pourquoi..il donna à ce flexréè le nom
cPaigle , ou dp vautonr de Prométhée ,
c’est-à-dire de la constellation, qui suit
l ’Hercule céleste dans son concher,
durant le débordement, et qui reparoît
le matin avec lui au bout d’environ
trois mois , lorsque le Nil rentre dans
son lit. C'est sans doute ce qui donna
lieu de dire , que ce fut cet Hercule,
qui vint repousser le fleuve, et le fit
rentrer dans ses limites. Diodore lui-
même a remarqué , qu’il y avoit des
rapports entre cette fable et celle du
vautour de Prométhée , celui que les
anciens ont dit être placé aux cieux,
ainsi que Prométhée , ou 1 'Ingeniculus ,
qu’accompagne toujours son vautour.
Cette même constellation s’appelle
Testudo, ou la lyre ; et on dit, que
Mercure avoit formé fa lyre de l’écaille
d’une tortue , que le Nil en se retirant
laissasur ses bords; autre allusion à l’époque
du temps où elle se lève à la suite
d’Hercule , après la retraite des eaux
du fleuve. Hercule lui - même , ou la
constellation, qui porte ce nom et les
attributs de ce Dieu, n’est peint agenouillé
, que parce que c’étoit en se
couchant qu’il fixoit le solstice d’été ,
ou l’arrivée du soleil au lion, qui oc-
cupoit ce point. Il a pour arme, dans
son effigie céleste, la massue, et pour
manteau la peau du lion, parce qu’on
peignoit avec ces attributs Hercule lui-
même , ou le soleil arrivé au lion,
terme de sa plus grande force. La
massue étoit l’emblème de cette force,
et le lion étoit l’animal céleste auquel il
étoit uni, et son domicile , comme nous
le dirons bientôt.
Ainsi la constellation figurée aux cieux
sous cette forme paroît avoir été groupée
sous la figure symbolique , qui repré-
sentoit le véritable Hercule, le soleil
du solstice d’été. Le soleil est le héros ,
et la constellation son image, placée
dans la partie du ciel ou sur les étoiles,
f i ) Clem. Alex. Strom. 1. 6 , p. 633.
qui, le matin par leur coucher , an-
non çoient l’entrée du soleil au lion
célèste, celui des signes qui répondoit
au premier mois de l ’année , lorsqu’elle
partoit du solstice d’été.
Voilà pourquoi les Grecs attribuoient
à ce héros l'établissement de leur période
olympique , laquelle partoit du solstice
d’été , ainsi que la célébration des jeux
ou fêtes solaires , qui tous les quatre
ans avoit lieu à cette même époque.
On distribuoit aux vainqueurs la palme,
qui n’étoit point une production du
pays, mais qui croît en Orient sur
les côtes de Phénicie, où Hercule,
autrement le soleil solstitial, recevoit un
culte, dont l’origine remontoit à une
très-haute antiquité ; ce qui annonce
assez, que les Olympiades des Grecs
étoient une institution étrangère, qu’ils
avoient adoptée avec le culte d’Hercule.
La palme étoit aussi un symbole relatif
aux mouvemens célestes, et à l ’Astrologie
(1). Ces combats ou exercices
gymniques , qui avoient lieu dans cette
fete solstitiale, dévoient coincider avec
la pleine-lune , qui arrivoit près du
solstice (a). Cette planète elle-même
prenoit le nom d’Olympias, nom tiré
de sa course dans le cercle du Zodiaque,
appelé cercle olympique. La lune, à
l’époque à laquelle le lion répondoit
au solstice d’été, et où l’on fixoit le
premier travail d’Hercnle, étoit pleine
au verseau, ou au septième signe , à
partir du lion. C’est-la ce qui a sans
doute fait lier au septième travail
d’Hercule , qui tombe précisément sur
ce signe, la fiction de l’établissement
des jeux olympiques par ce héros, sur
les bords de l’Alphée. On peut voir
dans Diodore-de-Sicile les détails de
cette institution , et les victoires que
remporta Hercule , qui le premier voulut
y combattre. Ce rapport entre le
lieu de la pleine-lune , au septième
signe , au moment où tons les ans se
(2) Pet. Rat. Tem p. 1. 2 , part. 1 , c. Jr
SyneelL
livroient les Combats olympiques et la
tradition , qui lie cette .institution au
septième ti avail d’Herçule, dont la première
victoire est celle qu’il remporta
sur le lion, qui est dans nos constellations
, mérite d’être remarqué , et
deviendra une nouvelle preuve de notre
explication des douze travaux d’Hercule
par l’Astronomie,
On conçoit aisément, que si tous
les quatre ans on eût compté une petite
période, appelée olympiade , au
bout de trois cents soixante-cinq et un
quart de semblables périodes, on auroit
eu une très-grande période de quatorze1
cents soixante-un ans, absolument égale
à la période sothiaque , en supposant
néanmoins', que ses élémens fussent
l’année solaire de trois cents soixante-
cinq jours ; et alors la période olympique
auroit été calquée sur la période
sothiaque. Mais cette discussion est
étrangère à notre sujet , et nous con-
d 11 boit trop loin , d’autant plus qu’il
nous semble , qu’il y avoit une combinaison
du mouvement des- deux astres
, et que cette période étoit luni-
solaire.
Si nous en croyons Censorinus (x),
ils ajoutoient à l’année un jour tous les
quatre ans ; ce qui devoit donner , dans
notre hypothèse, pour une olympiade,
quatorze cents soixante-un jours , par-
tagés en quatre parties ou années communes
, dont trois auroient été de trois
cents soixante - cinq jours, et la quatrième
de trois cents soixante-six, comme
nos années bissextiles. En cela , ils auroient
différé des Egyptiens, qui n’a-
joutoient pas ce jour, et qui Jaissoient
courir leur année vagùe. Cette période
étant une année civile , comme la période
Egyptienne, elle servait à fixer
les dates chronologiques.
Mais revenons à notre quatrième
époque de eommencemens d’année, ou
à celle qui partoit de l’équinoxe d’au-
(1) Censotinr da r ie Nat. c. iS,
(a) Tfyeon. p, 135.
tomne, lorsque la Nature avoit consommé
le grand ouvrage de la végétation
, et que la terre , dépouillée de récoltes
et de fruits, ouvroit son sein aux
semences, que le printemps suivant
devoit faire éclore, et recevoit le dépôt
précieux des espérances du laboureur.
C’étoit alors que les Pléiades , ou les
étoiles indicatives du labourage et des
semailles (2) rappeloient l’homme à un
nouveau travail, dont il ne devoit recueillir
les fruits que l’été suivant , et
l’attachoient de nouveau à la terre,
non plus , comme au printemps , par
des jouissances, mais par des fatigues
et des sueuiÿ. Il paroît , que les Juifs
avoient une de leurs années fixée à
cette époque, année que le père Petau
appelle leur année civile et lunaire (3) ,
tandis qu’il appelle leur année religieuse,
celle qui commençoit au printemps ou
au mois Nisan, lorsque le soleil avoit
atteint le signe de l’agneau. On fiera
sur ce commencement d’année les observations
que nous avons faites sur les
trois autres. On examinera et les signes
du Zodiaque, qu’occ.upoient le soleil et
la lune pleine ou nouvelle, et les constellations.
extrazodiacales, qui, parleur
lever ou leur coucher , soit le matin ,
soit le soir, se lioient à ces signes ,
en marquoient les divisions , et fixoient
-cette époque du mouvement du soleil
et de la lune, et de la marche du temps
comparée avec celle de la végétation
sur la terre.
Non-seulement les Pléiades et le taureau
, près desquels la lune de l’éqni-
noxe d’automne étoit pleine, mais encore
la couronne boréale , qn’Ovide
appelle Libéra, ou Proserpine , fille
de Gérés, ainsi que le serpentaire (000) ,
Carnobuta , Roi des Gètes, qui donna
l’hospitalité à Cérès, etquifutplacé par
elle aux Cieux , avec un des serpens de
la Déesse , toutes constellations voisines
du lieu où le soleil et la lune d’automne
(3) Petav. Rat, Te;np. part. 1 , 1. 1 , c. 6-
X 2