et que toute leur religion, étoit fondée
sur l’Astrologie naturelle. Ce livre, si
nous l’avions , seroit un livre très-précieux
, et il nous donneroit la clef de
bien des fables et des symboles reli-
gieux. : '
Sur le fameux cercle id’Osymandias ,
ou sur le cercle d 'o r, qui entouiroit le
tombeau d’un prétendu roi de ce nom,
que je soupçonne n’être que le Mondés,
Pan ou le bouc du Zodiaque, le signe
chef de l'harmonie des Cicux , les
Egyptiens a voient marqué, la division
dé pannée en, 365 parties, d’une coudée,
chacune, avec les levers et îles couchers
des astres-pet- les prognostics qu’on en
tiroit d’après les principes de l’Astrologie
Egyptienne ( 1 ). Celui qu’on disoit
enterré dans ce tombeau, qu’envi-
rprtnoit oe cercle Astrologique , prenoit
le titre imposant de roi des rois. Il
étoit représenté ayant à ses pieds le
signe du domicile du soleil , ou le
L ion, qui soutenoit le trône d’Orus ou
du soleil, de l’Apollon Egyptien, ce lion
dont la peau servoit de manteaiu au
meme! Dieu , sous le nom d’Hercnle.
Thalès: ( 2 ) , qui avoit étudié
sous les prêtres Egyptiens -, publia
en Grèce un calendrier sur les devers
et les Couchers des étoiles. Il y avoit
en Grèce des calendriers, qui portoient
le nom ,de Meton; sur lesquels étoient
ndtarqués les levers et les couchers des
étoiles (3 ) , avec les prédictions météorologiques
qui y avaient rapport pendant
toute la durée du cycle de 19
ans ( 4). Autolycus de Pitanée a laissé
deux ouvrages, qui traitent de la sphère
est des levers - des. astres. Philippe : Mé-
dinæus avoit fait) aussi des - observations
(3 ) -sur les levers et lés couchers
des étoiles. Callippus avoit recueilli beaucoup
de .ces observations de levers et
de couchers faites par les anciens, et
, ( 1 ) D ic d . Sic. I. j j,c . 4C , p, j ÿ .
(2) Diûg. Laer. vit Thalet.
. (3) Cojumelle de reRpst..,
(4) Theon ad Àîat. Phæn. p. 1.81, .
5J Ptolemée, p. 72— 53.
il y avoit joint les- prédictions météo,
rologiques qui en dépendoient.
Les observations , que les prêtres (]e
Babylone faisoient au temple de Bélus
étoient de cette nature , si nous en
croyons Diodore (6 ). Ces sortes d’observations
remontent à la plus haute
antiquité dans l’Inde et à la Chine.
Dans un livre Chinois, intitulé Tschun-
Hieou , et dans un autre appelé Chi-
JLing, on voit que les Chinois faisoient
grande attention aux apparitions des-
étoiles, et des planètes dans certains
lieux du ciel, et sur-tout à leur passage
au méridien. Les Arabes étoient
soigneux d’observer non-seulement les
levers et les couchers des astres, et
leurs rapports avec les saisons et les
vicissitudes de la température de l’air (7),
mais encore leurs rapports entre eux.
Ils examinoient sur-tout quels astres par
leur lever ou leur coucher en faisoient
coucher, ou lever d’autres, et ces apparences
astronomiques étoient l’objet
de romans ou de fictions Astrologiques,
comme on peut en juger par la fable
qu’ils faisoient sur les deux chiens et
sur Canopus, que nous avons rapportée
plus haut (8). Ainsi Virgile, par
une fiction ingénieuse , nous peint
l’étoile Taygète , une des pléiades, sous
les traits d’une charmante Nymphe , qui
présente sa figure aimable aux yeux des
mortels, au moment où elle sort de
l ’Océan. Elle repoussé les flots j avec
son piêd , afin de.s'élever dans les airs;
et on la voit ensuite, pour fuir Je poisson
austral dont la vue l’effraie , se précipiter
au sein des eaux à l’approche de l’hiver,
(y). On a des exemples de ces sortes de
fictions chez les Grecs. J’en citerai un,
pris du signe céleste qui tient un vase
entre les mains, et qui est connu sou}
le nom de Verseau. Les Dieux étant
les signes et les astres épars sur h
(â) Diod. !. 2, c. 9 , p. 123.
(7) Albuf. His. p. 131.
(8) Ci-dess. 1. 1 , c. 3.
(?) Virg. Georg. 1. 4 , v. 232.
d’autres fables, d’après les principes
de la nouvelle méthode. Ç’est par ce
signe, où siéeeoit Junon dans la disr
tnhution des douze grands Dieux dans
les signes , et qui renferme le fameux
poisson adoré chez les Syriens (2), qu’on
expliquera le traité de Lucien de Hed
Syrid, et l ’origine de son temple attribuée
à Deucalion, ainsi que la fable
du déluge.
Ce sont là ces fables,que Chérénion (3)
nous Ait que faisoiept hgbituellenient
les anciens prêtres de l ’Egypte,,sur les
levers et sur les coucliers de? étoiles,
et des autres astres, et conséquemment
qui avaient pour base la même théorie,
que celle des observations consacrées
dans Içurs calendriers. Voilà pourquoi
ces calendriers, spécialement ceux que
nous ont conservés les Pontifes,, tel que
celui des Romains commenté,.par Ovide
dans ses Fastes-, ne parloient jamais d’un
lever ou. d’un coucher d’étoile, et de
l’entree du soleil dans un signe , sans
y joindre la fiction saçrée, ou la fable
astrologique, que les anciens prêtres
avoient faite sur cet astre , ,$ur cette
constellation ou sur ce signe. Ce sont
toutes_ ces petites fables . sacerdotales,
qu Ovide, a rassemblées, et réunies en
corps d’ouvrage sous le titre de chaque
mois. On ne doit ep chercher l’explication
ailleurs;, que dans la thçorie des
levers et des .couchers, dont nous par-
Ions ici, théorie sèche et aride, quand
elle est réduite à ses élémens’ astrologiques
, mais que le génie du prêtre
et du poète avojt embellie dans les anciennes
fichons ,sacrées.. j
La religion honorant; comme Dieux
les, astres,} que le laboureur , et le navigateur
observoient. comme signes , ou
invoquoient comme causes dès effets
produits sur la terre , dans l’air et dans
l’eau , le calendrier du*.prêtre, celui de
1 agriculteur, et celui du navigateur
furent rédigés, sur le j mérite plan ; : et
(0 Ovid. Métamor. 1, i . fol. I
W Hygin, 1. g.
(3) Porph. Epist.ad’Anntb.