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» animaux et clés végétaux. Vient il à
» abandonner ce signe ? on n’y trouve
® plus qu’un cadavre sans mouvement
» et sans vie (sz). C'est le soleil qui fait
» couler les eaux , imprime le iriouve-
» mentaux vents , rassemble les nuages,
» les dissout en pluie. En un mot, le
» soleil est une planète d’une grande
y> puissance , d’une domination très*
» étendue , soit par sa noblesse , soit
» par sa hauteur, soit par sa grandeur.
» Il éclipse par sa lumière celle des
» autres planètes et de tous les autres
*> astres. Il occupe la quatrième (aad)
» place du système planétaire. Il peut
» être comparé au père par ses effets et
» par ses formes ; car lorsque la lune
>> s’unit à lui dans la conjonction , on
» peut assimiler leur union à celle du
» mari et de la femme (666). De ce ma-
» riage naît la lumière , que la lune en
» s’éloignant de lui, fait jaillir de son
33 sein , et qui , foible d’abord , reçoit
33 de jour en jour de nouveaux accrois-
» semens par l’action 'de son père , qui
»3 l’alimente et la nourrit, jusqu’à, ce
» qn’enfin son disque entièrement rempli
» s’arrondisse , comme le père de la
r> lumière qu’elle imite. Il a son exal-
3» tation au bélier ou au premier signe,1
33 et par-là, il tient en quelque sorte au
» corps humain, dont la tête répond à
» cette division du Zodiaque.
L ’auteur continue de développer les
rapports, que l’Astrologie avoit établis
entre les fonctions du soleil dans la
Nature, et celles de l’économie animale
de l’homme ; et il ajoute : « Le soleil,
>3 de plus , a une supériorité marquée
33 sur tous les autres êtres naturels, en
» ce qu'il agît sur tous , et qu’aucun
33 n’agtt sur lui. Le lieu de son domicile
3» ou le lion , a aussi la prééminence
d sur tous les animaux célestes (ccc) ; il
33 en est le Roi , comme le soleil l’est
33 des autres planètes , au milieu des-
(1) Euseb. fcræp. Ev. 1. 3 , c 9 et 30.
(2) Diod. Sic. 1.1 , c. 10. ..
(3) Aehi!. Tat. c. 17, p. 80.
(4) Haly, c. 4, p. 4-
3> quelles il se trouve placé, afin de por-
33 ter plus aisément sa vue sur toutes les
33 parties de son empire. Il a donné à
» Mars le commandement de son ar-
33 mée ». Ici l’auteur nous donne le mot
de l’énigme de la fiction des Phéniciens
(1), qui supposent que le Dieu
du temps choisit Hercule pour le général
de ses armées. Les Egyptiens le font
chef des armées d’Osins (2). On sait
que Mars portait aussi le nom de
planète d’HerGule (3).
« Il donna à Jupiter sa justice, parce
33 qu’il n’a en lui aucune qualité nui-
33 sible , et qu’il est bon par sa na-
33 ture (4) 3».
Nous remarquerons en passant, que
les Arabes donnent à Jupiter-planète le
nom de Tzedek, ou de Sydyc. (5). Il figure
dans la cosmogonie Phénicienne sous ce
même nom, que l’auteur traduit par le
Juste (6). « D’une des sept Titanides
33 Syduc, ou le Juste, dit l'auteur, eut
33 Esculape. = Les Cabires ou les. sept
33 fils de Syduc et Esculape leur huitième
33 frère, ajoute-t-il plus loin ». Aussi tous
les caractères que l’auteur Arabe (7) ,
dont nous citons ici le passage, donne
à cette planète, présentent l’idée de
bienfaisance, d’équité et de vertu.
Il continue, et remet le sceptre du
cièl à Saturne, comme Sanchoniaton
lui fait usurper celui d’Uranus (ddd).
Il fait de Mercure son secrétaire ,
comme il l’est d’Osirïs chez les Egyptiens,
et de Saturne chez les Phéniciens,
et cela, par la raison que nous avons
donnée plus haut, et que donne aussi
Haly, dont nous continuons d’extraire
le passage , sur la puissance et sur les
qualités du soleil.
Après avoir considéré la distribution,
que le Roi de la Nature fait des différentes
fonctions qu’il assigne aux planètes,
dans l’administration du monde,
(3) Selden. de Diis Syr. c. 1 , p. 77.
(6) Euseb. præp. Ev. I. 1 , c. lu.
(7) Ibid, Haly, p. 8.
l’auteur passe à celles qu’il confie aux
douze signes. C’est-là sur tout, qu’on
remarque , que dans le lion céleste , ou
vers le solstice, il en fait un Roi victorieux
, qui développe toute sa puissance
et toute sa grandeur, tandis qu’il
le peint sous la balance, où est le lieu
opposé à son exaltation, et où se fiait
son passage dans l’hémisphère infér ieur,
comme un monarque vaincu et dépossédé
de son trône. Cette manière d’envisager
le soleil servira à expliquer la
fable solstitiale, sur le soleil du lion,
Hercule , et celle de la défaite d’Osiris,
sur le soleil de l’équinoxe d’automne, et
ainsi que celle d’Apollon chassé de
l’Olympe.
On remarquera en général, dans ce
passage de l ’auteur Arabe , les principes
de l’Astrologie sacrée sur les changemens
d’attributs , d’influence et de formes,
qu’éprouvoit le soleil dans les douze
signes, qui, par des images symboliques,
peignoientles douze nuances principales
de son énergie universelle, combinée
avec celle des planètes.
Les vicissitudes ou changemens d’influence
sur le monde sublunaire , qui
ont été le plus observées , sont celles
des quatre saisons , que l’on peut regarder
comme les quatre grandes époques
de la Nature , à cause des variations
sensibles, tant de la durée des
jours et des nuits, que de la température
de l’air , à raison du froid et du chaud,
du sec et de l’humide , et conséquemment
des faces différentes, que présente
le tableau de la terre durant chaque
révolution du soleil. Car nous nous
rappelons ce que dit Gcellus de Luca-
me (') > que c’est par ses allées et ses
venues, que le soleil modifie les élémens,
et change les formes de la terre et de
tout ce qui tient à la terre, et que c’est
par-là sur-tout, qu’il décèle sa puissance
et son activité deiniourgique. Et cette
cause de changemens est toute entière
(O Ci-dessus, p. 143.
(1 2 3 4) Diog. Laert. 1. 7. invit. Zenon, p. 531.
dans l ’obliquité de sa route, ou du
cercle des animaux , qu’il traverse ,
comme l ’observe très-bien Ocellus. C’est
là véritablement l’origine de la distinction
du temps en saisons. Conséquemment
les animaux célestes, qui marquent
ces quatre -divisions du cercle annuel,
partagé par les saisons , durent être
principalement remarqués.
Diogènes-Laërce, rapportant le sentiment
des Stoïciens sur les différentes
températures de l ’air, d’où résulte celle
des saisons (2) , dit qu’ils en plaçoient
la cause dans la marche du soleil, qui,
en s’éloignant de nos climats, congèle
l’air et produit l ’hiver ; en revenant à
l ’équateur, le raréfie et lui donne une
douce chaleur , qui est celle du printemps
(eee): puis s’approchant de notre
pôle embrase l ’air de ses feux, et nous
donne l ’été, jusqu’à ce que , repassant
l ’équateur , il le refroidisse et nous
amène l ’automne.
C’est la même observation que Pline
fait sur le soleil , lorsqu’il d it, comme
nous l’avons vu plus haut, que c’est cet
astre qui règle les saisons et le cours
de l’année, et qui les tempère pour lesbe-
soins de l ’homme (3). Diodore-de-Siciie
nous peint les opérations variées de ce
Dieu , qui modifie les formes et nuance
diversement toutes les couleurs des plantes
et des fleurs (4) ; et qui , comme un
artiste habile, embellit la scène oùla Nature
a placé l ’homme. C’est lui qui vivifie-
tout, qui, par sa lumière, produit les
couleurs, et par sa chaleur , les odeurs,
des plantes et des fleurs ; enfin, il est
l’ouvrier universel, qui organise chaque
être , et en détermine le caractère et
la nature. Telle est à-peu-près l’idée, que-
les anciens Botanistes s’étoient faite de
la puissance du soleil, et de son action
sur les plantes et sur les fleurs.
C’est sur-tout à l ’équinoxe de printemps
, que cette faculté deiniourgique
semble s’exercer, lorsque la terre pare
(3) Plin. I. 2 , c. 16. de4 different Salis»
(4/ Diod. Sic. I. 2, c. 52, p. 264.