
Les environs de Moskow paroiflent très-beaux,
& les Anglois établis dans cette 'ville, avoient
trouvé l’art d’avoir dans leurs jardins , au mois de
février , des rofes hâtives , des oeillets, & d’excellentes
afperges. Tout le pays produit du bon bled
qu’on fème en mai, & qu’on recueille en feptem-
bre. La terre porte des fruits, pourvu qu’on la
fume & qu’on la cultive. Le miel y eft auffi commun
qu’en Pologne. Le gros & menât bétail y
paît en abondance ; enforte que la vie y eft à
grand marché.
Pierre-le-Grand a fait faire un canal de Moskow
à Saint-Pétersbourg, pour établir une correfpon-
dance entre l’ancienne capitale de fes états, & la
nouvelle. Ce canal , après avoir traverfé le lac
d’Onéga, arrive à Moskow.
Cette ville eft dans une plaine fort étendue * à
160 li. n. de'Caffa, 2,40 de Conftantinople, 2C0 de
Cracovie, 2 4 5 de Stockholm, environ 360 de
"Vienne, & 650 de Paris. Long, félon Qtffini, 37 d.
51’ 30 fec. ; ht. 53 d 36' 10 fec. Long, félon Tim-
merman, 56 d. 11 15 fe c .; Ut. 55 , 34. (Ma s s
o n DE MORVILLTERS.')
Moskow ( le duché de } , province de l’empire
rutlê , appelée Mofcovie proprement dite,
pour la diftinguer de tout l’empire des czàrs.
Cette province particulière a titre de duché ; car
pendant long-tems les czars n’ont été connus que
fous le titre de grands ducs de Mofcovie. Elle prend
ïon nom de fa capitale , qui elle-même le reçoit
de la rivière qui l’arrofe, Les autres rivières principales
font l’Occa & la Clefma, qui vont groftir
le Volga. Dans la partie occidentale du duché de
Moskow, eft une grande forêt de vingt-cinq lieues,
d’où fort le Boryfthène, qui de là paffe par le
duché de Smolenfcko , entre en Lithuanie , en Pologne
, en Ukraine, & c. Long, du duché de Mos-
jfcow, 5 3— 63 ; lat. 52 — 58.
MOSSENIGA, ou Mo s en ig g , ville de la
Morée, dans le Belvédère, que M. de Witt place
au nord de la ville de Coron, & fur le golfe de
ce nom ; ce n’eft pas l’ancienne Mefsène, quoi
qu’en difent Corneille & Maty.
MOSSULA , port de Guinée, au fud de la ligne
, impraticable aux navires. Les Européens y
envoient leurs chaloupes acheter des efclaves.
M O STAG AN, ou Mon stag an , ancienne &
forte vile d’Afrique ,.au royaume d’A lge r , avec
un château , une mofquée, & un bon port nommé
Cariera par les Romains, à 20 lieues e. d’Oran.
Long, félon Ptolomée, 14 ,3 0 ; lat. 33 , 40.
M O S T AR , ville de Dalmatie, dans l’Herzê-
govine. Quelques-uns la prennent pour, l’ancienne
Saloniana de Ptolomée, & d’autres pour l’ancienne
Andecrium ou Andrecium ; quoi qu’il en foit, elle
appartient aux Turcs , & e« toujours épifcopale.
Elle eft fituée à 40 milles n. de la ville de Narenta.
Long. 36, 12 ; Ut. 4 3 ,4 2 .
MOSUL, Mossul , ou Moussal , par Pto-
loxnèe Durait a , ville forte d’Afie a dans le Diarbecîe,
fur la rive droite du Tigre. Elle eft aujoatr*
d’hui prefque toute ruinée , n’a que de petits bazars
borgnes , & eft cependant fréquentée par des négociants
A ra b e s^ des Curdes ; on croit que c’eft
de l'autre côte du Tigre que commencent les ruines
de l’ancienne Ninive. La chaleur eft exceffive
à Mofur, & encore plus grande qu’en Méfopota-
mie. Long, félon nos voyageurs , 3 9 ,30 ; Ut* 36 ,
30. Les tables arabiques font bien différentes ; car
elles donnent à Méfiai 77 degrés de longitude , &
3 4, 30 de latit. feptentrionale. On croit que c ’eft
de cette ville que font venues les mouffeiines.
M O T À L A , Mo t o l a , ou Mo t u l a , petite
ville d’Italie , au royaume de Naples, dans la
Terre d’Otranre, avec un évêché fuffragant de
Tarente. Elle eft à 4 milles n. o. de Mafiafra, 2
n. e. de Caftellaneta. Long. 34,43 ; Ut. 40, 51.
M O T A Y y en latin Claudius mons , montagne
de la baffe-Hongrie, d’une grande étendue. Elle
s’avance jufqu’en Styrie, & reçoit divers noms,
félon la diverfité des lieux.
MOTAYES , peuples fauvages de l’Amérique
méridionale, au B refil. Ils font de couleur olivâtre
, petits de taille, vont tout nuds , & vivent
de maïs, de racines, de chiens & de chats fauvages.
MOTHE ( l a ) 9Mota, gros bourg de France;
dans le Poitou, élection & à 5 lieues e. de Niort.
Mothe ( l a ) , petite ville de France, en Auvergne
, éleâion & à une lieue e. de Brionde.
MOTIR , île des Indes orientales, une des
Mohiques , entre celles de Gilolo à Torient, des
Célèbes à l’occident , deTidor au feptentrion , &
de Machian au midi. Elle n’a que 4 lieues de tour.
Long. 14 4 ,40 ; Ut. 20.
MOTRICO , petite ville cFEfpagne , dans la
province de Guipufcoa. Elle eft entourée de murailles
au bord de la mer, avec un port.
MOTRIL, petite ville d’Efpagne, au royaume
de Grenade , avec un port, à 11 lieues efpagnoles
f. e. de Grenade. Quelques auteurs conjecturent
que c’eft l’ancienne H e x i, ou Sexi, dont les har
bitans s’appeloient Sexitains. Son terroir produit
d’excellens vins. Long. 1 4 , 57 *9lat. 36,22.
M O T T E : nom par lequel les François délî-
gnent une petite élévation, & qu’ils ont enfuite
etendu à des villes , bourgs , châteaux, villages
ou maifons de campagne fituées fur quelque éminence.
Je ne parlerai cependant que de la féule ville
nommée la Motte ^ en Barrois , dans le baillage de
Baflïgny, aux frontières de la Champagne, & à
une lieue de la Meufe. Cette ville paffoit pour une
place imprenable par fa fituation au haut d’un
rocher efcarpé, au pied duquel couloit la petite
rivière de Mouzon. C ’eft au liège qu’elle a fou-
tenu eil 1634 , entrepris par le maréchal de la
Force, que la France fit ufage des bombes pour
la première fois ; je dis la France, car cette invention
infernale eut lieu au liège de Wachtendouch
MO T en Gueldres, quelques années auparavant. Elle fut
prife cette même année 1634 , & rendtiie au.duc
de Lorraine en 1641. Le'cardinal Mazarin la fit
afliéger de nouveau par Magalotti fora- neveu , •&
enfuite par M. de Villeroi, qui contraignit finalement
le gouverneur de la place à fe rendre en
1644. La capitulation portoit, qu’elle ne feroit ni
rafée , ni démantelée ; mais cet article ne fut point
obfervé. On rafa la .Motte de fond.en comble; on
ruina plufieurs particuliers, innoçens ; ,& la reine-
mère flétrit fa mémoire en violant ,la parole donnée.
Le rocher fur lequel cette ville étoit afîife,
forme un carré-long d’où la vue plonge au loin
fur des campagnes très-agréables & très-fertiles.
Dan« quelques endroits 011 découvre jufqu a fept
ou huit lieues de pays , entrecoupé de prairies, de
terres bien cultivées, de forêts confidérables & de
montagnes. Le village d’Outremécourt, qui eft au
pied du rocher, a été bâti en partie des débris de
cette ville infortunée : les corps religieux & tous
les titres publics, ont été tranfportés à Bourmont.
( M a s s o n d e M o r v i l l i e r s .')
Motte ( la ) , fontaine minérale diurétique ,
près du terrein qui brûle, à 3 li. f. de Grenoble.
Motte - A chard ( la ) , bourg du Poitou ,
éle&ion & à 3 li. n. des Sables d’Olonne.
MOTTERN , ou M o t t e r ( la ) , rivière de
France, en Alface. Elle prend fa fource dans les
montagnes des Vofges, & fe jète dans le Rhin ,
proche Drufenheim. Elle porte bateaux depuis
Bifchewiller.
MOTTEVILLE, MattcvilU, ou Mauteville-
l’En e v a l , village à 5 lieues & demie de Cau-
dibec , à une lieue & demie d’Y vetot, furnommé
A'EnevA, parce qu’il a appartenu long-tems aux
feigneurs de ce nom , & pour le diftinguer de
Motte ville fur le Durdan. En 1063 , Raoul-de-Va-
renne & Emerie fa femme, cédèrent cette églife à
FAbbàye de Sainte-Catherine de Rouen. Le fei-
gneur préfente à la cure. La collégiale de Saint-
Michel a fix prébendes, & uni doyen-curé.
Françoife Bertaud, née en.Normandie en 1615 ,
en époufant Nicolas Langlois, feigneur de Motte-
v ille, a rendu ce nom célèbre par fes Mémoires
pour fervir à l'hifioire d Anne d* Autriche , dont elle
étoit la confidente: ils oiît paru en 6 vol. in-12,
Cn. 173 2.
Cet Ouvrage curieux eft plein d’une grande con-
noiftance de la cour 8c de la minorité de Louis
XIV. L’auteur fut difgracié par le cardinal de Richelieu
, jaloux des favorites de la reine - mère ;
mais après la mort de ce redoutable miniftre ,
madame de Motteville fut rappellée par la reine
A nne, déclarée régente; & par reconnoiffance,
elle écrivit fes Mémoires. Elle mourut à Paris en
1689 , à 74 ans.
MOU A B , ou M o a b , félon M . de Lifte, nouvelle
petite ville de l’Arabie - Heureiife, fondée
•par le roi d’Yemen en 1710 , dans un terroir fertile
, entre Damar & Sanaa, fur la pente d’une
M O U 4 1 1
petite montagne. Le roi d’Yemen fait fon féjour
dans une maifon de plaifance qu’il a bâtie au haut
de la même montagne. Long. 6 4 ,4 0 ; Ut. 14, 5'
MOUCHY, abbaye de Bénédiélines , 3 3 lieues
de Gompiègne. Voyt^ Humières.
M OUCKDON , ville de Tartarie, à 147 li- cé
de Pékin. C e ft de cette ville que les empereurs
chinois, depuis la conquête, tirent leur origine.
Lat. 41 , 30V 3P//.
MOUDON , en allemand Milden, en latin Mel~
dunurn, ancienne petite ville de Suiffe, dans le
canton de Berne, au pays de Vaud, che f-lieu
dim baillage de même nom. Elle eft fituée au pied'
d’une colline , fur le haut de laquelle elle étoit
placée auparavant. Berchtold , dernier duc de Zé-
ringen , ferma cette ville de murailles en 119 0 ,
8c Amé V I , comte de Savôie , confirma fes privilèges
en 1359» baillage de Moudon fut conquis
fur le duc de Savoie par la république de
‘ Berneen 1336. Il confine au canton de Fribourg
du côté de l’orient : il a quatre lieues de long du
nord au fud, fur trois de large. La ville de Moudon
eft fituée à la gorge d’üne vallée étroite qui
s’étend entre deux rangs de montagnes, & qui eft
partagée en deux portions par une petite riviere
qu’on nomme U Broyé. Long. 24, 30 ; Ut. 4 6 , 30.
(R.)M
OUILLERON, petite ville de France, dans
le Poitou, éle&ion, & à 4 li. n. de Fontenay, 2
o. de la Chateigneraye.
MOULDON. Voye1 Moudon.
MOULINS, en latin moderne Molince, ville de
France, capitale du Bqurbonnois, avec une géné-
j ralité compofée de fept éleélions , un préfidial ,
un baillage, une fénéchaufiee, une intendance,
chambre du domaine , maîtrife des eaux & forêts ,
grenier-à-fel, maféçhàuffée, 8cc.
Cette ville n’eft point ancienne,; car à peine en
eft-il mention avant Robert, fils de Saint Louis ,
qui y fonda un hôpital. Elle doit fon agrandiffe-
ment aux princes du fan g de France, qui ont pof-
fédé le Bourbonnois, & fon nom. au grand nombre
de moulins qu’il y avoit dans le voifinage.
Elle eft fur la rive gauche de l’Ailier, qu’on y paffe
fur un pont magnifique de treize arches, conftruit
depuis quelques années. Ses rues-font tomes bien
pavées, larges pour la plupart, & les maifons bien
-bâties ; ce qui, joint à fa belle fituation dans une
plaine agréable & fertile, prefqu’au centre de la
France, la rend très-importante pour le commerce.
O11 'ÿi compte plufieurs paroiffes, un chapitre, un
collège, un hôpital-général, 15, maifons religieufes
de l’un & de l’autre fexe, la maifon des filles de
U Vifitation., .dont f églife renferme le. maufolée
de Henri duc de Montmorency, morceau eftimé
dans fon genre; un cours charmant le long de
l’A llie r , un château, un hôtel-de-ville , & une
juxifdi&ion confulaire. La coutellerie de Moulins
eft connue dans toute l’Europe. Cette ville fut
en 156.6 le lieu de la tenue des états du royaume.
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