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pant les rapports sôïïs iegqjiéls on L’envisage
dans cette fiction.
A égale distance des deux Equinoxes,
est placé le Solstice , qui alors répon-
doit au Lion. A cette epoque le N y se
déhordoit, au lever du. fleuve du Verseau
, ou de l’Homme qui tient l’urne don t
l ’eau d'ui Verseau s'échappe. jCet homme,
dit Théon (i) , fait déborder le -Nil par
le mouvement de ses pieds. Alors Si-
rius se le voit le matin , tandis qu’on
voyoit art couchant Y Ingeniculus,, appelé
Prométhée , ainsi que l’Aigle céleste
• ouïe Vautour. Nous avons déjà
projeté , ce dernier, dans notre carte
des travaux d’Hercule, avec le Verseau,
parce qu'il est un des Paranatellons de
ce. siene. Il l’est donc aussi du Lion ,
signe opppsé au Verseau ; ce qui forme
une nouvelle correspondance entre
cette Constellation et le Vautour de
Prométhée , tué dans ces deux fables.
Ces circonstances Astronomiques, qui
fixent le milieu de la course du Soleil
ou des voyages d’Osins , n’ont point
été oubliées,: car Diodore (2)suppose ,
que pendant qu’Ositis étoit en Ethiopie,
ou sous le Tropique d’Eté, qui passe par
ce climat, le Nil se déborda au lever de
Sinus. Il ajoute, que Prométhée pensa
périr dans ses eaux ; que ce fleuve impétueux
prit le nom de l’Aigle de Pro-
méthée ; mais qu’PIercule le fit rentrer
dans son «lit ; ce, qui donn a lieu à la
fiction du Vautour de Prométhée , tué
par flercule. On voit évidemment, que
l’histoire du Vautour de Prométhée et
de sa mort, ne se trouvé liée avec le
Lever de Sirius et avec le débordement du
Nil au Solstice-, que parce que le lever
de la belle Etoile Sirius-, d’un côté,
et le coucher- de la -brillante du Vautour
céleste , de l’autre , fixèrent l’époque
du Solstice et celle du débordement
dit Nil.
Voilà à-peu-près toutes les apparences
Astronomiques-,1 'qui entrent dans l’his-
(,) Theon, p. 136.
(î) Diod. c. 11, p. 22.
I V E R S E L L Et’
toire allégorique d’Osiris , rapportée par
Diodore. Comme son récit est très - ab-.A
gé, on ne compte pas un grandnomhre de
Constellations ; nous en trouverons un
plus grand nombre employées dans le
poème de Nonnus sur le même Gains,
célébré sous le.nom de Bacchus , dans
les Dionysiaques^ de ce Poète;-Le récit ée
Synésius n’offre presque aucuns rapports
Astronomiques , si ce n’est l’allusion au
Loup mystérieux , auquel s’associe Ho-
rus (3) : nous-en parlerons bientôt dans
la vie d’Isis.
Il paroît,que Synésius a regardé la
partie Astronomique de cette fablé sacrée
, comme appartenant au secret
des mystères-, et qu’il n’a osé en dire
davantage. Il s’est étendu plus librement
sur là partie morale , et sürlej
tableau des caractères supposés des deux
frères ennemis , dans lequel il s’est plu
à exposer le contrasté des vertus et
des vices , qui mettent une différence
immense entre les bons et les mauvais
Princes. Car on remarque en général,
que les anciens n’avoient pas pour un
seul but dans leurs fabl-ss sacrées; mais
qu’ils tendoient k plusieurs , mêlant
beaucoup d’idées morales aux allégories
physiques et cosmiqites. La partie
morale devenoit laleçon du peuple (ÿÿ),
et la partie physique , ou-savante , étoit
pour les Prêtres et les Théologiens,
qui cachoient la science de la 1 nature
sous ce voile. Les Egyptiens propa-
soiertt à tous les siècles le modèle d’nn
bon Roi dans leur Osiiis, et le tableau
d’un mauvais Prince dans leur Typhon;!
et pour donner plus de force à leur
doctrine , ils enseignaient àu vulgaire,
que ces Princes, de caractère si di®*j
rent, avaient véritablement existé , «
que le premier, par ses vertus , avoit
mérité l’immortalité et la reconnois-j
san ce de tous les siècles. Ann oncer au
peuple , que ce n’étoit qu’une fictiotf
théologico-astronomique , c’étoit rom*
(3) Synes. de Provid. 1. 1 , p. HJR
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pre le charme de l’illusion , et manquer
le but moral et politique , que.Xpn
se proposoit d’atteindre. Mais les Sà-
vans n’ignoroient point, que cet Osiris
étoit le Soleil fécond et- bienfaisant,
de qui la terre tenoit tous les biens
dont elle jouissoit. Ce secret, échappé,
des sanctuaires, a passé jusqu’à nous-,
et a été conservé par les Plistoriens',
qui, comme Diodore, Diogène-Laërce ,
et Plutarque , nous disent qu’Osiris est
le Soleil et Isis la Lune. L ’examen que
nous venons de faire di la vie du premier
, nous a confirmé la vérité de
leurs témoignages. Celui que nous allons
faire :des avantures de la- seconde ,
prouvera qu’ils ne nous ont pas trompé
davantage sur cette dernière.
Nous observerons seulement en finissant,
que, dans Synésius, la retraite
du Soleil loin de nos climats, a été
désignée allégoriquement sous le nom
d’un exil, semblable à celui d’Apollon ,
lorsqu’il fut chassé du ciel, pour avoir tué
les Cyclopes , qui forgeoient la' foudre
du Dieu à tête de Beliêr , ou de Jupiter,
qui reprend ces mêmes foudres au
N I V E RS E L L E. fyS
printemps , après qu’elles lui ont été
rayies joar Typhon , ou par le principe
du mal et des ténèbres. Au contraire,
dans Diodore et dans Plutarque, et
dans les mystères de l’Egypte , cet éloignement
étoit censé être une mort pour
la nature ou pour la terre , qui n’é-
prouvoit plus -l’action bienfaisante du
Soleil ; et son retour vers nos climats
étoit appelé résurrection. Nous parlerons
dans-la suite des fêtes de deuil et
de joie, qui eurent lieu à ces différentes
époques du mouvement du Soleil, et
on y verra, que la fiction de la mort
tragique d’Osiris fut généralement répandue
, et qu’elle fut la base: des cérémonies:
religieuses des Egyptiens et de:
tous les autres adorateurs' du Soleil.
Nous allons bientôt avoir lieu d’en,
parler dans notre examen de.la vie
d’Isis et de ses courses. Mais.cette théorie,
recevra tout son développement dans
notre traité de la religion Solaire , telle:
qu’elle a été adoptée par les Chrétiens,
et telle qu’elle existe encore chez eux.
Nous y renvoyons le Lecteur. Passons
maintenant à Isis.
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