lo8 R E L I G I O N U
Tel le système desscpt astres mobiles,
f 1}, des sept grands Dieux se présenta
a I oeil des adorateurs des astres , roulant
avec harmonie dans la ceinture oblique
qiu les porte de haut en bas et de bas
en haut dans le ciel, par un mouvement
plus ou moins rapide d’Occident en
Client, et contraire à celui qui les fait
monter tous les jours surl’horizon et qui
les en fait descendre. Ce dernier leur
etoit commun avec tous les autres astres
'1™, i (lans ™e belle nuit , brillent dans
1 Oiympe. Il sembloit plutôt appartenir
au ciel, qu’à eux-mêmes ; ils étoient
entiames par celui-ci, et subjugués par
une force étrangère , contre laquelle
.sans cesse ils luttoient par leur mouvement
particulier / plutôt qu’ils ne
montoient et ne descendoient ainsi par
leur propre agilité. 5
Lé ciel qui les entraînoit tous, considéré
en une seule masse , formoit
une couche sphérique semée de feux
un meme nature que ceux des sept
autres. Il attira l’attention et le respect
des nommes, qui y virent encore une
cause qui, par sa force comme par sa position
, etoit supérieure aux sept autres
coucues sphériques , dont il subjuguoit
tous les jours le mouvement, en forçant
les sept astres premiers de suivre
i'unpuhjon qu’il donnoit à tous les aunes.
Rien ne résistait à l’impétuosité
ce sa course d’Orient en Occident ; lé
soieil lui-même était emporté dans son
courant ^hors des limites de l’horizon ,
$mr y. etre ramené ensuite à chaque
révolution du ciel ; il était le plus fort
comme leplus agile des Dieux, et le père
de tous les astres qu’il contenoit dans
son sein. C’est à ce titre qu’il dût être
place a la tête de tous dans les Théogonies.
Parmi la troupe innombrable des
étoiles eparses , comme autant d’yeux
sur son corps sacré et immortel, on distingua
sur-tout celles à travérs lesquelles
■ . ®ePf astres mobiles voyageoient, et
qmjonclioient leur route, etformoient
N I V E R S E L !L E.
la ceinture azurée,semée d’o r, qui les
entouroit durant toute leur révolution.
Les astres, qui composoient cette bande
lixoient les limites éternelles des écarts
des planètes, à droite et à gauche de
la route du soleil, qui circuloi t au milieu,
et qui joignoit sa lumière successivement
à Celle des astres, qu’il rencontrdit sur
son chemin. Ces astres , fixes et immobiles
aux mêmes points du c ie l, sem-
bloient avoir été posés par la Nature,
comme les bornes qui dévoient éternellement
marquer les divisions de la
route du roi de l’Univers, et de la
lune , reine du ciel, son épouse et sa
compagne. Ils fixoieht les douze points
ou la luné se trouvoit pleine durant
chaque révolution du soleil, et don-
noient une division toute naturelle de
la foute de cet astre en douze-parties.
On distingua ces douze divisions par
autant de marques ou de signes emblématiques
, et le cercle ainsi partagé,
s appela le cercle ou la roue des signes.
On s en servit pour compter la somme
de pas ou de dégrés qu’avoit faits dans
sa route un des sept astres mobiles,
à partir d un point pris à volonté dans
ce chemin circulaire pour origine ou
pour point de départ de sa révolution.
On choisit ce point, origine de tous les
mouvemens, dans le lieu du ciel auquel
rejpondoit tous les ans le soleil , lorsque
l ’equilibre des jours et des nuits s’étoit
exactement rétabli, et qu’un nouvel
ordre de choses se reproduisoit dans
la Nature ; ce qui arrivoit au printemps.
L équinoxe de printemps fixa
donc 1 origine des douze signes placés
dans les douze divisions de la révolution
solaire, ou de l’année ; et parce
que ces signes ou ces marques étoient
pour la plupart des figures d’animaux,
ce cercle fut aussi appelé le cercle des
animaux ou zodiaque. Parce que les sept
grands Dieux dirigeoient constamment
ipur marche à travers ces marques ou
ces étoiles groupées sous des figures d’animaux
, cette route fut regardée comme
R E L I G I O N U N I V E R S E L L E . i0<,
Je chemin des Dieux, et les astres qui
la semoient, comme autant de Dieux
attachés plus spécialement que les autres
au service du soleil, et qui étaient les
principaux instrumens de sa puissance.
Ces astres et les animaux qui les figu-
roient devinrent donc aussi l’objet d’un
culte tout particulier de la part des adorateurs
du Dieu-soleil et de la Nature.
Les différentes mesures du temps
se distinguèrent par les signes mêmes ,
qui divisoient sa course dans le ciel ;
et les mois , ainsi que les saisons ,
prirent tout naturellement les marques
distinctives des animaux célestes, qui
occupoientles espaces qui en mesuroient
la durée , et-qui déterminoient leurs
limites. Le soleil et la lune de chaque
mois eurent une parure differente, qu’ils
durent changer à mesure qu’ils clian-
geoient de lieux célestes , et qu’ils cor-
respondoient à telle ou telle marque.
On sent alors quelle prodigieuse variété
il dut en résulter dans les images du
soleil, de la lune et des planètes, et
quel rôle important le zodiaque a du
jouer dans la mythologie ; il a été proportionne
à celui qu’il seinbloit jouer'
j dans la Nature. On observa qu’il était
comme la mesure des effets produits
par le soleil à chaque révolution , et
qu’il renfermoit en lui toute l’activité
créatrice de cet astre, avec toutes ses
divisions. Or, comme il arrive presque
toujours, que les signes se confondent
ec les causes, les parties du zodiaque
| ou les signes qui correspondoient à tel
[ ou tel effet produit sur la terre, dans
lair ou dans les eaux par le soleil,
|fut regardé comme cause de cet effet,
!et /ut associé à la puissance du soleil,
îffui sembloit y avoir déposé telle ou
telle portioii de son énergie. Ainsi le
signe du printemps ou le taureau fut
|. oond ; le lion du solstice d’été fut
î 1 tv?11*'-’ et k scorpion d’Automne priva
a Nature de sa fécondité et empoisonna
ses productions. Le bien ou le
n* que la terre éprouve par la présence
u par I absence du soleil, et son action
sur nous pendant une révolution annuelle
, ainsi que celle de la lune et des
cinq autres astres, tout sembla venir
du zodiaque ou être modifié par lui.
Le zodiaque fut donc aussi une cause
et une^ des plus grandes causes, par
une suite de son union intime avec les
sept autres Dieux, et sur-tout avec le
so leil.
Ce que nous avons dit des étoiles du
zodiaque dut s’appliquer aussi à celles
qui sont hors de ce cercle, ou hors de
cette bande, mais qui se lient à elles par
leur position et relativement aux douze
divisions, à chacune desquelles on les
rapporte par la coïncidence des levers
des couchers et des passaoes
au méridien de ces étoiles, avec ceux
des étoiles de cette bande zodiacale.
°n s’aperçut que tous les ans / lorsque
telle etoile se ievoit le matin pour la
première fois a la fin de la nuit, après
avoir disparu quelque temps au couchan t,
ou lorsque la meme etoile, après avoir
été vue la nuit, cessoit enfin de l’être et
disparoissoit pour quelque temps, le
soleil était dans tel ou tel signe, et
produisoit dans la Nature sublunaire
tel ou tel effet. Dès-lors on lia l'étoile
au signe, et on l’associa à son action,
et conséquemment à. celle qn’exercoit
le / soleil sous ce signe, par la même
raison qui avoit fait lier déjà ce signe
au soleil, pour en partager la puissance
et en modifier 1 action. Comme la marche
du soleil dans le cercle annuel avoit été
diviséè et marquée par les douze signes,
1 entrée et le séjour du soleil dans les
signes furent aussi désignés par de nouvelles
marques prises hors des signes,
à droite et à gauche du zodiaque , jusqu
aux extrémités du ciel visible. Ainsi
tontes les étoiles furent groupées sous
des images d’hommes et d’animaux,
ou sous des signes. Ces marques ou
constellations se lioient aux marques
des douze divisions du Zodiaque, et
leur étaient subordonnées, couinm avant
ete inventées pour les faire reconnoitre '
elles - mêmes. Lorsque dans la suite