
 
		parfaite  de  toutes  les  substances ,  celle  
 qui  est  le  centre  et  le  lien  de  toutes  
 les autres ,  et  celle  qui  leur imprime  ce  
 mouvement  éternel  dans  lequel est  tout  
 l'Univers. Philolaiis étoit Pythagoricien,  
 et  Pytliagore  ( 1 )   plaçoit  dans  le  feu  
 ou dans  la chaleur qu’il contient le principe  
 de la vie  de  tous  les Etres. Au reste  
 Pytliagore  et  les  Pythagoriciens,  don-  
 noient  aux  quatre  élémens,  une  influence  
 à-peu-près  égale  dans  l’ôrga-  
 nisation des corps (a), lesquels n’étoient  
 que des  combinaisons  variées,  et autant  
 de métamorphoses diverses de ces mêmes  
 élémens. 
 Empédocle,  qui avoit été Disciple de,  
 Pythagore,  outre les  quatre elémens ad-  
 mettoit  encore  deux  principes  ,  l’un  
 d union,  et  l’autre  de  discorde  ( 3 ) ,  
 qui  travailloient  en  sens  contraire  les:  
 quatre  élémens ,  et opéroient  toutes les-  
 générations  et  les  destructions  qui  ont  
 lieu ici bas. C’est ce qu’en d’autres termes  
 Oçellus  de  Lucanie  appelle  la  Nature  
 et  la  discorde.  Il  donnoit  à  chacun  
 des  élémens le nom d’une Divinité.  
 Jupiter  ( 4 )  à  qui  il  donne  l ’épithète  
 de*  blanc  ,  épithète  qui  caractérisé  le  
 bon  principe  ,  étoit la  Divinité  du~feu.  
 Il  donnoit  le  nom  de  Junon  au  principe  
 passif  sur  lequel  agit  le  feu  ,  et  
 qu’il  place  dans la  terre,  ou  dans  l’air  
 suivant  d’autres  (5).  Il  admettoit  les  
 métamorphoses  éternelles  de ces  quatre  
 élémens , et il attribuoit leur mouvement  
 à  l’activité  du  feu  qui  fermente  avec  
 eux  (6).  Il  étoit  l’àme  et  le  lien  de  
 toute  la Nature,  qui  née  du feu  devoit  
 aussi  se  résoudre1 en  cet élément. Cette  
 opinion,  dit  Cedrenus  ( 7 ) ,   rentroit  
 dans  celle  des  Stoïciens  qui attendoient  
 la  conflagration  universelle.  Il  admet-,  
 toit  aussi  la  métempsycose ,  qui  étoit  
 une  suite  nécessaire  de  l’opinion  des 
 (1)  Diog.  Laer.  v. Pyth.  I.8,.p.  584. 
 (?)  Diog,  Laer.  1.  8  ,  p,  583,  Ibid.  599, ibul.  
 P-  f f î j 
 (3)  Athen,  Leg.  pro  Çhri.  p.  91  ,  ci-des»,  1,  a ,  
 c.  3, 
 (4)  Diog.  Laer.  1.  8 , p.  613, 
 £5)  Plut, de Placit.  phii.  1.  1 ,   ç.  3 ,  p,  878, 
 Pythagoriciens  sur  le  feu  éther,  pr;n,  
 cipe  cle  vie  de  tous  les  animaux.  Aussi  
 Empédocle  disoit-il  que  le  feu  étoit  
 Dieu , principe fondamental dè la théo.  
 logie  des  Mages,  qui  donnent  à  cet  
 élément  la  prééminence  sur  tous  les  
 autres (8). La  mobilité du feù et son ex.  
 trêine subtilité l’avoient même fait passer  
 dans la classé des  Etres incorporels  
 principes  de  vie et de mouvement  dans  
 les  corps.  Les  Philosophes  Payens,  dit  
 Firinicüs ,  sont  dans une  grande.erreur  
 de  regarder  le  feu  comme une Divinité  
 suprême  qui,  par  sa  chaleur  active  
 devient  Pâme dedans les.  élémens (io),  
 lesquels,  sont  censés  tirer  de  lui  toute  
 leur  substance.  Firmicws  substitue  au  
 feu ,  lien  de  toute  la  Nature  élémentaire  
 , un Etre  intellectuèl,  qu’il  appelle  
 le  créateur,  et l’ordonnateur  de toutes  
 choses ,  c’est-à-dire  un  être  abstrait, à  
 qui  il  attribue  les  qualités  et  les  fonctions  
 du  feu  artiste  ou  du  feu  éther,  
 dont les  Stoïciens  faisoient  la  première  
 Divinité,  et le  véritable  Etre-suprême.  
 C’étoit  lui  qui  tenoit  les  élémens  dans  
 un mouvement et une  activité  éternelle.  
 Le  soleil  en  ctoit  le  principal  foyer.  
 Approchoit-il  de nos  régions  ,  les,  élémens  
 mis  en  activité  subissoient  dés  
 métamorphoses  innombrables  dans  les  
 différens corps organisés.-S’éloignoit-il,  
 tout  languissoit  dans  un  engourdisse,  
 ment  mortel,  qui  enchaînoit  l ’activité  
 demiourgique  répandue  dans  les  élémens  
 ,  qui  n’éprouvoient - plus  ;-que  
 les  mouvemens  irréguliers  qui  agitent  
 le  cahos.  La  chaleür  étoit  un  principe  
 de  vie  et  d’ordre  parmi  eux);  
 le  froid  un  germe  de  mort  et  de  désordre. 
   La . chaleur  faisoit  tout  naître 
 (11).;  sans  elle  la  Nature  étoit  livrée  
 a  une  affreuse  stérilité. 
 Ces observations conduisirent à d’autres 
 (6)  Euseb.  Præp.  Ev.  I.  1 ,   c.  8. 
 (7)  Cedren.  p.  1Ç7. 
 (8)  Jul. Fir.  de  prof.  Err.  p.  10. 
 (9)  Plot.  F.nnead.  3,  I.  6 ,  c.  é. Mars.  Fie.  À  j  
 Ennead.  3, 1.  3  ,  c.  6. 
 (10)  Firnaic.  de Prof  Rel. p.  10. 
 ppj,  Isjd.  Origin,  1,  20,  9,  » , 
 réflexif 
 jréflexions  sur les  qualités  des  élémens,  
 (qu’on  réduisit  à  quatre,  le  chaud,  le  
 (froid  ,  le  sec  et  l’humide  (1 ).  C’étoit  
 Hans  l’air  principalement  que  ces  mo-  
 idilications  commençoient à s’opérer par  
 ni  mouvement  oblique  ou  annuel  du  
 (soleil,  « qui  par  ses  allées  et  ses  re-  
 b,  tours,  comme  nous  l’a  dit  Ocellus  
 [»  de Lucanie  (2 ),  change  continuellement  
 l’air  en  raison  de  froid  et  de  
 chaud , d’où résultent les changemens  
 j,i  de  la  terre  et  de  tout  ce  qui  tient  
 à  la  terre,  par  lesquels  le  Zodiaque  
 devient  cause  de  génération».  Cha-  
 jenne  de  ces  températures  répondoit  à  
 me  des  quatre  saisons,  et  partageoit  
 température  générale  de  chaque  résolution  
 annuelle  du  soleil.  Le  chaud  
 riomphoit-il ?  c’étoit  l’été.  Le  froid  
 “toit il  vainqueur ?  c’étoit  l’hyver.  Se  
 îêlqient-ils à doses inégales (3)? c’étoit  
 p printemps,  si le chaud entroit en plus  
 randequantité. C’étoit l’automne,  si la  
 (ose  du  froid  étoit  plus  grande.  L ’hu-  
 bidite dominoit au printemps ; elle étoit  
 ■a source de la fécondité  et de la beauté  
 le  la  Nature  à  cette  époque.  C’étoit  
 l ’effet de l’influence heureused’Osiris (4).  
 F  sécheresse  rendoit  la  Nature stérile  
 p  automne ;  c’étoit l’effet de l’influence  
 f  aligne  de  Typhon,  qui  desséchoit  et  
 psoit  périr  les  plantes , que  le bienfai-  
 ^iat Osiris  avoit  fait  naître,  en  répandant  
 cette  sève  active  qui  développe  et  
 .limente  tous  les  corps.  L ’iiunude  et  
 V  ÏPgjH  q«i  répondent  au  printemps  
 >'t  a 1 été,  ont  la  vertu  d’engendrer  et  
 N  produire,  suivan t Ptolemée  (5 ) ;  le  
 ec  et  le  froid  au  contraire  ne  peuvent  
 F116  détruire.  On  voit  par  là  pourquoi  
 F  principe  humide et  chaud fut affecté  
 T U®ms >  e* aux six signes  du printemps  
 ;  ae  1 été ;  et  pourquoi  le  sec  et  le  
 f01  rut  attribue  à  Typhon,  ou  aux 
 I \  ?§nes  d’automne  et  d’hyver. 
 Macrobe  fait  l’application  de  cette 
 M   v 0g'  vit % %  1  S , «.583. 
 I I   d, °s ’  Laert- 1   * .   p.  ;8j. 
 I  P w  »  P-  364. 
 |  * L e l i g .   U a i v .   T o m e   I . 
 théorie  sur  les  quatre  qualités  élémentaires  
 aux quatre  saisons,  ou aux quatre  
 parties  de  l ’année,  aux  quatre  parties  
 du  mois,  et  aux  quatre  parties  du jour 
 (6).  Tant  cet  esprit  de  symmétrie  a  
 régné chez  les  anciens.  La  température  
 humide  ou  le  développement  de  toute  
 l ’énergie  féconde  du  principe  humide  
 apartient au printemps ; le chaud à l’été ;  
 le  sec  destructif et  stérile  à  l ’automne  
 l et  le  froid  à  l ’hiver. 
 De  meme ;  depuis  la  nouvelle  lune  
 jusqu’à  la  première  quadrature,  règne  
 le principe humide générateur ; le chaud  
 règne  depuis  celle-ci  jusqu’à  la  pleine  
 Inné ;  au moment ou  la lune  s echancre  
 jusqu’à  la  deuxième  quadrature,  c’est  
 le  sec de Typhon,  qui commence  à régner  
 ;  enfin  le  froid  règne  depuis  le  
 dernier quartier jusqu’à la nouvelle lune.  
 La même  distribution  eut  lieu  entre  les  
 quatre  parties  du  jour,  à  compter  de  
 1 humide aurore jusqu’au froid Hesperus  
 ou  au  coucher  du  soleil.  C’est au printemps  
 ( 7 ) ,  dit  Varron,  que  le  principe  
 humide  est  surabondant.  En  suivant  
 la  marche  de  la  Nature,  on  observe  
 une  succession  de générations  et  
 de  destructions;  et  la  génération  qui,  
 par  sa  Nature,  est  infiniment  préférable  
 à  la  corruption ,  commence  par  
 le  développement  de la  chaleur tempé-  
 rée  (8) ,  dit  Abulmazar.  C’est  la  chaleur  
 qui  est  le  principe  d’organisation  
 et  de^ mouvement  dans  tous  les  corps  
 animes.  Le  froid,  au  contraire,  est  
 cause  de  corruption  et  d’affoiblisse-  
 ment.  C’est  sous  le  premier  signe  ou  
 sons Arles qne  commence  à  s’opérer la  
 génération ;  c’est sous Libra, ou sous la  
 Balance  que  commence la  destruction.  
 On trouvera  occasion d’appliquer  cette  
 observation dans l’explication de la cosmogonie  
 des Perses , qui fixent an  lever  
 de  la   Balance  et  du  serpent  l’introduction  
 du mal dans l’Univers ;  et eon- 
 (j)  Ptolemée, Tetrabil,  I.  I , c.  J. 
 (6)  Macrob.  Som.  Scip.  1.  S ,  c.  6. 
 (7)  Varro  de  re Rusticà,  1.  1 ,   c. 40. 
 (8)  Abul.  Intro.  1.  1 ,  c. 3 ,  Stoff.  p.  44. 
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