épouse , n’était que la Lune, nous en
rapporterons quelques-unes, afin-qu'il
ne reste aucune espèce de doute sur
cette vérité. Elle doit nous servir de
Ijase, pour expliquer leurs aventures
par les inouvemens et par les apparences
célestes , considérées dans leurs rapports
avec la végétation, et avec les
périodes de bien et de mal, qui partagent
la durée de la révolution que
ipesurent Je Soleil et la Lune. En effet,
s'il est une fois bien reconnu qu’Osiris
et Isisne soient que les deux premiers
agens de.la Nature, il s’ensuit nécessairement,
que toute leur histoire se
réduit à des allégories physiques et
Cosmiques, et qu’il faut l’expliquer par.
le jeu apparent des causes naturelles.
Or cette vérité est. encore attestée par
d’autres Auteurs, que ceux que nous
avons déjà cités.
Diogène Laerce ( 1 ) nous dit, que
les Egyptiensadoroient, comme Dieux,
le Soleil et la Lune, sous les noms
d’Osiris et d’Isis, et qu’ils étoient persuadés,
que rien rie naissoit sur la terre,
que par l’action combinée des différens
féux, qui brillent dans les Astres; qu’ils
lesreprésentoient par des figures d'animaux.
Ceci s’accorde parfaitement avec
ce que dit Plutarque (2 ), que le Boeuf,
sacré, cou nu sous le nom d’Apis, étoit
l'image d’Osiiïs, et avec ce que dit
Lucien ( 0 ), qu’il étoit la représentation
vivante du Taureau céleste, à l’influence
Astrologique duquel il étoit soumis.
Ces Astres agissoient sur la matière
universelle , dont étoient formés
lès quatre élémens, qui entroient dans
l’organisation des différentes espèces
d’animaux, suivant l’opinion des mêmes
Egyptiens , au rapport de Diogène
Laerce. Suidas (4 ) atteste également,
que les Divinités adorées en Egypte,
sons les noms d’Osiris et d’Isis , Som
le Soleil et la Lune. Macrobe (5) pr^
tend aussi, qu’Osiris est le Dieu-Soleil
honoré sous ce nom en Egypte ; et i|
y ajoute une description du symbole
sous lequel on désignoit la puissance1
de cette Divinité. On mettoit un espèc]
d’oeil au-dessus d’un sceptre. Cet einJ
blême, dit Macrobe, représentait Osiris
on le Soleil, qui, du haut des cieux
exerce sa puissance royale , et porté
ses regards sur tonte la Nature. Aussi
l’antiquité a -t-elle appelé le Soleil
l’O Eu de Jupiter (6). Sextus En™
ricus dit pareillement des Chaldéens
qu’ils comparaient le Soleil, à un Roi e
à l’oeil-droit (7). Martianus Càpella
nomme aussi le Soleil, l ’OEil du Monde
et parmi les différens noms de Dieu:
qu’il lui donne, il l’appelle le Fuissent
Osiris, qu’on adore à Memphis ( 8)
conséquemment l’époux d’Isis, dont h
Boeuf de Memphis étoit l’image. 11 lu
donne encore le nom de Sérapis, adoré
en commun avec Isis sur les , bords
du N il, et dont le culte se rapportait,
dit Macrobe (9)» au Soleil révéré]
sous un autre nom, et sous un outre
forme. Parmi la foule des noms, que
l ’oracle de Claros, cité par EusèlieJ
donne au Soleil, on retrouve aussi
celui d Osiris, roi des Astres et du Feu
eternel (10), qui engendre l ’année el
les saisons, et qui dispense les pluies eï
les vents, et ramène l'aurore et la nuit]
Dans les chants, que les'Egyptiens
adressaient à Osiris, ils invoquoienti
dit Plutarque ( 11 ) , le Dieu, qui siégé
dans le. Soleil, et qui stenveloppe de ses
rayons ; c’est-à-dire la force invisible e9
éternelle, qui modifie le monde subluj
naire par le moyen du Soleil, Ainsi
David dit de Dieu, qu’il a'placé, dam
le Soleil ses pavillons brillons.
' (i) Diog. Laert. Proem p. 7.
^2) De iside, p. 362.
(3) Lucian de Astrol. p. 986.
(4) Suid. in voce
(5) Macrob. Satuyn. 1. 1 , c. 21.
(6) Plu*, de ïsid. p. 371.
W S f tE m p . 1. î , p. 343
(8) Martian. Càpel!. de Nupt.
(9) Macrob. Sat. 1. 1, c. 20.
(10) Euseb. Præp. Ev.ul. 2,
{»O De Iside, p. 372.
Philol. I. à.c.N
c- 15-
que la Lune est dépositaire de la semence
et.des. germes de fécondité, que
lui communique le Taureau, c’est-à-
dire d'Osiris ou du Soleil,. qui prenoit
au printemps cette forme pour la féconder
( 4 ) > au niomen t où l ’on célébroit
son entrée dans Ici Lune ou son coït
avec elle ( 5 ). Aussi le Taureau pre-
noit-il le nom d’Osiris et d’Apis, de
cet Apis qui, suivant Plutarque, est
l’image(6) d’Osiris,et, suivantLucien,
celle du Taureau céleste (7). Plutarque
confirme ce rapport des deux Théologies,
lorsqu’il nous dit , que Bacchus
amena de l’Inde deux Taureaux, dont
l’un s’appella Ajcis ( 8 ) , et l’autre
Osiris ; et ailleurs, qu’Apiî étoit spécialement
consacré à Osiris (9); et qu’Apis
et Osiris avoient le même objet (10),
Ainsi la Lune est fécondée en Perse
par le Taureau ; et en Egypte par Osiris ,
nom du Taureau sacre , que Bacchus
ou Osiris, époux d’Isis, était censé
avoir amené avec lui de l’Orient. Dans
l’une et l’autre Théologie, c’est doue la
Lune qui agit sur laTerre ; mais elle est
toujours subordonnée à l’empire du Soleil
, qui s’unit à elle et la féconde, en
prenant la forme du Taureau, c’est-à-dire
du signe équinoxial de Printemps , dans
lequel on plaça le lieu de l’exaltation
de cette Planète , ou le lieu de sa plus
grande énergie sur la Terre. La force
d’Osiris, comme dit Plutarque ( 1 1 ) ,
s’exerçoit par la Lune ; ce qui lui fit
donner le nom de Mère du monde ,
et lui fit attribuer le double sexe. En
effet elle faisoit la fonction de cause
passive et de, cause active tout à la fois:
de cause passive relativement au Soleil,
qui la fécondoit, et de cause active,
relativement à la terre, a qui. elle transmettait
les germes de fécondité , qu’elle
avoit reçus de l’Astre bienfaisant, qui
f1) Eusebe Præp. Ev. 1. 3 , c. 4.
(2) De Iside, p. 362.
D) Ibid. p. 377.
W Zend-Avest. t. 2 , p. » 6 ,1 7 , 18,352— 371.
5) De Iside, p. 368.
ifi) Ibid. p. 368.
(7) Lucian de Astr. p. 986*
(8) De Iside, p. 362.
(9) Ibid. p. 370.
(10) P. 3O2.
(11) Ibid. 368»