Son r; s R E 'L I G I O N U N
Tels sont les traits Sons lesquels les anciens
Théologiens et les Poètes nous ont
pei^it Hercule ; et il n’en estaucun qui ne
conŸieijfije parfaitement at\ Dieu-Soleil..
5fes images même portent tons les
attributs de l’astre invincible , qui subjugue
la Nature , et qui enchaîne l’Univers
sous ses loix. Le Lion célestê,
dans lequel les Astronomes . anciens
plaçoient dè domicile du Soleil, lui1
fournit la parure , qu’il p'ortè par-tout
avec lui et qui caractérise le premier
Astre, de même que le Cancer, posé
sur le spin idp Diane, çaratjtérijlè) le J
second astre ou la Lune, qui a son
domicile dans le signe de l’Écrevisse.
Aussi les Egyptiens plaçoient-ils.: l’i - .
mage du Lion aux pieds du trôné dé
leur Apollon, ou du Dieu Horus, qui
présidait (à là (distribution fle la lumière
et des saisons. C’est par la même raison,
qu’ils imprimoient l’effigie de cet animal
sur l'est p'o'i'te's'des "tetnpies y et' qu’ils1'-
terminoient par' des têtes de lion
l’extrémité des tuyaux des fontaines ,
d’6ù côuldit l’eau du Nil, pour expri-'
nier, disent-ils, les, rapports-, qu’il y
avoit 'entre le'fioifiifiencémefit. flijoidé-
bijïdéfirent de1 leur ’ fleuve, Et l’ëntrée
du Soléil - au “signe’ Céleste y où il kfoit-
établi 'Son domicile.1 C’étoit lé symbole
sbuis lequel ôni âdôroit' c e 1 Die*u:’ à’
Léontbpolîs, ou1 dans la vüle:dés Lions ;*
et défis iés''tempîès d’Héîiop’dli'é', bii dé!
lavilleldu Soleij ^ ii) o.è'st CëtLidn que
Pon trouée placé', sous .l’imagé, du Soleil,
dafi’â les m.onnméni'dei Mîthra (fi) ou
du Soleil adoré sous Ce nom chez les
Perses:’ Par-tout où l’on trouve les ât-'
tributs“ du Lion dans lés monumens des’
religions anciennes ,‘^ç’ést presque tou-1
fônrsle SôîëiL qu’il fâut ■ ÿ voir. C’ést
le Liofi de1 là- tribu' dë'Jfidaÿ qiii!dé-i
signe “ Christ y on lé Soleil Chez ■' les'
Chrétiens ; il'n’y a dé différënçe dite
dans la manière d'employer c e f emblème,
Au lieu de peindre ùif Génie S?
U) Strabon, f. 17 , p. Sut.
{2).’Noniiûs>rk>nys.> i A (;)
I V Ë R S Ï L L E . .
fête de lion, tel qu’on lé voyoi.t dans
le temple du Soleil à Héliopolis, ou un
Dieu appuyé sur un lion ; les Grecs
ont préféré de représenter le Dieu-
Soleil sous les traits d’un prince invincible,
revêtu d’une peau de lion,
qui lui sert de manteau. Ce manteau
lui-même fut souvent semé d’étoiles,
comme l’annonce l’épithète d’Astro-
c^yton) ' ou'Mbi'llé d’étoiles ,’ quel les
Poètes' ont donné à l’Hercule' Tyrien
(2). C’est sous ce nom qu’il est désigné
dansNonnus, Poète (3) de Panople
on Egypte. «yïLes (ppithètes Tfle rôi du
» feu, de chef du moude et des astres,
» cle nourricier des hommes, de Dieu
» ..dartt,. 1g disque lumineux, roule éter-
» nëllement autour de la terre, et qui
33 faisant circuler à sa suite l’année,
3i 'lilio du (temps et.mère dés ta.inois,
33 ramène successivement les périodes
33 du temps, qui sans cesse se repro-
^•duisefit '; tous Ces -titrés sont autant
33 de traits , auxquels on ne pourroit
33 méconnoitre le . Soleil, quand bien
» même le poète fie l’aüroit'pasnommé,
»’ Comme il Ta fait, -en appelant’son
33' Héreule Asirochyiph , Helios ) ’;ou
33“ Soleil- Il nous représente ;le temps,
3f tel que Janus,’ avec la double ligure
33! ,d;’un vieillard, et d’un jeune homme,
# qui s’enfuit sur les traces du .char
33- ct’HerCfile la Lune qui recueille les'
33' rayons de-sà'lumière, qu’ellé rë'fléclnt
» vérs fios-yeux ; les'quatre Saisons, qui
M é.é succèdent, et âccompaghent le'chaf
33''attelé-dé quatre CheVaux, sur lequel
33 'est porté l ’oeil brillant' de l’Ether,
3» 'devant'lëquël-fuit là nuit et s’éclipsent
33 les étoiles, et (jui, baigné dansJ.ley
331fiait»rdê ’TOcéîtfi' Oriental ^-va °-re-
>i,;t)Wftdre1 l^'rbseër'bife’fifafeante sUr la
sS-'rerré et 'fé'ëdfidëri les.
à °Iài 'sifiîté) d‘e ce- t&blêaiï -d’Hërcüleforç
du,‘Séièil;%dôré;;so’ûs ce 'fiofii à Tÿr,
qiie le Poètëujo'fite ; y qui! est le meme
■il Diëtf ; qfiélès dîfféïëns pëtiples adoïenf
-Si I6<J üio^i.'ïiî 1 9ïifiQ»'î> ->)jp %
(3) Dionys. Nonni, 1. 40, v. 5 7 . . t
R E L I G I O N U N 1 V E R S E L L E.
„ sous divers noms ; que c’est lui' qui
„ est honoré sous le nom de Iîélus '.( i )
» sur les rives de l’Eufrate, (c.) sous.
„ celui d’Ammon en Libye, d’Apis à
„ Memphis, " de Saturne en Arabie,
„ de Jupiter chez les Assyriens, de
„ Sarapis en Egypte, de Dieu du temps,
„ (c’est le nom que lui donne aussi
» Athénagpre ) de Phaéton ou clé; Dieu
,, brillant aux mille noms, de Mkhra en
» Perse, d’Héliôs chez les Babyloniens ,
3> d’Apollon à Delphes et dans toute
,) la Grèce, d’Esculape ( 2 ) qui guérit,
,) les maux des mortels, de ]Jieu:Et/ier,
33 nuancé de mille feux ; enfin d'Astm-
33 chyton, norn tiré de la foule des,
» astres, dont pa'roît semé pendant la
33 nuit le manteau du Ciel. Le Poète
33 aj oute, que ceDieu portoit une robe (3)
33 qui représentoit Jes figur.es variées ; du
33 Ciel, et offroit Timagé, du monde ;;
33 que ses. joueSi^.rayopnoient ; d’une
33 doucedumlèfe).et .que,.sa-b,ar,be étoit
>3 semée d’étpiles (4). ” ■
Cette multiplicité de noms donnés à
l’Astre, brillant, qui semble être l’ame
de toute la Nature, et, qui, à ce titre,,
a dû recevoir les hommages de tous les,
peuples (A) , et être invoqué sous diverses
dértoininations , dans les, différentes
Langues', est confirmée par Mar-
tianus-Capeila, dans son superbe hymne
au Soleil,. dont nous aurons lieu de
parler ailleurs plus au long. Nous dirons
seulement ici, que; comme Nbimus,
il assure que c’est le Dieu, que ' les
Libyens adorent sous le nom d-’Am-
mon,. ceux de Memphis sous celui
d’Osiris; qu’il »est Apollon ou Phébus
à Delphes , Sarapis sur les rives du
Nil, Mithra en Perse , Atys en Phrygie,
Bacchus ailleurs ; enfin, qu’il est le Dieu
que l’Univers entier invoque sous mille
(5) V. 414.
(4) V. 411.
(5) L. 2, c. 4 , Ausoii. EpUr. p. 29.
(--) Kuseb Præp. Ev. 1. 3 , c. i®.
(7} Arnob. 1. 1 , p- 24.
3o 7
noms. Le poète Ausone (5) ët le savant,
Macrobe s’accordent également à re-
eonnoître la Divinité unique du: Soleil,
dans une foule de Dieux différens, en
apparence l’un de l'autre, et dont la
nomenclature n’est que la collection des
diyers noms du même astre chez différentes
nations , parmi lesquelles le culte
du Soleil étoit établi sous diverses formesi,:
et accompagné' d’un cérémonial dif'fé-,
Cent. Hercule étoit celui qu’il avoit à,
Thèbes, dans la Haute-Egypte, et à.
Tyr en Phénicie. La Thèbes,de Grèce,
fondée par des colonies, Phéniciennes,
le reçut de Tÿr, comme la ville .de
Cadix l’avoit reçu pareillement des'Phé-
niciens, qui vinrent s’ÿ .établir, Par-tout
on retrouve PAstrocjiytoti , dont parlé
Non nus,, où la grande Divinité' des
Ty riens. Le nom de grand roi, de Me-,
li.çarte ou Meliçerte , qu’il portoit en
Phéfiicie (6.), ne fut pas inconnu aux
Grecs.. On le nommoil.fri Italie 1 e grand
IAereule (7 ). Les Rorfiains appelôient
l’autel sur lequel ils sacrifïoiént à ce
Dieu , le' 'très-grand autel, comme on
peut le voir-dans Tite-Live (S),, et .dans
Virgile ; et il avoit une telle, prééminence
f que dans les. sacrifices qu’on
lui faisoit à Rome, il n’étoit pas'permis
de proférer, le nom d’aucune autre
Divinité (a). L ’einpereur Julien l’appelle
Maître et Seigneur, épithète qu’il
donne ailleurs au Soleil ( 10 ) , ainsi que
Porphyre (11). On conserva aussi son
nom Oriental Als'uhi, le.Lion, et on en
fit un des fiqms de ce Dieu, appelé
pâr altération Alcide.
Les Phrygien s, sous le nom d’Atys (r),
lui donnèrent le bonnet semé d’étoiles,
emblème sensible des cieux, comme
l’étoit le manteau de VAstrochyton des
Tyriens , d’Hercule fils d’Astérie, dont
(8) Tit. Liv. Decad. I , 1. i , Virgil. (Eneid.
I. 8 , v 272.
(9) Plut. Quæst. Rom. p. 823.
fio) Juiian. Orat. 7 , p. 408.
11) . Porphyr. de Abst. I. 4, p. 379.
12) Julian. Or. 5, p. 309.
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