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d'énergie , et qui renfermeen soi plus.de
bien. Ce mouvement circulaire lui est
imprimé par lame (1) , le ciel étant
un être vivant et animé.
Macrobe (a) parlant de cette rotation
, ou de ce retour du monde sur
lui-même , l’attribue aussi (3) au désir
qui l'attache à la poursuite de Vaine, laquelle
se distribue dans toutes ses parties;
mais dont la portion la plus pure compose
les âmes intelligentes-; que Cicéron
dit (4) animer les corps sphériques et
lumineux , que nous appelons des
astres, ou des étoiles et clés planètes,
qui achèvent leurs différentes révolu-,
tions avec une célérité admirable.
Cette doctrine de Cicéron est absolument
la même , que celle de Tintée
ou de Platon. Celui-ci dissémine les aines
humaines dans les astres , et les met
sous la conduite de ces intelligences
premières, qu’il appelle des Dieux, auxquels
il confie le soin d’organiser les animaux
qui vivent dans l ’air , dans l’eau,
et sur la terre , et sur - tout l’homme ,
roi des autres animaux.
Aussi Proclus , commentateur de Platon
(5) , a'ssure-t-il que ce philosophe
regardoit le soleil, la lune , et les cinq
autres planètes , comme autant de corps
animés et intelligens , puisqu’il y avoit
préposé des âmes et des intelligences. Il
y auroit une étrange inconséquence ,
suivant Plotin (6), à donner à l’ame
lnupaine l’immortalité et la participation.
à la nature céleste et divine, et à
refriser cette même vie immortelle au
ciel et aux étoiles , ; dont la substance
est infiniment plus pure ; d’autant plus
que, tout ce que nous voyons placé dans,
cette région offre le spectacle le plus
orné et le plus beau , qui soit dans la
Nature. Le même Plotin (7) .suppose, que
le ciel, et tout l’intervalle qui sépare la
terre du cie l, est rempli d’êtres animA
et immortels. Il ne conçoit pas , coin,
ment on pourroit ne pas.regarder comnie
autant de Dieux les étoiles , tant celles
qui brillent dans les sphères inférieures
que celles qui ont leur siège plus haiJj
dans le ciel des fixes , dans cette région
élevée, où tout marche dans un ordre
si constant et si régulier , et avec une
harmonie aussi admirable. Il place,
conformément aux principes de Platon,
(81 , une ame, une intelligence , et la
Divinité dans la masse immeïise de la
terre , qui, sans cette supposition, n’eût
pas été appelée par Platon la première et]
laplus ancienne desDivinités. D’ailleurs,
ajoute Plotin, si nous regardons chaque
astre comme un animal. vivant ,; qiu
empêche que la terre, qui fait partie de
l’Univers ainsf animé, ne soit elle-même]
un animal vivant, comme tous les au-]
très grands corps,dont l’assemblage compose
celui du mondé P II n’est ni absurde,
ni impossible , que lame cle la terre ait
aussi la faculté de voir ; car il faut bien
faire attention, que çette ame n’est pas]
celle d’un vil animal (9), qui n’a qu’une
existence passagère, mais qu’elle est intelligente
, et qu’elle est.une véritable Di-J
vinité. Cette opinion de Plotin (10) rentre)]
dans celle des Stoïciens qui , suivant
Cicéron ( 1 1 ) , plaçoient les différente^
Divinités dans les différentes parties ils
la nature, où se répandoient l’aine et
l’intelligence universelle. Par exemple, ils.
plaçoient Cérès,dans l’ame de, laterre(d)j,
Neptune, dans celle des.eaux ; Jupiter J
clans celle de, l’Ether , etc. Plotin, dit
Marsilius Ficin (12) son commentateur,
étoit persuadé, que la terre étoit pleine
d’animaux immortels, ainsi . que tout
l’espace, qui est entrela terre et lespieiB,
et sur-tout le ciel lui-même.
Dans la théologie d’Orphée, on admet
(1) Ibid. p. 18.
(2) Macrob. Scm. Scip. I. 1 , c. 17.
(;) Macrob. ibid. c. 14-
(4) Cicer. Som. Scip. c. 3.
(>) Prod, in Tim*. Plat. 1.4, p. 257.
(0) Piotin Eiinead. 2,T . 9 , c. 5.
dés - génies- terrestres' , idéar génies
-qui; habitent) l’air.,' ; d’autres, l’Éther ,
tous de nature immortelle. Dans'les
.sphères- 'célestes- il- .existe pareillement
des anim'aux immortels et divins-;, ce
sont les astres.- Dans les sphères planétaires,
certains auteurs ’ placentdes
génies (ï|i-soumis-aux planètes-, et qui
leurs son t - subordonnés, ' comnfiei les- pâtîtes
étoiles: »ch* • firm amee t le sont- aux
grandes-, MarsiliusùEicin cite-l’autorité
de Théophraste , qjlf refusé -leJtitrè. de
Philosophe *. à tout homme y qui-nie
que des astres -soient des êtresi ' viVans
et animés; Quant à leur intelligence-,
elle est, dit-il, prouvée par Ta . inarche
régulière et par l’ordre admirable qulils
| suivent constamment. Je renvoie -à - ce
commentateur hii-même's(s)-tons ceux
qui seront - jaloux de connoître à fond
les principes philosophique^ de Plotin
sur 1 ame 'et sur l’intelligence universelle'du
mondé , sur les- âmes et sur les
intelligences particulières du soleil , de
la lune , des planètes , (les-astres, ainsi
que sur- celles qui, étoiènt censées répandues
dans tous lesrélémens.
% rèeonnoîtra par la récapitulation
des différeus passages ettd.es autorités
diverses', • qu’il a empruntées des diverses
sectes de -Philosophes , et;-suritout des
Platoniciens , la vérité de ce que ditSaint
Augustin ( 3 ) aux adversaires de sa religion.
Les ouvrages , dit-il , dé;vos.Phiio-
sophes - supposent que le-'soleil-et tous
Tes autreish; âsirès sont des êtreslvivaïiS,
animés.-, parfaitement heureux. ;. et immortels
'comme leurs- corps, célestes et
divins. Augustin ne devoit pas igüofer
que oétte opinion ne leur étoit pas
particulière-, et qu’elle -fût souvent
adoptée1 par les Chrétiens eux-mêmes.
Il) Mars- Ficjn. Ennead. 3 , 1. 1 , c, V,fr. 3 ,
e-î-> 1- 9- c-8 . E n riè a d . f , 1.' 1 , c J 6, 1. 2 ,
C' f : c - ’ 8 . E n n s a d . 3‘y c. 13,- C. 23;
(1 2 * 4) Mars il, Fic.xomment. Ennead. 2 ,1 . 1 ,.c, 1 ,
3 >‘ 4 , 5'»'é» P ® 1 , 2, 3:f l . 3 , c . 'â , c.
, c - i3, c.9; 1. 9, c. 7; 1.-2, c. 4 , 0, 1 1 ,
- 12 j c. -14., c. 131 -Enrfead?^1. 1 , c. .3, c. 8 ;
h ffl j2, 5, ii 1 , c. 2. c- 1>0 ’. ib‘-ït .‘-c.'3x ,
■ lie U g, JJniv, Tome I,
Okigone a la même . opinion! que,, les
Philosophe^ anciens' sui les astres eonsi-r
çteres j, ; cüîjaiijnp autant: tl’ej;r:es vivans et
animés-,'(4). Augustin lui-même n’âd-
.métdl pas des intelligences dans les astres,
quand i l mous; dit-,, que chaque chose
-Visible;ert ce-mônde a une puissance
angélique qui lui est préposée. , et.cela
-d'.aprèé les témoignages . de l ’écriture
le}, plus formels etles plus répétés ? (5).
- - Le-,moine Cdsmas -repfochoit, quoi-
‘l'O toit , au* Chaldéens de ne pas
SaMoir que chaque étoile étoit .conduite
par, pn Ange ; -ce qui prouve qu'il le
qroyoit lui-même, -L’auteur d’un ou,
-vragei phretien , intitulé T Oet&teuque,
qui-;ifut ,fait. sous - l’empereur Justin ,
clit què les astres se meuvent par l’effet
de 1 impulsion que leur donnent les
Anges: places--sur le firmament ( 6 ).
Tatien prétend qu’un même [esprit de
vie , ou uneJmême' aine anime les astres ^
lç$, Anges ietles hommes. ( 7). Suivant
•Platon', cetoit là-partie la plus pure de
çette aine universelle , qui résidoit
. clans fes ^astresi' En général , tous les
unqiçns eroyoient que les intelligences ,
: qui animent les àstrçs, sont beaucoup
. plus [parfaites que .celles qui animent
çorps terrestres (3) Phiion lesiàppelle
des esprits tres-pursy parfaitement justes
et saints, exempts .de tout mélange et de
toute ççntagion ;) enfin, ilfes représente
: cemme etant dji^e nature aussi pure,,
j »que .cfclln que yles Ghrétiens .attribuent
: .aux intelligences célestes > connues sous
; lè nom Anges. C’est une chose re-
< connue, de tous les Philosophes , dit le
, ïneme JPhilon (9) que les étoiles , tant
: fixes qu errantes , sont animées et in-
- telligentes. IL place'aussi dans la partie
:1a pins voisine ; de l ’Éther des ’ intelli-
(3) Âugüs- Civ. De i, 1. 20, c, 20, idem. 1.
c. 3 ; I .1 3 , 17..i -
(4) Photius cod. 3.
( 5) August. deDiv. quæst. 83 , t. 6 ,p . 6q.
(6) Photius cod. 36.
(7) Ta|ien. (Dont. Geiit. p. 131.
(8) Huetius Origen. p..i2or.
(9) Phiion de. Plantât. Noë, p. 168.
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