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Soleil ou Hdroute'passe >à->la Balance
( ÿ ) , signé: tlu troisième mois. Elle a
près ti oiic , à son midi , la constellation
du Çejï (aine , qmi monte avec
elle Esni' l'horizon, passe avec eiia au
méridien, et fait eu tout la fonction
de Parait atelion de ce ^igne. Nous l’avons
en 'conséquence projetée dans cette
division et; casée sous le troisième
signe, répondant au troisième mois.
Nous avons représenté le Centaure
tel qu’il Etait dans les plus anciennes
sphères., tenant d?une main, une outre
pleine de vin, et de l’autre unthyrsib,
entortillé de pampres,-enfin ayant tous1
les attributs de la vendange , et perçant
voe animal qu’il va immoler Sur l’autel.
Baver le peint dans ses: tables ( a j avec
un thyr-se d’une main et une bouteille
de vin de l’autre. Les tables Alphon-
sines lui mettent une coupe- ou un
cratère à la main (a). Germanicus-
César , long-temps avant ces Auteurs,
disoit, en parlant de cette constellation
: « Quelques-uns S pensent que ce
Centaure tient à la main Bÿttea, ou
«ne outre remplie de vin (3): iF'wtrois
étoiles sur son tbyrse ». Èratostliène
lui donne aussi l’outre pleine de vin
elle thyïsefj)- On sait que cette arme
est celle du Dieu' des vendanges ; et
dans ces attributs on reconnoft aisé-v
ment une allusion aux opérations agricoles
, qui répondent à ce mois, et> qui
ont lieu Bous le signe de la Balance.
Aussi dans les raonumens les plus
gothiques de l’Astronomie rurale, dont
plusieurs existent encore sur le portail
de nos églises, comme à Notre-Dame
de Paris, à St. Denis, à Strasbourg,
on remarque par-tout à côté de la
Balance l’image d’un, ou de plusieurs
vendangeurs, qui portent des hottes
de raisin, qu’ils déchargent dans Une
cuve, où on les fottle. On voit’donc
f i ) Bayer Uran-.Tabl. 41.
fa) Tabul. A l h. p. jcxj.
(3) German. Cæs. c. j8.
(4) F.racosth. c. 4g. . . .
( 5) Hy&n-sh h
I V E R S E L L E.
que, depuis bien des siècles, lé troisième'signe
qui suit le Solstice, et qui
préside à Septembre, a été'en possession
d’être accompagné d’attributs allégoriques,
relatifs aux vendangeai
J’insiste sur l’antiquité de ces emblèmes,
sur leurs rapports avec W p :
culture, et spécialement sur lés rapports
de celui.ci, ou du Centaure aveç
la vendange , parce que le combat
d’Hercule contre les Centaures avoit
pris>nàissance d’une rixe pour du vin,
dont l’odeur agréable avoit attiré près
de lui tous lès Centaures, qui s'enivrèrent
, et voulurent tuer le Centaure
chez Oui logeoit Hercule ; c’est-à-dire,
cfebji-la même qui est au nombre des
constellations. Car tous les Mythologues,
qui ont écrit sur les constellations
, s’accordent à dire quele Centaure,
placé au midi de la Balance, est ce
Centaure f ameux par son amour pour
là justice et qui reçut chez lui Hercule,
après la victoire que ce héros venoit
de remporter sur l’hydre de Leroe,
C'èsoà-diïé, surla constellation qu’Hygin
et Théon font finir à l’endroit du
Ciel où eomfnenoè céllè du Centaure.
C’est chez ce ;Centaure (5) j dit Hygin
à l’article de cette’constellation, qu’fîer-
Oule reçut ^hospitalité, et1 qu’une de
ses flèches', teinte du sang de l’Hydre,
tomba sur le pied de Chiron et lui fit
lahlesSUre - dont -il mourut.' « Les unsf
» visu lent que ce Centaure s’appelle
» 'Pholus (n) jf d’awtres Fappellent Ché
» ron. v> Jupitèr touché du sort màlhete
Peux du centaure, le pîaçà , ajoute Hygin
(■ 6 ), dans la constellation de'cenom,
qui suit l ’Hydre, et qui réptond à la
Bàlanee et àu Scorpion, suivant Theon
(7 ) > et coinirie le' prouve'; l’insp’èctioa
d’une sphère. Germanicus - César f8)
et Eratosthène (9) en font- aussi le
fameux Centaure du poème d’Herpulej
(6) Hygin. 1. 3.
(7) Théon. p. 150.
(b) Germ. Cæs. c. 40»
(9) Eratosth. c. 40.
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celui qut reçut cliey, lui ce héros, après-
sa victohè' siit l’Hydre.
Il ne rpste donc point «encore ici
de doute' Sur les rapports, qui ont été
conservés entre cett© .constellation, et
nu des chants du Poeme'soliiire’cpnniï
[sous le nom; de "travaux d’HerculèJ
j\oiià trois mois,, où les tabjeàux du
Ciel et' ceux du Poème sont absolument
les mêmes, placés dansleniênie
[ordre, et avec les mêmes noms. Cela
[suffitpour nous annoncer, qùte la gor,
respon danÇé doit se perpétuer dans
toute la suite du Poème,’ énebre', due
[les noms et les Intig^ n’àieptî 'pàs’ toii-
Ijoiirs été aussi 'rigoüreùsémèùt çonsér-
|yés.' ■
On ne. .dira pas-',Certainement dtr
Centaure, cju'il"fa JétéJ pï|çê .clans' le»
cieux après sa mort, (et dépuis la naîs-
rsânce' et les combats ’ d’Hercule. ' Car
j’imagmè. qu’aucun homme, dé bon sens
ne séra teiUç (le croire à l'existence
de ces^ êtres'monsti'ueux. Ce . ne peut
être cui’un synilmlej .çpmpo'sé "dabs le
Igout des émmêmes sacrés qù’on trouve
en foifle sur les monumens' dé'PÉgypte j
tt eit général dans tout hDrienbf Sçs
attributs confirment; r cette "epimpri,- B
serpit même: aisé dé faire remarquer
kue^lé Pégase^ an. h’a du cheÿaï «aie
P'j tête et le poitrail, et le Centaure,
dut : n’a dp cheval quç lf. ç.roiù^éy. sont
nn .démembrement dur. mêmecfieval,
d 4U fls sont, toujours à i’hori^on cuseiu-
PfètOn opposition ;carle lever Üe l’un
tait, ,tou|qws coucher i’autrèi, çt. jré,çk>rq,
®enJ^-,L!élà v-ientla fable’qhi supposé,
kuêle Pégase, sgLjS|Ie,nom de Méjialippe,
i?“ çlpy al, cëlestéf, ,çst' fils-dp Ceptaurq
I1 IL S f - : Geijttiipfej pourroit t'étfe' aussi
, ei?tu.he Hippptés^ui, sous laifopmb
Qun .çhéÿali,. couche, gyec-Gérés, ou
avec“ la Tierge céleste, et donne nàisl
L1”0?:AU. qhev^l,.a4rxen,-,pu par eon-
‘action Arion, le même que Pégase,.
r e crois ideveiri: faire çes réflemops
pour ceux qui seroiejit tpntés (te erpirb,
(0 %gin, J. a, - - p ÿ ’.Vr *f V -T <94
jm , cès figurps_ auroient été placées
aux cieux postérieurement au poème sur
Hercule, et non pas chantées dans ce
poème -auquel elles.spnVfort antérieures.
Nqus en avons nnp nouvelle' preuve
dans là constellation de l’IIydre, dont
Tlreon nous a dpûiie,l’origine. Il nous
apprend, qu’elle .fut, destinée à représenter
le fleuve du Nil, et que'c’est
rneirie à cause cte cela" que les inventeurs
de ce symbolé, pu les Egyptiens,
lui donnèren t cette • étrange Ion gueur,
ha tete ,, placç^ près,' du Cancer, an-
honçoit le commencement du débordement
périptli^uç : çtu Nil ;' le développement
de son corps- en donnoit la
durée j et la fin c!e sa queue le terme.
Aussi l’appelpit-pn le Nil, suivant le
même, Théon'(ja ). Voilà un dessin
bien marqué et qn-. emblème assez
simple, que celui 'd’un long serpent,
pour désigner le courant tortueux d’un
fleuve. Cette constellation existoit donc
e» Egypte, avant (ju’elle fût chantée
d.aps Jg Poème «glaire'sur Hercule, et
irti.n sport ée par les Grecs dans les
marais db Eernè, Oh la trouve égale?
ment alongée; sou s lé Lion dans le monument
de Mithra, qui remonte à plus de
â5oo ans avant l’Ere chrétienne. Les
Grecs ont donc chanté et animé une
constellation depuis long-temps figurée ,
et non pas transporté, aux cieux un
reptile des marais de Lerne. Cette observation
doit s’appliquer à toutes les
autres constellations., chantées dans ce
Poètpe dans toutes les autres Fables.
Reveppnsr:au Centaure.
Célte constellation, dans le calendrier
rural de Columelle, est notée comme
étant très-pluyieuse-, et excitant la tem-
bete ; de-là vmt la fiction , qui fait les
Cen taures tous en fans de N ephplê ou
de Ta Nue ; et qui suppose que leur
mère , dans le combat des Centaures
contre Hercule, versa sur la ten:e des
V'rrctip. de pluie, pour embarrasser ce
héros et rendre la terre glissante-sous
C») Theen ad Arat, Phært,' p. ij<i ' ” 1