honorée comme une des plus anciennes
Nymphes du pays ; on révéfoit en elle
la mère d’Areas , qui passoit pour avoir
donné son nom à l’Arcadie. Nous avons
vu déjà les mêmes astres circompolaires
adorés à la Chine (i) , où ils avoient
un superbe temple ; on y trouvoit leur
image (a) , qui n’étoit autre chose qu’un
cartel semé d’étoiles. Cette constellation
est trop belle , trop remarquable par sa
forme, et sur-tout trop utile pour les:
navigateurs, pour n’avoir pas reçu les
hommages des adorateurs du ' soleil,'
de la lune et des- astres, c’est-à-dire
de tout l’Univers dont le Sajiisthe étoit
la' religion. La luné , dànS son appmse
près des étoiles de l'Ourse, prit elle-
même lé nom de Callisto. chez lès Ar-
cadiéns(3). ’
La même beauté, le même éclat qui
lit aussi remarquer Sirius,, joint à sa
fonction de signé ' avairt-ebureur du débordement
du Nil pour les1 Egyptiens,
lui avait fait décerner les honneurs
divins , comme nous l’avons déjà dit.
Certains peuples même prirent le nom
de Kelbéens, du mót KelbouCaleb, qui
veut dire chien , et ils le prirent, parce
qu’ils s’étoient spécialement voues au
culte de la Canicule, dont le chien, qu’ils
révéroient, étoit ï’ima'gé'.' Ces peuples
étoient des Curdes (4) 1 qui habitaient
le mprit Liban et qui lurent quelquefois
maîtres de l’Egypte , d’où ils purent
emprunter le culte du chien , comme
les Juifs en avoient emprunté celui du
boeuf Apis , dont les' veaux d’Ol' ri’é-
toiènt qu’une iniitation. Les'rits dë leut
religion étoient contenus dans un ouvrage
appelé Sôuph Shëît, ou livre de
Seth , à qui-ils l'attribùoient. Il est bon
'd’observer que Seth est un des noms1 de
la canicule y ou plutôt de Sirius , la belle
étoile de Bétte constellation : aussi dit?-
on de’ Seth‘(5) , qu’il aVoit une face
[ I V E R S E L L E.
très-brillante. C’étojt des altérations de
la lumière de cet astre que plusieurs
peuples , tels que ceux de Cos, tiroient
des pronostics (6) pour toute l’année.
On appela colonnes de Seth des colonnes
sur lesquelles on prétend que furent
gravées (7) les corinoissances Astronomiques
avant le déluge. Seth , ’on Sirius,
est la plus belle étoile du ciel, l’astre que
les Perses disent avoir été préposé (8)
par Ormusd pour chef et surveillant de
tout le ciel. Cette fonction dut naturellement
le constituer inventeur de l’Astrologie
, et donner lieu à l ’équivoque
des ïivres Astrologiques de Seth, et
des- colônnes de Seth , élevées dans la
Siriade. • b - '
Les Japonoïs, qui ont consacré plusieurs
animaux, comme les Egyptiens, et
dont le culte est également symbolique,
honorent spécialement le chien , ey ils
n’ont ' point encore oublié l’origine
Astronomique de ce culte. Us disent
qup , c’est parce qu’un de leurs .çmpe-
reutls est ne sons la constellation (9) du
chien ; tradition sans doute défigurée ,
mais qui renferme- le germe de l ’institution
primitive. Chaque mp contribue
à l'entretien- de ces animaux ;. p’H& sont
malades , on doit leur porter des secours
dans les loges qui leur sont destinées;
s’ils meurent , on les enterre sur les
montagnes et dans les lieux affectés à
la sépulture des hommes ; il n’est pas
permis de les maltraiter.' On sait qtxe le
respect des Egyptiens pour cet animal
alloit aussi loin , et qu’il n’eut pas été
sûr de tuer un chien. Il y eut des guerres
de religion en Egypte pour un chicn tué.
‘Comme les Japonois, les Egyptiens n our-
•rissoient des chiens aux frais dp l'état, et
'prenöient le dèuife^ro) quanti le ohien sacré
étoit mort. £te chién n’étoit autre
thèse que l’image d’Anühis, où du génie
céteùe , .qui sidgeait dans la! constella-
; 1) Ci-dessus r p.' jz.
Relata de Magalahens. p. 346,
[31 Paus. Arcad. pi a66. ■
J41 Hyd. Vet. Pers, Religs p» 491.'
[5) Cedren. p. 8,
(6) Cicer. de "Divin, in- Fin®'.
(7) Jo eph. Aiïriq* !• ^ CtJ 2* '
^81 Plut, de Isid. p. 370. . crf
Contant d'OrVtCt.ji'jii-fK 263«
(■ io) D io d . 1. 1 , f u \ \
tion (1) du grand chien. Il y a beaucoup
d’apparence que le culte du chien
au Japon avoit la même origine.
L’auteur de l’Alcoran parle du culte
idolâtrique qui existoit avant le prétendu
déluge de Noë. Parmi les idoles des différentes
divinités^), il en est quatre ou cinq
qui portent le nom de constellations très-
connues chez les Orientaux, telles que
Nesra, ou l’aigle ; Aiyûk, ou la chèvre ;
Yagutho , ouïes Pléiades ; et Suvvaha,
ou Al-Hauwâ,le serpentaire. On retrouve
tous Ces noms dans le commentaire de
M. Hyde, sur les tables Astronomiques
de Ulug-Beigh, prince Tartare. Ce sont
des monumens du culte idolâtrique des
Sabéens , qui, au rapport d’Abulfa-
rage (3) , se faisoient des idoles à la ressemblance
des substances célestes et
. des astres dont ces idoles recevoient (4)
les influences. Les Egyptiens avoient
■ été, suivant Maimonides que nous avons
déjà cité , les auteurs (5) de ce culte
, idolâtrique rendu aux images des astres;
ce qui s’accorde bien avec ce que dit
Lucien (6) ,, que les animaux sacrés de
l’Egypte n’étoient que • les images vivantes
des astres. Ceux à qui le culte
des animaux déplut, préférèrent les
images de métal, de pierre, du de bois ;
mais elles n’en représentaient pas moins
les astres , et elles étoient censées par
• leurs consécrations propres à recevoir
. les influences des corps célestes : de
cette espèce étoient les idoles de Nesera,
d’Yagutho , d’Aiyûk et de Suvvaha ,
nommés par l’auteur de l’Alcoran, dont
Seklen (7) a rapporté le passage. ,
Nous trouvons d'autres statues ou d autres
images des astres, dont les rapppçts
avec leseorps célestes ne sont susceptibles
, d’aucun équiyoqueStelles sont ces ligures,
; dont le front,est surmonté du croissant
(1) Ælian. de Ànira. I. 10, c. 47.
f i) Selden. proleg. p. 46. Azoara. I. 81.
(3) Abulf. Hist. Dyn. p. 2.
(4) Hyd. Rel. Pers. p. 88. '
(3) Maitnonid. part. 3 , c. 38, p; 425. Et More
Isaac. 1‘. 2 c. d. Apud (Edip. Kirker.t. 1 , p, 172*
lalnne, et dont la tête est ornée des rayons
du soleil, ou décorée d’un bonnet semé
d’étoiles, ou surmontée d’une seule
étoile. Ces figures ne laissent pas de se
rencontrer en très-grand nombre dans
les mpnumens anciens, sur-tout celles
■ dontle croissant, ou des rayons solaires
forment la parure ; et on ne peut s’empêcher
d’y reconnoître les traces de la
religion universelle, dont nous recueillons
ici lès vestiges, comme autant de
preuves de l’universalité du culte rendu
à la Nature, Ailleurs, ç’ést un globe qui
reposé.stir la tête de ces images , comme
sur celle d’Atlas, Porphyre ( 8 ) nous
d it, que les Egyptiens représentoient le
Dieu-Monde , ou l’Univers , sous la fifure
d’un homme debout, revêtu des
paules aux pieds d’un magnifique manteau
, nuancé , de mille couleurs , et
soutenant de sa tête un immense, globe.
Souvent ces figures symboliques fouïoient
aux pieds le globe de l’Univers, ou le
tenoient dans leur main.
M. Hyde observe de Tharé, père d’A-
braham, dont le Sabisme était la religion,
’ qu’il étoit un Artiste célèbre , qui faisoit
métier de sculpter des idoles (9) , et qu’il
, n’étoit pas donné,à tout le monde d’exer-
cér cette profession , parce qu’il falloït
pour cela connoître parfaitement toutes
les parties de l’Astrologie ; ce qui s’ac-
porde bien avec ce que; dit Synesius (10)
sur la science des prêtres Egyptiens,
chargés de composer lés ligures' représentatives
de leurs Divinités. Joignons-y
aussi le passage de Chéréinon, qui ,
après nous avoir dit que les Egyptiens
’ ne ,connoissoient d’autres Dieux que le
soleîj, 'là luné,, les planètes , les signes
du épdiaque , les Décans, èf en généràl
tout Te système célékte' qui règle la fatk-
lité , ajoùte que c.etoit là-dessus que
(G) tucian. de Âstrol. p. 6Î6.
(7) Seld. Proleg. p. 47.
(8) Euseb. Proep. Ev. 1. 9 , c. 9 8t 11.’
(9) Hyd. de Vet, Pers. Rel. p. 63.
(10) Syne6. in Calvit. p. 73.
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