s’ensuit, que si Hercule est le Soleil , Samson
n est ûù’uné copie de ce héros de la Nature.
v W, appelle aussi cette constellation le
Vautour; ce,qui a fait dire, sans doute, qu’Herctile,
dans le choix des augures, aimoit sur-tout les
Vautours ( f ). On l’appelle- Vautour de P ro-
mcthde , et l’Hercule Ingeniculus s’appelle aussi
Promdthée. On retrouve ce Vautour - dans*là
fable d’Osiris , que nous expliquons. On disoit
d’Hercule, près duquel est la constellation de
la Lyre , qu i! était musicien , et que Chiron,
ou le Centaure , qui se lève avec la Lyre céleste,
et avec Hercule, . étoit son maître de
musique (2).
(n i ) Cette distinction de c la s sé en tr e les
Hercules, est confirmée par Hérodote ( 3 ■ ), qui
lotie les Grecs d’avoir, établi de la différence
entre le culte , qu’ils rendoieut à Hercule .Olympien
, Dieu immortel, et celui qq’ils rendoiént
a un autre Hercule, qui n’étoit qiie dans la
classe des Héros ; et on sait que par Héros
abnveiit on entendit des intelligences d’un ordre
«eco'udaire, et d’un rang inférieur à celui des
premiers Dieux. Pliilostrate (4) parle aussi'
<le deux Hercules, honorés à Cadix, dans le
même temple, Le premier avoit deux autels,
et le second n’en avoit qu’un. Le premier étoit
IHercule Egyptien, un des plus anciens Dieux
de i Egypte, et l’autre étoit, dit-on , le Thébain
celui qu’Hérodote appelle le H é r o s , ou qu’il
«lasse dans un rang inférieur au grand Her-’
«nie, Dieu immortel. On disoit, que Ropalos (5)
ou {M a s s u e ) , fils d’Hercule, avoit sacrifié le
même jour à son père , sous le double rapport
<ie Dieu ét de Héros. C’est ainsi qu’on doit
■ entendre ce que dit Hérodote ( 6 ) , qu’Herculc
étoit un des douze grands Dieux , du des douze
■ intelligences principales, qui 'présidoient aux
«onze divisions célestés, dont la première ou
le Lion avoit' pour Géüie tutélaire, et pour
Paranatellon , la constellation d’Hercule ou
groupées sous le costume du
-SiMeil .du Solstice d’Eté.
„(.Æjj.Âleirandre le Myndien rapporte, qu’Her-
■ cplp avoit ppur compagnon u„ Dragon, quand
S * le Li™ de Némée,; qu’Hercule même
lf.mourrit à Thèbes, et le ..garda dans sa
ÎS5*e 1 ’ tradition, qui semble convenir à
i Hercule Serpentaire.
Entre Cléouée et Phliunte , on trou voit
) Pint. Quaesti Pom. p. 296,.., .
) Pkit. de muslca. p, 1147. ■
) Herod. 1. ,c. 44.)
,;) Philostrat. vit. Apoll. L y , c. x, <0 Phot. Codex 190, p. 477.
«>} Herod. L 2 , c. 45»
(7) Photius Cod. 109, p. 47^
(8) Strabon. 1. 8 , p. 377.
(9) Som. Scip. 1. 1.
Némée et le bois sacré , où les Argiens célé-
brbiént les Jeux Néméens (8) , dans le lieu
• même où l’on prétend , qu’étoit le fameux Lion
connu ' sous le nom de L ion de Ijdmçe, Ces
O-u.w Uiôiënt oës jeux véritablement Cycliques,
comme ceux d’Olÿmpie, qu’avoit institués Hercule
, et ils avoient pour objet les Périodes célestes.
Il y en étoit de même des jeux Pythiens,.
établis en honneur du même Dieu-Soleil , sous
le' nom (PApollon , chef des mouvemens dif-
ferens des Cieuxr et de l ’harmonie des Sphères ;
du Dieu vainqueur des" Ténèbres , et du Serpent
du Pôle , qui les ramène tous lès hivers.
■' (p ) Il est bon d’obsèrver ,.-que l ’Hydre a sur
sou corps la- Coupe , que Macrobe ( 9 ) appelle
Coupe de Bacchus ou du D ie u -S o le i l : car
nous ferons bientôt voir, que Bacchus est un
des noms du Soleil. On disoît d’Hercule , qu’il
avoit passé la mer dans la Coupe du Soleil ,
et cette fiction ëntroit dans le second chant de
l’Héraclée par Pisandre ( 10J. :
( q ) La Balance est le domicile de Vénus;
et -Nonnus fait naître les Centaures de
Jupiter et de Vénus, ou plutôt des' sillons fié-’
condés par Jupiter, qui vouloit s’unir à-Vénus»'
La semence du Dieu imprégna la terre, qui
mit au monde les Centaures ( 1,1 \ Ou vanta
la justice de ce Centaure. Il est placé sous la
Balance; on voit l ’origine du caractère , que
la fiction lui donne. C’est, ainsi que la Vierge,
ans la main de laquelle fut autrefois placée
la Balance y s’appela , Thémis , et jus t ifia .
( r ) On peignoit Hercule chez Pholus, couché
et appuyé sur son coude, et tenant en
main une Coupe (12). Cette même C oupe est
dans les constellations sous l ’Hydre; elle s’appeloit
Coupe de Bacchus (13 j , et Coupe d ’ Icare ,
ou du Bootès , qui planta le premier la vigne ,
instruit par Bacchus ( 14 ) : souvent même on
le peignoit ivre et chancelant, comme Bacchus
( 1 5 ) .
_ ( s ) Voyez Nonnus, 1. 14, y. 145 et suir.
vnpay evjcephaw K*<riov yepoç. <
{ tj) Les Femmes étoient exclues de la cérê-
mome Olympique. On précipitoit d’un roc
celles qui se liasardoient même de passer le
neuve ( 16 ) . A Rome les Femmes étoient également
exclues des sacrifices d’Her.cnle ( 17 ; .
.( «) On appela ce lieu , champs1 Phtégréens9
parce que le feu de la foudre y consuma les
Geans ( | | ).; Pallène, ville>dé<iThrace , fut ainsi
(10) Athénée 1. t-r* 1. ...
(11) DionysV 1, 32 , p. 71.. >
(12) Lucian* .f, Symp. p. S52« .
(ij) Macrob. Som. Scip. ]. 1. c. 12.,
(14) Hygin. !. 2.
(15) Macrob. Sat. I. 5 11.
(ré) Paus.. Heüac. 1, p. 1,5^...
(17) Macfôb.-Sar. l. r, ;cV:i2v .
(*8) Eusthat, ad Dienys, Perieg. v. 53®.
n o t e s d u t o
nommée d’une fille.de Tithon. .Elle donna aussi
son nom à une péninsule habitée par les Géans.
Les Pieux secondèrent ce Héros dans ce travail
si. mm-eut contre eux des feux et des foudres ,
pour aider . ii consumer ces m é d ia n s '. dit
Eusthate. On montrent ( i j aussi'>en.Campanie
des champs Phlégréensq les Géans .tués par
‘Hercule furent, dit-on ( 2 ) , . ensevelis sous l ’ilé
de Mycon.
( jz VAu mois Tybi , qui répondoiï' au mois
ou 1er Soleil occupe -cette partie du Zodiaque ,
les.EgyptiCris faisoiènt une? cé.rémoriiG ; dans ld-r
quelle- iis oifroient dès -' gâteaüx , Sur lésqùels
étoi'Ê peint un cheval flùviatile enchaîné : (; 3 ).
Le Soleil parcouroit donc lè_ coihmencercent
des Poissons alors , et la Vierge' céleste sô le-
voit. le -eoV:- elle pnirte le honi' d’/j/r , etc.' ;‘%p
appeloit cette fête le retour d ’ïsis de Phénicie.
\ y \ Plseihus exortis, quum pars vige'sinià
prima , Signa.'or terme Lumen futg eb ït, ' et
orhi AErius nàscctur Eqiius , 'ce?loque vola-
b i t , etc. Manil. 1. 5, v. 6^1 etc. C’est ce
root Æribny en GreW, iqni, pUr coritraction , à
donné le nom Arlon, ou cheval Arion. Pégase
faisoit partie deis haras du Soleil (4)'. ’ 1
( z } Stralion a très-bien; remarqué , que de
t/rùs les Historiens d’Alexandre , ceux qui 6nt
le plus aimé la vérité, comme Aristobùle et
Ptolémée , n’ont pas dit un seul mot des Ama-
zones. Leurs nqms seuls, qui sont tous Grecs ,
décèlent la ‘fiction. Hippolyte , Lampetô, Pen-
thesilée , Menalippe, Anliope , sont des noms
d Amazones, et n’ont point du tout Pair d’être
empruntés, de la langue Scythique.: "
( a ) La fiction des Amazones a donné lieu
à. plusieurs traditions, qui se sont conservées
a Athen^ , et.qui ont ensuite passé dans Üïonie- ;
peuplee de_Colonies Athéniennès. Elles, étoient
fameuses dans l’histoire de Thésée, ou ; de
1 Hercule Athénien. Elles avoient fait une expédition
contre Athènes (,5 ) , et avoient été êèî-i
suite au siège de Troye ' combattre ; contre ües
Athéniens et les autres Grecs'. On montroit à
Athènes le tombeau de la fa'meusé Hippolyte (6).
E^n Ionie, - elles bâtirent, dit-on, le temple
d’Ephèse ( 7 ) ; pn montroit dans tout ce pays
des villes, fontaines , et une foule d’établis-
semens:, quQ l’on prétendoit être des monurneus
du séjour de ces femmes singulières (.-8), qui,
aux yeux de tout homme de bon sens, n’out
(1) Ibid. y. 3 f 8 .
(2) Ibid. v. 525.
(5 ) f?e Iside, p. 371.
(4). Schoh ad Dion. Perieg. p. 37. Geog. R4in. t. 4.
(ç) Pausan. Attic. p. 14.
(6) Ibid.' p. 39.
, (7) Pausan. Achnic. p. 207. idem. Mess, p. 14*.
(8) Ensthat. ad Dionys, Perieg, y, 828.'
($) Tzètes ad Lycoph, v. 33.
M e P ' R ë m i e h . 541
jamais pu avoir d’asister.ce politiquej que dans
un roman, c , ■ --
( b ) Tzètes(9) , commentant les vers de Lvco-
phron sur l’Hercu,Le aux trois nuits , dit qu’il
passa trois jours dans le ventre d’une Baleine ,
et-plongé ' to'ut vi vant dans les flancs- ténébreux de
cét animal. St. Cyrille , commentant le Chap. n
de -Jonas y confirme cette tradition : il ajoute ,
(^u’il en sortit tout épilé, et il rappelle -le
passflg<V‘de-Lycophron.- Théophilacte , dans son
commentaire sur le même endroit du prophète
Jon'os , s’étonne qqe les Grecs île vèuiileut pas
croire^ au miracle de Jonas, tandis qu’ils croient
bien à un >sfemblablé événement arrivé à leur
Hercule. • Sêxtus Empiricus d it, que cette Baleine
est le monstre auquel fut exposée Hé-
siono;-(V*o).^' ;
v Suivant Diodore , Osiris bâtit la Thèhes
d’Egypte ; 'c,e-qui rapproche ces deux Fables
solaires.
( ^) Héracléè fut bâtie par une colonie-de
Mégariens. Près-de ce lieu est la Cliérsonèse
Achérusienne; c’ést par-là , dit-on , qu’:.crcule
tira i le Cerbère des11 enfers ( 11 ). ....
(e) On montroit aussi àTrézène (12) le lieu par où
Cerbère avoit été amené à la Lumière par Hercule.
"Les habitaûs d’Hermione avoient chex
etix un semblable trou ( i 3), ainsi que ceux
qui habitaient le voisinage du Cap Ténare en
Laconie ( 14). Peut-être est-ce la raison ci ni
faisoit chasser les chiens des lieux, où l’on sacrifiait‘
k ce Héros, à cause, dit Plutarque', des
peines incroyables ( 15 ) , que lui donna son
combat .contre le Cerbère.
, . (/*) Hercule ayant vaincu le fleuve Acheloiis ,
obtint pour récompense Déjanire , fille d’Oinée.
( 16'); Acheloiis* avoit brigué son hymen , en se
présentant sous trois formes ; sous celle d’un
homme à télé de Taureau, sous’celle du Boeuf,
et sous celle du Dragon. Quelques-uns ajoutent,
que ce fut la corne d’Amalthée , qu’Hercule enleva
au fleuve Acheloüs , et1 qu’il donna à
Oinéë, comme un gage de son mariage. Quant
aux métamorphoses du fleuve sous trois formes
prises du Boeuf et du Serpent, j’observerai que
le fleuve d’Orion se lève avec le Boeuf, et se
couche au lever du Serpent d’Oplnuclius , en
même-temps que la Chèvre Anialthée. Bans la
fable de Phaéton , ces emblèmes se trouvent
réunis, et Forment le canevas de la fiction.
(#.) Pline (,117) convient que le nom d’Hespé-
rides , donné au jardin , dont Hercule enleva-
(10) Sext. Fmpir. Adv.‘ Math. c. iî. p,. 50.
(11) Eusthat. gd Dipnys. Perieg. v. 7^1.
(12) Pausan. Corinth. p. 73.
(13) Ibid. p. 78.
(14) Pausan. Lac. p. 108,t
(ij) Plut. Quæst. Roni. p. 285,
’ " (16) ‘Strab. 1. 10, p. 458,
(17) pu»; 1. s, s. j.