sur l’épée et la chaussure, qui découvertes
annoncent à Egée 1 arrivée de
son fils, et facilitent leur mutuelle union,
dans, l’indication de la même époque de
la révolution solaire. Le Soleil alors tire
de l’obscurité, ou fait passer dans l’hémisphère
lumineux l’épée et là chaussure
, qui annoncent, par leur dégagement
de ses rayons, l’équinoxe du
printemps , et l’aurore du jour, que
termine Thésée , ou le Serpentaire, par
son lever du soir.
Le jeune Thésée, jaloux d’imiter en
tout Hercule son cousin-germain , entreprend
par terre la route de Trézè-
nes à Athènes, sans que les brigands
et les monstres, qui inf estoien t les routes,
pussent Peffrayer. Il n’y vit au contraire
qu’une occasion de signaler sa valeur.
Les combats de ce Héros ne forment
pas une suite aussi marquée, que ceux
d’Hercule. Néanmoins, clans le peu de
traits qui nous restent cVe cette histoire
allégorique , on observe des rapports
assez frappans avec les tableaux du
Ciel. Comme Hercule, Thésée triompha
de la Laye de Crommyori (/) , sanglier
aussi redoutable, que celui de la forêt
d’Erymanthe. Ce combat est le troisième
de ceux qu’on lui attribue (1) ,
comme la victoire d’Hercule sûr le sanglier
d’Erymanthe est aussi son troisième
travail. Hans le second travail,
qui répond à la V îerge Erigone, fille
d’Icare, Thésée triomphe d’un Géant
appelé Synnis, qui avoit une belle-fille,
appelée Périgone : la ressemblance des
noms est trop marquée , pour ne pas y
voir Engonë fille d’Icare, qui est désigné
ici comme un Géant, ou la constellation
dür second signe, auquel répond
le second travail ctHérculé,' L’épithète
de Ploÿéûr de Pins, que la Fable donne
à ce Géant, Caractérisé1 assez une constellation
venteuse Qn). Columellè , en
parlant du coucher dé l’ArCture (2 ) , qui
( 0 Diod. Sic. I. 4, e. 59, 3^3* s,
(î) Columelle , 1. xi, c. 2, p. 432.
(3) P*usaa. Arcad. 237.
en fait pai'tie, marque cejour-là, Grand
Vent. D’ailleurs , les amours de Thésée
avec cette Périgone ou Erigone , fille
de Synnis, dont il a un fils nommé
Ménalippe, prouve que cette Périgone
est Erigone, ou la Vierge céleste , appelée
aussi Cérès , qui de ses amours avec
Neptune ,.eut le cheval Arion (3) , ou le
Pégase, que d’autres traditions appellent
Ménalippe, etqu’elles font fille de d u ron,
place' à la suite de la Vierge, et sous
la Balance (4). Cette fiction vient de ce
que le coucher de la Vierge Cérès, ou
cl’Erigone , et celui du Centaure font
toujours lever le Pégase; Ainsi, la mère
de Ménalippe ou du cheval céleste étant
Cérès , ou la vierge Erigone dans une
tradition , et dans. l’autre Périgone , il
est clair qu’Erigone et Périgone deviennent
le même être. Or Erigone a pour
père Icare, ou le Büotès, et Périgone ,
Synnis. Donc , si Erigone et Périgone
rie sont que la même constellation,
le Ployeur de Pins, Synnis, devient Icare,
ou le Bootès , et le venteux ArctUrè ,
qui en fait partie, et qui monte avec
le signé , auquel répond le second travail
a’HercuIe. D’où il suit, que le second
travail d’Hercule répond au second
de Thésée; avec cette différence,
qu’au lien de l’Hydre , qui est au-dessous
de la Vierge.ou au midi, on a
pris, dans la Fable de Thésée, le Bootès,
qui est aü-dessus , et à ' son nord.
Le premier travail d’Hercule est le
passage du Soleil sous le Lion, marqué
par le coucher de YTngeniculics, qui est
représenté dans la Sphère armé d’une
massue.
Le premier combat de Thésée est
son combat contre un guerrier redoutable,
armé d’une terrible massue ; guerrier
, que les uns appellent Périphête ,
d’autres Corynetès, à qui on donne le
surnom de Porteur dé massue ( 5 ). Thésée
le Combattit, le tua; et ravi d’avoir
(4) Hygin.1.2, c. 19, Germaà.c. 1. Erath.
C. iü . , r .
fj) Diod. Sic. 1. 4, c. 59, p. 3G9. Apoilod, 1. J.
gagné cette massue , il la porta toute
sa vie, comme Hercule porta la peau
du lion, qui fut la matière de son premier
triomphe. On voit donc, que dans
la Fable d’Hercule , on a chanté la
victoire du Soleil sur le signe du Zodiaque
, qui fixoit le départ de l’année
solstitiale, et que dans celle de Thésée,
on a chanté sa victoire sur le Parana-
tellon du signe, ou sur l’Ingeniculus ,
qui par son coucher amenoit cette
époque ( n).
On voit aussi, que les trois premiers
combats de Thésée correspondent aux
trois premiers travaux d’Hercule , à
quelques différences près, dans les noms
et^ les sujets de la fiction. Car le premier
est un triomphe sur un brigand ,
armé de la massue ; le second, un autre
triomphe sur le père d’Erigoce ou de
la Vierge ; et le troisième, la défaite
d’un sanglier , ou d’u n , animal pareil
à celui que tua Hercule, dans son troisième
travail, lequel répond à la Balance.
A la suite de ces trois premiers travaux
, Diodore en compte quatre autres^)
, savoir lecombat contre Scyron,
qui forçoit les voyageurs à lui laver les
pieds, et qui les précipitoit dans la mer ;
jniis le combat contre Cercyon, qui dé-
fioit à la lutte , comme Antée , tous ses
hôtes (1); ensuite le combat contre Pro-
cruste, qui mettoit dans un lit les étrangers
, et les forçoitd’en égaler la mesure,
soit en tiraillant leurs membres, quand
le lit étoit trop long, soit en les coupant,
quand il étoit trop court. Voilà
six combats, en comptant les trois premiers
, à commencer par la victoire sur
le géant Porte-massue. A la suite de ces
six combats, vient un septième, savoir
la victoire de Thésée sur le Taureau de
Marathon, c’est-à-dire, sur le même Taureau
, qui fait le sujet du septième travail
d’Hercule. Voilà donc encore une correspondance
bien frappante entre les çhants
(i^ Pausan. Attic. p. 36,- 37.
(2) Plut. vit. Thés. p. 6.
de la fable d’Hercule , et ceux de la
fa ble de Thésée ou de l’Hercule Athénien.
Thésée défit ce Taureau, et l’immola
à Apollon Delphinien (2) : allusion
manifeste au Dauphin Paranatellon de
ce signe, et que , dans la fable de Bac-
clius , nous avons déjà casé sous le
Verseau ousousle septième signe. Apollon
, disoit-on , prenoitee titre de Dei-
phinien, parce qu’il avoit donné un
dauphin pour guide à une Colonie de
Crétois, qui en reconnoissance consacra
le temple a Apollon Delphinien. On dit,
que le quartier appelé Delphinien à ’
Athènes étoit le même où Egée renversa
une coupe ; allusion à la Cou pe
céleste qui se couche alors (3). Ici se
trouve une espèee de lacune dans le
poème , ou plutôt dans l ’histoire prétendue
, qui nous en a conservé les débris
et les titres des principaux chants.
On trouve seulement, que, comme Hercule
, Thésée se fit purifier afin d’être
admis aux mystères. Mais ces fictions ,
ainsi que celle du combat contre les fil»
de Pallas , ou contre les Pallantides ,
peuvent faire partie des épisodes, qui
se lient aux six premiers chants , puisque
, dans Plutarque , ils précèdent la
défaite du taureau de Marathon, qui
forme le septième travail de Thésée*
dans le récit de Diodore.
Les Historiens nous transportent
tout de suite, après une lacune de deux
signes , au chant du poème, qui contient
la victoire du Héros sur le Mino-
taure , c’est-à-dire, à l’arrivée du Soleil
au Taureau équinoxial, au lever des
Hyades et des Pleïades , au coucher d’O-
rion et de la Chèvre ou d’Egée, et au
lever d’Ariadne ou de la Couronne boréale,
et de Thésée ,-qui la suit r et
qui monte avec elle sur l ’horizon , précédé
du vaisseau Argo. Car telle, est la
hase de toute cette grande fiction, con!-
tenue dans le chant le plus célèbre de
tous ceux de ce Poème. C’est pour
(3) Pausan. Attic. p. 17.
l u 2