du jour. Ainsi il entra dans ,1a mythologie
; le peuple chez nous l’appelle le chemin
de S. Jacques, ou l’échelle de Jacob.
Tel le ciel se présenta aux yeux de
tous ceux qui voulurent donner un peu
d’attention ù ses mouvemens; tel ils le
virent iidèle aux loix d’une harmonie
éternelle rouler sur lui-même, et engendrer
tout dans son sein. Aucun de
ces astres ne s’écartoit de la route qui
lui avoit été tracée ; chacun avec une
activité inaltérable remplissoit la carrière
qui lui avoit été ouverte, et après l’avoir
achevée, il la recommencoit encore,
sans jamais éprouver aucune altération
dans ses mouvemens, ni aucun changement
dans leur direction; mêmes points
du lever, mêmes points du coucher,
même hauteur méridienne, même durée
dans le séjour sur I’hoi'izon, même grosseur
dans la masse apparente, même
couleur. Uniformité et constance absolument
éternelle, au moins pour les
astres fixes, c’est-à-dire, pour tous .les
corps célestes, excepté pour les sej^t
astres mobiles. Ceux-là seuls varient,
soit dans leur grosseur apparente, par
«ne suite de leur changement de distance,
soit dans la durée de leur séjour
sur l’horizon, dans leur . hauteur méridienne
et dans les lieux de leur lever
■ et de leur coucher, par une suite de
leur changement de déclinaison. Mais
les termes de ces variations une fois
■ fixés , pour une révolution périodique
de l ’un de ces sept astres pour celle de
leurs noeuds et de leurs absides , rien ne
change plus pour eux, et les mêmes
variations se reproduisent dans le cours
des périodes données; en sorte qu’on
peut dire, qu’il y a encore un ordre
constant et éternel pour ces astres mêmes;
c’est celui qui résulte des périodes, qui
comprennent toutes leurs variations, et
qui tiennent plutôt à la diversité des
mouvemens, qu’à l’irrégularité.
Si la lune , par exemple , change de
face de jour en jour, si, tantôt elle
n’offre qu’un croissant très-étroit, dont
l ’intérieur est très-excavé, tantôt un
demi-cercle terminé par un diamètre
ou ligne droite qui soustend ce demi,
cercle lumineux, tantôt une portion de
cercle plus grande , soustendue par une
portion, de courbe elliptique, ce qui
lui donne la forme bossue, que :les
latins appel oient Gibbosa; si, peu Je
temps après, elle présenté une face cir-
culaire très-bien arrondie et pleine de
lumière ; si pendant sept jours elle
tourne ses cornes vers“ l’Orient, a
pendant sept autres, jours vers f Occident
si sa lumière s’écKancre d’abord par
le côté de son disque, qui le premier
s’étoit illuminé, on verra bientôt que,
toutes ces variétés se renferment dans
une très-courte période de temps , ou
dans 1 intervalle d’un mois, et que le
mois suivant elles sont reproduites à
des distances égales de la lune au soleil.
Si dans certains points du ciel elle paroît
plus^ large que dans d’autres ; si elle,
s éclipsé dans certains signes, puis dans
d’autres, toujours en rétrogradant contre
l’ordre des signes, le mouvement de
ses absides, ou, de la ligne de la plus
longue et de la plus courte distance à
la terre, la rétrogradation de ses noeuds,
ou des points ctans lesquels son orbite
coupe l’écliptiqixe , en sont la cause; et
lorsque la période du mouvement de h
ligne des absides et de celui des noeuds
sera achevée , les mêmes phénomènes
auront lieu aux mêmes lieux du ciel.
Ce sera donc alors, qu’on reçonnoîtra
encore un oÿ^q constant, qui enchaîne
.tontes ces variétés, sous les loix d’une
période fixe'" et réglée.
Si les signes , qui correspondent atu
saisons, ne sont plus les mêmes au bout
d’un certain nombre de siècles ; si légalité
des jours et des nuits, qui avoit
d’abord eu lieu sous le signe du taureau
et du scorpion, et si les solstige?,,
qui se trouvojent répondre au lion et
au verseau, à cette même époque, n’ont/
plus lieu, lorsque le soleil arrive à ces
points au bout de 21 r5 ans ; et si,
au contraire ces phénomènes naturels
arrivent un mois avant que lé soleil a#
I ftteint cés signes , c’est une variation,
lui troublera sans doute la correspon-
lance qui existait entre,les saisons , que
règle toujours le soleil , et les signes
[u’il occupoit anciennement, lorsque
jommencoi&fechaque saison ; mais les
Lisons elles - mêmes suivront toujours
à marche constante du soleil, et se
tegleront sur les rapports d’éloignement
lu de voisinage dans lesquels cet astre
;*e trouvera de l’équateur , qui e$t. le
Kercle modérateur des saisons. Si un
B u 0:1 veinent très-lent du Pôle dans les
Bleitx, en sens contraire de celui des
lignes, fait reculer l’équateur, le déplace
iuccessivement, et fait rétrograder dans
le Zodiaque , ou le long des signes
les points où il coupe l’ecliptique, et ionséquemment auxquels sont liés l’éga-
té des jours et des nuits, elles com-
îencemens des saisons, il s’ensuivra,
ne l’égalité des jours et des nuits,
insi que lé terme de leur plus courte
: de leur plus longue durée, ne cor-
ispondront pas deux années de suite
goureusement aux mêmes étoiles du
Zodiaque, et que ce léger déplacement
pourra être d’un signe entier, au bout
|e plusieurs siècles. L ’observation a
fait reconnoître, qu’il falloit 2.15 i ans,
pour que ce mouvement lent ramenât
|n arrière d’un signe entier les points
pu se trouvoit le soleil au commencement
de chaque saison ; d’où il résulte,
Ï|u au bout de douze fois 2i5i ans, ou
[U bout d’une période de 25,812 ans,
B mouvement rétrograde ayant parcouru
tous les signes, et y ayant fixé
Successivement Ie commencement des
Saisons pendant 2i5i ans, le soleil de voit
Se retrouver encore près des mêmes étoil
é 8 et jj“ ® le même signe, où primitive-
Saent il s étoit trouvé au commencement
fies saisons. C’est par cette raison que
Se taureau , ayant présidé au premier
■ jois du printemps,25oo ans avant notre
S ’re. ’ se trouva présider au deuxième
■ »ois, vers le commencement de notre
r 1? » a7ant depuis, été remplacé à l’é-
H«moxe par le bélier. Ce dernier luimême,
plus de trois cents ans avant notre
Lie, avoit déjà cedeson poste aux pois—
s°n.s , par lesquels l’équateur coupoit
l’écliptique, et fixoit dans la route du
soleil le point d égalité des jours et des
nuits, ou le commencement du printemps.
Ce point décide du commencement
des saisons, qui le,suivent exactement de
trois mois en trois mois ; carie commen-
.cément de la première saison ne peut être
hâte ni recule, que celui des autres ne le
soit aussi.
Ce point d’intersection étant mobile ,
le commencement des saisons l ’étoit
nécessairement ; et c.ômme en rétrogradant
ainsi il aîloit.en quelque sorte
au-devant du soleil, qui l’a voit quitté,
et qui l’eut rencontré plus tard, s’il eût
ete fixe, ou s il n’eût été mobile que
dans le sens où l’étoit le soleil, c’est-à-
dire, suivant l’ordre des signes du bélier
au taureau, et non pas du bélier aux
poissons, qui le précèdent,ils’ensuivoit,
que le soleil rejoignoit en achevant sa
révolution annuelle le point d’égalité
un peu plutôt. Il y avoit donc un dévan-
cement dâns le retour des saisons , relativement
aux signes célestes, sous lesquels
^ chaque saison se reproduisoit.
Ce dévancement, qui n’étoit pas d’une
minute de degré par année, produisoit
un degré de déplacement au bout de
72 ans,,et conséquemment un jour de
temps de différence sur l’époque du
retour du printemps, qui commençoit
un jour plutôt qu’il n’auroit fait, si le
point équinoxial fût resté constamment
attaché aux mêmes étoiles fixes, et s’il
n’eût pas été en quelque sorte prévenir
le soleil en lui présentant le point d’égalité
un peu plutôt. Ce dévancement
de l’équinoxe est connu sous le nom
de précession des équinoxes, ou de
période de 25,812 ans dans Je mouvement
des fixes; mouvement cependant
qui n’est qu’apparent pour elles, et qui
n est réel , que dans le pôle de la terre,
dont le mouvement relativement au ciel,
règle celui de l’équateur, qui lui-même
fixe,par son intersection avec l ’écliptique,
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