
Ander, & fe perd dans la mer au couchant de
Sainr-Sébaftien. (/L)
ORISSA V A , ville de l’Amérique, au Mexique
, fur le chemin de Vera-Crux à Mexico, entre
Çordoue & la Puebla de los Angeles. Elle eft auprès
d’une haute montagne qui porte fon nom, 5c
dont le fommet eft toujours couvert de neige,
quoique fous la zone torride. Lone. 277, 20 ; Ut.
19 , io. (R.)
O R IS T AG N I, ancienne ville de 111e de Sardaigne
, avec un archevêché , fur la côte occidentale
de l’ile, 5c fur le golfe auquel cette ville
donne fon nom. Elle eft à 17 lieues n. o. de Ca-
gliari, 12 f. de Boza. Long. %6,33 ; lut. 39, 33,
Cette ville eft YUftttis de Ptolémée, dont les
habitans ont été appelés Ufcllitam, Le nom d'Orif-
tAgni ou Orifiagne lui vient vraifemblablement d’un
étang formé par la rivière SacrO,, dans un lieu
nommé Orès, d’où eft venu lq nom latin Qri-Sta-
gnum , qui a formé le noni Oriftagni. Cette ville eft
dans une plaine k peu de diftance de la mer, mais
dans un air très-mal-fain, ce qui fait qu’elle eft dépeuplée.
(R.)
O R IX A , province de Pïndouftan, fur le golfe
de Bengale, à l’extrémité feptentrionale de la côte
de Coromandel, entre le Gange & le royaume de
Golconde. Elle eft bornée air nord par la rivière de
Ganga, qui la fépare des terres du Raia-Rotas,
depuis les 98 d. 20' de longit. jufqu a 102 d.
Avant 1736, cette contrée faifoit partie du Beng
a le , mais à cette époque, les Marates s’en empa*
cèrent.
Elle peut avoir environ 29 lieues de côtes qui
çoiirent du fud-oueft au nord-eft. En allant du ,
nord-eft au lud-oueft , on y trouve Baram pour ;
v ille , Ganjam autre ville ou les Anglois ont un
comptoir & quelques bourgades , Ramana, rèfi-
dence du roi de Brampour ; mais la ville d’O rixa,
que MM* Sanfon, Baudrand & autres mettent
dans ce royaume comme fa capitale, eft une ville
chimérique. Les François ont des établiflemens fur
çette côte, & ils en tirent dqs toiles de coton. (R.)
ORLAMUNDE , ville d’Allemagne, dans le
cercle de haute-Saxe, & dans la portion du pays
d’Alterabourg , qui appartiept ait duc de Saxe-
Gotha. Elle elt fituée fur une éminence, à l’embouchure
de la petite rivière d’O rla, dans la Saalë;
C’eft le fiège d’un b?illage. Ç ’eft une ville très-
jnédioçre, pi^is ancienne. Les comtes qu’elle avoit
autrefois, & qui finirent l’année 1476 , fe faifoient
fort çpnfidérer dans la Thuringe : ils jouiffoient
même de l’éminente prérogative *de fe fubftituer
des bourg-rgraves dans leur château ; leur alliance
étoit rechçrchée par la plupart des princes leurs
voifias. Cette ville eft à 3 lieues de Rudelftadt. (/?.)
ORLÉANOIS ; ii ne faut pas confondre l’Orr
Jéanoi$ ou le gouvernement d’Orléanois avec l’Or-:
jéanois propre. Le gouvernement contient, outre
l ’Orléanois, la Sologne, la Beauce, le Dunois, le
yendépîoi^, le Ç|nifois ? la plus grande partie du
Gâunois, & lePerche-Gouet. Tout l’Orléanois eft
du reffort du parlement de Paris, & il comprend
quatre grands taillages & juges nréSdiaux, établis
a Orléans, Chartres, Blois & Montargis, & trois
baillages moins confidérables , ceux de Gien »
Dourdan & Vendôme. L’Orléanois propre eft un
diftriél de France, borné au n. parla haüte-Beaucp* '
c. par le Gatinois , f. par la Sologne, o. par le Du«
nois &• le Vendomois. La Loire le divife en haut &
en bas Orléanois. Le haut eft au n. 4 & le bas eft au
f. de cette rivière. Orléans eft là capitale d e l’Gr-
léanois propçe, & de tout le gouvernement. La
foret, qui eft au nord de la ville, eft une des plus
grandes du royaume ; elle paffe pour contenir 94
mille arpens en bois plein, mais elle renferme des
plaines fort étendues & des villages, de forte qu’on
lui donne 15 lieues de longueur. Sa largeur eft differente:
en quelques endroits elle eft d une ou de
deux lieues, & dans quelques-àufres de ciaqàfix
lieues. Le prix des ventes de cëtte forêt, qui peut
monter chaque anneea 80 mille livres, eft de l’ap«
panage du duc d’Qrléans. •
Cette province a un gouverneur-général , trois
lieutenans - generaux , quatre lieutenans de ro i,
quatre grands baillis d’épée, 6c neuf gouverneurs
de place. Ses principales rivières font la Loire, le
4 Loir, & le Loin, Le fol en eft très-abondant ; il s’y
trouve de grands vignobles, & de vaftes campagnes
qui fe couvrent de riches moiffons. (J?.)
ORLÉANS » ancienne ville de France, capitale
de l ’Orléanois , avec titre de duché poftedé par le
premier prince d« fang, & un évêché fuffragan*
de Paris. Il sV fait un grand commerce en vins,
bleds & eaux-de-vie, commerce qui eft fâvorifé par
la fituation avantageufe de cette ville fur la Loire , 5c à l’entrée du canal de fon nom, qui là fait communiquer
avec Paris. Elle eft à 13 lieues n. e,do
Blois, 34 n. e. de Tours, 28 f. o. de Paris. Long,-
*9 d. 2 5 ', 45^; lot, 47 d, 54*, fuivant Caffini.
On croit qu’Orlêàns fut érigée en cité par Auré-
lien , 6c qu’elle en reçut le nom dé Aureliana civi-
tas, ou Aurtlianum , en fous-emendant oppidum ;
elle devint alors indépendante des peuples char-
trains , & fut l’und des plus confidérables des Gaules.
Elle tomba au pouvoir des François après que
Clovis , eut vaincu Siagrius, & eut détruit le refte
de l’empire Romain dans les Gaules. Il s’eft tenu à
Orléans onze conciles 5c quatre fynodes. Son école
de droit civil 5c canonique eft fort ancienne ; &
pape Clément V lui accorda, on 1305 , divers
privilèges, que Philippe-le-Bel confirma en 1312.
Ses évêques furent attribués fous l’empereur Ho*
norius a la quatrième lyonnoife 6c à la métropole
de Sens:, dont Orléans n'a été détaché que l’aq
1623, lorfque Paris fut érigé en archevêché, auquel
on donna ppur fuffragans les évêques d’Or«j
l^ans, de Chartres, 8c de Meaux. Celui d'Orléans,
prétend avoir le droit, le jour de fon entrée dans
i’églife d’Orléans, d’abfoudre un certain nomhrq
de criminels qui font d^ps les prifons ; mais le patt
îement rte Paris a raifon de ne point reconnoître
des abfolutions 6c abolitions de cette efpèce.
Le diocèfe de cet évêché renferme 272 pareilles,
10 chapitres, 5 abbayes d’hommes , & 3 de filles.
11 eft du revenu de 3 3,000 liv.
Le chapitre de la cathédrale eft dédié à Jefus-
Chrift crucifié : il eft mis à la tête de toutes les
diftributions, pour une double portion, qui eft
donnée par forme d’aumône à l’Hôtel-Dieu , dont
le chapitre à4a jurifdiélion fpirituelle & temporelle.
Cette ville eft grande, 8c l’une des plus célèbres
du royaume. On y paffe la Loire fur un pont qui
eft très-vanré. C ’en le fiège d’un lieutenant-général,
d’un lieutenant de fo i, d’un lieutenant des
maréchaux de France, d’un gouverneur particulie
r, d'un grand baillage 8c préfidial, d’un baillage
particulier ou châtellenie royale, d’un hôtel des
nionnoies. Il y a intendance , généralité, éleélion ,
maîtrife des eaux 8c forêts : elle eft pourvue d’un
collège, 6c d’un féminaire où l’on enfeigne la théologie.
Il ne s’y trouve pas moins de vingt tjois mai-
fons monaftiques de l’un 6c'de l’autre fexe. Elle a
une commanderie de l’ordre de Malte, 8c deux hôpitaux.
Dix grandes rafineries de fucre y font un,
établiffement très- avantageux.
La cathédrale d’Orléans eft une des plus magnifiques
églifes du royaume. Chaque année, le 12 de
mai , on fait en cette ville une proceflion folem-
nelle en mémoire de la délivrance de la v ille , due
à la célèbre Jeanne d’A r c , plus connue fous le
nom de pueelle d’Orléans, qui en fit lever le fiège
à pareil jour en 1429. Indépendamment de ce fiège,
elle en a foutenu un non moins fameux contre Attila
, roi des Huns, en 450.
Orléans, réunie à la couronne par Hugues Ca-
pet, fut érigée en duché par Philippe de Valois,
qui le donna à fon fils Philippe. Ce prince mourut
lâns enfans, 8c le duché paffa en 1391 à Louis,
frère de Charles VI, Louis X I I , duc d’Orléans,
étant mQnté fur le trône, fon appanage fut réuni au
domaine. Louis XIII le donna à fon frère Gafton ,
8c Louis XIV à fon frère Philippe, de qui defeend
M, le duc d’Orléans.
Il eft fait mention de la forêt d’Orléans, à l’article
Orléanois ; 8c fous le mot Canal , nous !
avons parlé du canal d’Orléans.
C ’eft dans cette ville que naquit le roi Robert en
971. Il y fut couroi*né en 996, 8c mourut à Melun
én 1031. Il étoit humain, débonnaire, 8c favant
pour fort tems. Il fit plufieurs hymnes, que l’on*
.-chante encore à l’églife. Enfin, il eut la fageffe de
refufer l’empire & le royaume d’Italie, que les
Italiens lui oflroient, 8c qu’il n’eût jamais gardé.
On fait encore que François II mouruit à Orléans
le 3 décembre 1360, dans fa 18e année. Son règne,
qui ne fut que de 17 mois, vit éclore tous les maux,
qui depuis dèfolèrent la France. Les Guifes abufè-
rent de l’autorité dont ils jouiffoient. Le roi de Navarre
8c le prince de Condé eurent affez de ref-
fçurces pour foutenir un parti contr’eux. Dans ces
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conjonctures, les querelles de religion devinrent
un prétexte trep fpécieux pour n’étre pas employé
P®*" deux partis. Orléans éprouva bientôt les
trilles effets de leur rage ; François, duc de G u ile ,
en fit le .fiège en 1 563 , & y fut affaffiné. Mais il faut
détourner nos yeux de ces horreurs, pour nommer
quelques lavans illuftres dont Orléans a été la'pa-
frie. .
Amelot de la Houffaye (N ico la s ), y naquit
en 1634* Ses traduétions & le s hilloires font encore
recherchées. Il eft le premier qui ait fait connoître
le gouvernement de Venife aux François. Il mourut
fort pauvre en 1706.
Bongars ( Jacques ) , Bongarjîus , protellant ,
qui a été un des favans hommes du feizième'fiècle.
Il s attacha à l’étude de la critique, qui étoit le goût
dominant de fon tems ; s’il n’alla pas auffi loin que
les Lipfe & les Cafaubon , il ne laifîà pas d’y acquérir
beaucoup de célébrité, & peut-être il les eût
atteints dans ce genrejd’érudition , fans les affaires
d’état qui l’occupèrent, & l’empêchèrent d’y donner,
comme eux , toutes fes veilles. Il fut employé
près de 30 années dans les plus importantes négociations
d’Henri IV. Il procura une bonne édition
de Juftin, imprimée à Paris en 1581 , in- 8°. avec
des notes pleines d’érudition; maison eftime fur-
tout Içs lettres qu’il écrivit pendant les emplois dont
il fut revêtu ; elles ont été traduites du latin en fran-
çois par M. l’abbé de Brianviüe, qui en a donné la
meilleure édition à la Haye en’ 1(595. Bongars mourut
à Paris en 1612 , à 58 ans.
Dolet (Etienne), né vers, l’an 1509, étoit imprimeur,
poète & grammairien. Les ouvrages qu’il
mit au jour font i°. commentant lingute- làiinct 1
vol. in-fol. Tarés. l° . De re navali. 30. Carminum,
lib.1V . 4°. Des lettres, qni font rares , & d’un goût
fingulier. b
Dubois ( Gérard ) , compatriote de D o le t, prêtre
de l’Oratcrire , a donné Phiftoire de l’églife de Paris s
il mourut en 1696, âgé de 67 afis. •
Gédoyn (Nicolas), naquit à Orléans en 1.667. Il
a été jéfuite, enfuite chanoine de la Sainte-Chapelle
de Paris , & enfin abbé commendataire de
N. D. à Beaugency ; il eft auteur d’une excellente
tradiiaion.de Quintilien & de Paufanias. Il a donné
plufieurs mémoires inférés dans le recueil (fi l ’académie
des belles-lettres. Il eft mort en 1744.
Mui&.(Siméon d e ) , favant interprète de l’Ecriture
Sainte , mort en 1644. Son commentaire for
les pfeaumes eft un des meilleurs qu’on ait for ce
livre de l’Ecriture.
Petau (D e n is ) , P t ta tins, jéfnire , undesmeil-
leur^ critiques & des plus favans perfonnages de
fon fiècle. Outre qu’il a réformé la chronologie,
on a de lui, tin grand nombre d’ouvrages for d’autres
fojets ; ilmourut en 1652, âgé de 69 ans.
Thoynard ( Nicolas ) , favant dans les langues,
dans l’biftoire, dans les antiquités , & dans la chronologie
, mourut en 1706, âgé de 77 ans. On prétend
qu’il a eu grande part au traité du cardinal