qui forment le cortège du soleil et de la
lune (i). Jf
Dans l’Inde les Brames, ayant d imposer
un nom à. 1 enfant nouveau ne,
examinent si les planètes lui seront favorables
(2) , et font un sacrifice à ces
astres ; ensuite on répand sur la tête de
l’enfant, du père et de la inere , avec
une espèce de crible percé deneuf trous,
l’eau de neuf vases : ce bain détourné
la malignité des astres. Ce nombre (3)
est celui des sphères , quand on comprend
le ciel des fixes et la terre. IVLacrobe
prétend tirer du nombre des sphères
Porigine du nombre des Muses.
On assure- que le plus ancien ^simulacre
des Chinois (■ '[) étoit un trepied,
tel que ceux dont il est parle ^dans Homère
et dans Hésiode , et qu ils en ont
fait faire huit autres pour compléter^ le
nombre neuf, comme Numa fit faire
onze boucliers pour compléter le nombre
douze, ou celui des signes. Ce sont
comme neuf talismans, auxquels on
attache la destinée de l’empire partagé
aussi en neuf provinces, dont chacune
étoit sous la protection d un de ces talismans
(5), consacrés sans doute aux neuf
sphères. Le nombre neuf est sacre chea
eux. C’étoit un talisman, que cette petite
bulle ovale (6), que les Romains atta-
choient au col de leurs enfans, et que
ceux-ci portoient en honneur de la lune.
Ce rapport de la Nature etdesesagens
avec le cérémonial du culte chez les ancien
s,avec leurs distributions politiques et
religieuses, avec leurs fêles, leurs processions
, leurs mystères, avec les temples,
leur distribution et leur décoration, avec
leurs talismans , les statues et les images
symboliques de leurs Dieux, se retrouve
encore dans leurs hymnes ou chants sacrés
, dans les fictions de leurs poètes,
dans leurs cosmogonies, et dans les écrits
de leurs plus savans philosophes ; en 1
(1) Plut. Qusest. Rom. p. »63.
{2) Sonnerat,t. 1 , c. 7 , p. 148.
(3) Macrob. Som. Scip. 1. a , c. 4.
(4) Paw, Reck sur les Egypt, et les Chin. t. a ,
B. 2IQ.
(5) Reli erch. sur les Chin. t. 1 , p. 2 J7. t. 2
34-
(6) Plut. Quaest. Rom. p. 287.
(7) Poet. Graes, t. 1 , p. 502, 503.
(8) Zend. Avest. 1. 2.
[produire chez eux cet étonnement qu’im-
Fprirne le merveilleux et que suit le respect.
On y retrouve en effet les noms
{du soleil dans Hélios , ceux du ciel et
(de la terre dans Uranus etGkê, princes,
{dit-on, qui donnèrent leur nom à ces
deux parties du monde ; ceux des, pla-
inètes Chrone ou Saturne , Mercure ,
' Vénus , avec son domicile au taureau,
Jou, ou Jupiter , ét Mars , dont la planète
s’appeloit aussi planète d’Hercule :
IChrone en fait son général d’armée. On
y reconnoît plusieurs noms de constellations,
tels que les Dioscures, ou les
(gémeaux 3 Esculape, ou le serpentaire ;
îa Vierge, Béthula en Syrien et en Hé-
ibreu, etDagon, ou le poisson dans la
jmêine langue. Ce sont ces planètes et
Ices astres, qui règlent les saisons et la
fatalité , dont cette cosmogonie fait autant
de femmes, qu’épousa le Dieu du
temps, Chrone , qu’elle nous peint avec
des ailes et armé de la faulx. Nous nous
| humerons à cet exemple , qui justifie
ce que dit l'auteur de cette histoire,
'quelle renferme des phénomènes Astronomiques
ou cosmiques mêlés de physique.
Quant à Hésiode , il ne nous déguise
pas davantage la nature des Dieux
|qu’ilchante : c’est la nuit et ses enfans,
qu’alimentent les eaux de l’Océan, père
[des fleuves. » Chantez, dit-il, ô Muses !
» les Dieux immortels (1 ) , enfans delà
I» terre et du ciel étoilé , nés du sein de
» la nuit, et qu’a nourris l’Océan (cc) ;
|»> chantez la terre, les.fleuves, la mer,
» les astres brillans, l’immense voûte
» des deux et les Dieux qui en sont nés ;
| c’est-à-dire , les Dieux qui sont censes
résider dans toutes ces parties de la
Nature, et qui occupent l’Olympe, composé
de plusieurs couches sphériques,
j Les premières Divinités que le poète
place sur la scène , sont la matière première
et l’espace , désignés sous le nom
du chaos , la terre et le ciel qui la
couvre , la nuit et le jour j&YV qui se
succèdent dans les cieux par leur révolution
apparente autour de la terre. Paraissent
ensuite les hautes montagnes
avec leurs. nymphes , les météores , les
éclairs et les tonperres, les parques,
la fatalité , l’Océan avec ses rivières et
ses fleuves, et ses Néréides et ses Naïades
qui habitent les eaux; Iris, ou l’arc-
en-ciel personnifié, ainsi que l’admiration
qu’il excite. Plus loin , c’eff l’aurore
(3) que le poète chante , ainsi que
l’astre au matin qui l’accompagne et le
vent frais qui s’élève aux, premiers
rayons du jour ; le pôle, ou Atlas qui
porte le ciel, ét que îa comosgonie Phénicienne
à aussi personnifié. Ailleurs ,
ce sont les saisons qu’enfante Thémis,'
ou la Vierge céleste (4) , qui préside à
leur naissance; la couronne boréale,
ou la couronné d’Ariadne qui brille aux
cieux, placée par Bacçhus (5) , et le
cheval Pégase qui dirige son vol
dans les vastes plaines del'Olympe ; on
y voit aussi le jour et la nuit, qui sortent
et rentrent l’un après l’autre par
deuxportes(é).
Nous ne suivrons pas plus loin l’examen
des tableaux que nous présente la
théogonie d’Hésiode , qui ne sont que
les tableaux de la Nature, de sesagens
et de ses parties personnifiées et mises
en action ; nous ferons voir-ces rapports,
dans tous leurs détails dans un ouvrage
que nous nous proposons de ft-ire sur
les cosmogonies anciennes, comparées
entre elles et avec la Nature. Il suffit
de ce que nous venons de voir, pour
juger du caractère des anciennes théogonies
, ou cornosgonies , dont la Nature
fournit encore lè fond et le dessein,
général , brodé et enrichi par la poésie.
On retrouve jusquës dans Virgile des
tracés de ces anciens’ chants sur la Nature
, dans la fable du festin et du con-
(1) .Hesiod. Theog. v. 103 , 115.
(2) V. ,123 y. 230. — 14P* —
113 • — 240’, &c- m v. 380.
{4) V. 900. •
m y- 9f°- — z8s-
*6) V. 750.
M a (ff