R B É ! G f O - ît TJ’ N ï f E E S E t L Ë .
doit par un. conduit; ‘au palais de l'astre
du jour, et distribuait sa famille selle
que contenoit le sepond yase. On a'loît
ensuite au temple du Dieu, et les Incas,
comme fils légitimes du soleil, se proster-
n oient devant son-lin?ge : mais il n’étoit
pas permis aux gouvérn eurs des proviit ces
et aux officiers de l’Emp ire, d’entrer dans!
le sanctuaiié. Aprps leS offrandes reçues,'
on consaeroit des agneaux et des brebis
avec beaucoup de cérémonies mystérieuses;
dans efe nombre, ils choîsissoiént
un agneau noir, dont ils consnltoient les
entrailîes surl’avenir. Le souverain Pontife
seul avcsit -le droit de Consulter le
soleil, et après l’inspection exacte des
entrailles des-victimes, il anhonçdit au
peuple la volonté dé cét astre bienfaisatit.
Tous les prêtres subalternes pendant le
temps de leur service dans le temple,
étoiént nourris aux dépens des revenus
du soleil ; c’est ainsi qu’on appeloît
îé produit de certaines terres qui eompo-
soiént son domaine. Le ministère des
Vestales eonsistoit aussi à recevoir les!
otirandes que l’on faîsoit au soleil. La
religion du soleil admettoit la rémission
des fautes, par le moyen de la confession
et die la pénitence ; ce qui aVbit
également lien en Perse dans la religion;
de Mitlira, bu du soleil ; et nous voyons
que les chrétiens qui adorent ce même
astre, sous le nom dé Christ, ont aussi
conservé- ces pratiques (i).
Il y avoit dés Confesseurs établis
dans toutes lés provinces’ du Pérou ;
qui éntendoient les péchés du peuple j
et qui proportion noient le châtiment â
la faute confessée. Cette fonction refit
gieuse étoît quelquefois exercée par des
femmes; l’Incas seul se confessolt directement
ausoléil, etnprèss’être lavé dans
une eau courante, il disait ati fleuve ;
4* reçois les péchés que j ’ai confessés
» au soleil, et porte-l.es dans la mer.»
( Ç Corff. d’Orv. Ibid. 34-1 êt 34Ï.
117 Cont. d’Orv. t. 5 « p. i;o,&c.
M Hôf. des Voy. t. 48 *p. 46 , J7,
' (4) Beausob. Trait- du Munich. t. a.
J’ai cru devoir entier dans fies d£ïaïi
sur la religion du Pérou , parce qh’e
c’est-là sur-tout où le Culte du soleil ét
de la-Nature, paroît revêtu d’une fornié
plus brillante, et se rapprocher davantage
de celui des nations savantes de l’atièieri
continent. 11 eil étoît de même de 1 état
de cette religion' an Mexiquë. Oh y
trouva des temples, des prêtres, dèÿ
statues hiéroglyphiques ’ appuyées sué
le serpent, assez semblables au Sérapii
Egyptien ; des fêtes, dessacrifices, ettout
l’appareil le plus pompeux du culte (2).
Les Mexicains contemplaient le ciél, et
lui donnaient le nom de créateur et d’ad-*
mirable ; ils adoroient le soleil, la lune,
l’étoile du matin, la terre, la mer , le
tonnerre, les éclairs, et tous les météores
(3). Il n’y avoit point de partie dé
la Nature qui n eût ses autels et Ses adorateurs.
Ils pensoient que les gens de bien ,
ceux qui mourraient dansles batailles ,
et ceux qui, étant faits prison nier s, ëtoienï
sacrifiés par les ennemis, passûieflt dans1
le soleil, ou dans un lieu qu’ils âppe-,
loient maison du soleil.
Cette opinion étoit celle deS Manichéens
fil). Us offrent aussi de'S1 oiseau#
a cet astre qui étoit l'objet dé léfir cuitd
et de leur adoration.
r Presque tous les voyageurs Conviennent
que les habitans dé l’Isthme dé
Panama (5), et de tout ce qu’on appelle
Tiêrrafirme, n’ont ni autels, ni temples,
ht aucune marque extérieure de culte.
Ils. croient qu'il y a Un Dieu aü c ie l,
et que ce Dieu est le soleil, mari de
la lune; ils adorent ces deux astres
comme les divinités suprêmes du mondé.’
Il ën est de même dès peuples' dû Brésil.
(6) Les Caraïbes avoient aussi dé la
véiiération potir le soleil et pour la furie,
mais sans temples, ni autels (7}. 1I4
reconnoissent deux sortes d’esprits, les
uns bienfaisans qui demeurent au ciel,
(<$J dont. eriÙrv. t. 5 r p. tÇf.
Hist. des Voy. t. 50, p. 319.
(6) Cont. d’Orv. ibid. p, 389.
(7) : Hist. des Voy. t. 59 , p- 3<SÇ, Com. d'Orr.
t. 5 , p. 7«.
et dont chaque homme-a le sien, pour
guide ; les autres de mauvaise nature ,
q u i sont répandus dans l’air. ,Çes idées
sur les génies, ou sur les démons de l’air,
le u r sont communes avec les peuples de
l ’ancien monde, et comme-la Nature ae
donne point nécessairement ces idées,
et qu’elles ne peuvent être qu’une créa»
iion de rimagroation, il en résulte une
indication de l’ancienne communiGation
des deux mondes.
( 1 ) Les Sauvages de l’île de Saint-
Domingue faisoient des pélérinages à
une certaine, grotte sacrée.,, d’où ils
faisoient naître le sojeil et la lune-
Cette idée est .assez semblable à, celle
dés Perses, nui font aussi naître le
soleil,. ou Mithra. dans un antre où
étaient sculptées une foule dy<,figyrey
représentatives des,astres, des élémyns
et de tout, l ’ordre du monde, suivant
ce. qu’en dit Porphyre. L'antre de ces
Sauvages étoit pareillement orné de
figures assez grossières, et l’entrée en
étoit défendue par l’image de deux
démcrna, qu génies .auxquels , h fallait
rendre d’ubotd une espèce, dp cplte. Les
Indiens de la côte 4e Cuniana avoient
peur divihiïés juipcipate,, le' solyil et
ta lune ,. qu’ils prenoient pour le mari
et la femme. Ils regardaient les éclairs
et le tonnerre comme une marque ceo;
taïne de la,.colère du soleil; ils se, pri-
yoient de toutes sortes, d’alituen^.et dy
plaisirs pendant lea^plipses. ( g)-, Ley
naturels de; JL’îly de. jÇayeiuve adoroienj
aussi le cier et; tous lys agtçes. Les
peuples de la Floride sont idolâtres,;
et adorent le soleil et la lune;.(,3 );,ils
leurs jfflfif ejp(t des py ièrgs et desisacnluççs,
jls ont aussi des fables solaires'; ijs.prétendent
que cet,astre ayant retardy^it
eourye de, vingf^uatry-hevdys,, lys
du ,grand lac , Tbecqni Ae débordèmyt
qvyc HnOjteMé abondance, que les serrn
mets des plus hautes montagnes en
lurent couverts , à la résyrye |d#> telle
(1) Contant'é’j0ir,!t.h5 !j P;,l9- h
(2) Hist. des Voy." r, 41 , p, 3S. j .. a - ,
U) Ibid, p, «.$$. j v M f ml
d’Olaimy, que le soleil garantit de
l’inondation , à cause d’un temple qu’il
s’y étoit bâti de ses propres mains. Depuis
ce temps , les Apalachites vont
rendre hommage ausoléil sur cette montagne
(4)- Cette fable »’est qu’une copie
de la fable Chaldéeane , sut le déluge
de Xixwthrus, qui dépose à biparis ,
ville du soleil, tous les- monwjnens. des
coanoissanees pour les sauver de fin on»
dation(5). La fable de&Eloridiens suppose
aussi, que tous ceux qui purent gagner
le sommet de.cette montagne, furent
préservés de l’inondation ; le jour suivant,
Je, soleil reprit son cours, et fit
rentrait les eaux dans leurs bornes nam-
relies. Aussitôt que le soleil paroît sur
l'horizon, les Floridiens le saluent, et
chantent dys hymnes à sa louange.
Quatre; fois l’année, iis se rendent sur
la montagne d’Olaim-y * et par les mains
do leurs prêtres, ils brûlent, des parfums
en son Uwneur ;- car le regardant
comme l’auteur de la vie , ils ne lui
immolent point d’animaux. (6 ). La nuit
qui précède, chacune de ces solern»
pitésij toute la montagne.est éclairée,
yt les Jouas » ou t e prêtres s’y t-en dent
pour yg préparer! digneme-ntjnùx .foncr
tions dh leur ministère-. Qès que le soleil
commency à darder ses rayons, ces
unniS:tres ; entonnent des hymnes, et
après plusieurs gépufleîiiQhs ,; ils jètent
des pq^fiimSidaws l'a. t e sacré qui brûle
devant' Ijon-vyiture .de la «grotte,.- Le
vyrse, du. miel d«m§ «une pierre
creqséez ppui> eet, usage-,,'et- qui eèt.ant-
dessons d’ujie grande table de pierre:
11, .jy -te , à . te y s e , u n e c e r t a i n e q u a n t i t é d é
grainy»; dy smaïsf riqui doivent têotè la
jjdtqre,d.e.((ucluims oiseaux, qùi, suif
yantd’ppipifm, desiFloridtee.i chenùjui
rap.s,Gysse,:Jes, louanges, du« seléihl Qtt
ppupe cettê.,cérémonie n r u» tetiu t
etj .dfiS; dsnsys.i. yt tesquy Je Dieu est
aux deux tiers de sa course, et qu’il
dore de ses rayons t e bords de la tab)e,
,, AtJ.Co'jt. .d’Orv. ;5i5,-,; 1
îi;;r/««3)ie^' Pv, 3°r> .ycri:- «ïô .««-1« (n
'■ \6) Cont. d’Orv- h 5.. ,,p> 501.-3 ,*e $sd£! (