héros, voulant offrir un sacrifice aux
Dieux (x) , se fait apporter la chemise et
la robe, qui lui servoient à cet usage. Son
épouse, Déjanîre , jalouse d’une nouvelle
maîtresse qu’avoit faite Hercule ,
cnit pouvoir fixer son époux et le rappeler
à elle, en usant d’un philtre, qui lui
avoit été indiqué parle Centaure Nessus,
qu’avoit tué Hercule prés du fleuve Eve-
nus. Ce philtre étoit un poison cruel,
qui dévora les membres d’Hercule. Ce
héros monta sur un bûcher oùil se brûla,
après avoir remis ses flèches à Philoc-
tète. Son corps fut réduit en cendres ;
et lorsqu’on vint pour recueillir ses os-
semens, on ne trouva plus rien ; ce qui
fit juger qu’Hereule, comme l’a voit ait
l ’oracle , avoit quitté la terre pour aller
dans l’Olympe jouir de l’immortalité des
Dieux (a). Depuis ce moment, on sacrifia
à Hercule comme à un héros ; et
bientôt après les Athéniens déterminèrent
, par leur exemple , tous les autres
Grecs à lui saci'ifier comme à un Dieu.
Junon, réconciliée avec lui,l’adoptadans
l ’Olympe,et lui donna pour épouse Hébé,
qui servoit d’échanson aux Dieux.
A ces tableaux de la poésie nous
allons opposer ceux qu’offre le c ie l, au
moment où le Soleil achève sa carrière
annuelle, et où l’Ingeniculus , l’Hercule
constellation, disparoît au couchant.
C’est alors que se lève le fleuve
du Verseau, signe de Junon, dont l ’eau
s’appelle le nectar des Dieux. Comme
le Génie, qui tient l’urne d’où s’échappe
ce fleuve, s’appelle Ganymède, éclianson
des Dieux , nous l’avons donc projeté
sous notre douzième division. Le Centaure
achève de se coucher. Nous l’avons
également projeté ainsi que l’autel,
sur lequel on dit qu’il sacrifie , et qui fixe
son coucher au lever du Verseau (3).
Conséquemment jl est Paranatellon
de ce signe , et du signe opposé, c’est-
à-dire de la fin du Cancer et du eommen-
cernent du Lion. Ainsi son coucher an-
( ij Ibid. c. 36, p. 383.
Ibid. p. »83.
nonce la fin de la révolution de l’année
dont le commencement est au Lion, 0(|
la fin de la période, dont nous venons
de comparer les douze divisions .avec
les constellations qui s’y lient et qui ]es
fixent. C’est donc la figure du Centaure
qui fixe le terme de la carrière mor’
telle d’Hercule, ou du Génie, du Dieu on
Héro's chanté sous ce nom, dans le
poème sur les douze travaux du Soleil.
La dernière nuit de l’année Olymp;,
que, ou de l’année solstitiale , étoit ouverte
par l’apparition du Génie, qui sert'
à boire aux Dieux fonction qu'avoir
remplie Hébé , * et par le coucher du;
Centaure. Le lendemain la nouvelle
période recommençoit à l’entrée du
Soleil au Lion , époque fixée à l’Aurore
par un groupe d’étoiles placé au cou-]
chant, et sur lesquelles on dessina la
figure d’un homme vêtu d’une peau de
Lion et armé d’une massue, image connue
encore aujourd’hui sous le nom
d’Hercule, dont elle a tous les attributs.
Cet Hercule agenouillé étoit donc le
premier Paranatellon de l ’année, celui
qui en ouvroit la marche, comme le Centaure
, qui cause la mort d’Hercule ,'en
étoit le dernier , et lixoit le terme de la
carrière annuelle du Soleil. .
Non-seulement nous retrouvons aux
deux les deux constellations qui, par
leur coucher, l’une le soir, et l’autre lej
matin,forment les deux termes de la révolution
annuelle ; mais nous avons encore)
vu, que les douze divisions, qui partagent
cette même révolution en mois , sont
inarquées par la succession de levers et
de couchers de ligures célestes,qui offrent;
les mêmes tableaux que ceux des doua
titres principaux des douze combats, et
qui nous les présentent absolument dans
le même ordre. Les points intermediaires
et les points extrêmes, qui paita-j
gent et qui bornent la carrière annuelle
du Soleil, sont donnés parla révolution!
de la sphère , et peuvent encore se ie']
(3) Hygin. 1. 3.
COUJUtî^j
coiiuoître tuijourd’hui par tout homme
tiui voudra les observer. Un accord aussi
An-fait, entre les douze grands tableaux
[lu ciel et les douze titres des douze
cliaiits sur les exploits d’Hercule , nous
autorise à* voir , I daft* la’ ' süite'; dés.
(loiizfe travaux d’Hercule , un pôèine
soiau-e, qui a son unité comme l’année
et scs divisions eh chants , comme .celles
cilesaen mois et en saisons. C’est un poème
avec unité d’action , laquelle résulte
du rapport des douze travaux à un objet
commun , qui les lie et les amène nécessairement
à là suite les uns des autres.
Cet objet commun est la révolution
du temps, qu’engendre le Soleil en luttant
contre le mouvement du ciel, et contre
le mouvement journalier ou du premier
mobile, qui entraîne tous lés corps célestes.
C’est cet effort du Soleil dans le
Zodiaque , où il se meut en sens contraire
du monde , qui l’a fait nommer
Xinfatigable voyageur par Homère,
comme l’a très-bien observé Sérvius (1).
Le Soleil lui-même, dans le discours que
lui prête Ovide, vante la force constante
avec laquelle il lutte contre le
mouvement des cieux, qui emporte tous
les astres ƒ et auquel il résiste par sa
marche annuelle, qui lui fait remonter
successivement tous les signes. Voilà ces
travaux du Soleil, qui faisoient l ’objet
des. chants poétiques des Prêtres , qui se
tliioient inspirés des Dieux , et instruits
par les savantes leçons d’Atlas, leçons
qn Iopas , sur sa lyre d’o r, répéta à la
lin du repas , que Didoii donna aux
TroyenS'. “
On celébroit des fêtes en honneur d’Her-
•cule à Thisbé et à Tipha en Rceotie (2).
fies plus anciens Théologiens, dit Pro-
clus (3) , ont chanté le Temps comme un
Dieu; c estlui qui vieillit et rajeunit tout,
et qui ramène tout en cercle.. Or toutes
les fois que les anciens céiébroient des
(■ ) Serviüs hEiëid. I. 1 , p. 745.
(3) Paussnias Ëæotic. p. 306.
L f Procl. |n Tim. . Plat, 1. 4 , p. 1 -5,
(4) -AEneid. L 8, v. 287. - - ! >
Rel. Univ_. Tome T,**
fêtes en honneur, d’une Divinité , ils
rappeloient dans des hymnes sacrés les.
actions , que l’on supposoit leur avoir
mérité l’immortalité et les hommages
des mortels. C’est ainsi qu’à la suite
d’ün sacrifice à Hercule'on voit les Ar-
cadiens, qui étoient venus avec Evandre
enltalie (4), former des choeurs dejeunes
gens et de vieillards , qui céiébroient
les douze travaux d’Hercule, et sur-tout
sa victoire sur le méchant ou sur Çaczis.
Les adorateurs du Soleil chantoient sa
puissance et ses bienfaits. Ce sont les
débris de ces poèmes antiques , qui sont
entrés dans la masse confuse dés fie-,,
tiohs Mythologiques , et qui avomnt
pour, objet le Soleil et les .astres qu’il
rencontre dans sa route. Ces fables
furent réunies en un corps de poème,
sous le nom de 1 ’Héracléide (k) par Pa--
nyâsis (5), Pisandre (6) .et Créophile (7).
Les Grecs répétèrent“ clans leurs statues
et dans leurs, images et. retracèrent
par-tout Wtableaux des victoires d’Hercule
, quoiqu'ils ne les en teh dissent plus ,
et cela , parce qu’ils Cherchoient sur la
terre les traces du héros du poème , qui
n’habite que les cieux , et qui n’en des- '
cendit j amais , que dans.les fictions sacrées.
Mais en nous reportant vers les
régions lumineuses de l’Olympe , nous y
avons trouvé le canevas simple du poème
solaire , appelé 1’'Héracléide. Nous
allons mettre, ici sous les yeux du lecteur
le tableau comparatif des constellations
, qui- se lèvent ou qui se couchent
chaque mois, dans.l’ordre successif des,
mois:, à compter du Solstice d’été , et-
celui des titres des douze; chants du
poëine , à commencer par la victoire'
sur le Lion , qui est le premier chant)
de ce poème. Ce rapprochement mettra
le lecteur à portée -de -saisir d’un seul-
coup d’oeil l’ensemble des rapports ,
et de j uger de leur Tenté. S
O Athen, I. 11.
(6) Strabon , 1. 15 , p. 628./
(7) Pausan. Messeni. p. 112.
Xx