Ses pas. Voici ce que Çolumelle dit des
Prognostics de cette constellation, à son
1 jyer del’équinoxe d’automne (1 ) : Lever
du Ceiitüure ; 11 annonce les pluies.
Ainsi on voit , Comment les Poètes
Mythologues lioient les apparences célestes
aveè les opérations agricoles et
avec les phénomènes météorologiques.
C’estpo'nr faire allusion aux orages et aux
-yents, à. qui cette constellation était
Censée donner lieu, que l ’on désigna
par l’épithète de Venteuse ou d'ane-
modé la. montagne Pholoe ( 2.), auprès
de laquelle on disoit que les Centaures
habitaient ( 3)1.
Le combat d’Ifercule contre les Centaures
se trouve lié ( y à une chasse de
ce héros, dans laquelle il prit un animal
monstrueux, que l ’on désigne sous le
nom du sanglier d’Erymanthe. On remarquera,
que le Centaure est peint dans
les sphères sous les traits d’un chasseur,
qui a pris un animal redoutable (5) ,
que les Auteurs anciens désignent sous
le nom de Therion , de Fera , ,ou dé
bête farouche ; que quelques-uns l’appellent
Panthère , d’autres Léopard ,
d’autres Lionne ; mais le plus généralement
on a peint un loup (6). Theon
y voit un symbole quelconque de la
chasse. U se pourrait faire que d’autres
peuples y eussent vu un sanglier ,
et alors l’union de la défaite dès Centaures
à celle d’une chasse, où Hercule
prend un sanglier monstrueux , serait
toute naturelle,
Néanmoins , nous avons cru devoir
projeter dans cette division un autre
animal, qui , par son lever dü soif', fait
aussi la Fonction de Pàranâtellon dé ' ce
mêmé signe ; c’est l'Ourse d’Erymanthe'.
Cette épithète , qui la rapproche du
fameux, sanglier d’Erymanthe , dont la
défaite est célébrée par . ce travail ,
O Çolumelle, 1. 1 1 , ç. * , p. 430.
* (2) Oppian,' Cÿneg. 1. a , v, 5-
(3) Diodore de Sicile, liv. 4 , disp. 11 ,
friâifefcpisAL e.y,+ a,, eibn, ;n tkiïèil
(4) Ibid. p. 1J7.
(5) Proclus> c. 16, _JCI H . ,„ ..y , .
semble lui donner la préférence sur L
monstre, que perce le Centaurei J’ajou.
terai, que tous les peuples n’ont pas peint
une Ourse dans cette constellation; et
qüe dans les sphères orientales on y pej,
gnit un porc (7). Les Hébreux la nom.
nièrent en conséquençé , Parcus f er,
reus.. C’est le fameux Porc, qui tua Ado.
nié ; c’est le porc que Typhon poursuj.
voit, lorsqu’il mit en pièces le corps
d’Osiris, et c’est sous ce nom qu’il entre
dans notre explication delà Fable cL’Isis,]
Enfin , la sphère Indienne place souscel
même Décari d[u Scorpion l’animal du
Centaure,’ ou'le Léopard^ et deuxPtwj
avec urre chassé. Lès autres sphères met*
tent sous ces memes' Décans , tant sous
ceux de la Balance que sons ceux duScor.
pion , lès déux Ourèes. L ’union de
l ’Oursé céleste, 'ou de' l’Ourse d’Z?™.
manthe au cheval du Centaure, fut consacrée
dans le ciel pat ùp animal nions-
trüéux, moitié Cheval, moitié. Ourse,
que les Arabes péignoiént à la. place du
Centaure (8). Quoi qu’il,en Soit du choir
que l’on pourra fâjrê' aé'çfes deux Para-
naféllons, de l'Ourse d’Ery naanthe, ou dq
Loup du Centaure , pour représèriter Id
fameux sanglier A’ F. ry manthe , que
prit Hercule a la chasse, au moment oi|
il arrive chez les Centaures, il est cer-|
tain que le piel, dans îun ou l’autrç
animal’ , nous ïjournit la"ipàthjre • d’uije
fipfibri/âuf unè'chasse faite jà Un ariinjdj
féfoce1. L e . surriorn dè‘ monstre xl’Lryd
manthe , conservé par Ovide. ( 9) à
l’Ourse céleste, me fait croire qu’elle est
le fameux San »lier d’Erymauthë ‘^cTaii-
tant plus, comme nous l'avons oé)à dit,'
que certâihs Auteufs l’appellent lé Porc,
C’est pour cela que nous l’avons proîl
jetée dans là case , oudaris la division de
la' Balance , à laquelle les sphefés
Sc'aliger la Font correspondre, et à b'
(fi) Cæsius Coel.Astr. Bayer Vranem.Tab. 4F
Theon. p. î ^ Q . '
(7) Kirker ®dip. t. a , pars, 2, p. 20?.
.£8)'^Cæsius Coel« Àstron. p.-^83. • , m I m
* (9) Ovide Trist. T. 1. Éleg. 3 f V. 103.
,*o, v. IJ, 1. 3 ,Eleg.4.
ntiélle effectivement elle répond , comme
j-aranatellon.
1 Les rapports de ce travail dTIercule ,
! avec ceux du Soleil, étoient conserves
par une tradition ancienne des habitans
[je Cumes , qui gard oient , dans le
j ten pie d’Apollon, une dent monstrueuse,
rm’ils disoient être la dent du sanglier
\d'Erymanthe , vaincu par Hercule (1).
! Quatrième Division ou quatrième
Travail.
f Le Soleil arrivant an quatrième ligne ;
ou dans le quatrième mois , parcourt
les étoiles du Scorpion céleste , qui a
[pour principal Paranatellon la belle
[constellation de Cassiopée.. Son coucher
du matin fixoit le lever du Scorpion
, et marquoit le passage du Soleil
dans cè signe. Voici ce que dit Hygin
[de Cassiopée : cette constellation se
[couche au lever.du Scorpion (a). C-olu-
melle.-, dans son calendrier (3) rural, fixe
aussi , à la fin d’octobre , le coucher de
[cétte même coristellation. Aratus met
Cassiopée au nombre des astres, qui figurent
comme Paranatellons avec le Scorpion
, dont elle fixe l’ascension par son
coucher. L ’insjieetioh d’uné sphère justifiera,
aisément ce, phénomène , sûr lequel
il ne doit rester aucun doute. Le
symbole placé dans cette constellation
a souvènf. varié. Ordinairement on y
peint une Reine sur son trône, et on l’appelle
lafémmeasslseisür le trôné (4);d’au-
Itres la nomment;-simplement le trône.
[Mais les sphères’Arabes: y ont aussi conservé
l’image cl’une biche , et l'ont appelée
la biche: (a) ; c’est sous cette der-
atere forme:; que noi.ts l’avons projetée
(jans notre planisphère , sous la divi-
SH,|t du Scorpion , aucpuel répond son
coucher-, ou son immersion dans, les
flots-. Par-là, il .est aisé d’expliquer Cora-
[®ent Hercule , après son , expédition
-(0 Paus. Arcad. p..,2XS, ..i,' ,
W %ein.'i. 3. . rrr
t3) riolumelle , J. 1 j p c,. 2c, ,p. :43 2,; y
W Riccioii, p. 126.BayerVrauoiu. Tab. 103.
contre les Centaures , et la chasse du
monstre d’Erymanthe, ,ge mit à la poursuite
d’une biche , qui étoit -d’une légèreté
incroyable à la course , et qu’il
fatigua, et prit enfin au bord des eaux ,
où elle se reposoit ; allusion à la mer ,,
ati sein de laquelle cette constellation
sembloit entrer en se couchant.
. On lui donnoit dans cette fiction des.
cornes d’or (6) , et on supposoit qu’elle
souffloit des feux de ses narines (7) ;
traits qui conviennent assez à une constellation
semée d’étoiles brûlantes , et
qui en Eté s’unit aux feux du Soleil sols-
titial, par son lever du soir, avec Céphée
son époux , lequel , suivant Horace ,
redouble les ardeurs du Lion furieux^
Le Taureau, qui gardoitle Belier àtoison
d’or , vomissoit aussi . des flamines
dans la fiction du voyage des Argonautes
(8). Le Taureau de Crète , que
vaincra Hercule dans le septième travail
, souffloit égaletnent des; feux .de
ses narines.. Le feu de l’Ether , dont
brillenttous les astres, Fôurnissoit madère
à toutes ces suppositions.
Cinquième Division, ou cinquième
,Travail.
Daris le mois-suivant ; le Soleil .parcourt
le signe du Sagittaire , qui a pour.
Paranatellons le Vautour, l’Aigle et le
Cygne , ou les, trois oiseaux célestes ,
qui sont sur lés bords defa Voie-lactée,,
laquelle a l’air d’un grand fleuve , c(
que les1 Chinois même appellent la RiT
vière , à cause; de cette ressemblance,
Les levers, Héliaque etjCosmi([ue de ces
trois oiseaux, se font durant tout le
temps que le Soleil met à traverser le
Sagittaire , et servent ù fixer les principales
divisions de ce, signe. Nous avons
en conséquenpe projeté ces trois oiseaux
daris' la case du planisphère marquée
par le Sagittaire. Voici ce que dit
(5) Cæsius in Cassiop.
(û) Nonnus il. 25 , v. 221.
7) Coin tus Smyrn. 1. -6, v. 226 et 229.
&) Ceint'. Smyrn. ibidi 237.