à la lin de «on commentaire sur le
Poëme de Manilius.
Les Astrologues grecs et latins nous
ont consacré les noms de chacun de
ces Decans ou Génies, qui au nombre
de trente-six partageoient entre eux la
surveillance des effets produits par le
Zodiaque , chacun pour un tiers de
signe ou pour dix degrés. On les trouvera
dans Firmicus, et dans Saumaise (1).
Origène en a conservé quelques-uns (2) ;
quant aux figures qui les caractérisent ,
elles sont décrites dans les trois sphères
dont nous venons de parler, et dans
la science des astres de Léopold d’Autriche
(3).
Elles sont aussi gravées dans un planisphère
Astrologique de style Egyptien,
qui a été trouvé à Rome assez mutilé,
et qui a été envoyé à l’académie des
sciences par M. Bianchini. Les figures
des Décans sont liées à celles des planètes
distribuées dans ces Décans , et
qui se trouvent rangées au-dessus d’eux
dans ce planisphère. Quoique la série
soit interrompue, il est aisé de la suppléer
, au moins pour les planètes, en
les répétant successivement dans l’ordre
que nous avons indiqué.
Les anciens Astrologues, à l’imitation
des Prêtres Egyptiens , n’enseignoient
qu’avec beaucoup de mystère cette
théologie secrète- sur les Décans, qui
jouent un très-grand rôle dans les anciennes
religions Astrologiques. « C’étoit
» là, dit Firmicus (4 ), cette doctrine
» secrète et auguste, dont les anciens,
» inspirés par la divinité, ne confient
» les principes aux initiés à cette science
» qu’avee reserve, et qu’avec une espèce
» de crainte, ayant soin de l’envelopper
» d’un voile obscur, pour qu’elle ne
» .parvienne pas à la connoissance des
x profanes x. Plus les anciens y attachèrent
d’importance, plus nous devons
croire qu’elle a dû entrer pour 1
(1) Firmicus , 1. 4, c. 16. S aimas, an, Clim.
|>, OIO.
(a) Orig. Cent. Cels. 1, 3,
beaucoup dans leur science secrète, et
dans les mystères de leur religion ; et
plus nous devons conséquemment y
avoir égard dans nos explications. Car
les Décans, suivant Firmicus, étoient
de grandes divinités, et avoient une
très- grande influence sur le bien et sur
le mal de la Nature.
A cette théorie des Décans se lie celle
des Paranatellons, ou des astres pris
hors le Zodiaque à droite ou à gauche
de cette bande, qui montent sur l’horizon
ou descendent dessous dans le même
moment et durant le même temps que
chacun des dix dégrés de chaque signe-
met à monter ou à descendre. D’où
il résulte, qu’il doit y avoir aussi trente-
six Paranatellons , ou Astérismes , qui
par leur lever ou leur coucher se trouvent
naturellement lie's aux signes et aux tiers
de signes, autrement aux trente-six subdivisions
qu’inspectent les Décans, et
dans lesquelles sont distribuées les sept
planètes chacune cinq fois. Ce nombre^
trente-six des Décans et des Paranatellons
, est précisément celui des figures
ou constellations placées hors le Zodiaque.
Car les anciens ne comptoient
que quarante-huit figures célestes, douze
dans le Zodiaque ou dans les signes et
trente-six hors du Zodiaque. Ce sont
ces constellations extra-zodiacales qui en
totalité ou en partie se lièrent à chaque
dixaine de dégrés ou à chaque tiers de
signe, et qui avec les attributs de la
planète, qui y correspondoit, formèrent
la parure des Dieux Décans et des
Génies Paranatellons, comme il est aisé
dè s’en assurer par le planisphère Egyptien
imprimé dans î’OEdipe de Kir-
ber (5) , et composé d’après l’observation
des Paranatellons de chacun des
douze signes ou des astres qui', par leur
lever ou leur coucher, fixent ces douze
grandes divisions du Zodiaque. Nous
allons en donner un exemple. Toutes
M Léopold., p: 7.
(4) Firm. h 4 , c. 16.
(5) (Edipe, t, a. par. s,, p. 20.6,
les fois que le signe du capricorne des- loit savoir quel degré du zodiaque mon-
cend- sous l’horizon, on voit monter toit ou descendoit, oh le reconnoissoit
i dans le même moment, au point opposé aux étoiles qui montoicnt ou descende
l’horizon ou à lorient, le grand et doient dans le même moment que ces
le petit chien. Ces deux animaux se trou- degrés du signe descendoient ou mon-
vent à ce titre placés dans le planis- toient, ou qui se trouvoient au bord ho-
i phère sur le capricorne comme para- rizontal en même temps qu’eux , soit au
natellons , quoiqu’ils en soient très-éloi- nord, soit au midi du zodiaque, soit à
<més par leur position dans les cieux , l’orient, soit au couchant. Par exemple,
puisqu’ils se trouvent être sous le can- dit Théon, le lever du cancer se ma-
cer ; c’est-à-dire sous le signe diamétra- nifeste par le coucher de la couronne,
lement opposé au capricorne ou à 180 11 se manifeste aussi parle lever du grand
degrés de ce signe. Il en est de même et du petit chien , ou de l’Anubis céleste,
des autres figures d’animaux ou d’hom- C’est pour cela qu’il prend dans Servius
mes placées sur chacun des douze signes lè titre de paranatellon du cancer, nom
de ce planisphère. ' que lui donne ce commentateur de Vir-
Ceci est-une conséquence delà mé- gile (4) , et il nous ' explique ce qu’on
thode que suivirent les anciens pour doit entendre par astre paranatellon. On
uiarquerles différentes divisions duzodia- verra tout de suite, que ce sont ces trois
que, & pour reconnoître le moment où paranatellons du cancer, la couronne
elles montoient, et celui où elles descen- qui se couche, les deux chiens qui se
doient, et conséquemment quand le so- lèvent, et qu’on a appellé astres d’Isis, (5)
leil ou la lune à ’eur lever , ou à leur quifont lesujet de lafiction de la rencon-
coucher s’y trouvoient placés. Ils obser- treque fait cette déesse. Elle trouve deux
voient, dit Sextus Empirions, (1) quel- chiens, etune couronne jetée surle bord
ques étoiles brillantes, soit au nord, de la mer, et cela après quelle a quitté
soit au midi du zodiaque, qui par leur les enfans des gémeaux, et les boucs pla-
leyer ou leur coucher fixoient le côm- cés sur le taureau, signe où la lune
mencement et la fin de l’anaphore, ou étôit pleine, lorsqu’elle perdoit Osiris
[de l’ascension de chaque douzième du lesoleilétantarrivéaudix-septièmedegré
j zodiaque. C’est par cette méthode que du scorpion. L ’on voit ici de quelle uti-
s’en fit la division primitive, si on en lité peuvent être les paranatellons dans
croit Sextus Empirions, qui entre à l’explication de l’antiquité.
| cet égard dans quelques détails. Elle a ' Enfin il est une dernière division du
été employée par tous eeux qui ont ciel en 36o dieux, ou génies tutélaires
donné des catalogues d’étoiles, et qui des 36o degrés du cercle du zodiaque,
ont marqué le développement des douze et des 36o jours de l’année sans épago-
signes successivement en montant ou mènes. Telle est l’origine des 360 dieux
descendant, parle mouvement du ciel de la Théologie d’Orphée, des 36o urnes,
d’orient en occident, qui entraîne les dans lesquelles les prêtres d’Egypte fai-
signes et les autres constellations. soient des libations en honneur d’Osiiis,
C’est sur ce principe qu’a été com- et l’origine des 36o divisions du cercle,
posé le poème d'Aratus-, (2) que l’ont qui ornoit le tombeau d’Osymandias. On
ete les calendriers anciens, et en gé- trouvera aussi dans Scaliger une de ces
neral toutes les descriptions des asterimes sphères, présidées par 36o Décans dontles
comparés avec les images tracées dans les figures sont décrites sous chacun des
douze signes. Théon, commentateur 36o°. du cercle du zodiaque,
d Aratus, (3) assure que lorsqu’on vou- Voilà à-peu-près toutes les divisions
(0 Sext. Emp. adv. Math.-. 1. 5. (.:.) Serv. Comment, ad Geor., 1,: 1. V.
(2) A ra tu s , V . ■5 6 a . . (5 ) P lu t , de Is id . p . 3 4 8 . 131 théon. Cçm, Arat. p. 163, 154.-