
 
		sphère,  celle  des  fixes  ,  contient  les  
 Chérubins,  dont  les  figures  sont  tirées  
 des quatre principaux animaux, qui partagent  
 le  Zodiaque.  La  sphère  supérieure  
 remplie  d’étoiles  supposées  imperceptibles  
 renferme les Génies appelés  
 Séraphins.  Tous  ces Anges  d-Ordre  et  
 de noms différens  ,  sont  sans  cesse  occupés  
 à  célébrer  les  merveilles  de  la  
 Divinité  universelle,  de  quelque  nom  
 qu’on  l’appelle  (n).  Toutes  oes  Puissances, 
   ces Vertus , ces Chérubins, sont  
 invités ,  ainsi  que  le  soleil,  la  lune  ,  
 et les  étoiles  ,  que  surveillent  ces Puissances  
 ,  à  louer  Dieu  dans  le  fameux  
 Bénédicité,  qu’entonnent les  trois  en-  
 fans  q\Æ  Nabnchodonosor  ( 1 )  fit jeter  
 dans  la  fournaise ,  dans  le  conte  Assyrien  
 , connu sous le nom de prophétie de  
 Daniel.  Il  en  est  de  même  du Lau-  
 date  ,  dans  lequel  David  invite  ( i )   
 la  Nature  entière  à  célébrer'  la. gloire  
 de  son  Jehova.  On  y  invite  jusqu’aux  
 eaux,  qu’une  mauvaise  physique  avoit  
 imaginées  au-dessus  du  firmament,  et  
 qui  se  trouvent  aussi  recouvrir  tout  le  
 système  hiérarchique des  Syriens,  dont  
 nous  venons  de  parler.  Car  au-dessus  
 du ciel des Chérubins  et des Séraphins,  
 ils  placent  l’Océan  sans  borne ,  l’immense  
 mer.  Ce  sont  les  Muses  d’Hésiode  
 ( 3 ) ,  qui réjouissent  de leur  chant  
 le  père  des Dieux,  et  qui,  comme  les  
 planètes  ,.  annoncent  a  l’Univers  les  
 décrets  du  destin  ( 4 ) ,  placées  elles-  
 mêmes  dans  les  demeures  célestes  où  
 les  astres  règlent nos  destinées. 
 Les  Arabes  classent  les  différens  
 ordres  d'Anges  ou  d’intelligences  planétaires  
 chacun sous un chef, etds nous  
 décrivent  la  forme monstrueuse  de  ces  
 Anges.  Les uns  ont  la forme humaine,  
 d’autres  celle  de  chevaux,  ceux-ci  d’oiseaux’, 
   tels  que  l’aigle  et  le  vautour.  
 Des  pierres  précieuses, des perles,  des  
 émeraudes,  l ’or  ou  l’argent composent 1 2 
 (1)  Daniel,.c.  3,  v,  51,  etc. 
 (2)  Psalm.  ,48, 
 la substance de ces différens cieux (5)  q  
 y trouve les  noms des Anges,  qui co®l  
 mandent  en  chef dans  chaque  ciel. Ce]  
 noms  sont  Satnaël,  Saphraphiel,  SabJ  
 tablai,  Kakabiel,  Zarâkiel,  etc.  Oij  
 voit  par  ces  échantillons  le  génie  de]  
 Astrologues  de  l'Orient,  dans  la W   
 mation  de  leur  hiérarchie ,  et  dans  y  
 distribution qu’ilsfaisoient desintellioenj 
 ces dans  les différentes plan ètes , et dan] 
 lés ciënx,  ou dans les sphères auxquelles  
 on  affectoit ces intelligences. La théolo]  
 gie Pythagoricienne leur prêta le chant  
 pour  exprimer  l’harmonie  universelle  
 qui résultoit  de  l’accord  de  leurs divers  
 inouvemens.  Les  Grecs  de même  don]  
 nèrent à  Pan  la flûte aux sept tuyaux ,ed  
 à  Apollon la  lyre  aux sept cordes, C’esn  
 une  autre  expression  de  la  même  idée.  
 Chaque peuple  l’a rendue  diversement,  
 selon  la  diversité  de  son  génie  et  de  
 son  goût.  Origène  donnoit  des  corps  
 aux Anges ; c’est-à-dire qu’il les rappeloitj  
 à  leur  véritable  origine  ( 6 ) ,  puisque  
 les  corps  célestes furent observés avant  
 qu’on  eût séparé d’eux  les intelligences,  
 qui  les  dirigeoient.  Car  on  peut  dire  
 plutôt  qu’on  a  donné  des  Anges  ara  
 corps qui les contiennent,  que descorps  
 aux Anges ou  aux intelligences 1 qui les!  
 animent  et  les  conduisent,  le  monde  
 visible ayant été vu,  avant que  celui dés  
 intelligences  fût  conçu.  U  les  classe  
 suivant l’ordre  connu,  qui se  divise en]  
 Principautés , Dominations, Trônes, etc.  
 dont  nous  avons  trouvé  l’énumération  
 plus haut,  chez les Syriens et les Arabes.  
 Il  suppose  aussi  un  chef  à  chaque  
 ordre,  ou  un  inspecteur  de  chaque  
 classe  d’intelligences. 
 Saint  Athanase  (  7  f i ,  compte'plusieurs  
 myriades d’Anges rangées  en différentes  
 classes,sous le nom de Thrônes,  
 de Dominations,  de  Cieux,  de  Chérubins, 
   de  Séraphins.  Athénagore  convient  
 aussi,  que  les  Chrétiens  admeH 
 (5)  Kirjcer , ibid.  p,  423. Contant d’Orvilf  t.*i  
 p.  32—64. 
 (6)  Orig.  Com.. in  Math,  t . l . ,   p.  477—4^' 
 (7)  Athan.  t.  1 ,  p.  202,  ad Serap. 
 tolent* 
 toierrt, outre leur triade,  qui n’est autre  
 chose que la triade Platonicienne  ,  dont  
 parle Macrobe, une quantité prodigieuse.  
 d’Anges (1),  que la  Divinité  avoit  rangés  
 en  plusieurs  classes ,  et  distribués  
 dans  les  cieux,  dans  les  élémens  et  
 dans toutes  les parties du monde,  pour  
 «n  maintenir l’ordre et  l’harmonie.  On  
 distinguoit entre autres  les sept  gouverneurs  
 principaux ,  que  le Pimander  (2)  
 subordonne au Demiourgos. Les Syriens  
 avoient, comme nous .l’avons dit,  placé  
 les  intelligences  connues  sous  le  titre  
 de Forces ,  car  c’est  ce  que  signifie  ce.  
 mot  Virtns  en  latin ,  dans  la  sphère  
 de Mars.  Isidore (3) prétend,  que c’étoit  
 le  Sabaoth  ou  Dieu  des  armées  chez  
 les  Hébreux,  qui  présidoit à  cet  ordre  
 appelé  V<irtus ;  et il  prend  occasion  de  
 là,  de  rappeler  les  différentes  classes  
 d’Anges, d’Archanges , de Thrônes, etc.  
 dont  nous  avons  parlé  (4).  Ainsi  le ’  
 système  des  Juifs- à  cet  égard,  et  conséquemment  
 celui  que  nous  avons  encore  
 aujourd’hui  dans  la  secte  Chrétienne, 
   ne  diffère jen  rien  de  celui des  
 Orientaux, ^Syriens ,  Arabes  et  Chal-  
 déens,  dont  nous  avons  parlé  plus  
 haut.  - 
 Toute  cette  théorie  hiérarchique  sur  
 les  intelligences  célestes,  distribuées  
 dans  les  sphères  et  dans  les  étoiles,  et  
 sur-tout  la  distribution  en  sept  grandes  
 intelligences,  se  retrouve  par-tout.  Les  
 Guèbres,  descendans des anciens Parsis 
 (5),  sont persuadés,  dit  Chardin,  que  
 les  corps  célestes  sont  animés  'par  des  
 intelligences, qui  se  mêlent  de  la  conduite  
 des hommes. Le soleil,  selon eux,  
 [est la grande et la première intelligence.  
 La  lune  est  la  seconde ;  puis  de  suite  
 les autres planètes. Ils tiennent, qu’outre  
 ces intelligen ces, il y a des An ges,  qu’ils  
 appellent  Dieux  subalternes,  commis  
 |* aa  garde  des  créatures  inanimées  , 
 Athen. Leg.  pro  Christ, p.  40.  
 y  J  Hermès in Pæmand.  
 jl)  hidor. Origin.  1. 7,  c.  1. 
 \4)  August.  de Civit.  Dei,  I.  10,  c.  27. 
 U)  Chard. t. 9, p.  139. 
 Belig,  JJniv.  Tome I, 
 chacun  suivant  son  département.  On  
 se  rappelle,  que l ’Astrologie  en  disoit  
 autant  des  étoiles  particulières.  Le  feu  
 est  la  grande  divinité  des  Guèbres,  et  
 dans leur  idée  le  feu est un être  intelligent  
 (6),  susceptible de tous lesmouve-  
 mens  spirituels,  capable  d’entendre  les  
 prières  des  mortels  et  de  les  exaucer.  
 On sent,  que  cette  opinion  dut nécessairement  
 les  conduire  A regarder  tous  
 les  feux ,  qui  brillent  au  ciel,  comme  
 autant  d’intelligences  divines ;  car  ils  
 pensoient que  le  feu  est  un  être  divin,  
 extrait de la substance  de  Dieu,  de  cet  
 Océan  de  feu  et  de  lumière,  dont  tous  
 les  autres  feux  sont  émanés.  En  conséquence, 
   ils regarddient le soleil  et  la  
 lune  (7 ) ,  comme  les  deux témoins  de  
 la Divinité ;  comme  des  êtres  incréés ,  
 et des portions consubstantielles de Dieu;  
 ce  qui  rentre  dans  l’opinion,  qui plq^e  
 la Divinité' dans la totalité du feu Ether,  
 dont  chaque  astre  est  une  émanation. 
 La plus  ancienne  religion  du Japon ,  
 nommée  le  Sintos,  admet  un  Dieu  
 suprême, qui habite au hautdes cieux (8)  
 et des Divinités subalternes  , qui siègent  
 dans  les  étoiles.  C’est  par  elles  qu’ils  
 jurent;  mais  leurs  voeux  se  tournent  
 principalement  vers  les  esprits  ,  qu’ils  
 supposent  présider  aux  élémens ,  aux  
 plantes,  aux  animaux  ét  aux  différens  
 événemens  de  la  vie.  Les  étoiles  rem-  
 plissoient  toutes  ces  fonctions  dans  le  
 système Astrologique. Les Japonois supposent  
 ,  que  les  premiers êtres sortis du  
 cahos  furent au nombre  de sept  ,  qu’ils  
 nomment  les  principaux  gouverneurs.  
 Le  premier  ètoit  formé  de  la  partie  la  
 plus  pure  de  la  matière.  Isanami  étoit  
 le  dernier  des  sept  grands  esprits  célestes  
 ,  et  le  temple  qui  lui  étoit  consacré  
 étoit  de  la  plus  grande  simplicité  
 (9). 
 Les  Siamois  admettent ,  comme. les 
 (6)  Acad. Inscrip.  t.-  31,  p.  306. 
 (7)  Acad.  Insc.  t.  3,  ,  p.  492. 
 (8)  Cont.  d’Orv.  t.  1 ,  p. 218— 203. 
 (9)  Ibid. p .  269. 
 N n