rel i gi on ü :
étoiles, qui date du jour de leur première,
apparition le matin, à la fin de
la nuit, devint une indication régulière
et périodique., connue souS le
llom de lever Héliaque. Ce lever Héliaque
suivoit nécessairement de plusieurs
jours le lever Cosmique , dont
nous avons parlé.
On appliquera la même théorie aux
étoiles qui se trouvent le soir au cou-
ÇÎiarxt, et .cessent d’être vues à cause
de leur trop, grande proximité du lieu
du soleil. En effet, quand le soleil en
etoit éloigné, on les appercevoit le
soir au couchant, et on pouvoit les
Voir descendre sous l’horizon plusieurs
hçures après-le <soleii, qui étoit plus
occidental qu’elles. Mais le soleil se
rapprochant d’elles d’un degré tous les
jours, il arrivoit que, quoique le soleil
se couchât avant elles, cependant la
lumière crépusculaire, qu’illaissoitaprès
lui, einpêchoit qu’on ne put les distinguer^,
au couchant, blanchi par cette
lumière, et au moment où la nuit com-
mencoit à tomber, et laissoit distinguer
les astres , alors elles étoient couchées,
et , conséquemment elles ne pouvoient
plus être apperçues. Le jour donc où
1 on cessoit de les voir , à cause de cette
trop grande proximité du soleil, étoit
une epoque aisee à observer, ret fut
appelé le jour de leur coucher Héliaque.
Hiles restoient ainsi invisibles i, jusqu’à
ce que le soleil se fût assez, avancé
ver^ 1 Orient pour les dépasser, .et ne
plus les éclipser dans ses feux. Alors
elles rèparoissoient pour la première
fois, mais à 1 Orient, une heure et
demie environ avant le lever du soleil-
c ’étoit alors leur Jever Héliaque,
Hans 1 intervalle du temps qui s’écou-
|oit entre le coucher Héliaque , et le
lever Heliaqoe, arrivqit le coucher et
le lever Cosmique. Celui-ci ne pouvoit
«.observer, puisque les étoiles étoient invisibles;
mais neanmoins on en tenoit
compte dans la théorie des influences
et dans la composition des fables et
f i es. sacrée^,, Des deux autres.,
n V E R S E L L Ê .
savoir l’Acronyque et l ’Héliaque Furent
observés et notés dans le calendrier du
laboureur et du navigateur. Tous furent
chantés par les Poètes, et employés
dans les allégories par les Théologiens,
Pour reconnoître quels astres se
lèvent ou se couchent, soit acrony-
quement, soit liéliaquement, lorsque
le soleil occupe tel, ou tel point du
Zodiaque, il faut coller un petit papier
blanc Sut ce point, et le placer au,
dessous de l’horizon du globe, environ
quinze degrés plus bas, perpendiculairement
ou dans le sens d’un cercle
vertical qui passe par le zénith et Je
nadir et par ce petit papier. Cette
opération faite et le glote étant maintenu
fixe dans cette position , toutes
les constellations qui se trouveront à
l'horizon, soit au levant, soit au cou-
chant, seront celles qui auront ce jour-
là leur lever et leur coucher Acrimyque
etHéliaquë : Acronyque pour celles du
couchant, quand le petit papier est au.
dessous du bord oriental ; Héliaque
pour celles du levant : Acronyque au
contraire pour celles - ci et Pléliaque
pour les premières, ou pour celles du
couchant, si le petit papier représentant
le soleil est placé sous le bord
occidental.
Cette distinction des levers et des
couchers d’étoiles , en Cosmiques ,
Acronyques et Héliaques doit être 1 lien
saisie et devenue très-familière à [tous
ceux qui voudront suivre'le développement:
de notre théorie, et 'entendre nos
explications, et en général tons les
Auteurs anciens, qui ont chanté les
étoiles, parlé d’agriculture et doiiHé
•des calendriers. Cette langue, que je
puis appeler Astronomique, devenue
si étrangère à notre siècle, leur étoit
très-familière et étoit entendue alors
de tout le monde. On comparera les
constellations avec les signes considérés
comme domiciles , avec les sections
de signes, et avec les planètes qui y
sont casees , afin d’avoir la solution de
eert«une$ illusions faites ‘à ' quelques-
R E L I G I O N U N I V E R S E L L E . Z2.1
unes de ces planètes. Cette comparaison
se fera en examinant quelle planète a
son domicile dans la divisision duodécimale
ou son siège dans la division
par trente-six, soit dans la section de
[signe qui monte sur l’horizon, soit dans
celle qui descend au-dessous, ou même
qui passe au méridien, en même temps
que la constellation qu’on lui compare.
| Voici un exemple de l’application
de ce précepte. Faune ou Pan, qui empruntent
leurs attributs du Cocher céleste
, s’appeloit aussi Ephialtés ( î ) chez
lies Grecs. La fable suppose qu’il mit Mars
jdans un tonneau ou dans un grand
vase, qui est dans nos constellations ,
fet qu’on appelle la Coupe ( a, ). Cette
Coupe se lève et passe au méridien
avec le dernier Décan du Lion consacré
p Mars, et la planète ou du moins son
Imagé,, répond exactement sur la Coupe
Vrrrr). Quand on veut faire cette comparaison
, on place le dernier Décan
Eu signe du Lion au méridien ; alors la
Coupe se trouve au-dessous; et cette
situation du globe est marquée par le
Cocher céleste qui est au bord occidental.
Ce Cocher , comme nous avons
Bit , est le même que Patl. .AEga
8a Chèvre , femme de Pan , est encore
entre ses bras.; et comme Pan, étoit
(aussi Ephialtés , on sent que cette fixation
des rapports de la Coupe à son
passage au méridien fut le fondement
fie la fiction. Je parle ici de passage
fin méridien , parce que souvent ils ont
pté liés à la théorie des levers et des
ponchers dans les calendriers, pour
pieux déterminer la position des fixes
*3). On pourra même avec un peu
P attention s’appercevoir que souvent
les calendriers et les sphères des Para-
patellons se servent de l ’expression ,
figure monté, tandis qu’elle est
leellement au méridien, et que l’Au-
f([’rt dans le fait, n’a voulu dire que
pela en employant le mot de monter.
Cependant ces cas sont les plus rares ,
et les mots , monte et descend, doivent
ordinairement s’entendre d’un lever et
d’un coucher.
J’en dirai autant sur les exaltations.
Le Taureau céleste est le signe où la
lune a son exaltation. A la suite du
Taureau se lève Orion , qui se trouve passer
en même-temps que lui au méridien,
et s apperçoit toujours avec lui dans les
cieux. Delà vint qu’on feignit qu’il avoit
poursuivi Diane' pour lui faire violence, '
C’est par la même raison, que l’on disoit
qu’il poursuivoit la troupe des At-
lantides ou des Pléiades, placées sur
la croupe du Taureau, et qu’il étoit
amoureux de Mérope, laquelle est une
des sept Pléiades. Ces deux exemples
suffiront pour indiquer l ’usage que l’on
peut faire de cette nouvelle espèce d’observations,
qui ont pour objet les rapports
des constellations, ou des Para-
natellons avec les sièges des planètes ,
soit domiciles, soit exaltations, soit
sections de signes et Décans.
Nous ajouterons encore une considération
.sur les levers et les couchers :
c’est celle qui se tire des différentes
saisons où ils ont lieu, et de leurs
différentes espèces. Tel astre , par
exemple, produit tel effet par son lever
du matin, qui en produit un autre par
son lever du soir, soit Cosmique soit
Acronyque , par son coucher au printemps
, qui diffère de l ’effet produit
par celui d’automne. Les calendriers
anciens et les poètes marquent soigneusement
ces différences. Dans Colu-
melie, par exemple (4 ) , la veille des
calendes de Mai est marquée par le
coucher héliaque du grand chien : annonce
de tempête, dit le calendrièr
(-5 )• Le même Columelle fixe au septième
avant les calendes d’août, son
lever héliaqne : brouillard et chaleur.
Le sept des calendes de décembre, la
même constellation se couche, au lever
y) Servius in Æneide, 1 .6 , v. 775.
2 gygin. 1. 2.
13; Hipp. 1. a,c. 19-20,1.3, c. 1, etc.Ur. Pet, t. 3.
(a) Colum. I. 1 1 , c. 2.
(5) Ceium. p. 115.