rut (bbbbb). Le monde fut ténébreux,
comme la nuit, et la terre desséchée
et brûlée subsistoit à peine. Ahriman
va sur le feu, d’où il fait sortir une
fumée ténébreuse ( i ) ,/semblable à celle
que Jean fait sortir du puits deTahyme..
Secondé d’un grand nombre de Dews,
il se mêla aux planètes, aux étoiles»
fixes,et se mesura avec le ciel. Les Izeds,
ou Génies célestes, combattirent pendant
trois mois contre Ahriman (2)
et contre les Dews. Ils. les défirent et
les précipitèrent dans l ’enfer.
Il suffira de cet abrégé très-succincte
de la Cosmogonie des Perses,pour juger
de quelle manière on décrivoit dans
les différentes théologies la guerre des
deux principes' et de leurs agens. C’est
d’après ces principes, que l ’on pourra
expliquer toutes les gigantomacliies du
monde, tant celles des Chaldéens, des
Egyptiens, des Juifs et des Chrétiens,
que celles des Grecs et des Romains ,
sous quelques noms que les génies de
lumière et ceux des ténèbres se trouvent
cachés. On verra, que la Cosmogonie
des Perses a donné naissance à bien
d’autres; qu’elle .est la plus complète,
et celle qui peut nous fournir plus de
lumière pour entendre les autres. Tout
le bien de la Nature y paroîtra rangé
sur une ligne ; tout le mal sur l’autre ;
et en tête des deux lignes, paroîtront
Ormusd et Ahriman , Osiris et Typhon,
Dieu et le Diable.
Le traité d’Isis par Plutarque nous
fournit une preuve de cette conformité,
qu’avoit à cet égard la théologie des
Egyptiens avec celle des Perses. Plutarque
(3) y dit formellement, qu’on
attribuoit à Typhon tout ce qu’il y avoit
de désordonné dans la Nature et dans
les élémens en particulier, et tout ce qui
péchoit par trop ou par trop peu : que
tout ce qui étoit au contraire bon, utile
et régulièrement ordonné, étoit censé
l’image et l’émanation d’Osiris, ou du
(1) Ibid. p. 355.
(2) Boundesh, p. 355.
(3) Plut, de Iside, p. 376— 374— 367.
J I V E E S E L L E.
principe X lumière. T T1o» ut Tl ’ouv• ra °"e ,1. Plutarque est rempli cl explications, qVj
consacrent ce dogme et qui classent js01J
chacun des principes ; les élémens k
animaux, en général tous les effets
qu’ils se partageoient entre eux. No n .
seulement les élémens, mais les quaJ
lités élémentaires se distribuoient aussi
entre eux deux. La chaleur et l ’h um id ité
propre à faire germer les plantes, étoientl
dans la classe des bienfaits d’Osiris (n.
le chaud qui dessèche, ou l’aridité etl
le froid étaient l’appanage de T y p h o n -
et les deux équinoxes, qui fixoient les
limites du règne des principes, fixoieiit'!
aussi celui des qualités élémentaires.
Ceux qui désireront conn oître à fond
la^héone des deux principes , pont
P devoir s’en servir dans l ’e x p lic a tio n l
des fables Cosmogoniques de tous les
peuples, pourront lire l ’excellent traité
de Beatisobre sur le Manichéisme , celui
de M. Hyde sur l’ancienne religion des
Perses , et les livres sacrés des P erses,{
compris dans la collection appelée Zend-l
Avesta. Cç q u e nous en avons dit dam
ce chapitre suffira à ceux, qui n ’auront
d’autre but, que d’entendre bien les explications
que nous donnerons des différentes
fables sacrées,dans lesquelles entre!
la théorie des deux principes lumière etj
ténèbres,c’est-à-dire,d’entendre ce q u ’on]
peut appeler les grandes fables ou les]
fictions fondamentales de toutes les aji-|
ciennes religions, qui ont la nature, ses
causes et ses agens pour objet, - Nous
avons mislelecteur enétatdenous suivre
par-tout où il s’agira d’expliquer les pire'
nomènes du monde visible, c'est-à-dire,!
du seul et unique Dieu.
La méthode que nous venons de tracer,
n’est que le commentaire du fameux passage
de Chérémoh (4 ) , ou du grand et *
l’unique instrument que nous employons)
pour décomposer les monumens des anciennes
religions , soit fables , soit statues
ou autres emblèmes sacrés. Le sy*
(4) Plut, de Iside , p. 364.
(2) Voyez t". 1 j P- 31.
I têm*
tême des deux principes, que nous venons
de développer, est indiqué par ce savant,
lorsqu’il dit que les fables ont aussi
pour objet la distinction des hémisphères
en hémisphère diurne ou lumineux , et
en hémisphère nocturne ou ténébreux.
Dans le chapitre quatrième, nous avons
donné la théorie des élémens et celle de
leurs modifications par les astres , dont
les levers et les couchers entroient dans
les fables. C’est lé développement du
passage de Chérémon, qui dit que les
fables sacrées rouloient sur les levers et
les couchers des astres, sur les eaux du
Nil et sur les élémensphysiquesdu monde
visible .; enfin sur les astres, considérés
comme signes ou comme causes et agens
de la fatalité, à laquelle tout est soumis.
Dans le chapitre troisième , nous avons
subdivisé le Ciel en toutes ses parties ;
savoir , en astres errans ou planètes; en
divisions du zodiaque par douze signes ,
et en douze constellations qui le remplissent
, et à travers lesquelles circulent les
planètes. Nous avons expliqué ce qu’on
doit- entendre par divisions de Décans,
par chefs Inspecteurs , par Horoscopes
et par astres Paranatellons , qui
fixent les degrés des signes et modifient
leurs influences , ainsi que celles dès plat
netes qui y résident , et comment on
devoit concevoir le jeu de tous ces agens
brillans de la nature. Nous avons in,-
sisté spécialement sur les différens mouvemens
du soleil et de la lune, êt sur les
phases de celle-ci ; apparences qui, suivant
Chérémon , entroient dans toutes
les fables sacrées, et principalement dans
celles d’Osiris et d’Isis. Enfin nous avons
dans le chapitre second divisé la force
démiourgique dans ses deux parties ;
savoir, en force active, dont le soleil est
le foyer , et en force passive, qui commence
à la lune.
Tous ces chapitres ne contiennent
donc qu’un ample commentaire du passage
de Chérémon, et que le développement
des principes sur lesquels s’ap-
puyoit la théologie des anciens Egyptiens
, tant qu’elle ne s’élèva pas au-
dessus du monde visible, et avant qu’elle
eût commencé à s’égarer dans la région
des chimères,qu’habite la métaphysique.
Notre méthode finiroit où finit leur
ancienne théologie, et où finit le monde
visible ; ce que nous avons dit jusqu’ici
suffisant- pour- entendre tout ce, qui est
renfermé dans l ’ordre du monde. ' Là
finiroit notre travail sur les connois-
sances préliminaires , que doit avoir
celui qui veut entendre fàntiquité religieuse
, si sur les bases de cette théologie
naturelle il ne s’étoit pas élevé un
autre système, qu’il est bon de connoître,
pour avoir des notions complètes de
l ’antiquité. Les chapitres suivans achèveront
d’initier le lecteur dans cette science.
*
C H A P I T R E VL
- U æ l ’ A m e U m i f e r s e l l e o u b j t M o r d e a m i m i .
i>I?ü®^u:ES ‘ ÏCI nous avons considéré
Univers comme une immense machine,
mue par des ressorts puissans, et agitée
un mouvement éternel, qui de la circonférence
se porte au centre , agit et
llelig. Univ, Tome I.
réagit dans tons les sens aux environs
de ce centre, tandis qu’aux extrémités
tout est entraîné par un mouvement
infiniment rapide dans uni même sens ,
à l’exception de sept corps lumineux,
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