, de Moravie, de Siléfie,
& de celles de la partie d’Autriche au - delà du
Danube ; leurs fommets élevés & effrayans qui
font au-deftiis des nuages , s’apperçoivent à Céfa-
reopolis. On leur donne quelquefois* un nom
qui défigtae qu’ils font prefque toujours couverts
de nëiges , & un autre nom qui fignifie qu’ils font
nuds & chauves ; en effet les rochers de ces montagnes
l’emportent fur ceux des Alpes d’Italie , de
Suiffe & du Trrol, pour être èfearpés Ôc pleins de |
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précipices. Ils font prefque impraticables , & personne
n’en approche, à l’exception de ceux qui
fi^nt,eUrieilx d admirer les merveilles delà nature.
M. Frælichius , qu il faut mettre au nombre de
ces curieux, ayant formé le deffein de mefurer
la hauteur de ces montagnes , y monta au mois de
Juin 1615. Quand il fut arrivé au faîte du premier
rocher, il en apperçut un fécond fort efearpé &
beaucoup plus haut ; il y grimpa par-deffus de
grandes pierres mal affurées. Une de ces pierres
ayant gliffé , en entraîna avec elle quelques centaines
de plus .grandes avec un bruit fi violent,
quon auroit cru que toute la montagne s’écrou-
loit ; enfin Frælichius, ayant apperçu un nouveau
rocher plus haut, & enfuite quelques autres moindres
, ra^is dont le dernier paroiffoit toujours plus
eleve que les precédens, il fut obligé de paffer à
travers, au péril de fa v ie , jufqu’à ce qu’il eût
gagne le fommet.
« Toutes les fois , dit-il, que je jetois les yeux
” fijr les vallées au-deffous, qui étoient couvertes
» d’arbres, je n’y appercevois que comme une
» nuit noire , ou du moins une couleur de bleu
” cêlefte, telle qu’on en voit fouvent dans l’air
» quand le tems eft beau ; & je eroyois que û
” jetois tombé, j ’aurois roulé non fur la terre,
” mais dans les cieux. Mais lorfque je montai en-
» cor-e plus haut, j’arrivai dans des nuages épais,
» & les ayant traverfés, je m’aftis pendant quelques
” heures ; je n’étois pas alors bien loin du fom-
” ™et » je voyois diftinélement les nuages blancs
” dans lefquels j’étois, fe mouvoir au-deffous de
” moi » & j’apperçus clairement par-deflùs l’éten-
” due de quelques milles du pays , au-delà de ce-
» lui de Sépuze , où étoient les montagnes. Je vis
” aufh d autres nuages, les uns plus hauts, les
” ailtres | plus bas, & quelques - uns également
» éloignés de terre.
” Je tirai un coup de piftolet, qui d’abord ne fit
” Pas. Pius de bruit que quand on cafte un bâton ;
» mais un moment après j ’entendis un long mur-
” uiure ? qui remplit les vallées & les bois infé-
» .rieurs (Ri) ».
Mont-Laur, petite ville de France , dans le
haut-Languedoc, au diocèfe de Toulon. (K.)
Mont de Léopold. Foycç Léopold-Berg.
Mont-Louis , petite, mais très-forte ville de
France, dans les Pyrénées, à la droite du col de
la Perche. Louis XIV la fit bâtir en 1681 , & la fit
fortifier par le maréchal de Vauban. Il y a une
bonne citadelle,& de belles cafernes. Elle eft fur
une hauteur, à 184 lieues de Paris. Lonz. 10. 40 ■
lat. 42. 30, (-£.) ÿ
Mont-Luçon , ville de France en Bourbonnais',
fur le Cher , à 14 lieues f. o. de Moulins
69 f. e. de Paris. Long. 2 0 ,16 ; lat. 46,22 .
Cette v ille , qui eft la fécondé du Bourbonnois,
eft la patrie de Pierre Petit „ ami de Defcartes ,
dont les ouvrages écrits en latin fonéftayahs &
curieux. Il mourut en 1677. (ü .)