donnera donc la double direction des
mouvemens des deux parties de l ’aine
universelle. ■-
« Si vous voulez , dit Macrobe (1) ,
» connoître les mouvemens de l’ame
» même du monde , jetez les yeux sur
» le mouvement rapide du ciel, et sur la
»> circulation impétueuse des sphères pla-
» nétaires placées au-dessous, lur le lever,
»> sur le coucher du soleil, sur le cours
» et le retour des autres astres, mouve-
» mens qui tous sont produits par l ’acti-
» vité de l’ame universelle ».
La circulation des cieux et des corps
lumineux, qui les composent, nous trace
donc lesroutes variées, que Famé divine
universelle suit dans ses mouvemens , et
nous indique les métamorphoses qu’elle
subit dans tel et tel signe , soùs telle
et telle constellation,qui se. lie au signe,
à chaque-division de la révolution annuelle
, soit en saisons, soit en mois ,
soit en parties de mois, ou en jours.
L ’action du ciel sur la terre n’est plus
un «simple méchanisme ; c’est celle de
l ’ame divine qui, du ciel où elle circule
, fait des excuosions dans la matière
sublunaire, et y répand les germes
de la vie et les principes du mouvement,
qui résident au ciel, comme dans
leur siège naturel, et qui passent jusqu’à
la terre, par le moyen des, corps
célestes fixes ou mobiles, qui en sont
dépositaires. Les influences particulières
des astres se réduisent aux modifications
variées de cette ame, dont la force
active et harmonique subjugue et organise
la matière ou inerte, ou mue par
une activité brute et désordonnée. C’est
l’ame universelle, qui lui applique les
formes régulières de l’organisation intérieure
et extérieure des plantes et des
animaux, et cela d’après les formes célestes
, conformément aux rapports établis
entre la terre et les cieux, suivant
les Astrologues.
C’est ce qui a fait dire à Mani-
lius , dans son poème Astronomique,
(i) Macrob. Som. Scip. 1. a , c. 16.
lorsqu’il va chanter l’action du ciel
et des constellations sur la terre , 0i
elles versent les semences de la vie et
règlent le destin des hommes (a), J
» chanterai l’ame invisible et puissante
» de la Nature , cette substance'divine
» qui répandue dans le ciel, dans la terre
33 et dans les eaux de la mer, forme le lien
33 qui unit entre elles toutes les parties du
» vaste corps du monde. C’est elle qjj
»balançant les forces, et accordant)
» entre eux les rapports variés des
33 membres de ce même monde y en-
33 tretient la vie, et le mouvement ré-
33 gulier qui l’agite, par une suite de
3« l ’action du souffle ou de Fespritunique,
»3 qui siège dans toutes ses parties , qui
33 circule dans tous les canaux' de la na-
» ture universelle , en parcourt avecra.
33 pidité tous les points , et qui donne
33 aux corps animés les configurations
33 propres à l’organisation de chacun
33 d’eux. Ce qui n’arriveroit point
3» dans une machine , dont toutes les
» parties n’auroient point entre elles une
33 union et ujie affinité naturelle , et
33 dont les moüvemensn’obéiroient point
» aux lois d’un guide unique, sans
33 lequel l ’ordre actuel ne pourrait sut>
» sister. Cette loi éternelle, cette force
33 divine, qui entretient l’harmonieadn
33 monde, emploie les signes célestes,
33 pour organiser et conduire les êtres
33 animés, qui respirent sur la terre, et
33 leur donne même à chacun le caraoj
3> tère et les moeurs qui leur sont propres.
33 C’est par l’action de cette même force,
33 que le ciel règle l’état de la terre et
» clés champs, que cultive le laboureur)
33 qu’il nous donne ou nous ravit les
33 plantes et les moissons; qu’il fait sorti
33 la mer de son lit par le flux, et 'quil
» l ’y fait rentrer par le reflux.
Maniïius continue à nous montrer
toute la Nature sublunaire sensible *
l ’action du ciel sur elle. « Les animaux
» mêmes et les bêtes les plus brutes»
» semblent reconnoître son empire sut
(i) Munit. I. z , v. 85—v. 60.
» eu*
L eux Par les: prognostics qu’ils nous
L donnent, et lu nature elle-même les
L rappelle vers ce Ciel qui les a for-
„ n ié s . » Que sera - ce de l ’homme. (1.) ,
ljo u te le poete, en qui Dieu par Fin telli-
lence vient habiter ? Maniïius rappelle
iussi; la grande.division du principe actif
fet du principe passif, dont nous avons
larlé, «plus haut ; il dit, que la manière
e s t destinée à être subjuguée (.2 ),.
| t q u e le Ciel est le Dieu qui la subju
g u e par les loix inévitables de la fatalité.
On se rappelera, queue dogme astrolo
g iq u e est absolument le meme, que
felui c p ie Cherémon a établi comme
base fondamentale de la Mythologie, et
le to u te s les fictions et des images sacrées,
stt’in v e n t è r e n t les anciens Egyptiens.
T L’admission d une nouvelle clef dans
lotre système d’explications , ou l’ame
ki monde que nous y sur-ajoutons , ne
«liangedonc rien à*la méthode astrono-
u iq u e , dont nous avons exposé les prin-
llpes dans. les chapitres précéderas ; elle
h rend au contraire plus complète ,
jn mettant la vie et l’aine dans tous les
fessorts de la nature qu’elle anime ,
Jt dont le feu est plus vif et plus bril-
pnt, sans cesser d’être le même sous
pus ses autres rapports. .'Ce ne,sera pas.
pulement par l’effet d’une fiction poé-
jque, que le ciel et la terre seront ani-
p é s et pesonnifiés ; qu’Uranu§ et Ghé
feront réputés des êtres vivons, d’où
pus les autres sont sortis. Ils vivront
jux-meme de leur propre vie, éternelle:
jomme leurs corps Sacrés; et les autres"
-orps qu’ils forment et qu’ils renferment
dans leur sein , n’y vivront que
fer eux et de leur vie , comme l’ein-
(*yon vit dans le sein de sa mère , et
F ,îne suite de la vie, que lui a com-.
(inniqué et qu’entretient toujours la
‘Me, par Factivité de la sienne propre.
Ie. est In vie universelle du monde -,
W se reproduit dans tous les êtres,
re ,8a. Partie supérieure crée dans la
r tle lnférieure , laquelle est comme la
(;) V. toi; J ; . | ,1
liel- Univ. Tome t ,
matrice du monde, ou des êtres qu’Uranus
engendre au sein de Ghé son épouse.)
Le .monde, agit sur lui-même , par
l’organe de ses deux parties sexuelles,’
dont l’une est le ciel et ses globes lumi-,
neux, le soleil et la lune , et l ’antre la
terre, qui reçoit les germes, de fécondité, ,
qui découlent des diverses partie^, du
ciel , dont l ’air et l’eau se chargent ,
et deviennent le véhicule, dans cette
grande incubation de l’esprit , ou de
Famé universelle sur la matière ténébreuse
qu’il organise. Ahqgi en donnant
une ame au monde , nous ne changeons
rien au syftêine astronomique , dont
Çhérémon et les prêtres Egyptiens ont
reconnu la nécessité , pour expliquer
les divers monumens de l’antiquité religieuse.
En effet, dans las deux hypothèses
sur les opérations de la nature, produites
ou par une force ! mécanique ,
ou par une force vive et par Faction
d’une ame , le mouvement progressif
de la force motrice du ciel et génératrice
dans la matière , suit toujours la
marche même des corps: célestes , leur
correspond dans tous ses points , et se
modifie, suivant les situations variées et
les aspects des astres entre eux et avec
la terre. En un mot, que les fables
soient faites sur la nature censée mue
par une ame , ou destituée d’ame , ( d~)
comine une pure machine ; la force
qui la meut et les effets qu’elle produit,
seront toujours exprimés par les images
célestes, qui partagent la durée de l’énergie
périodique de cette force, dont le
soleil exerce la plus grande partie ;
et les situations différentes , dans les- »
quelles se trouvent les cieux, nous
présenteront en quelque sorte l’attitude
où se trouve la nature et l’ame du
inonde, dans chacune de ses opérations.
Ainsi la révolutionnes cieux , qui est
un effet de l’impulsion de Famé universelle
, sera graduée par la succession
des levers et des couchers des astres
Paranatellons , par celle des signes et
m v. im.
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