et le Dieu qui distribue les belles saisons
, et la ravissante lumière, enfin
Je Dieu des beaux jours, qui résultent
de l'action du Soleil et de la Lune
sur la Nature, C’est ce bel ordre , contre
lequel lutte sans cesse Typhon , et qu’il
réussit enfin à troubler , mais que le
Dieu du Printemps, fils d’Osiriset d’Isis,
réuni au Taureau équinoxial , vient à-
boutdel'établir. Harpocrateétoit le jour,
fruit du Soleil dans sa vieillesse (i). Orus.
est le jour , fils du Soleil dans sa jeunesse
, et dans le Printemps de la Nature.
C’est ce beau Soleil des longs jours,
qui arrivant au Solstice d’é té, pccupé par
le Lion, donna lieu de représenter le jour
solstitinl^ sous le nomd’Orus , placé sur
un trône, au bas duquel étoient couchés
des Lions (a). De-là vint , qu’on
dit qu’Orus étoit le nom du Soleil et du
Dieu, qui règle les heures et les saisons.
C’est ainsi que Plutarque (y) prétend
qu’Orus est la force divine , qui préside'
au mouvement du Soleil. L ’inscription
de l’obélisque Egyptien , dont Aminien
Marcellin (4) a donné la traduction ,
lui accorde l’épithète de Maître des
Temps. La vérité est, qn'Orus est la lumière,
Aor, comme l’indique son nom ,
mais la lumière dans son éclat, dansson
siège naturel , et dans son plus bel empire
, telle qu’elle est , lorsque1 le jour
a- repiis la supériorité sur les nuits, au
Printemps. C’est ce jour , fils du Soleil,
ou d’Osiris et d’Isis, que l’on célébroit
au Printemps, au moment du renouvellement
de la Nature , et qui a dés’
rapports si naturels avec le Soleil, qu’il
a été pris pour le Soleil lui-même. Orus ,
si l’on veut, sera le Soleil, mais ooii-1
sidéré : comme Source de Lumière , et
régnant aux cieux où il tient le sceptre
de 'l’harmonie des différons corps , qui
nous distribuent-la Lumière (an). Oribn
fut son astre familier ; parce qu’Orion
est placé, aux cieux , de manière à fixer
(i) De Isitle , Plut, p. ; ; ; —371. ‘
(a) Hor. Apolio, 1. 1 , c. 17. .
(3) De Isid*, p, 375. :
les limites de la durée des'beaux jours,
se levant avec le Taureau, et se couchant
au lever du Scorpion. C’est-là ,
sans doute, la raison qui l’a fait appeler
l’Astre d’Orus, et qui l’a fait regarder
comme une. des formes célestes , que
prenoit le jour,-lorsqu’au Printemps il
étoit réintégré dans tous ses droits et
rétabli dans son empire. Ceci s’accorde
parfaitement avec ce que nous dit Microbe
(5 ) ; que c’est une article de foi,
un dogmë sacré des mystères religieux
des anciens, que le Soleil s’appelle
Apollon, durant ^toüt le temps qu’il
parcourt l’hémisphère supérieur. Cet
hémisphère supérieur est l’hémisphère
supérieur du inonde, celui des six
signes du Printemps et de l’Eté , du
beau temps , et du règne de la Lumière
sur nos climats1. Il résultera , par une
conséquence assez naturelle , qu’Harpo-
cratè , ou le second Orus ,. le vieux
Orus, sera le jour des signes inférieurs,
jour morcelé et fbible , à qiii Osiris
mort donne naissance, dans, son union
avec Isis aux enfers (6), Nous avons
crùdevoir entrer dans ces détails sur Oms
et sur Harpocrate, qui jouent aussi un rôle
dans l’allégorie d’Osiris et d’Isis, et qui
se lient à. leurs aventures, par la raison
même, qu’il est juste que le’jour,
suivant ses rapports d’acçrbîsSement et
dé diminution aux différentes époques
de la révolution annuelle,;se lie aux
pétitions qu’ont dansTe'ciel lès deux
Astres , qui dispensent là lumière du
jour et de la nuit', et qui président
à la distribution des saisons et des
bernes. ■ . 1 ; 1 ; ' i , ■
Nous terminerons ici l’ëxainén de
cette histoire allégorique , dans laquelle
nous sommes persuadés, qu’on neuoit
v oir bien autre chose , cj,ie lè& tableaux
Cosmogoniques des phénomènes pro-
dnitspar lestnouvemens du Soleil et de la
Lune ,- Considérés relativement à là inar-
(4) Anlmian, Marc.Æliatl.
(5) Macrob. S.it. ]. 1 , c. 18.
(6) De Iside, p, 358.
che des astres , qui sont épars dans les
cieux, etrelativement aux périodes dé ténèbres
et de mal, de bien et de lumière ,
à la succession des j ours et des nuits, et à
leur progression variée durant un e révolution
annuelle, ou durant tout le temps,
ipie le Soleil met à parcourir les douze
signes, divisés en deux parties entièrement
opposées dans leurs influences
sur le monde sublunaire ; c’est-à-dire
enfin , que nous n:y voyons rien, que ce
que Cbérémon et les prêtres Egyptiens
nous disent qu’il faut y chercher.
Ainsi nous avons prouvé par des autorités
multipliées, qu’Isis étoitlaLune; et
réciproquement, par l’explication simple
des figures de la Lune comparées à celles
d’Isis, il est encore résulté cette même vérité
, qu’Isis ne pouvoit être que la Lune.
Cepremier principe é tabli nous aconduits
à l’explication; et la simplicité et l’évidence
de l’explication ont prouvé la sagesse
des autorités sur lesquelles posoit le principe.
C’est ainsi que l’un s’est confirmé
par l’autre ; ce qui est un des caractères
de la vérité.
D’après cela , si sur un Planisphère
composé d’après notre théorie , et collé
sur un carton, on met au centre une
règle , qui ait à une de ses extrémités
l’image du Soleil, .et à l’autre celle de
la Lune, et si on les fait mouvoir, en
mettant d’abord la Lune au Taureau, on
saisira, d’un seul coup d’oeil, l ’ensemble
de ses courses et des tableaux qu’elle
trouve sur sa route, depuis le moment
où elle a perdu Osiris, jusqu’à celui où
elle le retrouve. C’est par mi procédé
semblable, que nous avons déjà présenté
aux yeux du Lecteur l’ensemble de la
correspondance des travaux d’Hercule
avec la marche du Soleil dansle Zodiaque.
Ainsi nous avons mis notre Léctenr à
portée de suivre, dans ce double tableau,
le développement de ce vers si connu
de Virgile. « Iolas, sur sa lyre d’or, chair*
toit les courses de la Lune et les travaux
(■ ) Virgil. Georg. 1. 1 , v. 5.
((i) 2 3) Hérod. Euterp. c. 42, p. 59»
du Soleil. y> Les courses de la Lune
sont celles d’Isis ; et les travaux dû.
-Soleil sont ceux d’Hercule, qui ont fait
la matière des Poèmes Sacrés et des légendes
anciennes. Ce sont là les deux
Divinités, que Virgile invoque dans son.
Poème sur l’agriculture, lorsqu’il apostrophe
les deux flambeaux dé la Nature,
(1) qui conduisent l’an née dans le Ciel, et
qui en règlent la marché , sous les noms
de B acehus et de Cérès. Car on sait que
les Grecs, tels qu’LIérodote (2), disoient
que leur Bacchus et leurCërès étoient
l’Osiris et l’Isis des Egyptiens , c’est-
à-dire le Soleil et la Lune, ces deux
premiers agens delà végétation annuelle.
Voilà pourquoi l’on penSoit, que les cérémonies
faites en l’honneur d’Osiris et
d’Isis, de Bacchus, de Cérès, et de
Proserpine , étoient relatives au labourage,
aux semailles, aux moissons et
aux vendanges ; ce qui étoit assez naturel
, puisque les travaux du labourage
et les récoltes sont liés à la marche des
Cieux, et sur-tout a celle du Soleil et
de la Lune. C’est à oe titre , que Bacchus
fut le Dieu des raisins, Osiris celui
du labourage, et Cérès ou Isis la divinité
desmoissons. Dedàces cérémonies,quise
pratiquoient en Egypte en honneur d’Isis
| dans lesquelles on lui offroit les prémices
dés épis au temps de la moisson , et
où on l’invoquoit près des gerbes de bled.
Ce n’étoit jfas, quoiqu’en dise Diodore(o),
une ancienne Princesse , qui portoit le
nom d’Isis ou de la Lune , qu’on prêt en-
doithonorer (J)b), parce qu’elle avoit fait
la découverte du bled , découverte qui
n’est guères l’objet des travaux dés
Princes ; mais bien la Lune qui, avec
le Soleil , agit sur la Terre , et règle
l’année et le labourage, et qui, dans les
fables sacrées, fut personifiée sous lè
nom d’une Princesse, comme le Soleil
le fut sous celui d’un Roi. C’est en honneur
de la Planète; qui mesure les mois,
révérée sous le nom sacré d’Isis, que
l ’on portoit aux fêtes Isiaques du bled
(3) Diodor. 1. 1, c. 9, p. 18.
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