trancha cinq jours. Ces jours furent
comptés à part sous le nom d’Epago-
mènes, et consacrés à cinq Divinités particulières
; qui sont, Osiris, Isis, Typhon,
Apollon et Vénus , suivant Diodore(i),
ou Osiris, Apollon , Typhon , Isis et
Nephté , ou Vénus , suivant Plutarque
(•->.).
C’étoit, sans douté, en honneur des
trois cents soixante Génies ou Dieux
tutélaires des trois cents soixante j ours
de l’année , que les Egyptiens faisoient
des libations dans la ville d’Achante au-
delà du Nil vers la Lybie, à cent vingt
stades de Memphis. La étoit un tonneau
percé, dans lequel les prêtres versoient
trois cents soixante coupes d’eau du Nil,
une chaque jour (3).
Ainsi Sémiramis environna Babylone
d’un mur de trois cents soixante sta- '
des (4) > pour égaler le nombredes jours'
de l’année. C’est à cette division du Ciei‘
en trois cents soixante degrés ou parties,
par lesquelles nous est successivement
distribuée la lumière solaire durant une
année, qui a fait dire à un auteur Juif(5),
qu’il y a dans le Ciel trois cents soixante
fenêtres. De-là l'origine des trois cents
soixante cieux , ou plutôt trois cents
soixante-cinq, en y joignant les Epago-
mènes et des trois cents soixante-cinq
Anges , qu’avoient imaginé les Basili-
diens (6). Les Gnostiques avoient aussi
leurs trois cents soixante-cinq AEons. Il
en est de même de leur Ogdoade, qui
est calquée sur les huit Sphères1, en
comptant pour nue celle des étoiles fixes.
Les Japonois ont aussi leurs trois cents
soixante Idoles dé gédies logées dans le
palais du Da'iri, prinee ècclésiatiqutfQY,
lesquelles sont Censées faire sentinelle
autour de son lit toutes les nuits. S’il
lui arrive quelqu’incommodité., l’Idole ,
ui étoit de garde cette nuit là , reçoit
es coups de bâton, et elle est bannie du
f i ) Diod. Sic. p. 13.
(z) Plut, do isid. 'p. 35 j '
f j) Diod. Sic. L 1 , c.,97, p.- ucj;
14 ; Diod. Sic. 1. i , c.'7 , p. 120.
f 5) Pirkc Eiiezer. c. 6 , p. 16,
?6) Beansob. t, 1 , pi 7,
N I V E R S E L L E .
palais pour cent jours. Les Egyptien*
inenaçoient aussi leurs Dieux, quand ils
n’en étaient pas contens (8).
Le Génie Egyptien , qui avolt appliqué
l’Astronomie et ses divisions à tous
les monumens religieux et politiques ,
se propagea, comme on vient de lé voir,
dans toutes les parties de la terre, et y
laissa plus ou moins de traces. Il n y eut
oint une portion de terrain, qui ne dut
tre consacrée aux signes et aux astres,
ou aux Génies qui y habitoient. Nous
en avons une nouvelle preuve dans
les médailles de la plùpart des Villes ,
dont on cônsaeroit l’origine par une
espèce d’inauguration Astronomique, qui
la mettait sous la protection de tel ou tel
astre, comme nous avons vu que l’étoiênt
les tribus Juives et Arabes , à l’exemple
dés préfectures Egyptiennes. Nous n’en
citerons que quelques exemples, pç^mila
foule immense de Ces sortes de ffiSnu-
mens. Le sceau (p) public der Lumens
Ozoles, suivant Strabon , représentait
l’étoile Hespérus , ou la Planète de Ve-
niis. Les Locriens Opuntiens en firent
autant et choisirent le même scèair(i o).
Les médailles d’Antioche sur l’Oronte
représentent le Bélier avec le croissant
de la Lune. Celles de là ville de Cyrrha
en Syrie, représentent aussi le Bélier sur
le fronton d’un temple consacré à Jupiter.
C’étoit le Signe du Bélier qui suivant
Manilius , dominoit la Syrie. Bille
lui étoit attribuée dans le partage qu’on
fit de la Terre entre les douze Signes,
qui y versoient leur influence.
Quantité de médailles,( 11) frappeesert
diftérens temps , offrent lé Taureau , tlel
qu’il est représente clan s les anciens mo-
nnmens du Zodiaque. La ' mounoie dès
Crétois- portoit l’empreinte1 du Taureàu
d’Europe, qui est celui de nos Constellations.
Celle des Mamertins (12) portait
aussi le type du Boeuf. Celle d Amènes,
(7) Contant d1 Or ville, t. I , p. 9*»
(8) Jamblich. de Mysteriis. , ; 1 ■
(9) Mem. Acad. Inscript, t. 41, p. JIJ. j
(10) Strab. 1. 9,, p. 638.
pi 1) Acatl. ïnscript. t 41, p-t ) T4- ; a
j 1 z 'j Kirsrr ,. <Edip. t, > , p. 357.
que fit fabriquer , dit-on, Thésée , portoit
l’empreinte du Taureau de Marathon
, qui est aussi celui de nos Constellations
( j ).
Le Sagittaire étoit représenté sur celle
des Perses (a).
L ’Etoile des pieds de la Vierge, appelée
par les Romains Janus, et la Constellation
du Vaisseau qui monte toujours
avec elle, devinrent le type de l’ancienne
jnonnoie desRomains, sur laquelle, d’un
côté , on voyoit l’empreinte de Janus, et
de l’autre, celle du Vaisseau.
11 en est de même dans l’Inde (3), où
on voit plusieurs pièces d’anciennes mon-
noies, sur lesquelles sont gravées les
douze Signes du Zodiaque.
Le Scorpion se retrouve sur plusieurs
médailles des rois de Comagène (4) ,
ainsi que le Capricorne , sur celles de
Zeugma , d’Anazorbe , et de quelques
autres villes.
Presque tousles signes (5) se retrouvent
sur les médailles d’Àntonin, qu’a recueillies
M. l’abbé Barthélemi. Ce savant Auteur
, dont la science, la politesse, l’esprit
et le bon coeur méritent mon estime et
mon respect, prouve fort bien dans son
mémoire, que le culte rendu aux Astres,
comme dispensateurs des biens et des
maux , était indiqué sur beaucoup die
médailles. Ainsi ceux de Millet, qui ado-
roient le Soleil, avoient peint le Signe
du Lion, domicile de cet Astre. M. l’abbé
Barthélemi observe judicieusement, que
c’étoit autant de monumens du culte
que ces villes-rendoient aux Astres, dont
elles recevoient les loix , et auxquelles
leur horoscope les avoit soumises (6) ;
car la Religion et l’Astrologie étaient
liées par des dogmes communs , comme
l’observe très-bien le même Auteur. Les
Anciens , dit-il, avoient assigné aux
Astres de grands départemens sur Ija
(0 1 lypin ■ Theon. ad Atat. Phæn. p. 124.
(2) Plut.. Apopht-.p. 211. Piut. Quant. Rom.
P- a74- 1
(3) Sonnerat, Voyage de l’Inde, t. 1 , I. 1 ,
v. 14, p. 262.
(4) Acad. ïnscript. t. 4 1, p. 514-
Terre. Chaque Constellation du Zodiaque,
ainsi que la planète dont elle étoit
le domicile , présidoit à de vastes climats
(7). Hipparque, Manilius, IeTétra-
bile de Ptolémée ont tracé les limites d#
leur empire.
Je crois qu’il ne sera pas inutile pour
mon sujet , de rapporter ici un tableau
abrégé de l’einpire que l’Astrologie a
exercé et exerce encore aujourd’hui dans
l ’Univers. On me pardonnera cette digression
, d’autant plus qu’elle servira à
confirmer la vérité que j ’entreprends de
prouver ; savoir, que le Ciel, ses formes
Astronomiques et ses divisions ont été
retracées dans tous les monumens de
l’Antiquité, par une suite de la dépendance
dans laquelle la Terre étoit du:
Ciel, qui renfermoit en lui les causes
•éternelles des effets qui sont produit»
ici-bas; et conséquemment les Dieux,.
d’après la définition que nous avons
donnée de ce mot. On ne sera point
étonné, que nous croyons retrouver partout
des traces de l’Astrologie ou de
l ’Astronomie sacrée, qui étoit presque la
même chose , quand on verra quel rôle
important cette prétendue science a joué
et joue encore dans le monde.
Les Egyptiens avoient leurs prêtres
Astrologues qui , comme nous l'avons,
déjà dit, dessinoient, d’après les sphè--
res , les-images des Dieux. Parmi leur®.
Livres sacrés, un des plus révérés était
le livre d’Astrologie (8), que l’on portoit
aux processions, comme nous porterions,
le Livre de nos Evangiles. Ce qui étoit
U n e conséquence nécessaire de ce que dit
Chérémonfa), que les anciens Egyptiens
ne reconnoissoient d’autres Dieux, que
le Solçil , la Lune , les Planètes , les
Signes du Zodiaque et l’Horoscope , les
Décans ; en général, tous les agens de
la fatalité, qu’ils regardoient comme au-
5) Ibid. p. .321.
o) Ibfd. p. 509;
(7) Ibid. p. 313.
(8) Gem. Alex. Strom. I. S , p. 63y
(9) Præp. Ev. d’Euseb. 1. 3 , c. 4 , p. 92.