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l’activité, la vie et l’ordre,que reçoivent
les élémens dans les différentes organisations
qu’ils subissent; celles qui règlent
la température heureuse, d'où résulte
l ’état habituel des régions sublunaires,
durant chaque révolution de ces corps
céles.tes, et sur-tout de l ’armée solaire.
Cette opinion rentre absolument dans
celle que Diodore prête aux savons
de l ’Egypte, qui regardoient Osiris et
Isi», ou les deux grands astres à qui
il donnoient ce nom, comme, les deux
puissans modérateurs de l’année et
les créateurs des effets produits par
l’action génératrice, qui se développe
ici bas, durant chaque révolution du
temps que partagent les saisons.
Osiris et Isis sont donc les principes
d’activité féconde et de bien , que le
Ciel communique à la terre. Aussi
sont-ce là des caractères constans, auxquels
nous pourrons toujours les recon-
noître dans les histoires merveilleuses,
que les prêtres composèrent sur eux,
et qui eurent pour but de peindre
leur activité bienfaisante et féconde
dans*la nature. C’est à leurs vertus,
qu’ils durent l’empire de l’Univers,
si on en croit les prêtres Egyptiens (1) ;
et pendant tout leur règne, iis rendirent
une foule de services à l’humanité.
On leur doit la civilisation, la découverte
de l’agriculture, les loix et les
arts (2.) de toute espèce, l’établissement
du culte religieux, la construction
des temples, l’invention des lettres,
premières connoissancès de l’Astronomie
, les arts Gymniques, la musique :
leur règne fut celui de la bienfaisance ■
universelle (3). Si Osiris voyagé , c’est
pour civiliser tous les pays où il passe
et leur faire part de découvertes utiles
à l’humanité. Ses bienfaits le font partout
recevoir comme un Dieu et lui
en méritent le titre et les honneurs.
Il bâtit des villes en plusieurs endroits , 1 2 3 4
(1) Diodor. 1. 1 , c. 9 , p. 17,
(2) Ibid. p. 18.
(3) Ibid. c. 10, p. 19.
(4) Diodor. c. 11, p. 11.
N l V E R S E L ' L E .r
et il enseigne aux hommes à cultiver ]a
terre (4). L ’invention du bled et duvi„
futnn deçespremiers présens. L ’Europe
l’Asie et l’Afrique reçoivent ses bien!
faits. Les contrées les plus reculées
de l’Inde eh ont conservé le souvenir
et le revendiquent comme un çle leurs
premiers Dieux. Il revient en Egypte !
où la reconnoissance- universelle M
décerne les honneurs divins (5). C’estj
son influence sur les progrès de l’agri-
» culture, qu’on célèbre, et il semble être
spécialement le Dieu tutélaire des cul-
tivateurs. C’est lui qui féconde les gué-
rêts, et qui mûrit les raisins.
Une vie et un règne marqués par!
la bienfaisance et la justice ne dévoient!
point lni faire trouver d’ennemi cependant
il en trouva un dans son
frère Typhon , homme impie et. violent,
qui lui ravit le sceptre et la vie,
au retour de ses voyages. Son corps
est coupé en morceaux (6). Son épouse
éplorée en rassemble les débris épars,
à l’exception des parties de la génération,
et des sources de la fécondité,
qui restent ensevelies dans les eaux du
fleuve,qui chaque année fertilise l’Egypte
par son débordement. Isis donne la
sépulture à ses autres membres, et lui
élève un tombeau, sur lequel ses prêtres,
tous les ans, vont pleurer.
Après avoir rendu les honneurs funèbres
à son époux, Isis ne voulut
plus recevoir les embrassemens’ d’aucun
homme et acheva son règne doux et1
juste (7 ) , ne cessant de combler ses
peuples de bienfaits ; aussi mérita-t-elle,
cômme son époux, les honneurs à1]
vins. On: vanta : ses découvertes ffl]
médecine (8), et les malades, qui durant
leur sommeil étoient assez heureux pow
avoir une apparition de cette Déesse ,
étoient sûrs de leur guérison. Elle rendent
la vue aux aveugles, güérissoit1
les paralytiques et ressuscitait même des|
' (5) Ibid. c. IX , p. 23.
(6) Ibid. p. 24.
(7) Ibid. c. 13 , p. 25.
(8) Ibid. c. 15, p. 29.
jnort*j
R E L I G I O N U
«lorts. C'e3t d’elle qu’Horus 0« Apollon,
sou fils, apprit l’art de la médecine et
je la divination. Voilà à-peu-près le
précis de l'histoire sacrée des deux
oramfc-8 Divinités de 1 Egypte, que tous
les anciens nous disent -être le Soleil
et 1* Lune , adorés par les Egyptiens
sous le nom d’Osiris et d 'is is ,
et dans lesquelles ils plaçaient les deux
principales causes de la végétation annuelle
, et ta source des biens , que la
terre, tous les ans,lait éclorre de son
sera ■ H n’est personne, qui ne remarque,
dans ces deux histoires , que les prêtres
s'étoieht attachés à peindre principalement
l ’action bienfaisante des deux
Astre® qui, par leur énergie féconde
aient du sein des élémens tous les animaux
et tous les hommes, et en général
tous les corps, qui naissent , croissent
et meurent dans le cercle étemel des
vénérations et des destructions d’ici-
bas. Revenons sur les caractères distinctifs
de ces Divinités : le précis de leur
(histoire allégorique nous en a déjà
donné une idée.
Plutarque nous d it , que le jour <oi
»acquit Osiris, on entendit une voix,
|<Joi annonça cette naissance en criant
[* qu'en «e jour était né le maître su!
» prême de 1’Univers ( i j , le grand
* , roi bienfaisant (*•)»». Ainsi
|lés Anges annoncèrent aux Bergers là
aaissanoe de 1 Osiris, ou du Dieu-Soieil
!<fes Chrétiens. A peine arrivé au trône,
W»ris (2) trouva les Egyptiens , qui
a. en oient ^ une vie malheureuse et sau-
™ge. Il s ’occupa de les civiliser , et de
j"* 'r<Mdre heureux, en leur donnant
«s lois et «ne religion, et en leur aom-
raaniquant la précieuse découverte des
boissons dt dos fruits. U parcourut
«nsmte le reste de l ’Univers., pour y
répandre les mêmes bienfaits, et civi-
« r les hommes en les subjuguant, non
point par In force des armes, mais par
nOE Ib*id. ;p. pi îî5'
; III Iside, p. 3^1— 3fii/
Relig. Univ. Tome I.
N I V E R S Ê L L I .
celle de la persuasion, et parles charmes
àa la musique et de la poésie. C’est ce oui
fait croire aux Grecs, que 1 Osiris des
•Egyptiens est le même que leur Bacchus ;
car on en dit amant de ce dernier.
Pendant scs voyages, son Empire
jouit d'une félicité parfaite, sous la surveillance
d Isis son épouse, princesse
chaste et vertueuse. Ce ne fut qu’à son
retour , que Typhon , son frère et son.
cateenal, attenta à sa vie , et Jitî ravit
les organes de la virilité, dans le moi»
où le Soleil parcourt le signe du Scorpion.
0 4 ns et Isis méritèrent, par leur
vertu, d être honorés comme de bons
Génies, et d’être à ee titre mis au rang
des Dieux (3) ; tandis que Typhon Fut au
contraire regardé comme un de ces Génies
ténébreux et malfaisans , que tantôt
, parorainte, oncherchoîtà a;ipaiser ,
et que tantôt, l’on aceabloit de malédictions
et d’outrages,
Plutarque, {jour nous donner une
idée précise et abrégée de la n attiré
de «es principes opposés , Osiris et Isis
d ’ftn coté t et Typhon de V'autre, dit
que l ’on doit regarder Typhon ( 4 )
comme le principe de tont ce qn’ii y
a de désordonné, et de tout ce qui
sort en plus 011 en moins des justes
proportions d’ordre et de mesure dans
les dîfïérens élémens, et dans toutes
les parties de la Nature; et Osiris (à)
et Isis , comme les principes de tout ce
qu’on remarque de bon, d’utile, de
bien ordonné, et de sagement réglé, dans
l’organisation universelle du monde,
dont Osiris, comme architecte, a tracé
le plan -et le dessin , qu’l sis , soirs ses
ordres, imife et exécute. Car l'action
supérieure du Soleil, suivant les dogmes
de la philosophie ancienne , ne
s’exerçoit que par un Astre intermédiaire;
cet Astre étdit la Lune , plus
immédiatement placée sur les élémens
soumis à lagénotation, et quiséparoitpar
I4) Ibid. p. 376.
(S) Ibid. p. 377. .
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