
 
        
         
		ment,  il  ne  rencontre  plus  dans  son  
 ouvrage  que  des  monstres  et  des  chimères. 
 C’est  donc  en  derniere  analyse  dans  
 la nature qu’il faut rentrer, pour remettre  
 l’homme  à  sa  place  ;  c’est  dans  ce  
 sanctuaire, qu’il trouvera les formes éternelles  
 des  dieux ; qu’ont  adoré tous les  
 hommes  de  tous  les  pays  et  de  tous  
 les  siècles ;  et  c’est  aux  voûtes  sacrées  
 de l’olympe, qu’il verra briller les rayons  
 de  leur  gloire  immortelle.  Là ,  de tout  
 temps ,  fut  fixé  le  siège le  plus éclatant  
 de  la majesté divine ;  c’est  sous les  pavillons  
 de l’astre du  jour ,  que  les  Juifs  
 plaçoient le  trône  de l’éternel. L ’univers  
 est  un temple  auguste  ,  au-delà  duquel  
 il  ne  nous  est  pas  permis,  dit  Pline,  
 de  chercher  la  divinité. Toute  explication  
 , qui tirera ses preuves hors  de cette  
 enceinte sacrée,  ne  peut être  que mauvaise. 
  Laissons  aux  dieux  leur  nature  ;  
 et  ne  les  plaçons  ni  dans  le  rang  des  
 hommes,  comme  Euvhémère,  ni  dans  
 celui  des  ombres,  comme, les  spiritualistes  
 ,  et  comme  tous  les  métaphysiciens, 
   qui  en  ont  fait  des  êtres  abs  
 traits  et  de  pures  conceptions  de  leuj  
 esprit,  auxquelles en vain ils  voudroient  
 donner  de  la  réalité.  La nature visible  
 ou  les  dieux  naturels,  voilà  surqUoj  
 repose  toute  la Mythologie  bien  con.  
 çue,  et  toutes  les  théologies rapportées  
 à  leur  véritable  origine.  C’est  aussi  1«  
 but  que  doit  se  proposer  et  que doit  
 atteindre notre méthode ,  si elle  est bien  
 employe'e. C’est une dernière preuve, qB;  
 doit en justifier la  bonté ,  et la vérité de  
 nos  principes.  Tous  les  pas  que  nous  
 allons  faire désormais dans la  carrière  
 que nousnousÿommes ouverte,  doivent  
 être  dirigés  dans  ce,  sens ;  et c’est  à  la  
 justesse,  à  l’accord  étonnant  des  solutions, 
   à leur  simplicité,  qu’on  pourra  
 reconnoître qu’enfin,  pour  la  première  
 fois,  le  voile  de  l’antiquité  religieuse  
 est  déchiré,  et  que  l’art  sacerdotal  
 forcé  dans  ses  derniers retranchement,  
 doit  renoncer  aux  ressources  de  l’imposture  
 ,  pour  laisser  à  la  raison  son  
 légitime  empire. 
 A V  A N   T-P R O  P OS. 
 D ans  la  première  Partie  de  notre  
 Ouvrage,  nous  avons  démontré  Tin-  
 dispensable  nécessité  d’expliquer l’antiquité  
 religieuse  par  les  principes  
 de  la  Physique  et  de  l’Astronomie  
 ancienne,  de  chercher  les  Dieux  
 dans  les  principaux  agens  de  la  
 Nature,  et  de  regarder  leurs  avan-  
 ! tures  merveilleuses,  comme  la  des-  
 [cription  allégorique  des  phénomènes  
 naturels, chantes par les Poètes ; car ils  
 furent  les  premiers  Philosophes  et  
 les  premiers  Théolôgiens,  qui  parlèrent  
 sur les  causes  ou  sur les Dieux.  
 Dans  la  seconde  Partie,  nous  avons  
 trace  la  route  que  nous  avons  cru  
 la plus  sûre,  pour  arriver  à  la  solution  
 de  ces  énigmes  sacrées,  et nous  
 avons donné  au  Lecteur  le  fil  ,  qui  
 doit  le  guidef  dans  une  carrière  
 aussi obscure,  et  aussi  difficile,  que  
 telle  que  nous  présente  Tétude  de  
 antiquité religieuse.  Nous avons posé  
 jles  bases  de  la  nouvelle  méthode  
 jd explications  ,  et  nous  lui  avons  
 i donne  tous  les  développemens,  que  
 nous  avons  cru  nécessaires  et  suffi-  
 | sans,  pour  qu’elle  pût  être  employée 
 avec quelque succès  dans  le  débrouillement  
 du cahos monstrueux de toutes  
 les  Mythologies.  Il  nous  reste  une  
 troisième  tâche  à  remplir';  c’est  d’es-  
 sayér  nous-mêmes  la  méthode  que  
 nous  avons  créée,  et  dont  nous  pro-  
 posons  aux  autres  de  faire  usage  désormais  
 dans  1 étude  de  l’antiquité ,  
 et  même  dans  celle  de  toutes  les  
 Religions,  modernes,  qui  sont  émanées  
 des  anciennes  superstitions.  Ce  
 sera  comme la  pierre de  touche, qui,  
 appliquée  â  notre  invention,  mettra  
 le  Lecteur  à  portée  de  juger  de  sa  
 justesse  et  de  son  plus  ou  moins  
 d’utilité;  et  qui  fera  distinguer  notre  
 travail  de  la  foule  des  systèmes  sur  
 la Mythologie,  lesquels  ;  après  nous  
 avoir  ébloui  par  de  brillantes  promesses, 
   nous  ont  laissé  aussi  incertains  
 qu’auparavant,  sur  le  véritable  
 sens  de la Théologie énigmatique des  
 anciens,  et  n ’ont  fait  qu’épaissir  le  
 nuage, qui, depuis les siècles d’Homère  *  
 et  d’Hésiode,.  l’ont  toujours  environnée. 
 Nous  ne prétendons  pas néanmoins  
 annoncer  au  Public,  que  toute  Tan